tomber dans un grand malheur, être sur le point d'ètre perdu, et d'être ruiné. « Une vaine ambition vous a poussé jusqu'au » bord du précipice. » FEN. COR. Le destin les aveugle au bord du précipice. Et sa plainte le jette au bord du précipice. Vois-je l'état penchant au bord du précipice? Je leur semai de fleurs le bord des précipices. RAC. Crois-tu que toujours ferme aux bords du précipice, Elle pourra marcher sans que le pied lui glisse. Bo1L. BORDER, v. a., garnir l'extrémité d'une chose, comme d'un manteau, etc. Border un chapeau d'un galon d'or. Border un manteau d'hermine. « Les gazons fleuris dont un printemps éter» nel bordoit son ile. » FEN. Il se dit aussi de ce qui s'étend le long de certaines choses, et qui y sert comme d'un bord., Cette chaussée borde la rivière. Une grande allée d'arbres borde la rivière. Une belle prairie qui borde un étang. Ce lieu est bordé de précipices. BORDE, EF, part. Un parterre bordé de fleurs. Un bassin bordé de gazon. DICT. DE L'ACAD. « Un ruisseau bordé de violettes. Une île >> bordée de rochers affreux. Des iles bordées de » tilleuls fleuris et de hauts peupliers. Les » écueils dont cette côte de la mer est bordée. » L'arène étoit bordée par un grand amphi» théâtre. Les chemins sont bordés de lau»riers, de grenadiers, de jasmins et d'autres ar>> bres, etc. >> FÉN. Border la haie, en termes de guerre, signifie disposer des troupes sur chacun des deux côtés d'un chemin, d'une rue. Les régimens des gardes bordent la haie dans les rues où passe le roi pour aller à quelque cérémonie publique. DICT. DE L'ACAD. BORDER, en termes de marine, signifie aussi côtoyer, marcher le long des côtes. La flotte ne fit que border les côtes. BORDURE, s. f., ce qui borde quelque chose et lui sert d'ornement. La bordure d'un tableau. La bordure d'un miroir. La bordure d'une Lapisserie. On dit, la bordure d'un parterre, pour dire les plates-blandes qui entourent un parterre; et la bordure d'un bois, d'une forêt, pour dire les arbres qui sont au bord. BORNE, s. f., pierre ou autre marque qui sert à séparer un champ d'avec un autre. Pianter une borne. Asseoir des bornes. Arracher des bornes. Il se dit aussi des pierres qu'on met à côté des portes ou le long des murailles pour empêcher qu'elles ne soieut endommagées par les voitures Mettre des bornes contre un mur. Mettre des bornes à une porte. DICT. DE L'ACAD. « Les bornes de leurs héritages étoient les FLECH. » bornes de leurs désirs. » Ces deux dernières phrases de Massillon paroissent imitées de celle de Bossuet, citée plus haut: « Son empire n'aura point d'autres bornes » que celles du monde. » « Qu'on ne touche pas plus aux anciennes » bornes de la foi qu'à celles de la monarchie. >> MASSILLON. De l'empire Persan les bornes reculées. RAC. BORNES, se dit en général, de tout ce qui est regardé comme la limite de chaque chose; ainsi on dit : Passer les bornes de son pouvoir, de sa juridiction. Passer les bornes de la raison et de la modestie. Passer les bornes de son sujet. Mettre des bornes, donner des bornes à son ambition. Se contenir dans les bornes du devoir. Franchir les bornes du respect. Aller au-delà des bornes. Passer au-delà des bornes de la bienséance. Se prescrire des bornes, Connoitre ses bornes. Demeurer dans les bornes, se tenir, se renfermer dans les bornes de la raison, dans les bornes les plus étroites du devoir. Son ambition n'a point de bornes, est sans bornes, ne connoit point de bornes. DICT. DE L'ACAD. a La félicité sans bornes, aussi bien que les » misères. J'ai déjà dit quelque chose de la >> licence où se jettent les esprits, quand on » ébranle les fondemens de la religion, et qu'on >> remue les bornes nue fois posées. >> Boss. « Il y a d'anciennes bornes qu'on ne remue » pas sans de violentes secousses. » VOLT. «La puissance divine qui donne, quand il » lui plait, des bornes secretes aux passions des » hommes les plus emportés. Une douleur qui » n'a point de bornes.