« L'honneur, la raison, l'équité, notre gloire, >> etc., ont beau se révolter cqutre ce qu'elle » exige, rien n'est écouté.-L'autorité du prince » a beau désarmer le bras, elle ne désarme pas » le cœur; il a beau ôter le glaive des mains, » on perce mille fois plus cruellement son en>> nemi avec le glaive de la langue. >> MASS. Le ciel semble la condamner, Ses vœux depuis quatre ans ont beau l'importuner. R. On a beau faire, on a beau dire, expressions usitées, pour dire, quoiqu'on puisse faire, quoiqu'on puisse dire. a On a beau dire, il faut avouer que la reli»gion chrétienne a quelque chose d'étonnant. >> PASCAL. TROUVER BEAU DE, suivi d'un infinitif. « Ils trouvoient beau de se perdre dans un » abime infini de temps. » Boss. « Ils trouvent même beau de suivre vos traces.» MASSILLON. BEAU, subst. Le beau. Le souverain beau. Il y a du beau dans cet ouvrage. DICT. DE L'ACAD. Il a conuu le beau et le sublime du minis»tere.» (L'auteur parle du cardinal de Riche>> lieu.) LA BRUY. TOUT BEAU, expression adverbiale, pour dire, arrètez, modérez-vous. Tout beau, dira quelqu'un, vous entrez en furie. Tout beau dira quelqu'un, raillez plus à propos. B. Tout beau (dit Voltaire dans ses remarques sur les tragédies de Corneille) revient au pian piano des Italiens. Ce mot familier est banni du discours sérieux, plus forte raison de la poésie. BEAUCOUP, adv. de quantité. Il y a beaucoup de gens qui, etc. Avoir beaucoup d'argent. Produire beaucoup de fruits. DICT. DE L'ACAD. - « Il y a beaucoup de ces gens-là au monde. » J'ai passé beaucoup de temps dans l'étude des » sciences abstraites. Il y a beaucoup de diffé»rence entre l'esprit de géométrie et l'esprit de >> finesse. - Il avoit beaucoup de ressemblance » de corps et de visage avec ce roi. Les pre»miers saints ont fait beaucoup de miracles. — » Avoir beaucoup de superflu. -- Produire beau» coup de maux. » PASC. « Un homme qui a beaucoup de mérite et >> d'esprit. >> LA BRUY. « Les longues guerres entrainent toujours » après elles beaucoup de désordres. » FÉN. Elle est mère, et le sang a beaucoup de pouvoir. Vous a-t-il conseillé beaucoup de lâchetés? COR. De ses intérêts prendre beaucoup de soin. RAC. BEAUCOUP DE, étant sujet du verbe, veut tonjours le pluriel après lui. Beaucoup de gens pensent ainsi. Il y en a beaucoup qui disent que, etc. DICT. DE L'ACAD. « Beaucoup de chrétiens ont connů, etc.» Pasc. Beaucoup de gens ne pouvoient goûter cet FEN. Quand le verbe est placé avant beaucoup, on le met au singulier, « Ceux qui ont beaucoup sont obligés de don»ner beaucoup. Lorsqu'il avoit beaucoup à » gagner et presque rien à perdre. » FLÉCH. « Notre langue doit beaucoup aux écrivains » qui, etc. Elle sait beaucоир. L'histoire » m'en a beaucoup appris. » coup obtenir. L'envie de beauIl demande peu quand il ne >> veut pas donner beaucoup; il demande beau»coup pour avoir peu, etc. » LA BRUY. « Un génie qui promet beaucoup. » (Voyez gagner.) FÉN. - » Les juifs parloient beaucoup davantage des » félicités éternelles vers les temps du Messie. » Sésostris eût été beaucoup plus digne de sa >> gloire, si la vanité, etc. -La milice romaine » a surpassé de beaucoup tout ce qui avoit paru » dans les siècles précédens. » - II « Un roi connoit beaucoup moins que les par»ticuliers les hommes qui l'environnent. » y avoit beaucoup moins d'artisans pour les » délices de la vie et beaucoup