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» Une vertu que les mauvais succès ne peu» vent abattre. Tant la tristesse abattoit son >> esprit et ses seus. >>

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FEN.

« Les objets vils qui l'environnent lui abat» tent le cœur et les sentimens. La plus petite >> mortification abat votre corps.-Elles relèvent >> notre espérance loin de l'abattre. » MASS. Et tu ne prétends pas qu'il m'abatte le cœur Jusqu'à te rendre hommage ette nommer vainqueur. C. Les régimes les plus communs du verbe abattre, sont, en suivant l'ordre alphabétique:

« Amour propre, appui, arbre, audace, autel. >> Bois, borne.

>> Cœur, colonne, confiance, constance, cou

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ABATTRE s'emploie quelquefois sans régime. << Comme on voit la foudre conçue presque > en un moment dans le sein de la nue, briller, » éclater, frapper, abattre. »

MASS.

Peu jaloux d'élever, toujours jaloux d'abattre. R. l.fi. S'ABATTRE, v. réfl.

« Hippomaque, pressant trop ses chevaux, le » plus vigoureux s'abattit. » FÉNÉL.

« Le comble s'est abattu sur les murailles, et >> les murailles sur les fondemens. >> Boss.

Sur l'animal bèlant, à ces mots il s'abat. LA FON
S'ABATTRE, au fig.

«S'élever dans le sentiment intérieur qui leur » reste de leur grandeur passée, on s'abattre » dans la vue de leur foiblesse présente. » PASC, « Les hommes, par lesquels les états doivent » ou s'élever, ou se soutenir, ou s'abattre. » Boss. « Perdre le repos, la raison, s'abattre, se dé>> soler. >>> MASS.

Tu crois done triompher, lorsque ton cœur s'abat. COR. SE LAISSER ABATTRE, sans régime.

« Le sénat romain ne se laissoit jamais abat

> tre. »

Boss.

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Du pupitre abattu va porter la nouvelle. Les remparts abattus, les palais mis en cendre. Rous. Sous le fer abattus, consumes dans la flamme. ABATTU, au fig., joint à un nom de personne. « Regardant du plus haut des cieux ses enne>> mis abattus. Cette main invisible sous la» quelle tant d'ennemis abattus.-Les Juifs sont » plus abattus que leur temple et que leur

>> ville. >>

-

Boss.

« Combien de fois humiliée, mais non pas » abattue. Ils avoient été ébranlés par cette >> perte, mais ils n'étoient pas encore abattus. » FLÉCHIER.

« Vous êtes demeuré avili, obscur, inutile, » abattu.. Ses ennemis le voyant dans la pous» sière, abattu à leurs pieds. » FENELON.

MASS.

COR

«Elle peut être opprimée, mais elle ne sau>> roit être abattue. - Nous sommes foulés aux >> pieds comme de la boue, mais nous ne som» mes pas abattus. - Tant de tètes que la cou» ronne attendoit, abattues.» Après tant d'ennemis à mes pieds alattus. ....... Mon cœur, respectaut sa vertu, N'accable point encore un rival abattu. Je rends ce que je dois à l'éclat des vertus Qui tiennent sous vos pieds cent peuples abattus. R. Et paisible tyran de la Grèce abattue.

Le foible est soulage, l'orgueilleux abattu.
Sous le faix des procès abattu, consterné.
.... Sous le joug du vice un pécheur abattu.
Que sous ton joug, amour, il gémisse abattu.
Sous le fer abattus, consumés dans la flamme.
Sous le fer du méchant le juste est abattu.

RAC.

Rous.

Rous.

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VOL.

Le Christ puissant et glorieux, Sous ses pieds triomphans la mort est abattue. ABATTU, qui est dans l'abattement, extrêmement défait, manquant absolument de force physique ou morale.

« Il ranime la foi presque éteinte de ses disci>>ples abattus. »

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BOSSUET.

Seul, triste, abattu au fond de son palais. Tous les Cypriens abattus pleuroient comme >> des femmes. A le voir pale, abattu et défiguré. Voilà ce qui le rendoit triste et

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» abattu. »

FÉN.

« L'ame la plus lâche, la plus timide, la plus » abattue au premier péril qui vous menace. »

MASS.

