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» à son gré la succession des pontifes, et affoiblit » le pontificat qu'il rend arbitraire. Porter » dans le tribunal des adoucissemens et des >> rigueurs arbitraires. - Une justice arbitraire.» BOSSUET.

« Une discipline arbitraire. » FLECH. « Tous les jugemens rendus arbitraires. » D'AGUES. On appelle pouvoir arbitraire un pouvoir absolu, qui n'a pour regle que la volonté du prince. Il ne se dit qu'en mauvaise part.

ARBITRAIREMENT, adv., d'une façon arbitraire et despotique. Agir arbitrairement. Gouverner arbitrairement. DIC. DE L'ACAD..

-

ARBITRE, s. m., faculté par laquelle l'ame se détermine à une chose plutôt qu'à une autre, puissance que la volonté a de choisir. Ce mot se joint toujours avec les épithètes de franc ou de libre. Dieu a donné aux hommes leur franc arbitre, leur libre arbitre. DICT. DE L'ACAD. « Les Pélagiens ont dit que saint Augustin » nioit le franc_arbitre.· Les conditions ima» ginaires que les ennemis de la grâce efficace »se figurent entre le pouvoir souverain de la » grace sur le libre arbitre et la puissance qu'à » le libre arbitre de résister à la grace. C'est » ainsi que Dieu dispose de la volonté libre » de l'homme, sans lui imposer de nécessité, » et que le libre arbitre, qui peut toujours ré» sister à la grâce, mais qui ne le veut pas, » se porte aussi librement qu'infailliblement » à Dieu, lorsqu'il veut l'attirer par la douceur » de ses inspirations efficaces. »> PASC.

« Les demi-Pélagiens attribuoient le com>> mencement de la justification et de la foi aux » seules forces du libre arbitre. » Boss.

ARBITRE, se dit aussi de celui que des personnes choisissent de part et d'autre pour terminer leur différent. Prendre, nommer, choisir quelqu'un pour arbitre. Convenir d'arbitres. Se rapporter de quelque chose à des arbitres. Sortir d'une affaire par arbitres. Compromettre entre les mains d'arbitres. DICT. DE L'ACAD.

« Si vous n'en voulez pas demeurer d'accord, » prenons un arbitre que vous ne puissiez refuBoss.

>> ser. >>>

« Si Onuphre est nommé arbitre dans une » querelle de parens, ou dans un procès de » famille, il est pour les plus forts. »

LA BRUYÈRE.

«Il (saint Louis) se rendit de bonne foi » l'arbitre de tous les différens de ses voisins. >> FLECH.

« Il faut prendre pour arbitre un peuple voi» sin. Il faut qu'un arbitre choisi par les par»ties vous accommode. - L'arbitre choisi est » un médiateur amiable, et non un juge de >> rigueur.-Votre ville naissante fleuriroit dans >> une heureuse paix, et vous seriez l'arbitre de » toutes les nations de l'Hespérie.- Se rendant » par sa bonne foi l'arbitre de tous les peuples » étrangers. Sa probité, sa bonne foi, sa >> modestie, le rendent l'arbitre de tous les états » qui environnent le sien. >> FÉN.

--

« Le père de son peuple, l'arbitre plus que » la terreur de ses voisins. Sans être leur vainqueur, il étoit leur juge et leur arbitre. » — II ( Louis XIV) a su plus d'une fois faire

» céder sa puissance aux lois, et les prendre » pour arbitres entre lui et ses sujets. » Mass. Des arbitres, dis-tu, pourront nous accorder. Grands arbitres, dit-il, des querelles des rois. BorL. De la Grece déjà vous vous rendez l'arbitre. RAC.

ARBITRE, maître absolu. Vous étes l'arbitre de mon sort, de ma fortune. Dieu est l'arbitre de la vie et de la mort, l'arbitre du monde. Ce prince s'est rendu l'arbitre de la paix et de la guerre. DICT. DE L'ACAD.