moins de magni>>ficence. >>> FEN. Je vous aime Beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même. CORN. Il ressent mes douleurs beaucoup plus que moi-même. RACINE. BEAUCOUP sert aussi à marquer quelque chose d'avantageux, et alors il s'emploie comme un substantif. C'est faire beaucoup que de commencer. C'est beaucoup que de savoir commander. Il sait déjà le latin, c'est beaucoup pour son age. DICT. DE L'ACAD. « Ce vain triomphe est beaucoup pour eux. » PASCAL. <<< Les hommes superbes croient faire beaucoup » d'éviter les autres. Boss. «N'est-ce pas beaucoup pour celui qui se trouve » en place par un droit héréditaire, de suppor» ter d'être né roi, etc. - C'est assez pour soi » d'un fidèle ami, c'est même beaucoup de l'aD voir rencontré. » LA BRUY. C'est beaucoup que pour vous j'ose épargner le roi. Ils se verront, et c'est beaucoup pour eux. Loin de blâmer les pleurs que je vous vois répandre, Je crois faire beaucoup de m'en pouvoir défendre. C'est avoir beaucoup fait, que d'avoir jusque-là Fait descendre l'orgueil des héros de Sylla. COR. C'étoit beaucoup pour moi; ce n'étoit rien pour vous. Et vous pouvez fournir deux fois seize quartiers, C'est beaucoup; mais enfin, etc. BEAUCOUP, dans un sens ironique; c'est beaucoup s'il vous regarde, c'est-à-dire, à peine vous regarde-t-il. BOIL. « C'est beaucoup qu'il sorte quelquefois de ses » méditations et de sa taciturnité pour vous » contredire. >> LA BRUY. BEAUCOUP, tenant lieu d'un adverbe de temps. Parler beaucoup, marcher beaucoup, attendre beaucoup, pour dire, parler long-temps, marcher long-temps, attendre long-temps. DICT. DE L'ACAD. « Il travaille beaucoup pour ne rien faire qui >> vaille. >> PASC. « Auibas disoit que le Christ ne pouvoit pas beaucoup tarder. » Boss. « Ce qui pense en moi doit durer beaucoup, » parce que, etc. - Il se tut beaucoup en la pré»sence de son père. » LA BRUY, « Une demeure qui dure beaucoup plus que nous. > MASS. « Ces lectures doivent être réglées avec beau» coup de soin. - Il me parloit avec beaucoup » de douceur. Opinion enseignée par beau» coup de docteurs. Censure obtenue pur » beaucoup de menus moyens qui, etc. » PASCAL. در -- « Asdrubal gouverna sa province avec beau3) coup de prudence. Des vérités qu'ils mê»loient de beaucoup d'erreurs. (Voyez dépendre). Cette première victoire fut le gage de beau» coup d'autres. Ils imitèrent l'église en beau» coup de choses. - Cette sagesse insensée qui » par beaucoup de raisonnemens et de grands » efforts ne fait que, etc. Je passe rapidement » sur beaucoup de faits qui, etc.-Vous pouvez » maintenant sans beaucoup de peine. » (Voyez fait, meler.) Boss. On dit, il s'en faut beaucoup, pour dire, il y a une grande différence. Le cadet n'est pas si ágé que l'ainé, il s'en faut beaucoup; et on dit, il s'en faut de beaucoup, pour dire, que la quantité qui devoit y être, n'y est pas. Vous croyez m'avoir tout rendu, il s'en faut de beaucoup. DICT. DE L'ACAD. FAIRE BEAUCOUP DE. (Voyez faire.) On disoit autrefois moult au lieu de beaucoup. Maint (dit La Bruyère) est un mot qu'on » ne devoit jamais abandonner, etc. Moult, » quoique latin, étoit dans son temps d'un » même mérite, et je ne vois pas par où beau» coup l'emporte sur lui. » BEAUTÉ, s. f., juste proportion des parties Il se dit proprement des personnes, et particudu corps avec un agréable mélange des couleurs. lièrement