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« Gentius, roi d'Illyrie, abattu en trente » jours par le préteur Anicius. — Tout tombe, » tout estabattu par la justice divine. gueil, quoiqué abattu par la main de Dieu, ne >> laissa pas de revivre, etc.»

Son or

Boss.

ni « Vous n'avez été ni éblouie par la gloire, » abattue par l'adversité. —Le courage des trou» pes est abattu par la douleur, et ranimé par FLECH. » la vengeance. »>

« Vieillard moins abattu par le nombre des » années, que par la douleur de survivre à »Hippias.-Un voyageur abattu par les ardeurs FEN. » du soleil.»>

« En flés par la prospérité, abattus par les dis-
MASS.
>> graces.»

Plus qu'aucun des mortels par la honte abattu. BOIL.
VOL.
Nous voyons ce héros par l'amour abattu.
C'est l'orgueil qui..

.....

Ini seul nourrit un corps par le jeûne abattu. RAC. ABATTU de. On dit : abattu de, quand abattu signifie qui est dans l'abattement, qui est abandonné de ses forces physiques ou morales.

« Accoutumés à n'être pas alarmés de leurs » périls, ni abattus de leurs propres maux.» Bos. «Elle fut touchée de ce malheur, mais elle » n'en fut pas abattue. — Effrayés et abattus des FLECH. >> reproches qu'il leur faisoit. »

« Il demeura épuisé et abattu d'un excès de » douleur.- Ses yeux baissés, languissans et » abattus de tristesse.»

Mais que vos cœurs......
De l'aspect d'un hibou ne soient
Un corps abattu de langueur.

abattus. pas

FÉN.

BOIL.
ROUSS,

Si le mot douleur, tristesse, etc. est suivi d'un que, on s'il y a daus la phrase quelque opposition de verbes ou de noms, on dit: abattu par. « Abattue par ses maux et non par ses chaFLECH. >> grins. >>

« Il étoit abattu par une douleur que rien ne FEN. » pouvoit consoler. >>

On dit aussi abattu par, quand le substantif joint an participe est un nom de chose inanimée.

« Ses forces abattues par un long travail.» D'AG. ABDICATION, s.f.,action par laquelle on renonce à une dignité souveraine dont on est revêtu. Il se dit de celui qui abdique et de la chose abdiquée, l'abdication de Diocletien, de CharlesQuint - L'abdication de l'empire. DiC. DE L'A. « Guillaume son bisaïeul, après avoir sage>>ment gouverné ses états, s'en démit par une FLECH. » abdication volontaire. »

<< Pour en venir à ces séparations violentes, MASS. >> à ces abdications d'éclat, etc. »

-

« Ceux qui lui reprochoient de la légèreté et Stanislas con» une abdication involontaire. >> jura Charles XII de ne point s'opposer à une » abdication devenue nécessaire par les conjonc>>>tures, et honorable par les motifs. —Il pro» testa contre l'abdication qu'on lui avoit arra» chée. — Le roi Auguste retourna en Pologne, >> protestant contre son abdication, etc. Il mit » en prison Fingsten et Imhof, ses plénipoten» tiaires, qui avoient signé son abdication » comme s'ils avoient en cela passé leurs ordres. » VOLT.

-

« Ce malheureux prince, par cette démarche, » signa lui-même sa perte et son abdication.» VERTOT.

« Remportant avec lui la science de la cons>>truction des vaisseaux, achetée courageuse>>>ment par une espèce d'abdication de la dignité FONTEN. >> royale. >>

ABDIQUER, renoncer à la possession d'un état, d'une dignité souveraine, abdiquer la royauté, la couronne, l'empire. Il se dit aussi en parlant des magistrats des anciens romains: Abdiquer la dictature, le consulat; abdiquer les honneurs. Par extension, il se dit des principaux emplois et des places éminentes: ce général d'ordre a abdiqué. DICT. DE L'ACAD.

MASS.