« Entendez, ô grands de la terre; instruisez» vous, arbitres du monde. - Ils se rendirent » les arbitres de la doctrine et de la religion.>> Ils savent être les arbitres de leur fortune, et » les maitres de leur propre félicité. Etre

» l'arbitre de la vie des hommes. » LA BRUY. << Dieu ordonne aux juges de la terre de, etc. >> parce qu'étant regardés comme les arbitres du >> sort des hommes, etc. - Les princes qui sont » les images de Dieu et les arbitres de la foi pu>>blique. Quand je me figure le plus grand » roi de la terre à ses pieds, l'honorant comme » l'arbitre de sa vie ou de sa mort. - La pro>>vidence divine sembla l'établir le protecteur, » et, si j'ose le dire, l'arbitre du salut des rois et » des royaumes. - Lorsqu'il se vit établi arbitre » souverain des lois. Ils s'érigeoient en arbitres » de la paix et de la guerre. - Le goût est l'ar» bitre et la règle des bienséances et des mœurs, » comme de l'éloquence. -Arbitre du bon goût >> et de la rigidité des bienséances. Sa sagesse >> devroit l'établir seul arbitre de nos destinées. MASSILLON.

-

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ARBORER, v. a., planter quelque chose haut et droit, à la manière des arbres. Arborer les enseignes. Arborer un étendard. Arborer les drapeaux. Arborer la croix. Arborer le pavillon de France. Ce cardinal a arboré les armes de France sur son palais. » DICT. DE L'ACAD.

« Ces villes où vous voyez les lis arborés. » Le croissant arboré où la croix de Jésus-Christ » étoit adorée. » FLÉCH. « Ils arborèrent sur la brèche un drapeau noir.» VOLTAIRE.

N'arboreront-ils point l'étendard de Pompée. COR. Arborer de ses lis les enseigues flottantes. VOL. (Voyez enseigne.)

ARBORER, se dit aussi au figuré, pour dire, se déclarer ouvertement pour quelque parti. Il a arboré le pyrrhonisme. Il a arboré l'impiété. DICT. DE L'ACAD.

« Quand elle (l'hypocrisie ) a perdu le mas» que de la honte, elle arbore le panache de >> l'orgueil. » BUFF.

ARBRE, s. m., plante boiseuse, qui croît en grosseur et en hauteur, plus que toutes les autres plantes, et qui pousse différentes branches. Grand arbre, gros arbre, arbre haut et droit. Arbre tortu, branchu, touffu. Arbre sec, arbre mort, arbre vert. Arbre qui se dépouille, arbre qui repousse, Arbre qui fleurit, qui se couronne.

Planter, transplanter des arbres. Tailler des ar bres. Elaguer, émonder, ététer des arbres. Déchausser des arbres. Allée d'arbres, avenue d'arbres. Arbres plantés en quinconce. Pied, tronc, branches, feuilles d'arbres. Arbre fruitier, qui porte des fruits bons à manger. Arbre en plein vent. Arbre en espalier. Arbre en buisson. Arbre de haute tige. Arbre nain. Jeune arbre. Bon arbre. Un plan d'arbres.

«Des semences qui ont produit des arbres si PASC. >> fertiles. >>

« Combien d'hommes ressemblent à ces ar»bres déjà forts et avancés que l'on transplante » dans les jardins, où ils surprennent les yeux >> de ceux qui les voient placés dans de beaux » endroits où ils ne les ont point vus croitre, >> et qui ne connoissent ni leurs commencemens, LA BRUY. »> ni leurs progrès. »

<< Les fruits que les arbres portent d'eux>> mêmes. Des arbres toujours verts et tou» jours fleuris. - Les fruits que les arbres offrent Semblable à un » comme d'eux-mêmes. » grand arbre qui couvre la terre de l'ombre de >> ses rameaux épais, et dont un ver commence >> à ronger la tige dans les canaux déliés, etc. >> Cet arbre que les vents n'ont jamais ébranlé, » que la terre féconde se plait à nourrir dans » son sein, et que la hache du laboureur a tou»jours respecté, ne laisse pas de languir sans » qu'on puisse, etc.: il se flétrit, il se dé» pouille de ses feuilles; il ne montre plus » qu'un tronc couvert d'une écorce entrou- Semblable » verte, et des branches sèches. » à un jeune arbre qui, ayant couvert la terre » deson ombre, a poussé vers le ciel ses rameaux » fleuris, a été entamé par le tranchant de la » coignée d'un bucheron; il ne tient plus à sa » racine ni à la terre, mère féconde qui nourrit »ses tiges dans son sein: il languit; sa verdure » s'efface; il ne peut plus se soutenir, il tombe: » il n'est plus qu'un tronc abattu et dépouillé de toutes ses gràces. Quelques arbres lui Il retranche dans » donnoient leurs fruits. > les arbres fruitiers le bois inutile. » FÉN. « Sous ces arbres que le temps a respectés. » FLÉCHIER.

« Ces arbres dont la stérile beauté a chassé des » jardins l'utile ornement des arbres fruitiers. >> D'AGUESSEAU.