du visage. La beauté du corps. La beauté du visage. La beauté d'une femme. La beauté, qui néglige sa beauté. La beauté se passe beauté de la taille. Une femme qui a soin de sa en peu de temps. Une beauté parfaite, accomplie. Elle a une beauté naturelle. Beauté artificielle. Grande beauté. Beauté fade. Beauté animée. Beauté bien conservée. Entretenir sa beauté. Conserver, négliger sa beauté. DICT. DE L'ACAD. «Il aime cette personne à cause de sa beauté. La beauté des créatures fait connoître celui » qui en est le créateur. C'est un modèle de » beauté. »> PASC. » « Zénobie joignoit la chasteté avec la beauté. Le soin que les Perses avoient de leur » beauté. Une immortelle beauté a pris la » place d'une beauté changeante et mortelle. >> Son éclatante beauté. » (Voyez piége.) BOSSUET. » L'éclat trompeur d'une fragile beauté. Si >> elle eût abusé de l'esprit et de la beauté que >> Dieu lui avoit donné. Sa beauté a toujours » été sous la garde de la plus scrupuleuse vertu. >> FLÉCHIER. « Une beauté négligée, mais plus piquante. >> - L'agrément est arbitraire, la beauté est quel» que chose de plus réel. Deux frères qui » étoient jeunes, d'une excellente beauté. » (Voyez charme, degré, fleur, parure, trait.) LA BRUYÈRE. - « Il admiroit l'éclat de sa beauté. - Un jeune » Lydien d'une merveilleuse beauté.-Elle avoit >> cette éclatante beauté qui, etc. Elle n'avoit » pas cette beauté molle que j'avois remarquée » dans le visage de Vénus. De jeunes filles » d'une rare beauté. - La mort n'avoit pu effacer » toute sa beauté. - Proserpine jouissoit d'une » beauté toujours nouvelle. La beauté du fa» meux Nirée ne cédoit qu'à celle d'Achille. » Il ne peut résister à la médiocre beauté d'une » de mes nymphes. L'affliction augmenta la » beauté d'Eucharis. Le jeune Narcisse deve»nant follement amoureux de sa propre beauté. Il a trop abusé de sa beauté et de son élo>>quence » (Voyez chercher, éclater, égaler, gagner, grace, lustre, orner, préférer, reste, surprendre.) FEN. « Une autre enivrée de sa personne et de sa » beauté. Les soins éternels d'une beauté qui » s'efface et s'éteint tous les jours. >> MASS. Et ta beauté sans doute emportoit la balance. Si sa beauté dès lors n'eût allumé nos feux. Vénus, la beauté même. >> COR. Avec la beauté que je t'avois donnée, Reçois le consulat, etc. (Voyez céder, vœux.) COR. Belle sans ornement, dans le simple appareil On appelle, beauté grecque et beauté romaine, des femmes dont la beauté se rapporte à l'idés de la beauté que l'on voit dans les statues et dans les médailles de la Grèce et de Rome. BEAUTÉ se dit encore des productions de la nature, des ouvrages de l'art, et généralement de tout ce que la nature offre de beau à notre vue. La beauté du ciel, de la terre. La beauté du jour. La beauté des fleurs, des eaux, des arbres. On dit aussi, la beauté d'une voix, d'un concert, d'une musique. DICT. DE L'ACAD. «< Admirant la beauté de Babylone. >> par la beauté du pays. Un fruit », beauté promettoit un goût excellent. >> leil qui a tant d'éclat et de beauté. >> d'une beauté ravissante. >> -- Le so Boss. Il est << Calypso ayant montré à Télémaque toutes » ces beautés naturelles. >> FEN. << Tant de campagues dépouillées de leur an» cienne beauté. L'homme ne sait plus ad>> mirer que les beautés qui frappent les sens. » Le chaos se débrouille: la nature étale toutes » ses beautés. » MASS. « Fermer