--Les bornes qu'il a dou» nées à sa puissance. Une liberté qui n'avait pu rester dans ses bornes, La vie humaine » étoit réduite à des bornes plus étroites. Les » succès de ce priuce avoient leurs bornes mar» quées par les prophéties. En considérant » cet abrégé chronologique, vous sortez des bornes » étroites de votre age. -Leur vraie histoire » étoit renfermée dans des bornes raisonnables. >> En le resserrant dans des bornes que l'équité » prescrivoit. ( Voyez humeur.) Le peuple étoit >> retenu dans de certaines bornes par les périls Boss. » qui l'environnoient. » (Voyez attentat, durée, liberté, mettre.) « Pour retenir la cupidité dans les bornes de » la justice Pour la retenir dans les bornes » de la modestie. - Certains philosophes don» nent à la puissance de Dieu les mêmes bornes » que Dien à données à leurs connoissances. · » Les plus sages se trouvèrent sans y penser hors » des bornes de leur devoir.» (Voyez resserrer.) FLÉCHIER - « Ils vont jusqu'à un certain point qui fait » les bornes de leur capacité et de leurs lumières.>> (Voyez morale.) LA BRUY. «Ma confiance en vous sera sans bornes. · >> Un pouvoir sans bornes. - Son esprit a des >> bornes; sa vertu en a aussi. » FÉN. « O vous, mon Dieu ! qui seul avez posé des » bornes à la vie de chacun de nous. Nos jours >> et nos années ont été renfermés dans des bor»nes si étroites, que, etc. Pour mettre des » bornes à la cupidité. On ne sait plus se » prescrire des bornes dans la honteuse volupté. >> Le cœur arrive insensiblement à ces bornes » périlleuses, qui ne séparent plus que d'un point » la vie de la mort, le crime de l'innocence.>> Une vertu toujours renfermée dans les bornes >> de son état. Ils commençoient à franchir les » bornes saintes que nos anciens avoient si sa»gement posées. Il ne mit plus de bornes à > ses profusions et à l'oppression de ses peuples. -Sa tendresse et sa fidélité ne mettent point » de bornes à son obéissance, mais il faut que >> ses rois en mettent eux-mêmes à leur autorité. » (Voyez durée.) — Il mit des bornes à leurs » pieux empressemens. >> MASS. «Passer les bornes ordinaires d'un article. » VOLTAIRE. BORNER, limiter, resserrer dans une certaine étendue, dans un certain espace. La mer et les Alpes bornent l'Italie. Son jardin est beau, mais la rivière le borne de trop près. Dans cette acception, il se dit aussi des personnes par rapport à leurs maisons et à leurs héritages. Il est borné par une grande forêt du côté du levant. Il vend sa maison, parce qu'il s'y trouve trop borné. DICT. DE L'ACAD. « Cette longue levée qui borne et qui resserre » le lit de la Seine. »> LA BRUY. (Voyez cours, état, jour.) BORNER, au figuré. « L'horizon qui borne notre vue. (Voyez ho»rizon.) Ce doute qui devroit, ce semble, »borner nos espérances, etc. (Voyez espérance.) » L'enceinte de sa maison ne bornoit pas son » inclination bienfaisante. »> MASS. - Pour rompre cet hymen et borner sa grandeur. « Borner à la scieuce des mots un âge qui » veut déjà aller plus loin. » LA BRUY. « Il faut borner vos repas aux viandes les >> meilleures. >> FÉN. « Il n'attend rien au delà du tombeau ; il » borne ici-bas tous ses désirs et toutes ses espé>>rances. Je dis ses bienfaits; car il ne les a » pas tous bornés, à votre égard, aux biens ex>> térieurs de la fortune. - - Elle n'a pas borné » toute sa gloire, comme la philosophie, à » essayer de former à peine un sage dans cha» que siècle, elle en a peuplé les villes, etc. » Cette doctrine humiliante pour l'homme qui » borne sa destinée à un petit nombre de jours » rapides, etc. >> MASS. Ne borne pas ta gloire à venger un affront. A des embrasemens ne borne point sa gloire. Et bornons nos regards aur troubles, etc. (Voyez trouble.) Id, bornant son discours. Un fils qui, etc. Semble à gagner son cœur borner toute sa gloire. Porus bornoit ses vœux à conquérir un cœur. Qui, etc. Borner toute ma gloire à régner sur votre ame. La mort seule bornant ses travaux