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sur un air d'après un modèle ou même sans modèle.

CANEVAS, se dit aussi figurément du premier projet de quelque ouvrage d'esprit. Cette histoire, ce panegyrique ne sont pas achevés, on n'en a encore fait que le canevas. Travailler sur un bon canevas. Tracer son canevas.

Ces expressions métaphoriques n'entrent pas dans le style uoble.

CANICULAIRE, adj. des deux genres. Il ne se dit que des jours pendant lesquels la cani

cule domine. Jours caniculaires.

CANICULE, s. f., constellation, autrement nommée le grand chien, à laquelle on attribue les grandes chaleurs, parce qu'elle se lève et se couche avec le soleil, durant les mois de juillet et d'août. L'ardente canicule. DICT. DE L'ACAD.

« Pendant les chaleurs de la canicule. » LA BRUYÈRE.

BOIL.

La canicule en feu désola les campagnes. CANICULE, signifie aussi le temps dans lequel on suppose communément que domine cette constellation. Durant la canicule. Dans la canicule. Etre à la canicule.

CANNE, roseau qui a des nœuds. Les cannes viennent extrêmement grandes dans les Indes. Il y a des forêts de cannes le long du Gange.

On appelle, canne de sucre, et canne à sucre, les roseaux qui portent le sucre.

CANNE, se dit plus ordinairement d'un roseau, d'un jonc, d'un bâton léger, dout on se sert pour s'appuyer en marchant. Porter une canne a la main. Une belle canne. Une canne à pomme dor, à pomme d'argent, à pomme d'ivoire. Donner des coups de canne.

CANNE, nom générique que l'on doune à plu sieurs espèces de roseaux, tels que le roseau commun, la canne à sucre, la canne d'Inde, la canne odorante, etc.

CANNELER, v. a. terme d'architecture. Il n'est guère d'usage qu'en ces phrases, canneler une colonne, canneler un pilastre, pour dire; creuser des espèces de petits canaux le long du fut d'une colonne ou du haut en bas d'un pilastre, ou en d'autres ornemens d'architecture.

CANNELÉ, ÉE, participe. Colonne cannelée. Pilastre cannelé. Console, gaîne cannelée.

CANNELLE, 8. f., écorce odoriférante qui croit aux Indes orientales, et dont on se sert à divers usages. Un báton de cannelle. De la dre de cannelle. De l'esprit de cannelle. Fuire de l'eau de cannelle. Huile de cannelle.

DICT. DE L'ACAD.

pou

Et d'aller, du récit de ta gloire immortelle,
Habiller chez Francœur le sucre et la cannelle. BOIL.

CANNELIER, s. m. arbre dont on tire la cannelle. Plusieurs savans croient que c'est le cinnamome des anciens.

CANNELURE, s. f., espèces de petits canaux creusés sur des colonnes ou des pilastres. La cannelure orne bien une colonne.

CANNIBALE, s. m., nom de certains peuples d'Amérique qui mangent de la chair humaine. On le dit par extension, pour désigner

la cruauté, la férocité. Un coeur de cannibale. Une joie de cannibale. C'est un vrai cannibale.

CANON, s. m., grosse et longue pièce d'artillerie. Canon de fonte. Canon de fer. Canon de batterie. Le gros canon. Pièce de canon. Canon renforcé. La bouche du canon. La lumière du canon. La .culasse du canon. L'attirail du canon. Le recul du canon. Monter, braquer, pointer, tirer le canon. Enclouer le canon. Un coup de canon. Une volée de canon. Une muraille à l'épreuve du canon. On dit, qu'une ville n'a pas attendu le canon, pour dire, qu'elle s'est rendue sans attendre que le canon des assiégeans fût en batterie, et qu'on l'attaquat dans les formes. DICT. DE L'ACAD.

« Cent pièces de canon tonnèrent sur elle à son arrivée. »>

Boss. CANON, se dit aussi de tous les canons d'une armée ou d'une place. On a pris le canon des ennemis. Etre hors de la portée du can. Se tenir sous le canon de la place.