nos yeux aux beautés que la na» ture répand autour de nous. » VOLT. BEAUTÉS, choses curieuses et belles à voir dans un pays, dans une ville. On ne peut détailler toutes les beautés qui se trouvent réunies dans cette ville. DICT. DE L'ACAD. -- « Découvrir les beautés que la Thébaïde ren>> ferme dans ses déserts. Quelles beautés ne » trouveroit-on pas si, etc. » Boss. BEAUTÉ, au figuré, en parlant de la religion de la vertu, et généralement de tout ce qui tient à la beauté de l'ame. « Il y a dans les vérités de notre religion » une beauté divine qui les rend aimables. » « Venez contempler la rare et majestueuse >> beauté d'une vertu toujours constante. - Que » je puisse représenter à cette auguste audience » l'incomparable beauté d'une ame que Dieu a >> toujours habitée. Cette sainte montagne où >> les épouses de Jésus-Christ faisoient revivre la » beauté des anciens jours. Revoir la beauté >> des anciens jours. » (Voyez rayon, vie.) Boss, « La beauté de la morale et des sentimens. » LA BRUY. « Les hommes à qui la vertu se montre dans » toute sa beauté. » FEN. BEAUTÉ, au figuré, en parlant des qualités et des ouvrages de l'esprit. La beauté de son génie, de son esprit. La beauté du style, des pensées, des sentimens. La beauté d'un ouvrage, d'un DICT. DE L'ACAD. poëme. « Elle connoissoit si bien la beauté des ouBoss. » vrages de l'esprit, que, etc. » « Relever les petites choses par la beauté de son LA BRUY. » génie et de son style. »> «Fameux par la beauté de son esprit. >> FLÉCHIER. Tout poëme est brillant de sa propre beautés Du reste il l'enrichit d'une beauté suprème. (Voyez sonnet.) BOIL. Il s'emploie souvent au pluriel pour signifier les plus beaux traits d'un auteur, les pensées, les expressions, les tours qu'on y admire. « Toutes les fausses beautés que nous blàmous » dans Cicéron ont des admirateurs en grand » nombre. Il est sans yeux pour les beautés » de l'art et de la nature. Comme on dit » beauté poétique, on devroit dire aussi beauté PASC. » géométrique. » «Sans emprunter des couleurs et des beautés FLÉCH. >> étrangères.» (Voyez apprendre.} « Toutes les beautés dont notre langue s'est » depuis enrichie, n'ont pu effacer les gràces >> de, etc. <<< MASS. BEGAYER, au figuré, parler avec timidité. Un enfant dont le langue sans fard, BÈLANT, ANTE, adj., qui bèle. BOIL. « Les bœufs mugissans, les brébis bélantes » venoient en foule, etc.-Comme les agneaux » bélans se réfugient autour de leurs mères, etc.>> FENELON. (Telle) fuit d'agneaux effrayés une troupe bélante. B. Sur l'animal belant aussitôt il s'abat. LA FONT. BÊLEMENT, s. m., le cri des moutons et des brebis. La brebis et son agneau se reconnoissent l'un l'autre à leur belement. DICT. DE L'ACAD. Et le dogue intrépide, Qu'appellent au secours ses bélemens plaintifs. Rouss. BÊLER, v. n. Il ne se dit que du cri naturel du mouton, des agneaux et de la brebis. « Les brebis qui belent avec leurs tendres FEN. >>> agneaux. » BÉLIER, s. m., quadrupede portant laine, et qui est le mâle de la brebis. Un gros bélier. Les cornes d'un bélier. DICT. DE L'ACAD. <<< Ils heurtent de front et de côté comme des » béliers. » LA BRUY. RAC. de bélier d'airain, et dont on se servoit à battre En parlant des guerres anciennes, on appelle bélier une machine de guerre faite d'une longue <«<< Lamothe a ôté beaucoup de défauts à Ho-poutre, dont l'extrémité étoit