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Mon nom peut-être aura plus de poids qu'il ne pense.
J'aurois trop de regret, si quelque autre guerrier,
Au rivage troyen descendoit le premier.

Vos conseils sur mon cœur n'ont eu que trop d'empire. Non, non, j'ai trop de soin de votre renommée. RAC. AVOIR, servant à marquer l'état du corps, de l'ame ou de l'esprit.

« Il a quelquefois des absences d'esprit qui le » font soupçonner d'avoir quelques intervalles » d'indifférence. >> FLÉCH.

Que vois-je ? qu'avez-vous ?... vous pleurez ? RAC.
Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez point?
Qu'avez-vous ? je n'ai rien.
mais...
Je n'ai rien, vous dis-je.

...

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(Voyez la particule ni.)

Vous craigniez ma clémence : ah! n'ayez plus ce soin; Souhaitez-la plutôt, vous en aurez besoin. COR. N'ayez soin cependant que de dissimuler.

Et qui de mes parens n'eus jamais connoissance. RAC. On trouve fréquemment dans les orateurs et les poëtes les expressions suivantes : « avoir be>> soin de, avoir connoissance de, avoir dessein » de, avoir droit de, avoir honte de, avoir horreur » de, avoir intérêt de, avoir lieu de, avoir part >> à, avoir peine à, avoir peur de, avoir pitié de, >> avoir raison, avoir recours à, avoir regret de, » avoir soin de, avoir sujet de. » (Voyez besoin, dessein, etc., et le mot guerre.)

AVOIR BEAU (Voyez beau).

AVOIR, ayant pour snjet un nom de chose inanimée.

« La violence n'a qu'un cours borné par » l'ordre de Dieu, etc. - Les sciences ont deux >> extrémités qui se touchent. La vérité doit » avoir l'avantage. Ces trois choses ont une >> liaison nécessaire. Jamais ces démonstra» tions ne peuvent avoir de force. » PASC.

« L'art militaire avoit parmi eux la préférence » qu'il méritoit. Leur forme de gouverne

>>ment qui n'avoit pour règle que la volonté >> du prince. » Boss.

« Si sa vie avoit moins d'éclat. - L'éloquence » a l'adresse de relever les petites choses, mais » elle a le malheur de succomber sous les >> grandes. >> FLÉCH.

Non, non, la perfidie a de quoi vous tenter.
Et l'aspect de ces lieux où vous me retenez,
N'a rien dont mes regards doivent être étonnés. RAC.
La vérité n'a point cet air impétueux.
BOIL.

(Voyez bruit, cours, effet, emphase, excès, frein, langage, majesté, mort, noblesse, prémices, racine, temps, tour, visage, yeux.) AVOIR, ayant pour régime un nom de per

sonne.

- Tout ce

« Rome n'avoit ni armée ni chef. » qu'elle avoit de citoyens capables de porter les >> armes.» (Voyez avoir son ci-après, p. 295.) Boss. « Leur zèle n'a eu que peu d'imitateurs. - Le >> roman n'a point de héros plus merveilleux. »> LA BRUYÈRE.

« Quand je vois ce que les siècles chrétiens » ont eu de plus grands hommes, de génies plus » élevés, de savans plus profonds et plus éclai» rés, lesquels, après une vie entière d'étude, » se sont soumis, etc. » MASS.

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(Voyez complice, ennemi, héritier, oldge.) (Voyez aussi avoir dans ci-après, p. 293, 2o col.) Ton prince a des sujets qui sont dignes de lui. Le roi des animaux, combien a-t-il de rois? La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars. L'univers sous ton règne a-t-il des malheureux ! Nous n'avons, m'a-t-il dit, ni Lambert, ni Molière, B. (Voyez monstre.)

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AVOIR POUR (avec un nom de personne.) « Que le monde est heureux de vous avoir » pour maitre. Des sentimens où l'on a pour >> compagnous des personnes si méprisables. PASCAL. « J'ai pour témoins de ce que je dis la plupart » de ceux qui m'écoutent. Il n'avoit pour ennemis que l'orgueil, l'injustice et l'usurpa» tion. Ils n'ont pour guide que la foi. » « L'église et l'autel n'ont plus que cons pour » défenseur. >>

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FLÉCH.

«Il ne faut pas avoir pour amis les ennemis » de Dieu. >> MASS.

