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De là sont nés ces bruits reçus dans l'univers,
Qu'aux accens dont Orphée emplit les monts de Thrace,
Les tigres amollis dépouilloient leur audace.
À GRAND BRUIT.

Avec un fer maudit, qu'à grand bruit il apprète.

Ses vers qu'à grand bruit il récite.

Les cloches, etc.

BOIL.

Appeloient à grand bruit les chantres à matines. BOIL.

À GRAND BRUIT, signifie aussi avec faste, avec ostentation. C'est un homme qui marche toujours à grand bruit. DICT. DE L'ACAD.

Là, le chantre à grand bruit, arrive et se fait place. BOIL.

LOIN DU BRUIT, loin du tumulte et du comInerce du monde.

«Se retirer loin du bruit. - Loin du bruit de >> la ville et du tumulte des affaires. >> FLECH. Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix. Loin du bruit cependant les chanoines à table, etc. B. SANS BRUIT, tout doucement, sans être entendu. On le fit entrer sans bruit. DICT. DE L'ACAD.

« Ce sont des ruisseaux qui vont sans bruit. Dans le doux repos d'une condition pri»vée, il s'exerçoit sans bruit aux vertus ciFLECH. >> viles. >>

BRULANT, ANTE, adj., qui brûle. Le soleil est bien brûlant. Un vent brilant. Fièvre brúlante. Les mains brûlantes. DICT. DE L'ACAD. « Au milieu des étés brûlans. »

FLÈCH.

<< Des sables brûlans. - Les vents brûlans du' » midi. >> FEN.

Dans leurs climats brúlans les Africains domptés. Né sous le ciel brûlant des plus noirs Africains. RAC. BRULANT, au figuré. Un zèle brûlant. Une brilante ardeur. Style brûlant. DICT. DE L'ACAD. « Une piété tendre, brûlante, etc. » MASS.

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BRULER, échauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive. Cela me brûle les mains. Cela brûle le sang. Le soleil a brûlé toute la campagne. On dit aussi par extension, brûler, en parlant de l'et du froid excessif. La gelée a brûlé la racine des arbres. La neige brule les souliers. DICT. DE L'ACAD. « Le pyrrhonien doutera-t-il s'il veille, si on PASC. » le pince, si on le brûle? » « Tout brûlé du soleil. »

Ces lieux, etc.

LA BRUY.

Où le Perse est brûlé de l'astre qu'il adore. BOIL. BRULER, v. n., être consumé par le feu. Foila une maison qui brûle. On voyoit de loin des vaisscaux qui briloient. Il signifie aussi simplement, étre chaud. Les mains lui brûlent.

DICT. DE L'ACAD.

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« Brûlant de soif. Il bruloit d'impatience >> de, etc. Déjanire brûla de jalousie. » FÉNÉLON.

Mais quelque noble ardeur dont ils puissent brûler. R.
O vous donc, qui, brûlant d'une ardeur périlleuse.
Leurs cœurs brûlant de la soif de plaider.
Brúlant d'ardeur.

(Voyez feu, flamme.)

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BRULER, en parlaut de la passion de l'amour. Il brûle d'amour. Il brúle pour elle.

DICT. DE L'ACAD.

« Vous brilez, vous-même, ô malheureux Encharis » jeune homme, sans le savoir. » brule d'un fen plus cruel que, etc. (Voyez » feu.) - Le poison qui brûle dans son cœur. » FÉNÉLON.

Ah! si Rome savoit de quels feux veus brûles.

Le feu qui te brûle.

Mais l'amant qui vous charme, et pour qui vous trúles. CORN.

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« Il se vit contraint à se brûler lui-même avec Boss. >> ses femmes, etc. >>

SE BRULER, se étant un régime indirect. « Scévola, jeune citoyen, se brila la main >> qui avoit manqué Porsenna. »

Boss.

BRULURE, s. f., l'impression que le feu fait sur la peau ou sur quelque chose, lorsqu'il en Jrûle un endroit. La cicatrice de la brûlure.

BRUMAL, ALE, adj., qui vient l'hiver, qui appartient à l'hiver. Plante brumale. Les Romains célébroient l'hiver, en l'honneur de Bacchus, les fetes brumales.

BRUN, UNE, adj., de couleur tirant sur le noir. Teint brun. Cheveux bruns. Habit brun. Beauté brune. Elle est brune. DicT. DE L'ACAD.

« Son teint devenoit plus brun et moins dé>>>licat. >>> FEN.

BRUN, subst., couleur brune. Cette étoffe tire sur le brun. Elle est d'un beau brun.