« Il eut beau abdiquer sa couronne. » « Après que Casimir, roi de Pologne, eut FONT. » abiliqué la couronne. »

<< Stanislas hasarda, pour abdiquer un trône, >> plus qu'il n'avoit fait pour s'en emparer. VOLT. «Amuratqui abdiqua deuxfois le trône.» THOм. Ce verbe s'emploie aussi absolument, c'està-dire sans régime.

« Ce prince a abdiqué; on l'a forcé d'abdiquer. DICT. DE L'ACAD.

« L'assemblée se contenta de ne reconnoître, » ni Auguste qui avoit abdiqué, ni Stanislas élu >> malgre eux. Jugeant que Stanislas alloit » abdiquer.»

ABEILLE, fém., mouche à miel.

VOLT.

« Les ruches des abeilles étoient aussi bien » mesurées il y a mille ans qu'aujourd'hui.» PAS. « Je vois bien, dit Virgile, que les abeilles ne » sont pas plus faciles à irriter que le cœur des » poëtes..... Il est vrai, répondit Aristée, ils >> bourdonnent comme les abeilles; comme elles >> ils ont un aiguillon percant pour piquer tout » ce qui enflamme leur colère. - La sagesse des »lois qui policent la république volante des » abeilles.»

FIN.

« Nos observateurs admirent à l'envi l'intel

1

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Et semblable à l'abeille, en nos jardins éclose, De différentes fleurs j'assemble et je compose Le miel que je produis.

Rous.

VOL.

VOL.

On peut à Despréaux pardonner la satire ; Le miel que cette abeille avoit tiré des fleurs, Pouvoit de sa piqûre adoucir les douleurs. La défeuse est de droit, et d'un coup d'aiguillon, L'abeille en tous les temps repousse le frèlon. ABHORRER, v. act., avoir en horreur. « Vous faire sentir et abhorrer ce qu'il y a de » corrompu dans les maximes de vos casuistes.» Abhorrer la médisance. - L'église abhorre tel»lement le sang que, PASC. « Le roi n'avoit point donné de prétexte aux » excès sacriléges dont nous abhorrons la mé>> moire. » BOSSUET.

etc. >>>

« Quelle gloire monstrueuse! Peut-on trop » abhorrer et mépriser des hommes qui ont tel>>lement oublié l'humanité? »

« On abhorre l'impiété. »

FEN. BOURD.

« Une barbarie que la charité abhorre. » MASS.

J'abhorre les faux dieux..

CORN.

Honteux d'avoir poussé tant de vœux superflus, Vous l'abhorriez : enfin, vous ne m'en parlięz plus. RA. Voyez au mot mépris une note de Voltaire, sur un vers de Thomas Corneille, où l'hémistiche est suspendu à la quatrieme syllabe comme dans ce dernier vers de Racine. Trouverai-je par-tout un rival que j'abhorre ? RAC. Ce qu'un jour il abhorre, en l'autre il le souhaite. Bor. Ces fureurs.. Etoient pourtant toujours de l'église abhorrées. BOIL. L'hymen ne peut nous joindre, et j'abhorre des nœuds Qui deviendroient sans doute un enfer pour tous deux. MOLIÈRE.

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Sauvez-moi du tourment d'ètre à ce que j'abhorre. M.
J'adorerai dans Alexandre
Ce que j'abhorre en Attila ?

Rouss.

La veuve sans frémir s'élance dans les feux,
Pour rejoindre un époux que souvent elle abhorre. R.
Compagne qui m'entraîne au vice que j'abhorre. RAC.
S'ABHORRER, v. réfl.

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« Je m'abhorre et ne puis me supporter.» FEN. « L'irréligion qui non-seulement se contredit >> et se condamne, mais s'abhorre elle-même. >> BOURD.

Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m'abhorre encor plus que tu ne me détestes. RAC.
ABHORRÉ, ÉE., part.

Méprisé, abhorré, détesté de tout ce qui l'en>>vironne. >> BOURD.

Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré. BOIL. Cet empire odieux,

Abhorré des mortels et craint mème des dieux. BOIL.

Pales tyrans de ces lieux abhorrès,
Que l'œil du jour n'a jamais éclairés. J. B. ROUSS.
ABIME, s. m. gouffre très-profond.

« Et la terre s'ouvre jusqu'aux abimes. Pasc.
<< Sonder les abimes. »
LA BRUY.