DICT. DE L'ACAD. « Ses vieilles troupes périssent; son canon où >> il avoit mis sa confiance est entre nos mains. Il laisse en proie au duc d'Enghien, non>> seulement son canon et son bagage, mais >> encore tous les environs du Rhin. »> Boss.

>>

On appelle aussi canon, cette partie des autres armes à feu où l'on met la poudre et.le plomb. Le canon d'un pistolet, d'une arquebuse. Canon cannelé. Canon rayé.

CANON, s. m., décret, règlement. Il ne se dit proprement que des décisions des conciles touchant la foi et la discipline. Les canons de l'église. Les saints canons. Cela est contre les canons. Les canons d'un tel concile.

DICT. DE L'ACAD.

« Sans que vous ayez ici, pour autoriser vos >> maximes, ni lois ni canons. » PASC. « Les canons inspirés de Dieu à nos saints pré» décesseurs.Les lois unies aux canons. » Bossuet.

« Être la lumière des conciles, dicter des caMASS.

» nons. >>

On appelle, droit canon, la science du droit ecclésiastique fondé sur les canons de l'église, sur les décrétales des papes, etc. Docteur en droit canon. Ecole de droit canon. Etudier en droit canon. On appelle, le du droit canon, corps le recueil des canons de l'église, des décrétales des papes, etc. En ce sens, canon est adjectif.

CANON, se dit aussi des prières qui commencent immédiatement après la préface de la messe, et qui contiennent les paroles sacramentelles et d'autres oraisons, jusqu'à la communion inclusivement. Le canon de la messe. Il se dit aussi du tableau écrit que l'on met sur l'antel vis-à-vis du prêtre, et qui contient quelques prières de la messe.

On appelle, canon des écritures, le catalogue des livres qui sont reconnus pour divinement inspirés, et qui composent le corps de l'Ecriture sainte. Les protestans rejettent certains livres comme n'étant pas du canon des Ecritures. On dit, le canon des juifs, le canon des chrétiens, pour dire, les livres que les juifs, les chrétiens reçoivent comme divinement inspirés.

CANONIAL, ALE, adj. Il n'est guère d'usage qu'en ces deux phrases, heures canoniales, office canonial.

Heures canoniales, se dit de certaines parties du bréviaire que l'église a accoutumé de réciter à diverses heures du jour; et, office canonial, de tout l'office que les chanoines chantent dans Téglise.

On appelle, maison canóniale, une maison affectée à une prébende de chanoine, les maisons canoniales d'un cloître; et vie canoniale, celle qui étoit prescrite aux chanoines rassemblés en communauté.

CANONICAT, s. m., bénéfice d'un chanoine dans une église cathédrale on collégiale. Obtenir un canonicat. Postuler un canonicat. On lui a donné un canonicat.

CANONICITÉ, s. f., qualité de ce qui est canonique. La canonicité des lures saints.

CANONIQUE, adj. des deux genres, qui est selon les canons. Un auteur canonique. Doctrine canonique. Mariage canonique. DICT. DE L'ACAD. « Corrompre les expressions les plus canoni»ques et les plus saintes. »

PASC.

On appelle, livres canoniques, ceux qui sont contenus dans le canon des livres de l'Ecriture sainte.

CANONIQUEMENT, adv., selon les canons. Il vit canoniquement. Un mariage fait canoniquement. Une élection faite canoniquement,

CANONISATION, s. f., la cérémonie par laquelle le pape met dans le catalogue des saints une personne morte en odeur de sainteté. Le procès verbal de la canonisation. La canonisation de saint Louis.

CANONISER, v. a., mettre dans le catalogue des saints, suivant les règles et avec les cérémonies pratiquées par l'église. Il est beatifié, mais il n'est pas encore canonisé. Le pape l'a canonisé.

On dit par extension, canoniser, pour, déclarer louable. Je ne prétends pas canoniser cette action, en faire l'éloge complet. Il est familier. CANONISÉ, ÉE, participe.

CANONISTE, s. m., qui est savant en droit canon. Tous les canonistes demeurent d'accord. Il est grand canoniste. DICT. DE L'ACAD.

N'en doutez point, leur dit ce savant canoniste. BOIL. CANONNADE, s. f., plusieurs coups de canon tirés à la fois ou de suite. Les deux flottes se sont séparées après quelques canonnades.