J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux.
Mon bonheur dépendoit de l'avoir pour époux.
Puisqu'enfin pour rival je n'ai plus que mou frère.
Mais vous avez pour juge un père qui vous aime.
Esther, seigneur, eut un juif pour son père.
Si je n'ai de leur foi cet enfant pour otage.
.. Dont les soins

Ont eu tout l'orient et Rome pour témoins.
(Voyez témoin.)

RAC.

Un éloge ennuyeux, etc.

Et n'a pour ennemis que la poudre et les vers.

BOIL

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COR.

Les fils de Pompée,
Ainsi que la justice, auront le sort pour eux.
Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles,
Qu'on croit avoir pour soi les vents et les étoiles.
LA FONTAINE.

Si je n'ai plus pour moi que mon seul désespoir.
Il n'a pour sa défense,

Que les pleurs de sa mère et que son innocence. RAC.
AVOIR POUR (Suivi d'un infinitif).

<< Temps où les hommes n'avoient pour se » gouverner que la raison naturelle et les tra>>ditions de leurs ancêtres. >> Boss.

Auras-tu donc toujours des yeux pour ne point voir?
Je n'ai, pour me venger, ni sceptre ni soldats;
Enfin je n'ai qu'un cœur...

Pensez-vous qu'en ces lieux,

Seule pour vous connoitre, Octavie ait des yeux. RAC. Mais tout esprit n'a pas des yeux pour la connoitre. B. (Voyez voix.)

(Voyez d'autres exemples ou acceptions d'avoir pour, aux mots but, charme, fondement, gage, langage, maxime, pensée, pleurs, et la préposition pour.

Ce verbe se construit aussi avec d'autres prépositions, telles que a, auprès, dans, etc. AVOIR À.

« Pour nous donner une paix heureuse, pour » l'avoir à des conditions qui soient justes. >> LA BRUYÈRE.

AVOIR AVEC.

« C'est déjà trop d'avoir avec le peuple une >> même religion et un même Dieu, etc. » LA BRUYÈRE.

AVOIR AUPRÈS DE.

Quand la suprême autorité,

Dans ses conseils, a toujours auprès d'elle La justice et la vérité.

AVOIR AU-DESSUS.

N'ayant plus que les dieux au-dessus de sa tête. AVOIR DANS.

Apprenez, etc.

RAC.

COR.

Que les rois dans le ciel ont un juge sévère, L'innocence un vengeur, et l'orphelin un père. RAC. Ces mots ont dans sa bouche une emphase admirable. B. (Voyez un autre exemple d'avoir dans, à l'article de la préposition dans.)

AVOIR DEVANT. Avoir la crainte de Dieu devant les DICT. DE L'ACAD. yeux. « Pour n'avoir plus devant ses yeux cet ami » sévère qui lui reprochoit sa foiblesse. » FÉNÉLON.

Et au figuré: «En recueillir les sentences, les avoir toujours » devant les yeux. » Boss.

« L'un au moins a devant ses yeux les règles » de son devoir et l'image de son injustice, » l'autre, etc. >>> FLÉCH.

Il n'a devant les yeux que sa chère troyenne.
Je n'eus devant les yeux que mon père offensé.

On dit, dans le même sens, avoir devant soi. Un roi sage, etc.

Craint le seigneur son dieu, sans cesse a devant lui, Ses préceptes, ses lois, ses jugemens sévères. RAC. (Voyez une autre acception d'avoir devant, au mot dessus.)

AVOIR EN.

Attendiez-vous, ete.

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>> etc.

AVOIR À, suivi d'un infinitif, sert à marquer l'état, la disposition, la volonté où l'on est de faire ce que l'infinitif du verbe signifie. J'ai à vous remercief. Vous avez à choisir. DICT. «Ils n'auront plus à vaincre les remords de >> la conscience. J'ai à vous dire de plus que, Avoir à répondre oui ou non à son >> choix. Elle ne doit penser ici-bas qu'à » adorer Dieu jusqu'à ce qu'elle n'ait plus qu'à » le voir, l'aimer et le louer dans l'éternité. » PASCAL. « Elle avoit tout à craindre. Il n'avoit qu'à >> temporiser. Quand ils crurent n'avoir plus à » craindre la puissance des Perses. Ils ont eu » à souffrir pour la foi. -De quoi les Juifs ont»ils à se plaindre ? » Boss. « Ce roi qui jusque-là n'ayant jamais trouvé » d'obstacles, n'avoit eu qu'à se défier de ses » propres désirs. - Aviez-vous à souffrir de son >> rang ou de ses caprices? >> MASS. Heureux si,

etc.