« Cet élément si étendu et si fongueux, qui » après avoir porté ses flots jusqu'aux cieux, >> avoir creusé dans son sein des abimes jusqu'aux >> enfers, etc.- La terreur et la mort marchent >> devant sa face et ouvrent la terre jusqu'aux » abimes. » MASC.

« Il déterre ses ennemis du fond des abimes, » où ils cherchoient un asile. » Boss.

« Peut-être qu'il est maintenant enseveli dans » les profonds abimes de la mer. Chacun » voyoit les abimes ouverts pour l'engloutir. >> Le terrain s'abaisse et ouvre un abime. » FEN. <«< Tournant les yeux vers ces abimes d'eau, » dont le seigneur venoit de les délivrer. » Mas. «Le récit de leur descente dans la grotte » d'Antiparos, c'est-à-dire dans trois ou quatre « abimes qui se succèdent les uns aux autres. » FONT.

COR.

Un effroi général offre à l'un sous ses pas,
Des abimus ouverts pour venger ce trépas
Quoi, pour noyer les Grecs et leur mille vaisseaux,
Mer, tu n'ouvriras pas des abimes nouveaux! RAC.
Montagnes, couvrez-moi, terre, ouvre tes alimes.
RACINE le fils.

Ne me reste-t-il plus d'asile
Que le vaste abime des mers?

Rouss.

Et le feu des éclairs et l'abime des flots, Montroient par-tout la mort aux pales matelots. VOL. ABIME, signifie quelquefois l'enfer. « Les anges rebelles ont été précipités dans » l'abime.» DICT. DE L'ACAD. « Il s'élevera autour de vous du creux des en»fers comme un cri lamentable des peuples » précipités dans l'abime. » Boss.

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« Fussiez-vous au fond des abîmes, la main » de Jupiter pourroit vous en tirer. Fussiez-vous » dans l'Olympe, Jupiter pourroit vous plonger >> au fond de l'abime. Ils demandent aux » abimes de les engloutir.» FEN. «N'èles-vous pas effrayés en vous représentant » les abimes éternels ouverts sous vos pieds? » Perçant presque les abimes de leurs regards. » —D'une voix qui entr'ouvrira les entrailles de » Fabime pour les engloutir.-Ensevelir dans » l'abime sa personne et son ignominie. » Mas. Et vous ne craignez pas,

Que du fond de l'abîme entr'ouvert sous vos pas, 11 ne sorte, etc. ? RACINE.

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Et tombe enseveli dans l'éternel abime.
Ce tyran ténébreux de l'infernal abime.
Sous leurs pas cependant s'ouvrent les noirs adímes. R.
O mon fils, vous voyez les portes de l'abîme
Creusé par
la justice, habité par le crime. VOL.
Il invoque l'abime, et les cieux, et dieu même. VoL.
ABIME, au fig.

« Qui se considérera de la sorte s'effraiera sans >> doute de se voir comme suspendu dans la masse >> que la nature lui a donnée entre ces deux » abimes, de l'infini et du néant, dont il est éga>>lement éloigné. » PASC.

« Les jours, les mois, les années s'enfoncent et » se perdent sans retour dans l'abíme des temps. >>-Il y a entre telle et telle condition un abime » d'intervalle si immense et si profond, que les » yeux souffrent de voir de telles extrémités se >> rapprocher.» LA BRUY.

«Ils vont tous ensemble se confondre dans » un abime, où l'on ne reconnoit plus ni » princes ni rois. Les prêtres qui composoient >> l'histoire d'Égypte de cette suite immense de » siècles, etc. Ils trouvoient bean de se perdre » dans un abime infini de temps qui les rap» prochoit de l'éternité. — C'est Dieu qui forme » les peuples; il regarde cette multitude inlinie comme un abime immense d'où s'élèvent quelquefois des flots, qui étonnent les pilotes "les plus hardis.- Si je jette la vue devant moi, quel espace infini où je ne suis pas ; si je la retourne en arrière, quelle suite effroyable où je ne suis pas, et que j'occupe peu de place dans » cet abime immense du temps! »>

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Boss.

FEN.

