« Il n'a pas donné des batailles. » PASC. « Il défit en bataille rangée le roi des Mèdes. - La bataille se donna le matin.. -Le jeune >> Cyrus va présenter la bataille au roi son frère. -Les Romains perdirent la fameuse bataille » d'Allia. - Le consul Duilius qui donna la >> première bataille navale, la gagua.-Le len>> demain il gagna cette célebre bataille qui » défit Rome d'un tyran. — Également redou» table dans les sièges et dans les batailles. » Ainsi finit heureusement la bataille la plus » hasardeuse et la plus disputée qui fût jamais. >> - Il fut tué dans la bataille.- Dès sa première » bataille, il s'égale aux maîtres les plus con» sommés. » (Voyez décider, gagner, hasarder, soumettre.) Boss. «On le vit à la bataille de Cerné charger trois >> fois, etc. - Dans ces deux batailles il perça » les rangs des troupes infidèles. >> FLÉCH. «Ils conduisent des armées, livrent bataille. » LA BRUYÈRE. « Ceux de Crotone ont perdu contre lui deux » batailles. >> FÉN. « Décrire des batailles.- Le succès des batailles. C'est le Dieu des armées qui préside aux >> victoires et aux batailles. - La terre est comme » un vaste champ de bataille, où, etc. » (Voyez champ.) MASS. Ce sang qui tant de fois vous gagna des batailles. Sortir d'une bataille et combattre à l'instant ! COR. (Voyez champ, gain, faire, rempart.) Ils ont volé tous deux vers le champ de bataille. RAC. Et par ce bel arrêt terminant la bataille, Tenez, voila dit-elle à chacun, une écaille. Bo1L. BATAILLON, s. m., troupe d'infanterie de plusieurs centaines d'hommes. Bataillon carré. Bataillon en colonne. Bataillon épais, serve. Former un bataillon. Serrer, étendre, rompre, rallier un bataillon. Percer, enfoncer, renverser un bataillon. Ouvrir un bataillon. Le flanc d'un bataillon. Le front d'un bataillon. DICT. DE L'ACAD. « Les mains élevées à Dieu enfoncent plus de » bataillons que celles qui frappent. >> redoutable infanterie de l'armée d'Espagne, >> dont les gros bataillons serrés demeuroient iné>> branlables. La phalange Macédonienne » n'étoit qu'un gros bataillon carré, fort épais » de toutes parts. » (Voyez diviser.) COR. RAC. Boss. Va jusqu'en l'Orient pousser tes bataillons. Un autre bataillon s'est avancé vers nous. « Ils lui montroient le temple et les bâtimens » d'alentour.—Ces batimens souterrains étoient » destinés à la sépulture des rois. >> Boss. << Durez sur les fondemens solides dés aumônes » chrétiennes, vastes bâtimens de cette sainte » maison.» (Voyez bienfaitrice, superfluité, ressentir, vanité.) FLÉCHIER. « Un bourgeois aime les bâtimens; il se » fait batir un hôtel si beau, etc. »> LA BRUY. (Voyez connoisseur, plan.) « Un bûcher qui ressemble à un bátiment » régulier. -Les bâtimens qu'on fait sont moins >> vastes et moins ornés. L'art de faire des » bâtimens superbes. - Tant de bâtimens magni»fiques.- C'est dans les bâtimens publics qu'on » doit, etc. (Voyez conserver). - II autorisa » tous les grands bâtimens destinés aux com>> bats de lutteurs, aux courses de chevaux, etc.»> FENELON. Tantôt je tracerai ces pompeux bâtimens, L. RACINE, en parlant de l'hirondelle. On appelle aussi bâtiment de mer ou bâtiment tout court, un navire, un vaisseau. Voilà un beau batiment. Les grands bâtimens. Les pētīts bátimens. Il commande un petit batiment. DICT. DE L'ACAD. Ce hardi batiment Qui maîtrise l'orgueil du fougueux élément. DEL. BATIR, v. a., édifier, construire, faire un édifice. Batir une maison, une église. Bâtir en pierre, en brique. Batir sur pilotis. Bátir à la moderne. Batir à l'antique. Bátir un pont. Batir un vaisseau. DICT, DE L'ACAD. «Alors je ne bátirois pas des maisons. >> PASCAL. « Amri, roi d'Israël, bátit Samarie. - Ancus » bátit la ville d'Ostie.-Salomon bâtit le temple, » sur le modèle du tabernacle.