Et au figuré : FLÉCH. a Ils ne se contentent pas de répliquer avec >> aigreur, ils attaquent souvent avec insolence.>> LA BRUYÈRE. Il (le démon) attaque toujours, et jamais ne se lasse. C. On attaque, on renverse, on pille, on assassine. L. R. s'ATTAQUER À, on dit, s'attaquer à quelqu'un, pour dire, l'offenser ouvertement, ou se déHarer ouvertement contre lui. DICT. DE L'ACAD. S'attaquer à mon choix, c'est se prendre à moi-même. CORN. Pour enx un tel onvrage est un monstre odieux, C'est offenser les lois, c'est s'attaquer aux cieux. B. S'ATTAQUER, attaquer soi-même. ATTAQUE, au figuré, avec un nom de personne ou de chose. « Ceux dont ils se croient injustement at» taqués. » PASC. « Cette église toujours attaquée et jamais » vaincue. La politique romaine se croyoit >> attaquée dans ses fondemens, pendant, etc. » BOSSUET. (Voyez d'autres exemples ci-dessus.) (Voyez aussi les mots, amour-propre, article, ennemi, envie, état, place, renversement, religion. ATTEINDRE, v. a. (atteignant, j'atteins, j'atteignois, j'atteignis, j'atteindrai, j'atteindrois, atteins, que j'atteigne, que j'atteignisse), touéloignée pour qu'on ne puisse pas y toucher cher à une chose qui est à une distance assez facilement. Atteindre à une certaine hauteur. Dans ce sens il s'emploie neutralement. Je ne saurois atteindre là, jusque-là. Je n'y puis atteindre. Atteindre au plancher. Atteindre au but. DICT. DE L'ACAD. « De petits globes qui vous tuent, s'ils peu» vent seulement vous atteindre à la tête ou à Boss. » la poitrine. » ATTEINDRE, v. a., frapper de loin avec quelque chose. Il l'atteignit d'un coup de pierre. Il ne put atteindre son ennemi que du second coup de pistolet. ATTEINDRE, attraper en chemin, joindre en chemin. Il prit la poste pour atteindre ceux qui étoient devant. DICT. DE L'ACAD. « Un homme qui court le sanglier, qui l'at» teint, qui le perce. » LA BRUY. « Les plus hardis chasseurs, en le poursuivant, craignent de l'atteindre. » Il atteignoit déjà le superbe portique, FEN. BOIL. ATTEINDRE, au figuré, égaler. Il se flatte d'at teindre Corneille, d'atteindre Racine. DICT. DE L'ACAD. « S'il n'atteint pas ses originaux, du moins » il en approche. » LA BRUY. per « Ne pouvant atteindre à leur mérite, nous >> nous honorons de leur société. Voyons si » tous les divers genres de gloire peuvent at» teindre à ce degré de grandeur où la religion » élève l'homme de bien. >> MASS. ATTEINDRE, parvenir à.. Atteindre à la fection. DICT. DE L'ACAD. « Il y a bien des gens qui voient le vrai, es » qui ne peuvent y atteindre. » PASC. «On croyoit avoir atteint la perfection, quand » on avoit su plaire à Madame, »> Boss. «On voit des imbéciles qui excellent dans » ce jeu, et de très-beaux génies qui n'ont pu » même atteindre la médiocrité. » LA BRUY. « Une grandeur naturelle où l'art ne sauroi » atteindre. » FLÉCH. « Une noblesse et une élévation où les cœurs » vils et rampaus ne sauroient atteindre. » MASSILLON. « Il n'est pas permis à un mortel d'atteindre » de plus près à la divinité. Il arriva à la » médecine, comme à la philosophie, d'attein» dre à la perfection dont elle est capable, en » profitant des lumières de nos voisins. » VOLT. ATTEINDRE, en parlant de l'àge. «Avant que l'on eût atteint l'âge de raison.» PASCAL. « Quand il eut atteint l'âge de sept ans. » BOSSUET. « L'on craint la vieillesse, que l'on n'est pas » sûr de pouvoir atteindre. » LA BRUY. Vous n'aviez pas encore atteint l'âge où je touche. R. ATTEINT, EINTE, part. Atteint de maladie, Atteint de peste, pour dire, frappé, affligé de naladie, de peste. Et on dit: Atteint de crime, pour dire, accusé, prévenu de crime. Atteint et convaincu d'avoir volé. DICT, DE L'ACAD. Déjà du plomb mortel plus d'un brave est atteint. Au plus fort du combat le chapelain Caragne, Vers le sommet du front atteint d'un Charlemagne. B. ATTEINT, au