BRUNIR, v. a. rendre de couleur brune.

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Fire brunir un carrosse.

Il signifie aussi, polir, lisser. Brunir de l'or, Irunir de l'argent. On dit aussi, brunir de l'acier, c'est-à-dire, lui donner une certaine préparation qui le rend plus brun.

BRUNIR, neut., devenir de couleur brune. Les cheveux de cet enfant étoient blonds, mais ils commencent à brunir; on dit aussi, à se brunir.

BRUNI, IE, participe. De l'or bruni, de l'acier bruni, des armes brunies.

BRUSQUE, adj. des deux genres, prompt et Jude. Homme brusque. Femme brusque. Huteur brusque. Air brusque. Réponse brusque. It on dit quelquefois, faire une réponse brusque, pour dire, faire sur-le-champ une réponse teche et dure.

« Il est brusque dans ses réponses. » LA BRUYERE. Tai-je encore exprimé la brusque impertinente, Bol

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Ah! peut-on en douter ? diroit-il brusquement. BOIL.

la

BRUSQUER, v. a., offenser quelqu'un par des paroles rudes, inciviles. Il brusque tout le monde. Brusquer une affaire, c'est-à-dire, faire vite, sans préparation, sans ménagement. BRUSQUERIE, s. f., caractère de ce qui est brusque. Dire une brusquerie. Se permettre des brusqueries.

BRUT, UTE, adj., qui n'est pas poli, qui est apre et raboteux. (Le T se prononce au masculin.) Du sucre brut, qui n'est pas raffiné. Il se dit ordinairement des diamans et des pierres dures. Un diamant brut. Du marbre brut.

Il se dit figurément des ouvrages d'esprit qui ne sont qu'ebauches, et auxquels on n'a pas encore mis la dernière main. Je ne puis vous montrer cet ouvrage, il est encore tout brut.

BRUT, se dit aussi des manières de quelqu'un qui a encore besoin de culture. Il a des manières brutes. Je l'ai vu arrivant de son village encore DICT. DE L'ACAD.

tout brut.

« L'homme, esprit et corps tout ensemble, incorruptible et corruptible, intelligent et » purement brut. »

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Boss.

Les organes bruts et imparfaits auxquels » l'ame s'est vue attachée si long-temps. >> LA BRUYÈRE. Un fonds encore « Naturel brut et inculte. » brut et ingrat. » (Voyez fonds.) MASS. BRUTAL, ALE, adj., tenant de la bête brute, grossier, féroce, emporté. Homme brutal. Esprit brutal.

- Ces

« Une nation aussi brutale qu'infidèle. Du côté de l'Asie, » conquérans brutaux. Ils étoient » étoit Mars impétueux et brutal. » plutôt indociles que libres, et plutôt brutaux » que vaillans.

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Boss.

Plus querelleur et plus brutal qu'il n'étoit FEN. » fort et vaillant. »

BRUTAL, avec un nom de chose. Courage brutal. Valeur brutale. Passion brutale. On dit, d'une franchise imprudente et peu ménagée, une franchise brutale. DICT. DE L'ACAD.

« Ce repos brutal entre la crainte de l'enfer » et le néant, etc. Des amours brutales. »>> PASC.

Voyez mœurs, repos, voie.)

« Sa brutale fureur. L'orgueil brutal de ce » jeune prince. - Sa folie cruelle et brutale. Boss. >> Une erreur si stupide et si brutale. » Les fureurs Quelle politique brutale.

-

» brutales de Mars. - Le vice grossier fait de > Thorreur, l'impudence brutale donne de l'in

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DICT. DE L'ACAD.

« Les brutalités de Commode, fils de Marc>> Aurèle. »> Boss. BRUTE, s. f., animal privé de la raison. Il tient moins de l'homme que de la brute. L'instinct. tient lieu de raison aux brutes. La raison fait une différence essentielle entre les hommes et les brutes.

BRUYANT, ANTE. (Voyez bruire.)

BRUYÈRE, 8. f., sorte de petit arbuste qui croit dans des terres incultes et stériles. Fugots de bruyères. Il se prend aussi pour le lieu où croissent ces petits arbustes. Au sortir de là on trouve une grande bruyère, de grandes bruyères. DICT. DE L'ACAD.

BUCHER, s. m., le lieu où l'on serre le bois à brûler. Aller chercher du bois au búcher.