BOIL.

Dans son jardin tout peuplé d'arbres verts. ARBRE, au figuré, dans le sens parabolique de l'Evangile.

« Frappez l'arbre infructueux qui n'est plus >> bon que pour le feu. - Coupez l'arbre, arra>> chez ses branches, secouez ses feuilles, abattez Boss. >> ses fruits. >>

ARBRE, au figuré, état, royaume, puis

sance.

« La reine de Pologne n'a plus de retraite; >> elle a quitté son royaume; le roi est contraint >> de la suivre: réfugiés dans la Silésie, où ils >> manquent des choses les plus nécessaires, il > ne leur reste qu'à considérer de quel côté al>>loit tomber ce grand arbre, ébranlé par tant » de mains, et frappé de tant de coups »cine, ou qui en enleveroit les rameaux épars.» BOSSUET,

sa ra

Le ciel même peut-il réparer les ruines
De cet arbre séché jusque dans ses racines.

RAG.

On appelle, selon l'Ecriture, l'arbre de vie et l'arbre de la science du bien et du mal, deux arbres plantés au milieu du paradis terrestre.

On appelle la croix où notre Seigneur fut attaché, l'arbre de la croix.

On appelle, figurément, arbre généalogique, une figure tracée en forme d'arbre, d'où l'on voit sortir, comme d'un tronc, diverses branches de consanguinité, de parenté. Faire graver un arbre généalogique. DICT. DE L'ACAD. « Avoir des salles parées d'arbres généaloLA BRUY. »giques. » ARBRISSEAU, 8. m., diminutif, petit arbre. Jeune arbrisseau, petit arbrisseau. DICT. DE L'ACAD.

« Un jeune arbrisseau encore tendre, qu'on
FEN.
>> plie pour le redresser. »
Comme on voit dans les champs un arbrissean débile. B.
Jeune et tendre arbrisseau, l'espoir de mon verger,
Fertile nourrisson de Vertumne et de Flore.

Telle on voit la tête chenue,
D'an chène autrefois arbrisseau.

Rouss.

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ARC DE TRIOMPHE ou ARC TRIOMPHAL, monument qui consiste en une grande porte faite en arc, accompagnée quelquefois de deux petites, et ornée de figures en bas-relief et d'inscriptions, pour attester quelque grande action,

et pour en conserver la mémoire. Elever un arc de triomphe. L'arc de Sévère. L'arc de ConsDICT. DE L'ACAD. tantin.

« Il travaille aux inscriptions des arcs qui >> doivent orner la capitale un jour d'entrée. » LA BRUYERE.

«< En lui érigeant des arcs de triomphe.

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DICT. DE L'ACAD.

ARCHE se dit particulièrement d'une sorte de batiment, de vaisseau, que Noé fit construire par le commandement de Dieu, pour se sauver du déluge universel. Dieu commande à Noé d'entrer dans l'arche avec toute sorte d'animaux. DICT. DE L'ACAD. l'arche flottoit sur les eaux.

« L'arche où se sauvèrent les restes du genre » humain, a été de tout temps célèbre en » Orient, principalement dans les lieux où elle Boss. » s'arrêta après le déluge. »

Par un fils de Noé, fatalement sauvée, Tu fus, comme serpent, dans l'arche conservée. BOIL. L'ARCHE D'ALLIANCE, dont il est parlé dans l'ancien Testament, étoit une espèce de coffre fait par le commandement de Dieu, et dans lequel les tables de la loi étoient gravées. Les Philistins prirent l'arche d'alliance. DICT. DE L'ACAD.

« L'arche d'alliance, bâtie par Moïse, où Dieu
>> reposoit sur les chérubins, et où les deux ta-
»bles du Décalogue étoient gardées, etc.
>> L'arche que l'homme de Dieu avoit construite
» fut posée dans le saint des saints, etc.-L'arche
» où Dieu se montroit présent par ses oracles,
» et où les tables de la loi étoient renfermées. >>
BOSSUET.

L'arche sainte est muette, et ne rend plus d'oracles.
Et portant sur notre arche une main téméraire. RAC.
ARCHITECTE, s. m., celui qui exerce l'art
de l'architecture, l'art de bâtir. Grand archi-
tecte. Savant, excellent, fameux architecte. Ce
n'est pas un architecte, ce n'est qu'un macon.
« Il sait combien d'architectes ont présidé à
LA BRUY.
» cet ouvrage. »

« Celui qui taille des colonnes ou qui élève un » côté de bâtiment n'est qu'un maçon; mais » celui qui a pensé tout l'édifice, et qui en a » toutes les proportions dans sa tête, est le seul » architecte. »

Laissant de Galien la science suspecte,
D'ignorant médecin, devint bon architecte.
ARCHITECTE, au figuré.