CANONNER, v. a., battre à coups de canon. Canonner une place. Canonner un camp, un retranchement. Les armées se canonnèrent longtemps avant que d'en venir aux mains,

CANONNÉ, ÉE, participe.

CANONNIER, s. m., celui dont la profession est de servir le canon. Bon canonnier. Canonnier pointeur. Canonnier boute-feu.

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CANOT, s. m. petit batean fait d'écorce d'arbres, ou du tronc d'un seul arbre creusé. Les canots des Indiens.

CANOT, se dit aussi d'une petite chaloupe qu'on tient ordinairement daus un grand vaisseau, et qu'on ne met guère à la mer que pour aller d'un vaisseau à l'autre.

CANTATE, s. f., petit poëme fait pour être

mis en musique, composé de récitatifs et d'airs chantans. Belle cantate.

CANTATELLE, s.f., petite cantate. Chanter une cantatelle.

CANTIQUE, 8.' m., chant consacré à la gloire de Dien, en actions de grâces. Entonner un cantique. Le cantique de Moise. Le cantique de la sainte Vierge. Le cantique de Siméon,

On appelle, cantique des cantiques, un des livres de Salomon, contenant une espèce d'épithalame spirituel et mystique.

Ou appelle, cantiques spirituels, des chansons faites sur des matieres de dévotion.

»ques.

« Sou ame s'épanche dans les célestes cantiJe chanterai, dit-il, éternellement » les miséricordes du seigneur; il expire en » disant ces mots, et il continue avec les anges Boss. » le sacré cantique. »

« Avec quelle reconnoissance et quelle joie >> chantoit-il au seigneur le cantique de sa dé» livrance? — Il chantoit dans la paix les can»tiques de Sion. - Reprenez le cantique qu'il » avoit commencé des miséricordes éternelles. » FLÉCH. (Voyez meler.)

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« David lui-même, malgré ces pieux canti»ques, qui, etc. (Voyez délices.) - Ils croi»roient se dégrader en paroissant à la tête des » cantiques de joie et des solennités saintes de » la religion.-Il chante un cantique d'actions >> de graces. » MASS.

Mes filles, chantez-nous quelqu'un de ces cantiques, Où vos voix si souvent se mêlant à nos pleurs, etc. Prêtres sacrés, préparez vos cantiques.

Mes filles, c'est assez ; suspendez vos cantiques. RAC.

CANTON, s. m. certaine partie d'un pays on d'une ville, séparée et différente du reste. It n'y a dans cette province qu'un canton où l'on recueille du vin. Dans Rome, dans Avignon, il y a un canton destiné pour les juifs.

En parlant des Suisses, on appelle canton, chacun des treize états qui composent le corps helvétique. Le canton de Zurich. Le canton de Brne. Le canton de Schwitz. Les treize cantons Suisses. Les louables cantons. Les-cantons catholiques. Les cantons protestans.

CANTONNEMENT, s. m., état des troupes cantonnées, ou lieu dans lequel elles se cantonnent. Quartier de cantonnement.

CANTONNER, v. n., terme de guerre, qui se dit des troupes distribuées dans plusieurs villages pour la commodité de leur subsistance, avant l'ouverture de la campagne, ou avant l'entrée en quartier d'hiver. Les troupes commencent à cantonner. Fire cantonner des troupes.

ST. CANTONNER, se retirer dans un canton pour y être en sûreté. Il se dit proprement d'un petit nombre de gens qui se fortifieut contre un plus grand nombre. Les rebelles s'étoient cantonnés dans un coin de la province. Les bourgeois se cantonnèrent contre les troupes. DICT. DE L'ACAD. « Sertorius se cantonna dans l'Espagne. »

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« Revenus à Paris ils se cantonnèrent en di» vers quartiers. » LA BRUY. CANTONNÉ, ÉE, participe. Il trouva les troupes cantonnées en divers villages..

CAP, s. m. (on prononce le P), tête. Il n'est

d'usage en ce sens que dans les phrases suivantes. De pied en cap, armé de pied en cap.