BUCHER, grand amas de bois sur lequel on nettoit anciennement les corps morts pour les Brûler. Dresser un bûcher. Mettre le feu au búther. DICT. DE L'ACAD. << Elle avoit dressé de ses propres mains le bûcher où elle devoit consommer son sacrifice. >>> FLECH.

«En arrosant son bûcher de mes larmes.

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BUCOLIQUE, adj. des deux genres, qui se dit des poésies pastorales. Poëme bucolique. Poesie bucolique. Il excelle dans le genre bucolique.

Il est aussi substantif féminin, en ce sens : il n'est guère d'usage qu'au pluriel, et dans cette phrase, les bucoliques de Virgile.

BUFFET, s. m., espèce d'armoire pour enfermer la vaisselle et le linge de table.

Il se prend aussi pour la table où l'on met une partie de la vaisselle qui doit servir au repas, avec le vin, pain, verres, etc. Dresser le buffet. Oter le buffet.

Il signifie aussi la vaisselle même. Un beau buffet. Un buffet d'argent ciselé, de vermeil doré. Un buffet de grand prix.

BUFFLE, s. m., espèce de bœuf qui a les cornes renversées en arriere. De la corne de buffle. On mene les buffles par le moyen des anneaux qu'on leur passe dans les naseaux.

BUFFLE, se dit aussi d'un cuir de buffle ou d'autres animaux, préparé et accommodé pour porter à la guerre comme une espèce de justeau-corps. Un collet de buffle. Porter un buffle. Un pourpoint de buffle. Il reçut un coup d'épée dans son buffle. Son buffle lui sauva la vie.

DICT. DE L'ACAD.

BUIS, s. m., espèce d'arbrisseau toujours vert, dont les fleurs sont fort petites et le bois jaunatre. Parterre de buis. "Bordure de buis. Pulissude de buis. Tondre le buis. Peigne de buis. DICT. DE L'ACAD.

Et deux fois de sa main le buis tombe en morceaux.
BOILEAU.

(C'est-à-dire, le peigne de buis.) BUISSON, s. m., hallier, touffe d'arbrisseaux sauvages, épineux. Buisson épais. Buisson d'épines. Des arbres nains taillés en buisson. Dieu apparut à Moïse dans un buisson ardent.

BUISSON, se prend aussi pour un bois de peu d'étendue, et il se dit par opposition à forêt. Ce n'est pas une forêt, ce n'est qu'un buisson, qu'un petit buisson. DICT. DE L'ACAD.

BULLE, s. félévation sphérique qui se fait sur l'eau, sur le savon et sur les métaux en fusion, et qui contient de l'air. Les enfans, à l'aide d'un chalumeau, tirent du savon des bulles qu'ils chassent en l'air,

BULLE, s. f., lettre du pape, expédiée en parchemin et scellée en plomb; elle se prend ordinairement pour une constitution générale du pape. La bulle du jubilé. Fulminer, publier une bulle.

Au pluriel, bulle se prend ordinairement pour les provisions d'un bénéfice consistorial. Avoir ses bulles. Un évéque qui attend ses bulles pour se faire sacrer. Les bulles d'une abbaye. Les bulles d'un évéché.

BULLE, se dit aussi des constitutions de quelques empereurs; ainsi la constitution de l'empereur Charles IV, qui règle entr'autres choses la forme de l'élection de l'empereur, est appelée

la bulle d'or.

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BUREAU, est aussi une espèce de table à plusieurs tiroirs et tablettes où l'on enferme des papiers, et sur laquelle on écrit. J'ai mis des papiers dans mon bureau. Je me suis mis à mon bureau pour écrire une lettre.

Il signifie aussi le lieu où plusieurs compagnies s'assemblent pour travailler. Le grand bu reau de la chambre des comptes. Le bureau des trésoriers de France, ou le bureau des finances. Le bureau du domaine. Le bureau des aides. Le bureau des gabelles.

On appelle, le bureau des pauvres, le bureau où s'assemblent les commissaires des pauvres. DICT. DE L'ACAD.

BUREAU, se dit aussi d'un lieu destiné pour y travailler à l'expédition de certaines affaires. Bureau de la marine. Le bureau de la guerre. Les commis de ce bureau.

BUREAU, se dit aussi d'un certain nombre de personnes tirées d'une assemblée, pour s'occuper spécialement de différentes espèces d'affaires qu'elles reportent ensuite à l'assemblée générale. L'assemblée se partagea en dix bureaux.

DICT. DE L'ACAD.

Il se prend aussi quelquefois pour les personnes mêmes qui travaillent à un bureau. En ce seus, il se dit principalement des commis qui travaillent aux bureaux des secrétaires d'état. Les bureaux sont allés à Versailles.