éclatans. Toi-même te borner au fort de ta victoire. COR. RAC. BOIL. RAC. BOIL. BOIL. « Celui qui se borne à une condition privée » et paisible, où, etc. Bornez-vous à répri» mer ceux qui n'obéiront pas, etc. » FEN. « Héritier de la fortune de ses pères, il se MASS. RAC. » borne à leur nom et à leur état. » Qu'il ne se borne pas à des peines légères. SE BORNER À, ayant pour sujet un nom de chose. - « Leur humanité se borne à des largesses ou»trées et à une familiarité sans réserve, pour » un petit nombre de favoris, etc. Ce n'est » pas à leur nation seule que se borne l'impres»sion et l'effet contagieux de leurs exemples. Leur perte ou leur salut se borne à leur 1 « Un pouvoir borné. » ( Voyez cours.) PASc. Voyant d'un temps si court leur puissance bornée.COR. être On dit, qu'une maison a une vue bornée, quand la vue en est de peu d'étendue ; et figurément, avoir des vues bornées, pour dire, avoir peu de lumières ou peu d'ambition; et, avoir l'esprit borné, étre borné, pour dire, capable de peu de chose. celui « Appellerai-je homme d'esprit, qui, »borné et renfermé dans quelque art ou même - Les esprits » dans une certaine science, etc. »bornés et resserrés dans leur petite sphère. >> Cesser d'aimer, preuve sensible que l'homme LA BRUY. » est borné. » « Quand on est né avec ce génie borné au » détail, etc., on n'est propre qu'à, etc. FÉN. >> Un esprit borné et une ame basse. » « Les esprits foibles et bornés. - Des lumières » bornées. Les ames foibles et bornées. Les » vues fausses et bornées de la sagesse humaine.» MASSILLON. BORNÉ À, qui se borne à. A vous plaire bornée. BORNÉ À, fixé à. bornée. RAC. A cinq cents louis d'or, tout au plus, chaque année, Le bosphore m'a vu, par de nouveaux apprêts, (Voyez aurore.) RAC. BOIL. Voilà ses yeux, sa bouche, et déjà son audace. Ta bouche déjà s'ouvre large d'une aune. BOUCHE, employé dans un sens figuré. « Les enfans, en recevant le baptême, dé>>clarent par la bouche de leurs parrains qu'ils » renoncent au monde, etc. J'ai la bouche » muette. C'est alors que la différence d'un >> même mot en diverses bouches paroit le plus. Il a toujours un chez moi à la bouche. >> J'ai trouvé le secret de lui fermer la bouche. Celles qui n'ont pas d'oreilles pour vous » ouïr, ni de bouche pour vous répondre. » -- PASCAL. « Le mensonge ne s'est point trouvé en leur >> bouche. - Ecoutez comme il parle par la bou» che du prophète Zacharie. C'étoit la belle » parole qu'il avoit toujours à la bouche. - Ce » n'est point par les artificieuses fictions de » l'éloquence, que je lui mets en la bouche ces » fortes paroles. BOIL. Le chant de la tourterelle >> délaissée est dans sa bouche. - Recevez ce té>>moignage de la bouche d'un évêque, etc. >> Les dernières paroles qui sortirent de sa bou» che. Au moment que j'ouvre la bouche pour » célébrer la gloire de Louis de Bourbon je, Les paroles que j'ai recueillies de sa » bouche. Leur sentence leur fut prononcée » par la bouche du prophète Elie. Saint Au>> gustin ferma la bouche aux demi-pélagiens. >> Vous venez d'apprendre les jugemens de » Dien de la bouche de saint Jean. Les rois, >> saisis de respect en sa présence, n'osent ou>> vrir la bouche devant lui. » (Voyez ouvrir, tirer.) Boss. RAC. BOUC, s. m. (on prononce le C), animal à Quel fruit me revient-il de tous vos sacrifices? « Si Jésus-Christ paroissoit dans ce temple, « L'alliance de certains mots qui ne se ren>> contrent que dans leur bouche. -Mettre en la » bouche d'un autre ses petites façons de parler. N'ouvrir la bouche que pour contredire. Le peuple écoute avidement, les yeux éle»vés et la bouche ouverte. Pour déclamer » parfaitement, il ne lui manque, comme on >> le dit, que de parler avec la bouche. - L'on >> est encore long-temps à se voir par habitude, » et à se dire de bouche que l'on s'aime. -Re»ponse qui me ferme la bouche. On n'en» tend de la bouche de ceux qui passent, que >> les mots d'exploits, etc. - Il a un nom fait La » pour