«Ses yeux percent dans l'abime. » «La gloire et la réputation se perdent enfin » dans les abimes d'un éternel oubli.» FLECH.

« Le tombeau, abime éternel où l'on va se » perdre. Une fatale révolution, une rapidité » que rien n'arrète, entraine tout dans les » abimes de l'éternité. Il ne faut pour trouver » la vérité, ni creuser dans les abimes, ni s'éle>ver au-dessus des airs. >>> MASS.

« Il les enfonce (les nobles) dans cet abime du » passé, dont l'obscurité leur est si précieuse. >> FONT.

« En étendant autour de lui l'abîme de l'im>> mensité. >> BUFFON.

(Voyez le mot immensité.)

Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abime, Où la vertu périt, anssi-bien que le crime. RAC. le fils. ABIME, au fig. La perte de la puissance, des biens, de la fortune, ruine. (Au fig.) La perte de son âme, dans les orateurs chrétiens.

« Cette fureur d'un jeu ruineux, où votre fa>> mille change d'état à chaque coup, tantôt re» levée pour un moment, tantôt précipitée dans » l'abime.» Boss.

« S'il vous donne quelque relâche, c'est pour » vous replonger dans de nouveaux abimes et de » nouvelles alarmes. » LA BRUY.

«Il a fallu des miracles pour vous tirer de » l'abime, où cet exécrable assassinat vous avoit » jeté. - En quel abime s'est-il jeté par de mau>> vais conseils. >> FEN.

-

COR.

COR.

« Le roi (Auguste), très-embarrassé, différa » sous divers prétextes, etc. - Donner bataille aux Suédois pendant les négociations, et la per>>dre, c'étoit creuser l'abime où il étoit. » VOL. Te suivre dans l'abime où tu vas te jeter. Aussi-bien sous mes pas c'est creuser un abime, Que retenir ma main sur la moitié du crime. La gloire qui suit vos plus nobles travaux, Ne fait qu'approfondir l'abîme de leurs maux. Ce malheureux combat ne fit qu'approfondir L'abime dont Valois vouloit en vain sortir. (Voyez le verbe approfondir.) De quel comble de gloire et de félicités, Dans quel abime affreux vous me précipitez. RAC. Où tendez-vous plus hant? je frémis quand je voi Les abimes profonds qui s'offrent devant moi. RAC.

COR.

VOL.

17

Il faut couvrir de fleurs l'abîme où je l'entraîne. VoL Tu vois dans quel abîme il s'est précipité. R. le fils. Ils ont ouvert l'abine et l'ont daigné fermer. VOL. ABIME au fig. égarement de la raison, du cœur, de l'esprit.

« Les abimes d'où la providence l'a tiré. » BOUR. « Chaque chute creuse sous vos pas de nou-, » veaux abimes.-Iront-ils enfin se plonger dans' » l'abíme de l'athéisme? C'est dans cet abime » profond que la princesse Palatine alloit se per» dre. - Pour vous raconter la suite de leurs er»reurs, et tous les pas qu'ils ont fait pour s'en>> foncer dans l'abime. Les Juifs, contrains » d'avouer que le Messie n'étoit pas venu dans » le temps, qu'ils avoient raison de l'attendre, » tombèrent dans un autre abime. L'abime » dont J.-C. nous a tirés. >> Boss.

« Les dieux vous ont conduit jusqu'au bord » de l'abime, pour vous en montrer toute la pro» fondeur, sans vous y laisser tomber. >> FEN.

«Il regarde en tremblant l'abîme d'où il est » sorti, et il tend la main à ceux qu'il y a laissés.>>> FLÉCHITR.

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« Tant de chrétiens que de mauvais exemples >> auroient entrainés dans l'abime. >>tradictions et les abimes de l'impiété. » MASS. « L'impiété qui se creuse elle-même un abime >> sans fond. >> FEN.

Ainsi, de piége en piége et d'abîme en atime
Corrompant de vos mœurs l'aimable pureté,
Ils vous feront enfin, etc.

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RAC.

R. le fils.

VOL.