figuré. « Un roi de France ne peut guère être atteint » de ce vice. » VOLT. Vit-on jamais une ame, en un jour, plus atteinte Dont votre ame tantót se montroit trop atteinte. On ne sait pas les maux dont mon cœur est atteint. C. (Voyez coup, degré, dessein, douleur, félicité fin, frayeur, gloire, gout, mort, mystère, poison, terme. ATTEINTE, s. f., coup dont on est atteint. Rude atteinte, légère atteinte. DICT. DE L'ACAD. Mais Dieu du coup mortel sut détourner l'atteinte. R. ATTEINTE, au figuré, « Ainsi peut-ètre n'eûtes-vous jamais affaire » à une personne qui fût si hors de vos attein »tes. » PASCAL. teinte aux priviléges, aux libertés de la pro vince. Donner atteinte à la réputation de quelqu'un. On dit, dans le mème sens, porter atteinte à. DICT. DE L'ACAD. « Car, quelle innocence peut être si générale»ment reconnue, qu'elle ne souffre quelque » atteinte par les impostures si hardies d'une > compagnie répandue par toute la terre, » PASCAL. - Ce « Dieu a réservé à son Écriture une marque de » divinité qui ne souffre aucune atteinte. » pendant, ni cette estime, ni tous ces grands » avantages, n'ont pu donner atteinte à sa mo>> destie. >>> BOSSUET. «Nos délassemens même doivent avoir je ne » sais quoi de décent, de réservé, de sérieux, » qui n'y donne aucune atteinte (à la modestie » sacerdotale.) » MASS. Peut-être espérez-vous que ma donceur lassée Donnera quelque atteinte à ma gloire passée. RAC. ATTEINTE, est en usage principalement, pour marquer le coup qu'un cheval se donne luimême en s'atteignant les pieds de devant avec ceux de derrière, ou qu'il reçoit aux pieds de derrière, d'un autre cheval qui marche trop pres derrière lui. Ce cheval se donne des atteintes. Prenez garde que votre chevalne donne des atteintes au mien. Ce cheval boite d'une atteinte. DICT. DE L'ACAD. ATTELAGE, 8. m., se dit d'un nombre de chevaux, de bœufs, etc., qui sont nécessaires pour tirer la charrue, ou trainer des voitures. Ce laboureur a tant d'attelages. Ce routier a perdu deux attelages. ATTELAGE, en parlant des carrossses, se dit ordinairement de six ou de huit chevaux propres à être attelés ensemble au carrosse. Un attelage de six chevaux gris pommelés. Voilà un bel attelage. Un attelage bien assorti. Il manque un cheval à son attelage. Il lui est mort un des plus beaux chevaux de son attelage. des ATTELER, v. a., attacher des chevaux, nulets ou autres bêtes de voiture, à un carrosse, à un chariot, à une charrette, etc. pour les tirer. Attacher les chevaux au carrosse, ou simplement atteler. Dites au cocher qu'il ATTELÉ, ÉE, part. Chevaux attelés. Carrosse aitelé de deux, de quatre, de six chevaux. Carrosse bien attelé, mai attelé. DICT. DE L'ACAD. «Elle vole dans un char attelé de Colombes.»> FÉNÉLON. BOIL. Six chevaux attelés à ce fardeau pesant. (Voyez boeuf, coursier, char, promener.) ATTENDRE, v. a., ètre dans l'attente de quelque chose qu'on croit devoir arriver. Attendre le retour de quelqu'un. Attendre quelqu'un. L'attendre à diner. Attendre avec impatience. Attendre tranquillement. Attendre le beau temps, la belle saison. Attendre la récompense de ses ser vices. Une place qui attend du secours. Toute Europe attend la paix. Attendre l'ennemi. L'attendre de pied ferme. Attendre la mort avec DICT. DE L'ACAD. courage. ATTENDRE, avec un nom de personne. « J'attends le sauveur que vous m'avez proPASC. >> mis. >> «Dom Francisco de Mélos l'attend de pied Boss. >> ferme. >> (Voyez un autre exemple plus remarquable au mot attente). COR. Montrons Héraclius au peuple qui l'attend. Un peuple obéissant vous attend à genoux. Et je l'attends déjà, comme un roi doit attendre Et dans un sens figuré : RAC. BOIL. ATTENDRE, s'attendre à. RAC. Attendois-tu, Cléone, un courroux si modeste RAC. ATTENDRE APRÈS, sert à marquer le besoin que l'on a de la personne ou de la chose qu'on