-

Je n'avois toutefois à craindre que ses cris. Ils ont à soutenir le bruit de leurs exploits. Vous avez à combattre et les dieux et les hommes. Pour dissiper leur ligue, il n'a qu'à se montrer. Il peut tout; il n'a plus qu'à parler. Ma tranquille fureur n'a plus qu'à se venger. RAC. Il n'a point à souffrir d'affronts ni d'injustices. BOIL. Quelquefois avoir est suivi d'un régime direct. Avoir une maison à vendre. Il a beaucoup de choses à me dire.

-

« Je n'ai plus rien à vous dire sur l'histoire >> universelle. Rome eut beaucoup à souffrir de la cruelle politique de Tibère. Les his>>toires que vous avez encore à apprendre. N'ayant aucune terre à cultiver.» (Voyez demander.)

Boss.

« Nous n'avons jamais qu'un moment à vivre, >> et nous avons toujours des espérances pour plusieurs années. Ils croient n'avoir rien à » ménager, parce qu'ils sentent qu'ils n'ont rien » à perdre. Est-ce qu'après tant d'actions » dignes de l'immortalité, il n'avoit plus rien de » mortel à faire. Comme il n'a pas beaucoup » à gagner ni beaucoup à perdre, il n'a ni de » grands chagrins ni de grandes joies. » FLECH. Tous ceux qui avoient ou des plaintes à >> lui faire ou des avis à lui donner. >> FÉN. » N'ayant plus rien à souhaiter du côté de la >> gloire. >>> MASS.

« On n'avoit point des armées de deux cent >> mille hommes à soudoyer, point de subsides >> immenses à payer, point de guerre maritime » à soutenir. » VOLT.

Qu'ai-je à craindre, Achorée, ou qu'ai-je à regretter ?
J'ai tout à craindre, et rien & souhaiter. COR.
Mais l'innocence enfin n'a rien à redouter.
J'ai votre fille ensemble et ma gloire à défendre.
Phénice n'aura point de réponse à me rendre.
Ce cœur après huit jours n'a-t-il rien à me dire.
J'ai cru n'avoir au ciel que des grâces à rendre. RAC.
Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire. BOIL.

AVOIR, s'emploie aussi à l'impersonnel dans le sens d'étre, et alors il se joint toujours avec la particule y. Il y a beaucoup de gens qui, etc. Il y a un an que, etc. Il y a sujet de craindre. Il y a tout à espérer. DICT. DE L'ACAD.

AVO

Cette locution s'emploie avec tous les temps du verbe avoir. Il y avoit, il y a eu, il y aura, etc. On met après, le singulier ou le pluriel.

«Il y a un Dieu: donc il a créé l'homme.—

» Il y a beaucoup de gens qui entendent le

>> sermon de la même manière qu'ils entendent >> vèpres.-Quelque nombre, quelque espace » que ce soit, il y en a toujours un plus grand >> et un moindre. »

Quelquefois en n'est précédé d'aucun substantif. «Il y en a qui vont jusqu'à cette absurvont, etc. » dité. » C'est-à-dire, il y a des hommes qui

« Il y avoit des peines établies contre ceux » qui, etc.- Il y avoit déjà long-temps que les (Voyez pays). » ordonnances du sénat défendoient de, etc. »> Boss.

«Il y a presque toujours de la flatterie à en » dire du bien, il y a du péril à en dire du mal » pendant qu'ils vivent, et de la lâcheté quand LA BRUY.

» ils sont morts. >>

«Il y a des croix dont le sort est de demeurer >> cachées à l'ombre de, etc. (Voyez croix). » Il y a dans la politique, comme dans la reli»gion, une espèce de pénitence plus glorieuse » que l'innocence même, etc. >> FLÉCH.

On dit aussi il n'y a, il n'y avoit, etc. «Il n'y a rien de plus foible que le discours » de ceux qui, etc.- Il n'y a point d'homme >> plus différent d'un autre, que de soi-même » dans les divers temps. » (Voyez honte, règle). PASCAL.

« Il n'y a pas un exemple que les Romains se » soient départis de, etc.- Il n'y a jamais que » la guerre et les combats, etc. (Voyez avoir beau, au mot beau). Il n'y a rien de plus né» cessaire, que de vous représenter, etc.-Il n'y » avoit pas d'autre livre, où l'on étudiât, etc. » BOSSUET.