FEN.

BOIL.

« Si je trace ici un plan de la sainte église, » selon le dessein éternel de son divin architecte. »-Moïse nous a enseigné que ce puissant archi» tecte (Dieu) à qui les choses coûtent si peu, a >> voulu les faire à plusieurs reprises. »

.... Ce nid qu'avec tant d'art, Au même ordre toujours architecte fidèle, A l'aide de son bec maçonne l'hirondelle.

Boss.

L. RAC.

De l'univers l'architecte suprême. ARCHITECTURE, s. f., l'art de construire, de disposer et orner les édifices. Ancienne et moderne architecture. Architecture gothique. Les cing ordres d'architecture. Chef-d'œuvre d'architecture. On appelle architecture militaire, l'art de fortifier les places, et architecture navale, l'art de construire les vaisseaux.

ARCHITECTURE, signifie aussi la disposition et

l'ordonnance d'un bâtiment. Voilà une belle ar-
chitecture, une mauvaise architecture.
DICT. DE L'ACAD.

<< Salomon bâtit le palais des rois dont l'ar-
»chitecture étoit digne d'un si grand prince.
» L'architecture y montroit partout cette noble
» simplicité et cette grandeur qui remplit l'es-
» prit. Enrichir notre architecture des inven-
» tions de l'Egypte. »
Boss.

« La superbe architecture n'y est pas ignorée,
>> mais elle est réservée pour les temples des
>> Dieux. L'architecture étoit de meilleur
FEN.
» goût. »
BOIL.

C'étoit un riche abbé, fou de l'architecture.
Et l'art, ornant depuis sa simple architecture. VOL.
(Voyez palais.)

ARCHIVES, 8. f. plur., anciens titres, chartes et autres papiers importans. Les archives d'une grande maison, d'un monastère, d'une abbaye. Le trésor des archives. Vieilles archives. Feuilleter les archives. Il se dit aussi du lieu où l'on garde ces sortes de titres. Cette pièce a été tirée des DICT. DE L'ACAD. archives.

« L'académie françoise a mis cette pièce dans »ses archives. » LA BRUY ARCHIVES, au fig.

« Fouiller dans les archives de l'antiquité, » pour en retirer des choses ensevelies dans >> l'oubli. >> LA BRUY.

<< Commé dans l'histoire civile on consulte >> les titres, on recherche les médailles, etc.; » de même, dans l'histoire naturelle, il faut >> fouiller les archives du monde. »

Buff.

Et tous ces vieux recueils de satyres naïves,
Des malices du sexe immortelles archives.
Tandis qu'entre des mains à sa gloire attentives
La France confiera de ses saintes archives,
Le dépôt solennel.

BOIL.

Rouss.

ARDEMMENT, adv., avec ardeur. Il ne se dit qu'au figuré. Aimer ardemment. Désirer ardemment. Se porter ardemment à quelque chose. Il est ardemment épris de la beauté de cette femme. DICT. DE L'ACAD.

« Le roi, qui souhaite si ardemment son retour. »-C'est ce qu'il demande de vous aussi ardem» ment, j'ose dire plus ardemment, que le sacriBoss. >>fice, etc. » «Ils veulent si ardemment une certaine chosé.>>> LA BRUYÈRE.

« Le pape entroit ardemment dans la négocia-
VOLT.
>>tion. >>

On les voyoit tous trois s'empresser ardemment
A qui, etc.

(Voyez règne.)

COR.

ARDENT, ENTE, adj., qui est en feu, qui
est allumé, enflammé. Fournaise ardente. Brasier
ardent. Feu ardent. Lampe ardente. Flambeaux
ardens.
DICT. DE L'ACAD.
« Les fournaises ardentes du mont Etna. >>
FÉNÉLON.

« L'œil est plus ardent. » LA BRUY.
Dans des ruisseaux de sang, Troie ardente plongée. R.
Aux bords de l'ardente Lybie.
Rouss
ARDENT, activ., qui enflamme, qui brûle.
Miroir ardent. Le soleil est très-ardent aujour-
d'hui.
DICT. DE L'ACAD.

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<< Toute la terre devint ardente de charité. >> PASCAL.

« Plus ardente et plus sincère pour ses amis. >> LA BRUYÈRE.