remplir la bouche de l'avocat. >> même chose souvent est dans la bouche d'un >> homme d'esprit une naïveté ou un bon mot, > et dans celle du sot une sottise. » LA BRUY. « Pour apprendre de votre bouche ce que le >> roi désire de nous. La douleur a-t-elle ja -- (Voyez entendre, nom, parole, remplir.) « Les vœux que la nation vous offre aujour»d'hui par ma bouche. Des paroles de mise>> ricorde et de confiance à la bouche. Ces vic>>toires célébrées par tant de bouches. - Devant >> un prodigue, ses profusions ne sont plus » dans notre bouche qu'un air de générosité et » de magnificence. Leurs actions passent de » bouche en bouche. - Tout devient capital dans » la bouche d'un souverain. - Une indignation » qui ferme la bouche à l'incrédule. » (Voyez adulation, blasphème, louange, ouir, parole, rien.) MASS. COR. Il croit mal reconnoître une vertu si pure, Ne s'ouvre pour conter cette horrible aventure. Qui dans tout l'univers célèbrent tes bienfaits. Un mot de votre bouche, etc. Je l'ai cent fois appris de votre propre bouche. Entende son arrêt de la bouche qu'il aime. Que cette même bouche après mille sermens Roxane, etc. Le voyoit par mes yeux, lui parloit par ma bouche. Une bouche perfide. (Voyez jurer. ) Par la bouche d'Osmin vous serez mieux instruite. Et votre bouche encor, muette à tant d'ennui, N'a pas daigné s'ouvrir pour se plaindre de lui! Dans ce moment où ta bouche cruelle Vient si tranquillement m'annoncer le trépas. RAC. (Voyez blasphème, bonheur, foi, entendre, instruire, langue, répondre, sanglots.) De sa bouche empestée. (Voyez erreur.) Passer de bouche en bouche. (Voyez vaudeville.) Ce monstre composé de bouches et d'oreilles. BOIL. Voulant le rappeler ne trouve plus de voix. (Voyez emphase, langue, poison, souffler, voix.) BOUCHE, opposé à cœur. « On a sans cesse l'état dans la bouche et la » jalousie dans le cœur. » La vengeance est dans son cœur, Que la bouche et le coeur sont peu d'intelligence ? Oh! que pour vous mon cœur moins dur et moins farouche, yeux. On dit, boucher le passage, boucher les chemins, boucher les avenues, pour dire, empêcher qu'on n'y puisse passer on avoit bouché tous les passages à l'ennemi. Et en parlant d'un bàtiment qui est au-devant d'un autre, on dit, qu'il en bouche la vue. On dit aussi, faire boucher les vues d'un bâtiment, pour dire, en faire murer les fenêtres, lorsqu'elles regardent de trop près sur une maison voisine, contre la disposition de la coutume. On lui fait boucher DICT. DE L'ACD. ses vues. Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage. BOIL. On dit figurément, se boucher les yeux, pour dire, ne vouloir pas voir, se boucher les oreilles, pour dire, ne vouloir pas entendre. DICT. DE L'ACAD. «Les peuples les plus grossiers entendent le >> langage des cieux, etc., l'impie seul se bouche » les oreilles. >> MASS. BOUCHÉ, ÉE, part. On dit figurément d'un homme qui a l'intelligence dure, il a l'esprit DICT. DE L'ACAD. bouché. « Celui-ci, plus cruel encore, a les oreilles Boss. » bouchées par ses préventions. Сов. BOUCLIER, s. m., arme défensive qu'autre- » un état misérable et bas.)» (Voyez idole.) fois les gens de guerre portoient au bras gauche, et dont ils se servoient pour se couvrir le corps. Un bouclier rond. Un bouclier ovale. Parer du bouclier. Les Grecs et les Romains portoient de grands boucliers. DICT. DE L'ACAD. « Il couvroit son camp du bouclier, et for>>çoit celui des ennemis avec l'épée. Il s'a»vance l'épée d'une main, le bouclier de l'auFLICH. >>> tre. >>> « Le dard lancé par Adraste est repoussé par » le bouclier. Celui-ci se couvre de son bou» clier. Son bouclier est percé de mille traits. » (Voyez briller, éblouir.) Ils portent des bou»cliers légers, qui sont faits d'un tissu d'osier et couverts de peaux. » FÉN. « Il se jette dans l'eau, l'épée à la main et le » bouclier pendu au cou. - C'est le choix de la >> nation qui mit d'abord le sceptre entre les » mains de vos ancêtres ; c'est