-Cette chapelle >> royale qu'elle fit batir avec tant de maguifiBoss. » cence. >>> « Des ermitages qu'elle bâtissoit de ses pro» pres mains. - Batir des retraites pour les » veuves, les orphelins et les aveugles. » FLECH. (Voyez demeure.) Quelle savante main a báti ce palais ? Je lui batis un temple. Les superbes remparts que Minerve a bátis. COR. RAC. BOIL. Boss. « Ils plantoient, ils bátissoient, » Passe encor de látir ! mais planter à cet age! LAT Le nouveau roi triomphe, et sur ce droit inique, D'un ciment éternel ton église est bátie. BOIL. « Pendant que le temple se bátissoit. » Boss. « Ces édifices où il croyoit s'être báli un >> asile contre la mort. » (Voyez édifice.) MASS. Il se fait batir un hôtel si beau, etc. »> LA BRUYERE. (Voyez le participe battu.) On dit, battre une ville en ruine, pour dire, tirer de l'artillerie sur une ville pour la ruiner. Battre une muraille en brèche, c'est-à-dire, la battre pour faire brèche; et figurément battre un homme en ruine, c'est-à-dire, le réduire à l'extrémité dans la dispute, dans les affaires qu'on a contre lui. On dit aussi figurémeut, battre en ruine un système, un argument, c'està-dire, l'attaquer avec des raisons si fortes, qu'on n'y puisse rien opposer; et, en parlant de quelqu'un qu'on a complétement réfuté, on dit qu'on l'a battu de vingt raisons sans réplique. BATTRE, se dit aussi de diverses choses sur lesquelles on touche fortement avec différens insLes trumens, comme battre une tapisserie, pour dire, la nettoyer, battre un noyer, pour en faire tomber des noix. Battre du blé. Battre le beurre. Battre du plâtre. Baitre la lessive. Battre monnoie. Battre des armes à froid. Battre du fer sur · Une Boss. « Un édifice bâti de marbre. » LA BRUY. <<< Les murailles nouvellement bâties. » villages bien batis. » FEN. Des C'est un petit village, ou plutôt un hamean. « C'est une opinion païenne de dire qu'on » puisse donner un coup de baton à celui qui a » donné un soufflet. » PASC. « Ils prennent des batons et des pierres. » FÉNÉLON. B. (I) arrive dans le chœur un béton à la main. (Elle) sur un baton noneux laisse tomber son corps BATTEMENT, s. m. Il n'est guère d'usage que dans les phrases suivantes : battement de mains, c'est-à-dire, l'action de battre des mains en signe d'applaudissement. Battemens de cœur, battemens d'artères, se disent de la palpitation du cœur, et du mouvement fréquent des arteres. Ballemens d'ailes. Batlemens du pouls. BATTRE, v. a. Je bats, tu bats, il bat; nous battons, etc. Je battois. Je battis. J'ai battu. Je battrai. Battant. Battu. Frapper, donner des coups pour faire du mal. Battre quelqu'un à coups de poing. Battre un chien. DICT. DE L'ACAD. Vous voyez que la mer en vient battre les murs. RAC. On dit, battre les cartes, pour dire, les mêler. Battre les œufs, pour dire, les mêler et les brouiller ensemble. Battre la mesure, en terme de musique, pour dire, marquer la mesure en haussant et baissant la main dans laquelle on tient ordinairement un bâton ou un rouleau de papier. Vous ne battez pas bien la mesure, vous la battez trop vite, trop lentement. On' dit aussi, battre le tambour, battre la caisse, pour dire, frapper sur le tambour avec deux petites baguettes; et battre l'assemblée, battre la marche, battre aux champs, battre Li charge, battre la retraite, pour dire, battre le tambour pour l'assemblée, pour la marche, pour faire charger les soldats dans le combat, pour faire qu'ils se retirent. On dit, battre la chamade, lorsque dans une ville assiégée ont bat le tambour pour marquer qu'on veut capituler. On dit aussi, en terme de guerre, battre l'estrade, battre la campagne, pour dire, courir cà et là dans la campagne, afin d'avoir des nouvelles des ennemis. Battre la campagne, se dit figurément (mais dans le style familier) d'un homme qui, dans un discours, s'éloigne de son sujet par des digressions fréquentes of inutiles, ou d'un homme que la maladie a fait tomber dans le délire. On dit aussi, battre la campagne, pour dire, répondre vaguement avec dessein | oriental. Baume blanc. Baume d'Egypte. Baume d'éluder une question, une objection. du Pérou. Baume de la Mecque. DICT, DE L'ACAD. On dit, battre les bois, battre la plaine, pour dire, les parcourir en chassant. Nous battimes tout le bois et toute la plaine sans pouvoir trouver de gibier. BATTRE est aussi verbe neutre. On dit, le coeur bat à tous les animaux, pour dire, qu'il se meut d'un mouvement continuel. Le cœur bat à quelqu'un, pour