« Je le trouvois complaisant, ardent pour » mes intérêts. »> FEN. « Les plus riches familles, les plus ardentes » pour la liberté. » VOLT.

«Vif et ardent pour le plaisir. » MASS.
« Ardent à tout ce qu'il entreprenoit. >> VOL.

Tantôt comme une abeille ardente à son ouvrage.
Il voit de ses guerriers une ardente cohorte. BOIL.
Ardent à le venger.
VOLT.

Il s'emploie souvent sans régime, pour signifier celui qui a une grande activité, qui est plein de feu et de vivacité. Il se dit des animaux comme des hommes. C'est un homme extrêmement ardent. Un ardent adversaire. Un jeune homme trop ardent. Un cheval trop ardent.

DICT. DE L'ACAD.

« Ce n'étoit plus cet ardent vainqueur qui, > etc.- Aussi ardent chasseur qu'Hippolyte.>> Une jeunesse ardente. Un naturel ardent, » FÉNÉLON.

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ARDEUR, s. f., chaleur véhémente, chaleur extrême. L'ardeur du feu. L'ardeur du soleil. Pendant les grandes ardeurs de la canicule. Il se dit aussi de la chaleur acre et piquante qu'on éprouve dans certaines maladies. L'ardeur de la fièvre. Ardeur d'entrailles. DICT. DE L'ACAD.

« L'ardeur de l'été y est toujours tempérée par » des zéphirs rafraichissans. Un voyageur » abattu par les ardeurs du soleil. -Là jamais » on ne ressentit les ardeurs de la canicule. >> FÉNÉLON.

<< Il va trouver des ardeurs dévorantes, un sup>plice sans fin et sans mesure, une éternité » d'horreur et de rage. »

MASS.

ARDEUR, au figuré, la chaleur, la vivacité avec laquelle on se porte à quelque chose. Faire une chose avec ardeur. Une sainte ardeur. Poursuivre quelque chose avec ardeur. Moderer DICT. DE L'ACAD.

son ardeur.

« Le servir avec d'autant plus d'ardeur que

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« Ils ont couru aux tourmens avec plus d'ar» deur que les autres n'ont fait aux délices. » Ce qu'elle a embrassé avec tant d'ardeur. » Racontez-nous les ardeurs de ce cœur blessé de >> l'amour divin.-C'est le désirer avec ardeur.— » Rechercher avec ardeur. - Remplir les cœurs » d'une ardeur céleste. L'ardeur que ses yeux >> inspiroient. La divine ardeur dont il étoit >> animé. Son ardeur entraina tout avec elle. L'ardeur indomptable d'Alexandre. - Aus» sitôt qu'il eut porté de rang en rang l'ardeur » dont il étoit animé. Les restes d'une ardeur » qui s'éteint. >> Boss.

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« Quelques troupes dont il avoit réveillé l'ar» deur.- Sans laisser ralentir un moment cette >> nouvelle ardeur, il poursuit. - Le maréchal » de Tallard avoit dans le courage toute l'ar» deur et la vivacité françoise. Plein d'ar» deur et d'activité. Ce prince nourrissoit >> sous le flegme hollandois une ardeur d'ambi» tion et de gloire qui éclata toujours depuis >> dans sa conduite, sans s'échapper jamais dans » ses discours. >> VOLT.

Et d'une belle ardeur ta jeunesse animée. COR.
Dans l'ardeur qui me presse.
RAC.

De quelle ardeur j'irois reconnoître mon roi.
Montrez-nous cette ardeur qu'on voit briller en eux.
Que d'une égale ardeur mille auteurs animés. BOIL.
Réprimne une ardeur périlleuse.
Rouss.

ARDEUR DE, suivi d'un nom de chose inanimée. L'ardeur de son zèle. L'ardeur de sa dévotion. L'ardeur du combat. L'ardeur de la dispute. DICT. DE L'ACAD.

« L'ardeur de leurs disputes insensées. » Boss. « L'ardeur de la jeunesse et le goût des vains >> plaisirs m'entraînoient. » FEN.

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Choisi pour mettre un frein à ses jeunes ardeurs.
Il n'avoit plus pour moi cette ardeur assidue.
ARDEUR se dit aussi de l'activité excessive de
certains animaux. Ce cheval a trop d'ardeur.
DICT. DE L'ACAD.

(Voyez attacher, courir, croitre, dévorer, redoubler, renouvellement, suppléer.)

Je craius plus de mon cœur le sanglant témoignage,
Que la sévérité de tout l'aréopage.
L. RAC.