elle qui les éleva » sur le bouclier militaire et les proclama sou>> verains. >> MASS. RAC. Les Tyriens, jetant armes et boucliers. BOUCLIER, se dit aussi figurément des personnes par exemple, d'un général d'armée, c'est le bouclier de l'état. On dit d'un grand évêque, d'un grand théologien, c'est le boucher de la foi, le bouclier de la religion. DICT. « Un homme qui fut, tantôt le bouclier, et » tantôt l'épée de son pays. Il couvroit l'in» nocence du bouclier des lois et de l'autorité FLECH. >> royale. >> << Servez-lui de bouclier dans les divers événe» mens de la guerre. Il vous couvrit de son » bouclier. >> MASS. (Voyez un autre exemple de Massillon, au mot armes, page 188.) FAIRE UN BOUCLIER, au figuré, faire sa primcipale défense. Il fait un bouclier de cet argument. DICT. DE L'ACAD. « Vous faites un bouclier de cette accusation, » pour repousser les attaques de l'auteur des » lettres, etc. >> PASC. On dit mieux, se faire un bouclier de, etc. BOUE, s. f., la fange des rues et des chemins. Un chemin plein de boue. Tout couvert de boue. Tomber dans la boue. Faire rejaillir de la boue. DICT. DE L'ACAD. ? « Le comédien, couché dans son carrosse » jette de la boue au visage de Corneille qui >> est à pied. » LA BRUY. « Déjà on avoit commencé à la trainer dans » la boue. (Voyez amas.) FÉN. « La boue entre ses mains rend la lumière aux >> aveugles. Ils regardent comme de la boue >> tous les avantages de la terre. »Voyez fondre, monceau.) MASS. On dit figurément, tirer quelqu'un de la boue, pour dire, le tirer d'un état misérable et bas ; et d'un homme qui a l'ame basse, que c'est un ame de boue. DICT. DE L'ACAD. « Il y a des ames sales, pétries de boue et » d'ordure, etc. » LA BRUY. « Des ames de boue. (Voyez ame, page 132.) Se trainer indignement dans la boue. » Les vicieux laissés dans la boue (laissés dans >> MASSILLON. Ces ames que le ciel ne forma que de boue. BOUE, en parlant de l'origine de l'homme. « Tout s'empresse à leur persuader qu'ils sont » pétris d'une autre boue que les autres homines. - O vous qui croyez être un amas de boue >> sortez donc du monde, où, etc. - Dieu avoit » d'abord animé notre boue d'un souffle d'im» mortalité. Il sent que cette maison de boue » s'écroule. (Voyez s'arracher de.) - Il se re» garde comme un vil assemblage de boue. » Il se persuade que son ame est toute de boue. » (Voyez éclat, édifice.) — N'êtes-vous pas sortis » de la même boue. Tout ce que les hommes >> ne trouvent que dans eux-mêmes est sali, » pour ainsi dire, par la même boue dont ils » sont formés. Quels efforts pour l'arracher MASS. >> à sa boue. » (Voyez assemblage, salir, souffler.) BOUFFON, s. m., personnage de théâtre dont l'emploi est de faire rire. Qu le dit aussi d'un homme qui fait le même rôle dans la société. Le bouffon de la comédie, Faire le personnage de bouffon. Autrefois les rois, les princea avoient auprès d'eux des bouffons. C'est un excellent bouffon. Faire le bouffon. Un mauvais bouffon. Un froid, un plat bouffon. Le Pays, sans mentir, est un bouffon plaisant. BOUFFON, ONNE, adj., plaisant, facétieux. Aux accès insolens d'une bouffonne joie. BOIL. BOIL. Distinguer le naïf du plat et du bouffon. Quitter pour le bouffon l'agréable et le fin. BOUFFONNERIE, s. f., ce qu'on fait ou ce qu'on dit pour faire rire. Plaisante bouffonnerie. Méchante bouffonnerie. DICT. DE L'ACAD. et éclore le « On est étonné de voir naitre » bon sens du sein de la bouffonnerie. » LA BRUYÈRE, parlant de Santeuil. « La chaire sembloit disputer, ou de bouf»fonnerie avec le théâtre, où de sécheresse avec >> l'école. » MASS. BOUILLANT, ANTE, adj. De l'eau bouillante. De l'huile bouillante. DICT. DE L'ACAD. « Saint Jean, sorti de l'huile bouillante, fut »relégué dans l'ile de Pathmos. >> Boss. BOUILLANT, au figuré, vif, ardent. Un homme bouillant. Un courage bouillant. Une jeunesse bouillante. DICT. DE L'ACAD. « Le bouillant courroux d'Achille. » rage bouillant et farouche. » |