CAP, promontoire, pointe de terre élevée qui s'avance dans la mer. Le cap de Bonne-Esperance. Doubler le cap.

CAPABLE, adj. des deux genres, qui a les qualités requises pour quelque chose. C'est un homme capable de gouverner. C'est un homme capable des plus grandes choses. Il n'est capable de rien.

CAPABLE, avec un nom de personne, suivi d'un infinitif.

« Toute le monde en parle avec exécration ; » mais il y en a peu qui soient capables de s'op»poser à une si puissante tyrannie. Voilà un crime que Dien seul est capable de punir, >> comme vous seuls êtes capables de le com» mettre. Il y a peu de personnes capables de >> souffrir la solitude. Honnête, fidèle et ca»pable de servir utilement ses amis. >> PASC. «Quel autre étoit plus capable de leur ins» pirer l'esprit d'oraison. Les hommes capa»bles de remplir de grandes places. Capable » de bien servir le roi.. Des officiers capables » de répandre dans l'armée, le courage, la dis»cipline. Ils se crurent capables de se gouTout ce qui étoit capable de porter les armes. Un homme ca»pable de soutenir un si vaste empire. >> BOSSUET.

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>> verner eux-mêmes.

-

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« Capable de commander. Dès qu'il fut » capable de connoître la vérité. Un esprit » capable de tout apprendre. — Un homme ca»pable de régler le présent et de prévoir l'ave»nir. Elle fut capable de donner des con>> seils dans un àge où les autres sont à peine » capables d'en recevoir. Capable de former » le cœur et l'esprit des enfans, etc. » FLECH. De quoi, pour vous sauver, n'étois-je pas capable? R. CAPABLE DE, suivi d'un nom.

« Quel homme parut d'abord plus capable » des grandes affaires? » Boss.

« Un sujet plus fidèle et plus capable de cet >> emploi.» FLÉCH.

(Voyez emploi.)

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« Capable de tout entreprendre et de tout ca» cher. >>> Boss.

« Cette haute vertu dont il semble que son » siècle n'étoit pas capable. »

FLECH.

« C'est une fureur dont on ne croiroit pas les » hommes capables. » MASS.

Mais puisque d'un tel crime il s'est montré capable. Un si grand politique est capable de tout. Con. Capable de tout a deux sens dans notre langue. Il peut signifier celui qui peut bien s'acquitter de toutes sortes d'emplois, ou celui qui peut se porter aux plus grands crimes.

De quel crime un enfant peut-il être capable ?
Quoi de quelque dessein le croyez-vous capable ?
Moi! voilà les soupçons dont vous êtes capable. RAC.
Ou dit, qu'un homme est capable d'amitié,

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On dit, qu'un homme n'est pas capable de raison, qu'il n'est pas capable d'entendre quelque chose, pour dire, qu'il n'est pas en disposition, en humeur, en état d'entendre raison, d'écouter ce qu'on lui dit.

« Quand les esprits seront capables de raison » ou de repentir. » FLECH. Il se dit aussi de ceux qui ont l'âge compétent cette charge. pour quelque charge, etc. Il est capable d'exercer DICT. DE L'ACAD.

« Il n'étoit pas encore capable de se déterminer FLECH. » par son propre choix. »

CAPABLE DE, en parlant de la dignité de l'homme, dans ses rapports avec la divinité.

« L'homme arraché à lui-même devient ca»pable d'adorer Dieu. - Le cœur purifié est » rendu capable de voir Dieu. - Capable de pos» séder Dieu. Ce qui est capable de s'unir à >>> Dieu. >>>

Boss. « Cet être si noble, seul capable d'aimer et MASS. » de connoitre. » On dit, qu'un homme n'est pas capable de manquer à sa parole, pour dire, qu'il est trop honnète homme pour y manquer..

CAPABLE, se prend aussi absolument, pour signifier, habile, intelligent. C'est un homme capable. Mettre une charge, mettre une affaire entre les mains d'une personne capable. DICT. DE L'ACAD.

« Leur jalousie éloigne des sujets capables. » MASSILLON.

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« Une doctrine perniciense, capable de ren>> verser toutes les familles. Rien n'est plus » capable de lui attirer le mépris. » PASC.