dire, qu'il a une espèce de palpitation de cœur; et, figurément, le coeur, le pouls bat à quelqu'un, pour dire, qu'il a peur. On dit, le tambour bat, pour dire, qu'on entend le son du tambour. On dit, battre des mains, pour dire, applaudir. On dit qu'un homme a battu froid à quelqu'un, pour dire,qu'il l'a reçu avec froideur. Cette métaphore a quelque rapport avec celle employée par Juvenal, quanto feriat te frigore sentis, mais elle est moins noble en françois qu'en latin. SE BATTRE, v. pron., combattre. Se battre à pied et à cheval. Se battre en duel. Il a désarmé celui contre lequel il se battoit. Se battre en retraite, c'est-à-dire, combattre de telle sorte, qu'on ne laisse pas de se retirer. SE BATTRE. Se battre en duel. «Il faudra se battre sur cela. » le beau se battent sottement à » maître l'un de l'autre. » DICT. Le fort et qui sera le PASC. « Ils se fussent battus sur-le-champ, si on » ne les eût arrêtés. » FEN. Battu Mithridate souvent » par mer et par terre. » battu, sans jamais perdre courage. » Boss. « Les troupes battues à Mariendal. » Albigeois tant de fois battus. » FLECH. Les On dit, qu'un vaisseau a été battu de l'orage, de la tempête, pour dire, qu'il a été tourmenté par la tempête (Voyez tempete). Chemin battu, c'est-à-dire, un chemin fort fréquenté; et on dit figurément que dans la plupart des affaires il vaut mieux suivre le chemin battu, c'est-à-dire, employer les moyens connus, les procédés ordinaires. On dit, dans le même sens, les routes battues. DICT. DE L'ACAD. « Quitter les voies battues de la vertu, pour » aller à Dieu par des routes nouvelles et inconFLÉCH. »nues. >> « Marcher par des chemins battus, dire ce qui LA BRUY. » a été dit. >> BAUDRIER, s. m., large bande de cuir ou d'étoffe qui pend en écharpe, et qui sert à porter l'épée. Baudrier de cuir. Baudrier en broderie. BAUME, s. m., plante très-odoriférante qui entre dans les fournitures des salades. C'est une espèce de menthe. Il se prend plus souvent pour la liqueur qui coule de certains arbres. Baume Il se prend aussi pour certaines compositions propres aux plaies, et qui servent à les consolider. Il l'a guéri avec son baume. DICT. DE L'ACAD. « Traumaphileet Nosophuge lui avoient donné » tous les secours de leur art; une force douce et » pénétrante, un baume de vie s'insinuoit de >> veine en veine jusqu'au fond de son cœur. » FÉNÉLON. Rouss. J'ai pour ce mal un baume souverain. BAUME, au figuré, ce qui sert à consoler, ce qui adoucit les chagrins, les inquiétudes. « Vous croyez donc qu'un royaume est un >> remède universel à tous les maux, un baume Boss. » qui les adoucit. » BEANT, ANTE, participe de l'ancien verbe beer, et qui ne s'emploie que comme adjectif pour signifier, qui présente une grande ouverture. Les baleines, les dragons ont une gueule beante. Le lion alla à lui la gueule beante. Gouffre béant. DICT. DE L'ACAD. « Un loup, qui d'une gueule béante et affa»mée, etc. Quoiqu'il vomisse de ses trois » gueules béantes un sang noir. » FEN. BEATIFICATION, s. f., acte par lequel le pape, après la mort d'une personne, déclare qu'il est au nombre des bienheureux. BÉATIFIER, v. a. mettre au nombre des bienheureux. Il est béatifié, mais il n'est pas encore canonisé. BÉATITUDE, s. f., félicité, bonheur. Il ne se dit guère que de la félicité éternelle. La vraie béatitude consiste dans la vue de Dieu. Les avantgoûts de la béatitude. Parvenir à la beatitude. Jouir de la béatitude. Il n'y a point de véritable beatitude dans le monde. Il ne se dit guère au pluriel que dans cette phrase: les huit beatitudes. DICT. DE L'ACAD. « On s'imagine que la vraie béatitude est dans >> l'argent. Vous comblez nos saints d'une » béatitude toute pure. Aspirons à une autre » béatitude qu'à celle dont on peut jouir en cette PASC. » vie. » -- Semblent vous demander l'empire des humains. RAC. BELLE, subst. On dit, une belle, pour signifier une femme qui a de la beauté. Il aime les belles. Aller de belle en belle. DICT. DE L'ACAD. T'ai-je fait voir de joie une belle animée. 