Ces malheureux, tombant d'abîmes en abîmes, Fatiguèrent le ciel par tant de nouveaux crimes. R.1.A Ma fougueuse jeunesse, ardente pour les crimes, Me fit courir d'abord d'abimes en abimes. Nous tombons d'abîmes en abimes. Et se précipitant d'abîmes en abîmes, Elle a contre son père accumulé les crimes. ABIME, au fig. se dit encore des choses impénétrables à la raison, et où l'esprit humain se perd, des sciences extrêmement abstraites, des mystères, des secrets et des jugemens de Dieu.

VOL.

«Ils pensent peut-être que c'est-là l'extrême » petitesse de la nature; je veux leur faire voir >> là-dedans un abime nouveau. PASC.

« Les règles de la justice humaine peuvent nous » aider à entrer dans les profondeurs de la jus- » tice divine, mais elles ne peuvent nous dé>> couvrir le fond de cet abime. Croyez que » tout ce qui est au-delà est un abime effroyable, >> où notre audace insensée trouvera un nau>> frage infaillible.-Un Dieu-homme, abune im◄ >> pénétrable pour ta bassesse.-Ces deux amours » sont deux abimes, dont on ne peut pénétrer » le fond, ni comprendre toute l'étendue. » Bos. << Dien dont les jugeinens sont des abimes. » Je ne viens pas, Seigneur, sonder les abîmes de » vos jugemens. - Elle prend l'essor et va se per» dre dans l'abime des grandeurs et des perfec» tions de Dieu. >> FLÉCH.

« Autrement la providence jetteroit les igno»rans dans les abimes des discussions et des in» certitudes des philosophes. L'impiété qui » se creuse elle-même un abine sans fond. » FÉN, «On retrouve, en secouant le joug, les mêmes » abimes et les inèmes incertitudes que dans la

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ABJ

-S'abîmer dans la douleur. — S'abîmer dans » l'étude.-S'abîmer dans ses pensées.-S'abimer » dans les plaisirs,» DICT. DE L'Ac.

>> soumission. — Les contradictions et les abimes » veilles de Dieu. — S'abîmer dans la débauche » de l'impiété sont encore plus incompréhensi-1» — »bles que les mystères de la foi. »> MASS. « Très-peu de gens ont un courage assez hé» roïque pour aller se jeter dans ces abîmes » profonds et ténébreux. » FONT.

N'enfonçons toutefois ni votre œil ni le mien
Dans ce profond abîme où nous ne voyons rien. COR.
Pourrons-nous pénétrer ces mystères sublimes,"
Quand ses moindres secrets sont pour nous des abîmes?
RACINE le fils.

De la religion si j'éteins le flambeau,
Je me creuse à moi-même un abime nouveau. R. 1. fi.
«Quels doivent être les dangers de l'usage des
» biens sacrés, quel obstacle pour le salut! Quel
» abime d'omissions, de superfluités, de profu-
»sions, de profanations!»
MASS.

Toi dont les chants non moins doux que sublimes
Se sont ouvert tous les divins abimes.

Rouss.

On dit encore au figuré: un abime de malheurs, un abime de misère, pour dire un extreme malheur, une extrême misère.

«Le cœur de cette grande reine, autrefois >> élevé par une si longue suite de prospérités, et » puis plongé tout à coup, dans un abîme d'a» mertumes.- Celui qu'il retire d'un plus grand » abime de maux. Plongé par ses plaisirs dé>> réglés dans un abime de douleurs.» Boss.

«Puis-je me voyois plongé dans un abîme de » remords. Un innocent que tu as jeté toi» même dans cet abime de malheurs. C'est toi

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» qui m'as tiré d'une douce et profonde paix
» pour me précipiter dans un abime de malheurs.
» Il vit dans cet abîme de ténèbres et de maux
» un grand nombre de rois. Ils sont plongés
» dans cet abîme de délices. — Entraîné, par ses
» désirs indomptés et farouches, dans un alime
» de malheurs. >>
FEN.

« Ils s'abiment dans un commerce éternel d'in»trigues et de visites. >> Boss. «Elle va chercher Dieu, etc. Elle s'abime dans » la contemplation de son immensité et de sa » majesté, tantôt par les ravissemens, etc. » FLECHIER.