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«Une dignité pen capable de contenter ses » désirs. La raison toute seule n'étoit pas » capable de les contenir. Celui que les mon>> tagnes, les déserts n'étoient pas capables d'arBoss.

» rèter. »

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de l'étendue qu'il faut pour contenir tant de personnes.

CAPACITÉ, s. f., habileté, suffisance. Avoir beaucoup de capacité. Avoir peu de capacité. Manquer de capacité. Faute de capacité. Juger de la capacité d'un homme par ses ouvrages. On dit, la capacité de l'esprit, pour dire, l'étendue et la portée de l'esprit. Selon la capacité de son esprit. DICT. DE L'ACAD.

« L'homme a en lui la capacité de connoître » la vérité. — Il ne faut pas moins de capacité » pour aller jusqu'au néant, que jusqu'au tout. -Des choses qui passent notre capacité.-Cette » doctrine qui l'instruit de sa double capacité > de recevoir et de perdre la gràce. » PASC.

« Ravi de trouver un homme d'une si grande » capacité. Dans une si haute capacité et dans » une si belle réputation. - Ni la hauteur des entreprises ne surpassoit sa capacité, ni, etc. » Le roi a estimé la capacité de cette prinCe qui passe de bien loin la capacité de notre foible raison. >> Boss. « Un homme d'une capacité étendue. » FLÉCHIER.

» cesse.

« Une vaste capacité qui s'étend nou-seule»ment aux affaires de dehors, au commerce, » etc., mais qui sache aussi se renfermer au» dedans, etc. »> LA BRUY.

On appelle, les titres et capacités d'un ecclesiastique, les actes et les pièces qui servent à montrer qu'il est capable de posséder le bénéfice qu'il demande, comme sont les lettres de tonsure, etc. On le dit aussi en matière civile, dans les juridictions laïques. Il n'a point de capacité pour recevoir ce legs-là.

CAPACITÉ, se dit aussi en parlant des choses, et alors il signifie la profondeur et la largeur de quelque chose comme contenant ou pouvant contenir. La capacité d'un vaisseau. La capacité du cerveau. La capacité de l'estomac. DICT. DE L'ACAD.

CAPACITÉ, au figuré. « Il est nécessaire qu'il étende la capacité de » son ame, afin que Dieu la puisse remplir. » FLÉCHIER.

CAPARAÇON, 8. m. sorte de couverture qu'on met sur les chevaux. Caparaçon de toile. Mettre un caparaçon à un cheval. CAPARAÇONNER,

v. a. 2

mettre un caparaçon. Il faut caparaçonner ce cheval. CAPITAINE, s. m., chef d'une compagnie de gens de guerre, soit à pied, soit à cheval. Capitaine d'infanterie, de cavalerie, de chevaulégers, de gendarmes. Capitaine réformé. Capitaine en place. Capitaine-lieutenant.

Dans les compagnies des gendarmes et des chevau-légers, dans celles des mousquetaires, et dans celles de la gendarmerie, celui qui commande la compagnie est appelé capitaine-lieutenant, parce que c'est le roi, la reine ou un prince qui en est le capitaine. On donne aussi le titre de capitaine-lieutenant à tous les lieutenans de la compagnie colonefle d'un régiment d'infanterie.

CAPITAINE, se dit aussi de celui qui a le commandement d'un vaisseau, d'une galère, etc. Capitaine de vaisseau, de galère, de frégate, de brûlot. Capilaine en second.

On appelle aussi, capitaine de port, celui qui commande dans un port.

CAPITAINE, se dit aussi de celui qui commande dans certaines maisons royales. Capitaine de Fontainebleau. Capitaine de Saint-Germain, Capitaine de Vincennes.

On appelle, capitaine des chasses, celui qui a le soin de ce qui regarde la chasse dans une certaine étendue de pays.

CAPITAINE, se dit aussi d'un général d'armée, par rapport aux qualités nécessaires pour le commandement. Ce roi étoit un grand capitaine. Sage capitaine. Capitaine expérimenté. Vaillant capitaine. Vieux capitaine. Ce général étoit plus soldat que capitaine. Il n'étoit pas capiDICT. DE L'ACAD.

taine.

