Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes. COR. Étalant bons et méchans écrits. BOIL. BON, répété dans le même vers. L'arbitre des humains, » bonnes. >>> Qui remet leur bon droit en de si bonnes mains. BOIL. BON A, suivi d'un nom ou d'un infinitif. C'est un homme bon à tout. Bon à employer, bon pour le conseil, bon à avoir auprès de soi. Bon à manger. A quoi cela est-il bon? DICT. DE L'ACAD. «Toutes les religions lui sont également Boss. « Il est ravi de lui être bon à quelque chose. » LA BRUYÈRE. « Ces fleurs ne seront bonnes qu'à sécher sur >> votre tombeau. >> FLÉCH. « Au fond, vous n'êtes bon à servir, que » lorsque l'on n'est plus soi-même bon à rien. » MASSILLON. BON POUR, Suivi d'un nom ou d'un infinitif. Cet avis seroit bon pour quelque ame commune. COR. (11) tient que ces vieux propos de démons et de flammes Sont bons pour étonner des enfans et des femmes. B. BON, s'emploie aussi absolument et solitairement en diverses autres phrases. Ainsi on dit, trouver bon, pour dire, approuver, permettre, avoir agréable; tenir bon, pour dire, résister; sentir bon, pour dire, avoir une odeur agréable. DICT. DE L'ACAD. << Ils savent trouver bon ce qui est bon, et, LA BRUY. >>> etc. >>> Trouvez bon qu'avec vous mon cœur s'ose expliquer. (Voyez trouver.) BON, dans un sens ironique. « O la bonne règle pour les ignorans ! - O la PASC. » bonne voie pour être heureux ! » À BON DROIT. (Voyez droit.) À BON TITRE. (Voyez titre.) DE BONNE DE BON CŒUR, DE BONNE HEURE, IL FAIT BON. (Voyez faire.) C'EST LE BON PLAISIR DE, etc. (Voyez plaisir.) BON DIEU, exclamation servant à marquer la surprise. Bon dieu, l'auroit-on jamais pu croire! DICT. DE L'ACAD. Cette gorge qui s'enfle, ah, bon dieu ! quelle rage. Point de glace, bon dieu ! dans le fort de l'été ! I signifie quelquefois approbation. (Voyez les noms suivaus, accueil, air, avis, caractère, cause, choix, cœur, commerce, conscience, conseil, dessein, destin, disposition, droit, entreprise, exemple, esprit, fin, foi, fortune, gage, grace, gré, guerre, impression, incli nation, intelligence, intention, issue, lecture, ki, maxime, mine, mot, naturel, œuvre, office, ordre, opinion, stage, part, parti, pensée, plaisir, plaisanterie, qualité, raison, réputation, résolution, sembler, serment, signe, succès, table, témoin, tele, titre, usage, 12sage, volonté, voie, vue, yeux.) BOND, s. m., le saut, le rejaillissement que fait une balle, un ballon, ou toute autre chose semblable, lorsqu'étant tombée à terre, elle se releve plus ou moins haut. La balle n'a point fait de bond. Attendre la balle au bond. Prendre la balle au bond. La balle a fait deux bonds, trois bonds. On dit d'un cheval, d'un chevreuil et de quelques autres animaux, qu'ils vont par bonds, qu'ils ne vont que par sauts et par bonds. DICT. DE L'ACAD. BONHEUR, s. m., félicité, état heureux. Grand bonheur, Véritable bonheur. Solide bonheur. Bonheur parfait. Bonheur apparent. Jouir du bonheur de la vie. Perdre le bonheur de la vie, Rien ne trouble son bonheur. Le bonheur de l'état. Le bonheur du règne d'un roi. Contribuer au bonheur de quelqu'un. Faire son bonheur. Envier le bonheur de quelqu'un. DICT. DE L'ACAD. Un une « Votre bonheur est digue de compassion, et » ne peut être envié que par ceux qui igno>> rent quel est le véritable bonheur.- Souhai»ter le bonheur.-Chercher le bonheur, Détat éternel de bonheur. Nous avons » idée du bonheur, et nous ne pouvons y arri» ver.- Ils ne sentent pas le bonheur de leur » union. Se procurer un bonheur véritable. Chercher son bonheur dans les biens vi»sibles. Avancer sou bonheur. Le bonheur » qu'il a perdu. -Un bonheur faux et imagi»naire (Voyez heureux).- En Dieu est tout » notre bonheur. Bonheur fixe et durable. » PASCAL. - «Que falloit-il davantage, et que manquoit» il au bonheur de notre princesse? - Dien qui » avoit tout fait pour son bonheur, etc.-Le bon» heur de son premier état.