>>> nom:

« Il ne nomme plus chaque chose par son il n'y a plus pour lui de fripons, de four>>bes, de sots et d'impertinens.-Il ne laisse » pas d'y avoir, comme un charme attaché à >> chacune des différentes conditions. » LA BRUY. « Il n'y a point pour eux d'essai ni d'appren» tissage. Il n'y a point de joug plus pesant » que celui, etc. » (Voyez joug.) FLECH. Le il peut s'élider avec les particules que, si, sans blesser l'harmonie."

etc.

« Chercher son bonheur dans ce qu'il y a de » plus honteux. » PASC.

«Quoiqu'il n'y ait rien de comparable à cette » suite de, etc.-Il falloit qu'il y eût des em» plois et des personnes plus considérables, » comme il faut qu'il y ait des yeux dans le » corps. » (Voyez ce que, au mot ce). Boss. « Il disoit qu'il y avoit peu de différence entre » un juge méchant et, etc.-Le plaisir qu'il y a » de vous obéir. »> FLÉCH.

« Ce qu'il y a eu de privé et d'intérieur dans » sa vie est aussi grand et aussi respectable que >> ce qui a paru aux yeux du public. — Mais » s'il y a un avenir, si, etc.-S'il y avoit des abus, » du moins, etc. >>

MASS.

On dit aussi y a-t-il? y avoit-il? etc. « Quelle nécessité y a-t-il d'expliquer, etc. » PASCAL.

« S'ily a peu d'excellens orateurs, y a-t-il bien

» des gens qui puissent les entendre? S'il n'y a » pas assez de bons écrivains, où sont ceux qui >> savent lire? Ils y trouvent des endroits >> foibles; il y en a dans Homère, dans Virgile, >> etc.: où n'y en a-t-il pas ? » LA BRUY.

« Y eut-il jamais un homme plus sage et » plus prévoyant ?-Quoi donc ? N'y a-t-il » point de valeur et de générosité chrétienne? » FLÉCHIER.

AVOIR, est aussi verbe auxiliaire, et sert à former la plupart des prétérits des autres verbes. Avoir lu. Avoir écrit. J'ai donné. Vous avez été sages. Ils ont vécu. DICT. DE L'ACAD.

« Provinces, qu'ils avoient déjà ravagées dans » la pensée, vous avez encore recueilli vos mois

» sons. >>

FLÉCH.

COR.

J'ai souhaité l'empire et j'y suis parvenu, Mais en le souhaitant, je ne l'ai pas connu. Je verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avoit semés: Non, je ne l'aurai point amenée au supplice, Ou, etc. Il est quelquefois auxiliaire de lui-même. J'ai eu raison. Il auroit eu tort de, etc.

RAC

DICT. DE L'ACAD.

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J'ai, comme Bajazet, mon chagrin et mes soins.
Rome ases droits, seigneur, n'avez-vous pas les vôtres ?
Ma mére a ses desseins, madame, et j'ai les miens.
RACINE.

L'homme à ses passions, on n'en sauroit douter,

Ila,

comme la mer, ses flots et ses caprices. BOIL. AVOIR SON, ayant pour sujet un nom de chose.

» Quoique la piété ait ses règles et ses prin» cipes. FLÉCH. «Les passions et les attachemens criminels » ont leurs dégoûts, leurs contre-temps, leurs >> bruits désagréables. - L'élévation a ses assu>> jettissemens et ses inquiétudes; l'obscurité, »ses humiliations et ses mépris; le monde, ses »jouets et ses caprices; la retraite, ses tristesses » et ses ennuis; le mariage, ses antipathies et ses fureurs; l'amitié, ses pertes ou ses perfidies; » la pitié elle-même, ses répugnances et ses >> dégoûts. Les siecles chrétiens ont eu leurs >> Constantins et leurs Théodoses. »>

MASS.

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AVORTER, se dit ordinairement en parlant des femelles des animaux. Les vaches avortent, quand elles mangent de certaines herbes.

En parlant des femmes, avortement et avorter ne se disent guère que d'un avortement volontaire. Cette malheureuse femme prit des breuvages qui causèrent son avortement, qui la firent avorter. Quand l'accouchement avant terme arrive par des causes imprévues, on l'appelle faussecouche. (Voyez couche.)