11 est aimé des grands, il est chéri des belles. Combien n'a-t-on pas vu de belles aux yeux doux, etc. (Voyez le mot enfer.) La belle tout à coup rendue insociable. Approuvé chez les grands, applaudi chez les belles. B. BEAU, se dit aussi des animaux qui sont bien proportionnés dans leur espèce. Un beau cheval, etc. Il se dit aussi de l'agrément et de l'éclat des couleurs. Beau teint. Beau coloris. Belles couleurs. Beau vert. Belles fleurs. Et, dans cette acception, on dit d'un pays, que le sang y est beau, pour dire, que communément les habitans y sont bien faits, et surtout ont le teint beau. DICT. DE L'ACAD. Il se dit aussi de l'esprit et de ses opérations. Beau génie. Belle imagination. Belle mémoire. Beau poëme. Belle harangue. Beaux vers. Belle pièce de théâtre. Belle pensée. Beau tour de vers. Belle période. Beau raisonnement. Beaux sentimens. J'ai lu les plus beaux endroits de ce livre. DICT. DE L'ACAD. PASC. « Cette méthode est belle. » « Ce qu'il y avoit de plus beau dans cette loi, » c'est qu'elle préparoit la voie, etc. Toutes » les belles institutions de cette fameuse répu» blique. Un bel éloge. Ces belles paroles. Une belle comparaison. » Boss. « Ce beau dessein.. Ce beau travail. - Ce » beau panégyrique. Un beau sermon. - Un » beau talent. De beaux génies. Un beau » mot de Claudien.. Une belle phrase. (Voyez regle). L'un des plus beaux poemes que l'on » ait fait. Tout ce que l'esprit de l'homme >> peut inventer de plus beau.» (Voyez enlever.) LA BRUYERE. « De beaux esprits si vantés dans leur siècle. »> MASSILLON. Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. BOIL. BEL se disoit autrefois, et ce terme est demeuré encore en usage dans ces noms, Philippe-le-Bel et Charles-le-Bel (deux rois de France), mais aujourd'hui bel ne se dit que devant un substantif singulier qui commence par une voyelle ou par un H non aspirée. Bel esprit. Bel homme. Bel oiseau. Une maison en bel air. On dit, un bel áge, pour dire, un grand age; et le bel age, pour dire le temps de la jeunesse. DICT. DE L'ACAD. « Ce bel âge n'est qu'une fleur qui, etc. » FÉNÉLON. BEAU, honnête, bienséant, glorieux, honorable. Rien n'est si beau que la modestie. Une « Ce que les temps fabuleux ont de plus » certain et de plus beau. ( Voyez autant ). >> La gloire d'un si beau nom. » si belle origine. Les voies que le monde >> trouve les plus belles. - - Une si belle victoire. Un plus beau combat. De si beaux com>> mencemens. Un plus beau sacrifice. » plus bel usage de l'autorité. Le Un règne qui » devoit être si beau. · De si belles marches. Une si belle retraite.-Ce beau témoignage. Un si beau triomphe. >> BOSSUET. >> - Ces beaux titres. - (Voyez chose, don.) « Je ne suis pas Hercule, mais il est beau d'oser >> l'imiter. Il ne sera pas moins beau de culti» yer l'héritage de ses ancètres pendant une » heureuse paix, que de l'avoir défendu géné>> reusement, etc. » FEN. « Il est beau de remporter des victoires et de conquérir des provinces, mais qu'il est grand >> de, etc. Qu'il est beau de voir la religion » de nos pères se maintenir, etc. » MASS. Il est beau de mourir maitre de l'univers. Poursuivez; il est beau de m'insulter ainsi. COR RAC. AVOIR BEAU. On dit, vous avez beau prier, beau pleurer. Nous avons eu beau solliciter. Ils ont eu beau se récrier, pour dire, c'est en vain que vous priez, que vous pleurez, que nous avons sollicité, qu'ils se sont récriés. DICT. « Nous avons beau entler nos conceptions, >> nous n'eufantons que des atomes, elc. » PASCAL. On a beau avoir des troupes réglées et bien >> entretenues, on a beau les exercer à l'ombre » dans les travaux militaires et parmi l'image » des combats; il n'y a jamais que la guerre et les >> combats effectifs qui fassent les hommes guer>> riers. >> Boss. « On a beau les étudier et les approfondir >> (les hommes), on s'y trompe toujours. - II » a beau se cacher, ses talens éclateut, etc. » FÉNÉLON. - « Vous avez beau vous flatter, vous mourrez >> tel que vous êtes. Le pécheur a beau courir » après la joie et les plaisirs, il n'y a ni paix »> ni, etc. >> MASS. Crois que dorénavant Chimène a beau parler, COR. Non, non, j'ai beau pleurer, sa mort est résolue. RAC. AVOIR BEAU, ayant pour sujet un nom de chose, |