<< Pleurez donc ce grand capitaine. - Sous lui >> se sont formés tant de renommés capitaines » que ses exemples ont élevés aux premiers » honneurs de la guerre.- Un habile capitaine » peut bien être vaincu, mais non pas être sur» pris. Il saura, tantôt se servir, tantôt se » passer de ses plus fameux capitaines. — Un » capitaine également redoutable dans les siéges » et dans les batailles. Le redouté capitaine >> tombe au plus beau temps de sa vie.-En fai»sant le docteur et le prophète, comme le >> soldat et le capitaine.- Si les François peu» vent tout, c'est que leur roi est partout leur » capitaine.» Boss.

« Des capitaines aussi expérimentés que les »> nôtres. Le capitaine n'est pas accompli s'il » ne renferme en soi l'homme de bien et l'hom» me sage. »> FLECH.

CAPITAL, ALE, adj., principal. C'est-là le point capital de cette affaire. Cette clause est capitale dans ce contrat. Paris est la ville capitale de la France. DICT. DE L'ACAD.

« Selon cette maxime capitale de leur doc>> trine. - Les vérités capitales de la religion.— » Le dessein capital que notre société a pris » pour le bien de la religion, etc. - C'est un » défaut capital que cela. »

« La faute capitule »

» siens. >>>

PASC.

Boss.

Une

«Orner la ville capitale. -Notre intérêt le » plus capital. Un article si capital. Une » affaire juste, capitale, où il y va de toute sa >> fortune. Une affaire très-capitale. >> cause grave et capitale. Il ne faut pas penser » à gouverner un homme tout d'un coup et » sans autre préparation dans une affaire im»portante, et qui seroit capitale à lui ou aux LA BRUY. « Les maximes les plus capitales. Tout de » vient capital dans la bouche du souverain. » Vérité capitale. » MASS. CAPITAL, se dit aussi d'un crime qui mérite le dernier supplice, et du supplice même. Crime DICT. DE L'ACAD. capital. Peine capitale. «Des crimes capitaux.» LA BRUY. On appelle, ennemi capital, un ennemi juré, uu ennemi mortel.

CAPITAL, subst. Faire son capital d'une chose, c'est-à-dire, en faire sa principale occupation, son principal objet. Il fait son capital de l'étude. DICT. DE L'ACAD.

« Il fait son capital de l'étudier. » LA BRUY. CAPITAL, subst., le principal d'une dette. Il

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si

aIl faut que le capital d'une affaire, qui assem»ble dans une ville les plénipotentiaires, soit » d'une longue et extraordinaire discussion, » elle leur coûte plus de temps que, etc. Le » capital pour une femme n'est pas d'avoir un >> directeur, mais de vivre si uniment qu'elle » s'en puisse passer. » LA BRUY. CAPITALE, s. f. La capitale d'un royaume. DICT. DE L'ACAD.

« Dieu affligea la capitale de ce royaume d'une >> maladie contagieuse. On croyoit déjà voir » la capitale du christianisme devenir le siége » de la grandeur des infidèles. >> FLÉCH.

<< Il reçoit au milieu de la capitale les accla»mations publiques. » MASS.

CAPITOLE, s. m., nom d'un ancien bâtiment ou temple à Rome, consacré à Jupiter, qui fut surnommé, par cette raison, JupiterCapitolin. Il y avoit des capitoles ailleurs qu'à Rome. DICT. DE L'ACAD.

« Le capitole bâti par Tarquin le Superbe, » étoit digne de la majesté du plus grand des » dieux. »

Brûlons ce capitole où j'étois attendu.

Boss.

RAC. VOL.

Le dieu qui tonne au capitole. CAPITULAIRE, adj. des deux genres, appartenant au chapitre, à une assemblée de chanoines ou de religieux. Acte capitulaire. Résolution capitulaire. Assemblée capitulaire. CAPITULAIRE, s. m., ordonnance, règlement sur les matières civiles et ecclésiastiques, et redigées par chapitres. Il n'est guère d'usage qu'au pluriel dans ces phrases : Les capitulaires de Charlemagne, les capitulaires de Charles le Chauve, qui se disent des constitutions faites par Charlemagne, par Charles le Chauve, et par les autres rois de la seconde race, sur ces sortes de matières.