attend. Il y a long-temps qu'on attend après vous. Il attend après ses chevaux pour partir. DICT. DE L'ACAD. Attendrez-vons encore après l'aveu d'un frère. RAC. Cette expression n'entre guère dans le style noble. On n'en trouve qu'un exemple dans Racine, et encore cet exemple se trouve-t-il dans la pièce d'Alexandre. ATTENDRE QUE, espérer que. --- « C'est-là que nous attendons que notre es» pérance ne sera pas déçue. N'attendez pas PASC. » que je vous réponde là-dessus. >> « N'attendez pas, Messieurs, que je déplore » ici le néant des, etc. » FLÉCH. Anssi-bien n'attends pas qu'un coeur comme le mien , Reconnoisse un vainqueur.. ATTENDRE DE. ... RAC. « N'attendez pas de le trouver sans imperfecFEN. » tion »>> Cher amant, n'attends plus d'être un jour mon époux. CORN. ATTENDRE DE, ayant pour régime indirect un nom de personne. Il ne faut attendre sa récompense que de Dieu. Que peut-on attendre d'un traitre, que des perfidies. On attend quelque chose DICT. DE L'ACAD. de grand de ce prince. « N'attendez ni vérité ni consolation des hom>>>mes. - C'étoit de la Sorbonne qu'on attendoit PASC. » cet éclaircissement. >> « Il attend plus de Dieu et du temps, que de LA BRUY. » son zèle et de son industrie. >> «Tout ce qu'on peut attendre d'un esprit » ferme et agissant. » FLÉCH. « N'attendez de moi qu'une indifférence en» tière et un oubli parfait.—— Vous n'en devez » attendre que des rebuts et des outrages. » Plus vous avez regu, plus il attend de vous. Ce que Dieu attend de vous, ce qu'en at» tend l'église, ce que nous en attendons nousMASS. >> mêmes. >>> J'attendois un époux de la main de mon père. Attends, attends de lui tes dignes récompenses. Elle qui de vous seul attend son diadème. « Les enfans des dieux n'attendent presque > rien du temps et des années. » LA BRUY. « Je n'attends pas moins de votre valeur, que » de la sagesse de vos conseils. » FEN. « Les premiers hommes attendirent de la li»béralité de Dieu la récompense de leur vertu, » et de sa justice le châtiment de leur désobéisMASS. »sance. » On dit quelquefois, attendre dans, pour attendre de. « Il ne faut attendre de bonheur ici-bas que » dans la vertu et dans l'innocence. >> MASS. J'attends tout de sa grâce, et rien de ma foiblesse. Attendez tout aussi de ma reconnoissance. Je n'attendois pas moins de la bonté d'un père. C'est le fruit que j'attends des lauriers qui m'attendent. CORNEILLE, Mort de Pompée. Ce n'est pas ici (dit Voltaire) que la répétition a de l'énergie et de la grâce. J'attendrois son salut de la main d'Alexandre! Mais de nos foibles mains que pouvez-vous attendre. Qui toutes disputant un si grand intérêt, Je n'attendois pas moins de cet amour de gloire J'attends avec la paix son cœur de votre main." RAC. (Voyez destin.) ATTENDRE, au figuré, ayant pour sujet un nom de chose, et pour régime direct un nom de personne. Prêts à vous recevoir mes vaisseaux vous attendent. R. ATTENDRE, ayant pour sujet et pour régime direct un nom de chose. «La sagesse n'attendit pas en elle la matu» rité de l'âge. »> ..... Mais aux ames bien nées, FLECH. « N'attendez pas la dernière heure pour com» mencer à bien vivre. Quel est notre aven » glement, si nous attendons les derniers sou» pirs pour prendre les sentimens que, etc. » |(Voyez le mot querelle.) BOSSUET. « Si l'on attend un age plus avancé, pour se >> choisir un état. Mille dispositions cachées » qui n'attendent que l'occasion pour paroître. MASSILLON. O toi, qui n'attends plus que la cérémonie, Un amour peut bien attendre le devoir pour se manifester, mais non pas pour naitre; car, s'il n'est pas né, comment peut-il attendre ? Il eût fallu peut-être : Et pour oser aimer, j'attendrai mon devoir; ou bien, et j'attendrai pour aimer l'ordre de mon devoir. ( Remarques de VOLTAIRE sur Rodogune.) Il n'attendoit qu'un mot pour vous le rendre. Va, j'attends