Il se dit par extension, des fruits qui ne parviennent pas à la grosseur et à la maturité requises. Il y a des vents qui font avorter les fruits.

AVORTER, se dit figurément des affaires, des entreprises qui ne réussissent pas. Cette entreprise est avortée. Ce dessein avorta. Cet accident fit avorter l'entreprise.

DICT. DE L'ACAD.

« Ce projet venant à avorter. » LA BRUY. AVORTÉ, ÉE, participe, ne s'emploie guère qu'au figuré. Dessein avorté. Entreprise avortée. DICT. DE L'ACAD.

Racine et Boileau n'ont fait aucun usage de cette métaphore: on lit dans Corneille.

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terme.

Il se dit par extension, des animaux qui sont fort au-dessous de la grandeur dont naturellement ils devroientêtre. C'est un petit avorton. C'est un avorton de nature. Il se dit aussi des arbres et des plantes. Les plus beaux arbres, les plus belles plantes produisent souvent quelque avorton. Cette tulipe est un avorton.

Il se dit figurément, dans le style familier, des productions d'esprit trop précipitées, et auxquelles on n'a pas donné assez de soin et assez de temps. C'est un ouvrage plein de défauts et fait à la hate, ce n'est qu'un avorton.

AVOUER, v. a., confesser et reconnoître qu'une chose est, en demeurer d'accord. Avouer le fait, le crime. Avouer ingénument, franchement. Il a tout avoué. Avouez-moi la vérité, Avouer le vrai. Je vous avoue mon foible, mon ignorance. DICT. DE L'ACAD.

« Théodose avoua humblement ses fautes. » Avouer son ignorance. » Boss.

« Des défauts que l'on n'avoue pas. - Deux >> foibles qu'ils n'osent avouer. » LA BRUY. « Celui qui avoue ses fautes à son ennemi,

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Avouer sa victoire. (Voyez victoire. Y Ce sont là les exploits que tu dois avouer. AVOUER DE.

COR. RAC. BOIL.

« Je veux bien avouer de lui, ce qu'un auteur > célèbrea dit de César, qu'il a été clément, etc. » BOSSUET.

«Ils n'avouent d'eux-mêmes que de petits dé>> fauts. >>> LA BRUY.

AVOUER, Convenir d'un point de morale, de doctrine, d'histoire, etc.

« Il faut lui avouer cette vérité.-Vous êtes » donc d'un avis contraire à votre compagnon? » Je vous l'avoue, répondit-il.» (Voyez principe, PASC. proposition.)

« Les philosophes avoient à la fin reconnu » qu'il y avoit un autre dieu que ceux que le >> vulgaire adoroit, mais ils n'osoient l'avouer. >> BOSSUET.

AVOUER, reconnoître comme vrai.
Pour rendre sa puissance et la votre odieuses,
J'avouerai les rumeurs les plus injurieuses.

RAC.

AVOUER, reconnoître comme sien. Avouer un ouvrage, un écrit, c'est-à-dire, s'en reconnoitre l'auteur. Avouer un enfant, s'en reconnoître le DICT. DE L'ACAD. père.

« Il a fini une traduction que le plus bel LA BRUY. >>> esprit pourroit avouer. »

On dit dans le même sens AVOUER POUR. Mon père ne peut plus l'avoner pour sa fille. (J'irai) l'avouer pour mon frère et pour mon empereur.

CORN.

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JE L'AVOUE, AVOUONS-LE, etc. parenthèses communes dans les orateurs et les poëtes. «Le temps a été court, je l'avoue, mais l'opé>> ration de la grace a été forte. »

Boss.

« Et pour toucher nos auditeurs, avouons-le, >> sa présence fut quelquefois plus efficace qué » nos paroles. Il vivra, je l'avoue, dans l'es» prit et la mémoire des hommes. » FLÉCH

« Après le mérite personnel, il faut l'avouer, » ce sont les éminentes dignités, et les grands » titres, dont les hommes tirent plus de distinc>>tion et plus d'éclat. - Vos médecins, avouez-le, » ne guérissent pas toujours si sûrement. »> LA BRUYÈRE. «Votre père et moi, je l'avoue, nous avons » été long-temps ennemis l'un de l'autre. » FÉNÉLON.

« Il y a de grandes tentatious attachées à votre » état, je l'avoue, mais aussi il s'y trouve de MASS. » grandes ressources. »

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