armée d'une tête » mère, mais il n'a conservé aucune de ses » beautés. Distinguer ce qui est beauté dans >> tous les temps et chez toutes les nations d'avec »ces beautés locales qu'on admire dans un pays >> et 'qu'on méprise dans un autre. - Admirer » les grandes beautés répandues dans Cinna, » dans les Horaces. Tout l'ouvrage est plein Les traductions aug» de grandes beautés. >> mentent les fautes d'un ouvrage, et en gàtent » les beautés. » VOLT. BOIL. (Elle) pèse saus passion Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beaucoup de pauvretės, Mais pourtant confessant qu'il a quelques beautés. Et souvent du faux sens d'un proverbe affecté, Faire de son discours la piquante beauté. Ses onvrages tout pleins d'affreuses vérités, Etincelent pourtant de sublimes beautés. BEGAYER, v. n. articuler mal les mots, les prononcer avec peine par un défaut de l'organe. Il se conjugue comme payer.) Il bégaye si fort qu'on a beaucoup de peine à l'entendre. On dit, d'un enfant qui commence à parler, il ne fait encore que bégayer; et figurément, les plus grands philosophes ne font que bégayer quand ils veulent parler de la grandeur de Dieu, pour dire, qu'ils n'eu peuvent parler que très-imDICT. DE L'ACAD. parfaitement. « Il (Protésilas dans Télémaque) pleure, il » hésite, il begaye, il tremble, etc. » FEN. « A peine commence-t-on à bégayer, que l'on DICT. DE L'ACAD. Ou demeurer oisive au retour du bélier. BOIL. >> princes qu'une mort prématurée nous a en>> levés. Votre crainte seule, grand Dieu, » peut devenir une source de benédictions dura»bles pour une race fidèle. » (Voyez rendre, source.) MASS. On appelle, maison de bénédiction, une maison où règne la piété. On le dit aussi, dans le BELLONE, s. f., déesse de la guerre chez les style familier, d'une maison où tout abonde. Païens. Peindre Bellone en fen tonrant de tontes parts. Bientôt avec Grammont courent Mars et Belone. B. BÉNÉDICTION, s. f., action de religion, qui se fait dans l'église, par le prètre qui bénit les assistans, en faisant sur eux le signe de la croix. Donner la bénédiction. Recevoir la bénédiction. Assister à la bénédiction. La bénédiction du Saint-Sacrement. La bénédiction épiscopale. La bénédiction du prêtre. Il se dit aussi de l'action de religion par laquelle l'évèque ou le prètre bénit une abbesse, une chapelle, des fonts, des cloches; et on appelle, bénédiction nuptiale, celle qui se donne par un prètre aux nouveaux mariés. Il se dit aussi de l'action par laquelle un père et une mère bénissent leurs enfans. Un père et une mère qui donnent la bénédiction à leurs enfans. BOIL. << Les enfans de Jacob étoient autour de son >> lit, demandant sa bénédiction.- La solennelle » bénédiction que Jacob reçut d'Isaac. » Boss. ( 11 ) lui donne toutefois sa bénédiction. Et répand à grands flots les bénédictions. BENEDICTION, grâce et faveur particulière du ciel. Dieu l'a comblé de bénédictions. C'est une bénédiction particulière de Dieu. Les bénédictions célestes. Dieu a répandu, a versé ses bénédictions sur cette famille. Attirer, s'attirer les bénédictions du ciel. >> etc. -- DICT. DE L'ACAD. « Ces bienheureuses prémices ont attiré une »telle bénédiction sur la maison Palatine', que, - Il falloit qu'il (Jésus-Christ) sortit des >> patriarches pour accomplir en sa personne toutes les bénédictions qui leur avoient été » annoncées. Cette grande bénédiction