-Le bonheur éternel » où le conduisent les maux extrèmes. » Boss. «Soupirer après le bonheur éternel.-Peuvent» ils contribuer à son bonheur. Il jouit d'un » bonheur éternel dans les tabernacles du Dien » vivant. Il ne sentoit jamais mieux son » bonheur que lorsqu'il pouvoit faire celui des » autres. La fin principale et la première loi >> d'un gouvernement est le bonheur des peuples. Vous vous occupez de son bonheur. » Faire le bonheur des uns, soulager, etc. - La » mémoire d'un bonheur passé ne fait qu'aug>> menter le déplaisir de l'avoir perdu. - Il n'y » a rien de plus bas et de plus vain que le bar» heur que les hommes cherchent en ce monde. » FLECHIER. Le jour où l'on jouit d'un si rare bonheur. La philosophie nous console du bonheur » d'autrui. Une vie accompaguée d'un extrème » bonheur. LA BRUY Il sent son bonheur.- Il travaille au bon» heur de ses peuples. -Il fait consister son bon» heur, etc. (Voyez consister.) — Troubler le » bonheur d'un peuple. -Cet ami sévère qui » s'oppose à votre bonheur.-Il est jaloux de >> votre bonheur. - Tant de fausses nécessités » dout ils font dépendre leur bonheur. — J'étois >> au comble du bonheur. —Que manquoit-il à » mon bonheur, sinon d'en savoir jouir avec >> modération? - Je ferai votre bonheur, si, etc. - Il a eu le même bonheur que vous, mais il » n'a pas su en profiter. (Voyez enivre.)- Un » homine destiné à faire le bonheur public. »Ne n'enviez pas le bonheur que je tiens de lui. - Goûter le bonheur d'une vie tranquille. » FENELON >> << Assurer le bonheur d'un état. Le gage du » Lonheur des peuples. (Voyez préférer.)- Le » bonheur de la monarchie est attaché au ca>ractère de celui qui doit la gouverner.-II >> faut chercher ailleurs le bonheur où nous aspirous. Il n'est point de parfait bonheur » sur la terre. (Voyez semence.)- Les princes >> ne sont nés que pour le bonheur des autres » hommes (c'est-à-dire pour faire le bonheur). » Le bonheur et la tranquillité de son règne. - - Il n'y a du bonheur pour les peuples que dans >> l'ordre et dans la soumission. (V. gloire.)» Altérer le bonheur de ses sujets. (V. attendre, » page 230.) - Nous courons après un bonheur que nous ne saurions trouver. A peine de» trompés, par la possession d'un objet, du bon»heur qui sembloit nous y attendre. Il s'éloi» gue du seul bonheur où l'homme puisse aspirer » sur la terre. Quel bonheur pour un siecle, » pour un empire, pour les peuples, lorsque >> Dieu leur donne un prince, etc, Quoi de » plus grand que d'être ne pour le bonheur mème » des siecles à venir?-Il perd son repos et tout » le bonheur de sa vie.- Un bonheur si honteux >> est regardé avec envie. » MASS. (Voyez attacher, bénédiction, chercher, courir, décider, étre, gloire, ménager, mettre, point, régner, subsister, souhaiter, voir.) Uusage conseiller est le bonheur des rois. Je tiendrois à bonheur d'être à l'un de vous deux. COR. Tenir à bonheur, est une façon de parler de ce temps-là, mais la belle poésie ne l'a jamais admise. (Remarques de Voltaire sur Rodogune.) Son bonheur est le mien. Et demandons aux dieux, etc. Pour comble de bonheur l'amitié des Romains. Dans le bonheur d'un frère on trouve son bonheur. Un bonheur assuré sans mesure et sans fin J'ai fait tout son bonheur, il veut faire le mien. COR. A l'aspect d'un bonheur dont je ne puis jouir. Le sort, etc. Ne vous a point promis un bonheur sans mélange. Traverser un bonheur que je ne puis souffrir. Vous a-t-il conte Quel bonheur dans la camp vous avez apporté. Le ciel n'a point, aux jours de cette infortunée, Dans ce commun bonheur. (Voyez pleurer.) D'assurer à la fois mon bonheur et le vôtre. (Voyez honneur.) RAC. (Voyez attacher, attente, bénir, chercher, jaloux, immoler, s'intéresser, payer, reprocher, cimenter, dépendre, faire, fonder, s'écouler, rendre, sacrifier, source, troubler.) BONHEUR, prospérité, événement heureux. Bonne fortune. Bonheur inespéré, Il lui est arrive quelqu'un. S'intéresser