« Les biens de la fortune qui viennent s'abl» mer dans ce gouffre.-Le précipice où vous allez » vous abimer et périr sans retour. » MASS. «Se perdre et s'abimer tous les jours dans cette >> mer immense de lois anciennes et nouvelles. » D'AGUESSEAU.

Et sachant dans quels maux mon cœur s'est abimé. MOL. Toi donc qui vois les maux où ma muse s'abime. BOIL. Laissons-les s'abîmer sous leurs propres ruines. RoUS. ABIMÉ, ÉE, part. Une ville abîmée par un tremblement de terre, un homme abîmé dans la DICT. DE L'AC.

mer.

« Nos villes abîmées et réduites en cendres.» MASSILLON.

«Tous ceux qui s'écartèrent un peu au-dessous >> furent emportés et abimés dans le fleuve. » VOLTAIRE.

ABIME, au fig. Enfoncées et comme abîmées dans les contrats, » les titres et les parchemins. » LA BRUY.

« Ces rides, ces cheveux gris ne nous avertis»sent que trop qu'une grande partie de notre » être est déja abimée et engloutie. - Ce Messie, » etc. abîmé dans la douleur. » Boss.

« J'étois abîmée dans la plus amère douleur. » FENELON.

« Abîmé devant la majesté de Dieu. - Abimé » à la vue de tant de gloire et de magnificence.— >> Une ame abîmée dans le vice.- Abimé dans le monde et dans la dissipation.»> MASS.

« Sortir de cet abime de vices et de débauche. » — Cet abîme de soins et d'embarras. - L'hom--» » me n'est qu'un abime de foiblesse.-Un abîme » de corruption. >> MASS.

« Une nation qui dans l'abîme de son igno»rance et de sa misère dédaignoit tout com» merce avec les nations étrangères. » VOL.

Pour moi je ne vois rien, dans le trouble où je suis, Qu'un gouffre de malheurs, qu'un abîme d'ennuis. COR. Voyez les mots avenir, éternité.) ABIMER, v. act. renverser, précipiter dans l'abime. Les cinq villes que Dieu abima. DIC. DE L'A. « Il paroit une seconde fois, les espérances se >> relèvent, lorsqu'un flot survient et l'abime. » LA BRUYERE.

« Si nous ne pouvons abîmer Télémaque dans >> les flo«. >> FEN.

« La terrible machine infernale qui menaçoit » d'abimer tout. » FONT.

Sous un déluge d'eaux il abima le monde.

Dieu résolut enfin....

D'abimer sous les eaux tous les audacieux.
Pour soutenir les droits que l'église autorise
Abime tout plutôt...

COR

BOIL.

BOIL.

ABIMER, au fig. perdre, ruiner entièrement. « Flatter la jeunesse, l'abîmer par les dépenses » et les dettes. » FEN. S'ABIMER, v. réfl. s'emploie élégamment au figuré.

«S'abimer dans la contemplation des mer

« Abimé d'abord dans des études profondes >> et continuelles pendant la force de l'àge. » FONT. « Le roi paroissoit abimé dans une rêverie » profonde. »

Dans mille pensers funestes
Mes sens étoient abimés.

VOLT.

Rouss.

ABJECT, ECTE, adj. méprisable, bas, vil. 11 se dit des personnes et des choses. ABJECT avec un nom de personne.

« Et alors l'homme est abject et vil.-Cet » abaissement le rendroit horriblement abject. Comme Dieu et homme J.-C. a été tout ce » qu'il y a de grand, et tout ce qu'il y a d'abject.» PASCAL.

))

« Cette ame, selon le monde,si vile et si » abjecte. Ces victimes, quoique viles et » abjectes. » BOURD. « Ce grand apôtre, seul, inconnu, vil et abject » eu apparence. - Etre un abject mercenaire. » MASSILLON.

ABJECT avec un nom de chose.

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Une physionomie abjecte.- Des emplois, des » usages vils et abjects.- Des sentimens abjects.» DICT. DE L'ACAD.

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« Ce corps n'est au fond que le plus abject de >> tous les ètres. - Un état aussi vil et abject. >> Ce corps tout vil et abject qu'il est. >> l'obscurité d'une condition vile et abjecte.» B.

Dans

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