qui » devoit être répandue sur tous les peuples du >>> monde en Jésus-Christ. - Dans la connois»sance de Dieu se trouve la véritable bene» diction. La postérité d'Abraham est choisie » pour ètre la source d'où la bénédiction doit » s'étendre sur la terre. » Boss. « Dieu prévient quelquefois ses élus de bé » nédictions avancées. Elle versoit à propos » des bénédictions secrètes sur des familles dé» sespérées. Elle s'attira les bénédictions que » le sage promet à ceux qui, etc. Pour attirer » sur lui les bénédictions secrètes, etc. - Dieu la >> réservoit dans les trésors de sa providence, » pour donner à la France, par son heureuse » fécondité, la seule bénédiction qui lui man» quoit. >>> FLECH. Vous recueillez les bénédictions promises à » la miséricorde. — Héritiers des bénédictions de » l'ancien temps, ils meurent pleins de jours >> au milieu d'une nombreuse postérité. - Que >> son règue rassemble toutes les bénédictions » et tous les genres de bonheur que nous nous > promettions séparément sous les règues des BÉNÉDICTION, vœux qu'on fait pour la pros◄ périté de quelqu'un, souhaits qu'on fait en faveur de quelqu'un. Tous les peuples donnent mille bénédictions au prince. Chacun donnoit mille bénédictions à cet enfant. DICT. DE L'ACAD. «Elle croissoit au milieu des bénédictions de » tous les peuples. » Boss. « Les airs retentissent de leurs bénédictions et » de leurs actions de graces. >> MASS. On dit que la mémoire d'un homme est en bénédiction, pour dire, qu'on ne se souvient de lui qu'en louant sa piété, sa vertu. DICT. DE L'ACAD. « Sa mémoire est en bénédiction, » BENIGNE. (Voyez bénin.) FLECH. BENIGNITÉ, s. f., douceur, bonté du fort au foible, du supérieur à l'inférieur. Il a été reçu de son maitre avec beaucoup de bénignite. Un air de bénignité. DICT. DE L'ACAD. « C'est-là où vous verrez la dernière béni»gnité de nos pères. - Epaminondas avoit l'ex» trême valeur jointe à l'extrême bénignité. » PASCAL. Ce terme a vieilli. BÉNIN, BENIGNE, adj., doux, humain. Un naturel doux et bénin. Une humeur bénigne.. BENIN, au figuré, favorable, propice. Air bénin. Le ciel bénin. Astres bénins. Influences bénignes. DICT. DE L'ACAD. « Ce sang bénin et rectifié qui fait la joie. » PASCAL. « Vons donc qui donnez aux juges ces regards » bénins, etc. La constante sérénité d'une Boss. » saison plus bénigne. » BÉNIR, v. a., consacrer au culte divin avec de certaines cérémonies ecclésiastiques. Benir une église, une chapelle. Bénir un cierge. Bénir des ornemens d'église. On dit, bénir un abbe bénir une abbesse, pour dire, faire sur eux certaines prières et certaines cérémonies ecclésiastiques, par lesquels on les installe dans leur dignité. C'est aux évéques de bénir les abbes et les abbesses. On dit aussi, bénir des armes, bénir des drapeaux, bénir la table, bénir le hit nuptial, etc., pour dire, faire quelques prières pour attirer la grace de Dieu sur les armes, sur les drapeaux, DICT. DE L'ACAD. etc. « Abraham étoit déjà grand quand Dieu com» mença à benir sa race. - Il étoit déjà grand, » ce benit enfant. Dieu bénit de nouveau, non» seulement sa famille, mais encore, par sa >> famille, toutes les nations de l'univers. >> Toutes les nations bénites en lui. - Dieu n'a » point caché à David les ignominies de ce » bénit fruit de ses entrailles. >> Boss. «Grand Dieu, bénissez vous-même ces éten» dards sacrés. » MASS. |