au bonheur de ses amis. un grand bonheur. Prendre part au bonheur de Avoir plus de bonheur que de mérite. Il s'en est tiré par le plus grand bonheur du monde. Dans ce sens il a un pluriel: il lui est arrivé plusieurs bonheurs en un jour. DICT. DE L'ACAD. Saus se laisser éblouir par le bonheur des » événemens. >> FLECH. Et goûtez le bonheur que le ciel vous envoie. COR. RAC. BONHEUR DE, Suivi d'un infinitif. << Elle obtint aux catholiques le bonheur sin» gulier, et presque incroyable, d'être gouver>> nés successivement par trois nonces aposto>> liques. >> Boss. «Il crut que son bonheur étoit d'être aimé de >> Dieu. >> FLÉCH. « J'envie aux grands le bonheur d'avoir à leur >> service des gens qui, par leur cœur et l'es» prit, les passent quelquefois. » LA BRUY. « Il ne soupire qu'après le bonheur de retour>> ner parmi les siens et de retrouver son père. » FÉNÉLON. « Quel bonheur de s'être fait dans ses pre» miéres années des plaisirs innocens et trau>> quilles. >>> MASS. Quoi, vous voulez encor refuser le bonheur « Il n'a pas eu le bonheur de conserver cette >> science. >> PASC. « Elle eut le bonheur de plaire à des reines. >> FLÉCHIER. « Il fait envier à toutes les nations étrangères » le bonheur qu'ont ses sujets de l'avoir pour FÉN. >> roi. >>> a Les pères raconteront à leurs enfans le bonheur qu'ils eurent de vivre sous son règue. » MASSILLON. AVOIR LE BONHEUR DE, est aussi une façon de parler du style familier, et dont on se sert par civilité, par compliment. Il est trop heureux, puisqu'il a le bonheur de vous plaire. Depuis que je n'ai eu le bonheur de vous voir. DICT. DE L'AC. BONTE, s. f., qualité de ce qui est bon, ce qui fait qu'une chose est bonne en son genre. La bonte d'un terroir. La bonté de l'air. La bonté du vin. La bonté d'une étoffe. La bonté d'un remède. La bonté d'un cheval. La bonté d'un ouvrage. DICT. DE L'ACAD. « La bonté du naturel prévint en lui les » soins de l'éducation. >> FLECH. «La bonté de son jugement. - Il ne juge de la » bonté de sa pièce que par l'argent qui lui en >> revient. La bonté d'un dessein. (Voyez prouver.) LA BRUY. BONTE, se prend plus particulièrement pour une qualité morale qui porte à faire du bien. Le propre de la bonté est de se faire aimer. Bonté singulière. Bonté naturelle. Avoir recours à la bonté du prince. Abuser de la bonté de quelqu'un. Un homme plein de bonté. DICT. DE L'ACAD. « Tout étoit esprit, tout étoit bonté dans la » duchesse d'Orléans. Lorsque Dieu forma le » cœur, il y mit premièrement la bonté » ( Voyez unir.) Boss. « Il avoit une bonté officieuse et libérale pour >> ses sujets. >> FLECH. «La politesse n'inspire pas toujours la bonté; elle en donne du moins les apparences. » bonté chez les princes est une obligation indispensable. »> LA BRUY. « Lorsqu'ils connurent la bonté du cœur » d'Idoménée. - Par un sentiment de bonté. >> Toute l'armée admiroit la bonté de cœur avec » laquelle il secouroit son plus graud ennemi. >> Il abuse de la bonté de votre cœur.- Elle >> reprend avec bonté. Il craint par bonté de » les affliger. - Des amis d'une sagesse et d'une » bonté constante. » FEN. « Vit-on jamais dans un rang si élevé tant de » bonté. Un trait de bonté. -Quel fonds de » bonté et de douceur envers les siens. - La » bonté n'étoit pas seulement une de ses vertus, » c'étoit son fonds, c'étoit lui-même, - Il pous>> soit si loin la bonté, que, etc. - Ils sont les >> ministres de sa bonté. » (Voyez échapper, ombre, offenser.) MASS. Сов. Ma bonté cède à ma juste fareur. Vous abusez trop tôt de ma bonté. la que peur du coup dont je suis menacée, Me fasse rappeler votre bonté passée. Non O tendresse ! ô bonté trop mal récompensée. Sa facile bonté sur son front répandue, Tromper votre bonté si long-temps abusée. Que d'illustres témoins de ta vaste bonté RAC. Du plus grand des rois la bonté sans limite, Toujours prête à courir au devant du mérite, Crut voir dans ma franchise un mérite inconnu, Et d'abord de ses dons enfla mon revenn. Du roi la bonté secourable. (Voyez regard.) BONTÉ, ce que les autres font à notre égard, par honnêteté, par un esprit de bienveillance, etc. Les bontés qu'il me témoigne. 