ton retour, pour disposer de moi. L'ingrat qui ne m'attend, que pour m'abandonner. Tous ces mille vaisseaux, qui, chargés de vingt rois. N'attendent que les vents pour partir sous vos lois. Pour défendre vos jours de leurs lois meurtrières, Mon amour n'avoit pas attendu vos prières. Qui l'eût cru, etc, pour Que sa flamme attendroit si tard éclater. RAC. «S'il falloit attendre ( me dit-il ) qu'il y eût » quelque espérance d'amendement dans les » pécheurs pour les absoudre, il faudroit at» tendre que Dieu le père jurát par son chef, » qu'ils ne tomberoient jamais plus. » PASC. « Il attendit avec patience que ces conqué>>rans brutaux eussent excité la haine pu>>blique. »> Boss. « Il attend avec soumission que les ordres du » ciel s'exécutent. >> FLÉCH « Vous qui reprenez cela, attendez quand un PASC. » pénitent sera à vos pieds. » ATTENDRE À, ATTENDRE À...... QUE OU QUAND. « Qu'attendons-nous donc à nous soumettre? » attendons-nous que Dieu fasse toujours de nou» veaux miracles, ou bien attendons-nous que » les impies se taisent? - a N'attendez pas à le lui donner, qu'il le faille >> enfouir en terre. Quoi? attendre à com» mencer une vie nouvelle, lorsque, entre les » mains de la mort, vous ne saurez si vous ètes > avec les morts ou avec les vivaus? Qu'attendezBoss. yous à vous convertir? » « Il y a des hommes qui attendent à être dé» vols, que tout le monde se déclare impie et > libertin. »> LA BRUYERE. « Attendez à lui donner vos conseils, quand > il aura assez de force pour les demandér. » FENELON. Faudra-t-il sur sa gloire attendre à m'exercer, Que ma tremblante voix commence à se glacer. BOIL. QU'ATTENDS-TU? QU'ATTENDEZ-VOUS? QU'ATTENDONS-NOUS? pour dire, que tardes-tu, que tardezvous. Vous faut-il de nouvelles raisons ou de plus fortes raisons pour agir? Boss. RAC « Qu'attends-tu, ô juif incrédule? qu'atten» dons-nous pour nous convertir? » Qu'attendez-vous ? rompez ce silence obstiné. Enfin, Qu'attendez-vous? il vous offre sa tête. On dit, figurément, c'est où je l'attends, c'estlà que je l'attends; soit pour marquer qu'on est en état de ne pouvoir craindre celui dont on parle, et qu'on est en état de lui faire plus de mal qu'il n'en peut faire; soit pour faire entendre qu'on saura tirer avantage contre lui des choses où il a le plus de confiance. « C'est-là que Dieu l'attendoit pour foudroyer >> son orgueil. » Boss. Bajazet touche presque au trône des sultans, 11 ne faut plus qu'un pas; mais c'est où je l'attends R. Pharnace dit a Mithridate daus la pièce de de ce nom : Dussiez-vous présenter mille morts à ma vue; A quoi Mithridate répond : Ah! c'est où je t'attends, Tu ne saurois partir, perfide, et je t'entends. « L'un, dès qu'il paraît dans les armées, » donne une haute idée de sa valeur, et fait » attendre quelque chose d'extraordinaire. >> Boss. « Faire attendre la justice, c'est injustice. » LA BRUYÈRE. R. Joad de temps en temps le montre aux factieux, Le fait attendre aux Juifs comme un autre Moise. Où sont ces heureux jours que je faisois attendre. ATTENDRE, s'emploie souvent sans aucune espèce de régime. « Attendez, dit le père, quand vous aurez » lu la définition, etc. » PASC. « Il me fait moins attendre dans son anti>> chambre. >> LA BRUYÈRE. « Elle n'a pas fait attendre inutilement la FLÉCH. » veuve et l'orphelin. » «< Celui qui ne sait pas attendre et souffrir, » est comme, etc. » FÉN. « Mais attendez: son élévation va lui creuser >> elle-même son précipice. Le monde qui avait » élevé ces idoles de boue, se venge à loisir » dans les âges suivans, par la liberté de ses » censures, de la contrainte et de l'injustice de >> ses éloges; il n'attend pas même si tard. » MASSILLON. Allons, sans plus attendre, offrir tout à César. Il suffit, sans chercher, d'attendre et de souffrir. Can. Je meurs, si je vous perds; mais je meurs, si j'attends. |