ARGENT, 8. m., métal blanc, le plus parfait et le plus précieux après l'or. Mine d'argent. Minière d'argent. Feine d'argent. Argent de bon aloi. L'argent de Paris est à un plus haut titre qu'aucun autre. Argent en barre, en lingots, en chaux, en feuille, en œuvre. Monnoie d'argent. Medailles, jetons, pièces d'argent. Ouvrages d'argent. Vaisselle d'argent. Plats, assiettes, flambeaux d'argent. Toile d'argent. Dentelle d'argent. Etoffe à fond d'argent. Argent fin, affiné, purifié, monnoyé, travaillé, ouvragé, poli, battu, moulu. Argent trait. Argent file. Argent mat. Argent bruni. De l'argent faux, de faux argent. Tirer, fondre, affiner, battre, monnoyer, marquer, travailler de l'argent. DICT. DE L'ACAD.

« Des coupes d'or et d'argent.

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Nous avons

>> trouvé chez eux l'or et l'argent employés aux
» mêmes usages que le fer.-Des meubles d'or
» et d'argent massif. »
FEN.

Le cristal d'un ruisseau qui rajennit les prés,
Et roule une eau d'argent sur des sables dorés. DELIL.
ARGENT, se dit aussi de toute sorte de monnoies
d'or, d'argent, ou de quelque métal que ce soit.
L'argent du roi. L'argent du fisc. L'argent des
particuliers. Payer en argent comptant. Prendre
de l'argent à intérêt. Préter de l'argent. Emprun-
ter de l'argent. Placer son argent. Toucher de
l'argent. Tirer de l'argent de quelqu'un. Amas-
ser de l'argent. Faire argent de tout. Avancer
de l'argent. Fournir de l'argent. Dépenser de
l'argent. Dépenser son argent mal à propos.
Perdre son argent au jeu. Aimer l'argent. Tru-
vailler pour de l'argent. Se laisser corrompre par

ARÈNE, s. f., sable, gravier dont la terre est cou-
verte en certains endroits, et principalement
aux bords de la mer et des rivières. Les brú-argent.
lantes arènes de la Lybie. DICT. DE L'ACAD.

Ce mot appartient plus à la poésie qu'à la prose.

J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène. B.
Les blée naîtront au sein des stériles arènes. Rouss.

ARENE se prend quelquefois pour le terrain de l'amphithéâtre où se faisoient les combats des gladiateurs et ceux des bêtes féroces, et que l'on couvroit de sable. Descendre dans l'arène, sur l'arène. C'est de là qu'on appelle encore l'amphithéatre de Nimes: Les arènes de Nimes. On dit au figuré : Descendre dans l'arène, pour dire, se presenter au combat. DICT. DE L'ACAD.

B.

« Le milieu du cirque étoit une arène préparée pour les combattans. Il tomba sur » l'arène et m'entraina sur lui. » FiN. De peur que tout à coup, efflanqué, sans haleine, Il ne laisse, en tombant, son maître sur l'arène. ARÉOPAGE, 8. m. nom d'un tribunal d'Athènes, placé dans un lieu consacré à Mars, et célèbre dans l'antiquité par sa réputation de sagesse. Dans le style figuré, on dit d'une compagnie respectable: C'est un aréopage.

DICT. DE L'ACAD.

« Quel plus grave tribunal y eût-il jamais » que celui de l'aréopage, si révéré dans toute » la Grèce, qu'on disoit que les dieux mêmes » y avoient comparu: Cécrops l'avoit fondé » sur le modèle des tribunaux d'Egypte. » BossᏓᎬᎢ.

DICT. DE L'ACAD.

« J'ai toujours pensé que le péché consistoit » à retirer plus d'argent qu'on n'en a prêté. » L'argent qu'on peut gagner au jeu. » PASC.

« (Dans une république marchande) on veut » jouir de ses biens, et l'on croit tout trouver » dans son argent. A Lacédémone, l'argent » étoit méprisé. Le premier argent qu'il reçut » d'Espagne fut donné à ses amis. » Boss.

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« A force de sentir son argent grossir dans » ses coffres, on croit, etc. Des gouffres où » l'argent des particuliers tombe et se précipite LA BRUY.

» sans retour. »

« L'argent qu'il m'a coûté. — Il leur donnoit » de l'argent et des remèdes. >>> FEN.

« Son argent lui est plus précieux que sa » santé, que sa vie, que son salut, que lui>> mème. »> MASS.

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