DICT. DE L'ACAD.

On dit, qu'un procès est sur le bureau, pour dire, que l'on commence à y travailler; et qu'un conseiller, qu'un rapporteur a le bureau pour dire, qu'il a commencé à rapporter un

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BUT, s. m., point où l'on vise, et auquel on veut atteindre. Viser au but. Frapper au but. Alteindre au but. Toucher le but. Donner au but.

BUT, au figuré, la fin que l'on se propose, la principale intention que l'on a. Je n'ai autre but, je n'ai d'autre but en cela que, etc. C'est mon but. Se proposer un but. Il a son but. Atteindre son but. Cacher son but. Aller à son but par des voies détournées. But extravagant. But DICT. DE L'ACAD. fort sensé.

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« Le présent n'est jamais notre but. — Tout » ce qui ne va point à cet unique but. — Quel » est le but que vous vous proposez dans vos » écrits? -Leur but principal n'étoit pas d'ins>>truire, mais d'échauffer.»

PASC. LA BRUY. Boss. << Tendre à un but. Se proposer un but. >> Il faut savoir quel est le but de la vie humaine. >> - Le principal but de son entreprise. »>

« Je n'ai pas atteint mon but. » « Afin de parvenir à ce but. »

FÉNÉLON.

« Il se fatigue, il s'épuise, et n'arrive jamais » au but.-La gloire, l'unique but de leurs traMASS. »vaux et de leurs veilles. »

Quel étoit donc ton but ? de régner à ma place.
A ce même but nous voulons arriver,
Lui pour, etc.

En les menant au but où tendent leurs désirs.
C'étoit là tout mon but.

COR.
Et mon intérêt seal est le but où ta cours. RAC.
On dit, aller au but, pour dire, aller direc-
tement à la fin qu'on se propose.

Lorsqu'un homme a saisi le vrai dans quelque chose, a trouvé le point de la difficulté, le noeud d'une affaire, etc., on dit, qu'il a touché au but, qu'il a frappé au but.

AVOIR POUR BUT DE.

DICT. DE L'ACAD.

«Dans les divertissemens, on n'a pour but » que de laisser passer le temps sans le sentir. Notre société a pour but de travailler à éta» blir les vertus, et de, etc. » ( Voyez mœurs.)

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-

PASCAL

« Cette hardiesse vaine, etc., qui n'a pour » but que la réputation et les vains applaudisFLÉCH. » semens des hommes. >>

BUTIN, s. m., argent, bestiaux, hardes, etc. qu'on prend sur les ennemis. Riche butin. Grand butin. Faire du butin. Les soldats revinrent chargés de butin. Il eut tant de chevaux pour sa part du butin. Partager le butin, avoir part au butin. BUTIN, au figuré.

« Dans son nid où il partage son butin à ses » petits. ( Voyez oiseau.)-Accroitre la proie de Boss. » la mort, lui enrichir son butin. » L'abeille, etc.

BOIL.

Qui du butin des fleurs va composer son miel. BUTTE, s. f., petit tertre, motte de terre relevée. Au haut de la butte.

BUTTE, se ditaussi particulièrement d'une petite élévation de terre où de maçonnerie, au milieu de laquelle on place le but où l'on tire; et dans ce sens, on appelle, poudre de butte, la poudre dont ceux qui tirent au blanc ont coutume de se servir.

On dit figurément, étre en butte, pour dire, être exposé. Etre en butte aux coups de la fortune. Son élévation l'a mis en butte aux traits de l'envie. Par sa conduite imprudente il s'est mis en butte à la médisance. Etre en butte à la raillerie, aux plaisanteries. DICT. DE L'ACAD.

Boss. « Il fut seul en butte aux factieux. » Aux plas apres tourmens un chrétien est en butte. COR. Et mai toujours en butte à de nouveaux dangers. RAC. BUVEUR, s. m., celui qui boit. En ce sens il n'est guère d'usage que dans cette phrase: Du vin qui rappelle son buveur.

Il se dit ordinairement d'un homme qui aime le vin, qui boit beaucoup. C'est un buveur. C'est un grand buveur.

BYSSE, s. m., terme employé dans l'Écriture pour signifier une matière précieuse dont certains vêtemens étoient tissus. Le mot de bysse a passé dans toutes les traductions, sans qu'on sache aujourd'hui ce que c'étoit. M. Fleury prétend que le bysse étoit une sorte de soie d'un jaune doré qui provenoit de certains coquillages

de mer.

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