CAPITULAIREMENT, adv., en chapitre. Les charines, les religieux capitulairement assemblés.

CAPITULANT, adj., qui a voix dans un chapitre. Chanoine capitulant. Il est aussi substantif. Les capitulans assemblés pour l'élection. CAPITULATION, s. f., composition, le traité qu'on fait pour la reddition d'une place. La capitulation d'une ville. Les articles de la capitulation. Ce qui est porté par la capitulation. Une capitulation honorable, avantageuse. Faire sa capitulation. Tenir la capitulation. Violer la capitulation. Dresser, signer la capitulation. Recevoir la capitulation.

CAPITULATION, se dit particulièrement des conditions que les électeurs dans la vacance de l'empire proposent à celui qui a été élu empereur, et qu'il signe avant que d'être reconnu, La capitulation impériale.

CAPITULATION, se dit aussi d'une convention en vertu de laquelle les sujets d'une puissance jouissent de certains priviléges dans les états d'une autre.

CAPITULER, v. n., parlementer, traiter de la reddition d'une place. Battre la chamade pour capituler. DICT. DE L'ACAD. « La ville capitulera après huit jours de tran>> chée ouverte. » LA BRUY. CAPRICE, s. m., fantaisie, boutade. Il se gouverne plus par caprice que par raison, Avoir des caprices. Etre sujet aux caprices d'autrui. Dépendre des caprices d'autrui. Suivre son caprice. DICT. DE L'ACAD.

« Les caprices du hasard.» (Voyez abandonner.) PASC.

« Exposé aux caprices de la fortune. » Boss. «Sa prudence ne permit plus rien au caprice » de la fortune. >> FLECH.

« Un caprice léger qui naît et qui tombe >> presque dans le même instant. Pleins d'en» vie, de caprice et de préventions. Hasarder » quelquefois et jouer de caprice. (Voyez étu» dier.-Suivre son goût et son caprice. >> Redouter les caprices de la multitude. »> LA BRUYÈRE.

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« Élevés à vivre d'humeur et de caprice. >> Ils ne sont plus que les tristes jouets de leurs » caprices. Qui ne donne rien aux caprices et » à l'humeur.» (Voyez fonds, lier.) MASS. J'étudiai leurs cœurs, je flattai leurs caprices. Et preuez-vous, seigneur, leurs caprices pour guides ? Prévenez son caprice. (Voyez fortune.) Il a comme la mer ses flots et ses caprices. Mais la raison d'état connoît peu ces caprices. VOL.

RAC. BOIL.

Il signifie quelquefois saillie d'esprit et d'imagination; et alors il se peut prendre en bonne part. Ce poëte ne compose que de caprice. Ce musicien travaille de caprice. Il a d'heureux, de beaux, d'excellens caprices.

Il se dit aussi de certaines pièces de musique, de poésie, de peinture, etc., où l'auteur, s'abandonnant à son génie, ne suit d'autres règles que son imagination. Cet organiste a joué un fort beau caprice.

CAPRICIEUX, EUSE, adj., fantasque. Un esprit capricieux. Un homme capricieux. Une femme capricieuse. Avoir l'humeur capricieuse.

CAPRICIEUSEMENT, adv., par caprice. Cet homme agit très-capricieusement.

CAPRICORNE, s. m., celui des douze signes du zodiaque, qui est entre le sagittaire et le verseau, et qu'on a coutume de représenter par la figure d'un bouc. Le soleil est dans le capricorne. Le tropique du capricorne.

CAPTIEUX, EUSE, adj., qui tend à induire en erreur et à surprendre par quelque belle apparence. Il ne se dit que des raisonnemens des discours, etc. Terme captieux. Proposition captieuse. Clause captieuse. Argument captieux. Ce qu'il vous dit est captieux. Tour captieux. DICT. DE L'ACAD.

« Les surprises captieuses des sophistes. - Des » raisonnemens captieux. » PASC.

« Des oracles ambigus et captieux. » Boss.

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