13 DICT. DE L'ACAD. BOIL. « Les hommes abusent de ses bontés. - Parlerai-je des bontés de la reine, tant de fois » éprouvées par ses domestiques. - Je n'oublie» rai pas non plus les bontés du roi qui pré>> vinrent les désirs du prince mourant. » BOSSUET. De ses fausses bontés j'ai connu la contrainte. Après tant de bontés dont il perd la mémoire. RAC. (Voyez arrêter, confus, concevoir, connoître, disputer, effet, entretenir, grâce, ingrat, insensible, juger, livrer, présent, promettre, prodiguer, rebelle, reposer, sensible.) BONTÉ, en parlant de Dieu, est un des attributs divins, et c'est dans cette acception qu'on dit: La bonté infinie de Dieu. La bonté divine. Dieu est la souveraine bonté, la supreme bonté. DICT. DE L'ACAD. Où sont, dieu de Jacob, tes antiques bontés ? RAC. (Voyez confier, rappeler. BONTE, simplicité, trop grande facilité. La bonté du père est cause de la perte du fils. Il se luisse tous les jours tromper par sa bonté, par son trop de bonté. Sa bonte l'a ruiné. LA BONTÉ DE, suivi d'un infinitif. « Si vous aviez la bonté de me dire la même » chose, sans vous servir de ce terme. » PASC. « Ce que vous avez la bonté de m'offrir. » FENELON. BORD, s. m., l'extrémité d'une surface ou ce qui la termine. Le bord d'un vase. Le bord d'un manteau. Le bord de l'eau. Le bord d'une rivière. Le bord de la mer. Le bord d'un vaisseau. Les bords de la Seine. « On revêtit de briques les deux bords du >> fleuve, etc. >> Boss. « On espère du moins qu'il pourra se sauver » et venir à bord. » LA BRUY. Lorsqu'on dit à bord sans rien ajouter, on entend toujours parler du bord d'uue rivière ou de la mer. Arriver à bord, c'est-à-dire, arriver au bord de l'eau, au bord de la mer; il se dit d'un bateau et d'un vaisseau. « Si on le prie de s'asseoir, il se met à peine » sur le bord d'un siège. » LA BRUY. « Les bords agréables du fleuve Sperchius. » Elles dansoient dans une prairie sur le bord » d'une rivière. Il voit les tristes bords du Dans une » fleuve marécageux dont, etc. » peste qui ravagea la terre, et qui couvroit de » nouvelles ombres les bords de l'Acheron. » C'est un torrent qui, ayant surmontéses bords, >> etc. Ils sembloient ne pouvoir quitter ces >> bords enchantés. Les bords sont escarpés. >> assis sur le bord du rocher. >> FÉN. << Heureux ceux qui le virent et qui purent >> seulement toucher le bord de ses vêtemens. >> MASSILLON. Va sur les bords du Rhin planter tes pavillons. COR. Falloit-il approcher de tes bords dangereux? Les plus séditieux sont déja loin du bord. Une ile escarpée et sans bord. RAC. Tous ses bords sont couverts de sanles non plantés. BORDS, se dit poétiquement au pluriel des régions environnées d'eau : Les bords africains, les bords indiens. Les spectacles pompeux que ces bords vous étalent. Son père, etc. L'avoit rappelé de ces bords. Un amour qui m'alloit éloigner de ces bords> Que les Grecs de ces bords ne pouvoient arracher. Ni repasser les bords qu'on passe sans retour. RAC. Soient aux bords Africains par le vent emportés. Qui des bords Phygiens conduit dans l'Ausonie, eta. (Voyez Permesse, porter.). BORD, au figuré. Quand nous sommes aux bords d'une pleine victoire. C. La victoire n'a point de bords. Qn touche à la victoire, on est près de la remporter, de la saisir, mais on n'est point à ses bords. Cela ne peut se dire dans aucune langue, parce que dans toutes les langues, les métaphores doivent être justes. Remarques de Voltaire sur les tragédies de Corneille.) ̧ Quel sujet, dira l'un, peut donc si fréquemment Mettre ainsi cette belle au bord du monument ? BOIL. (au bord du tombeau.) On dit figurément, étre au bord du précipice, sur le bord du précipice, pour dire, ètre près de |