<< Qui respire encore l'air et les maximes du MASS. >> monde. » On dit figurément des contes en l'air en parlant d'un discours qui n'a ni vérité ni fondement. Raisonnement en l'air, c'est-à-dire, raisonnement qui ne porte sur rien. On dit dans le même sens craintes en l'air, espérances en l'air. Paroles, menaces, projets en l'air. Vous l'accusez seu« Un discours en l'air. Vous l'accusez seulement >>lement en l'air PAC. » en l'air de quatre faussetés. » « Ce discours, en leur bouche, n'est qu'un >> discours en l'air. - Moïse ne leur conte point » des choses qui se soient passées, etc. Il ne » parle point en l'air. » Et si d'une offre en l'air votre ame encor frappée. C. Pour quelque Iris en l'air faire le langoureux. BOIL. AIR, manière de parler, d'agir, de marcher, de se tenir, de s'habiller, de se conduire dans le monde, et généralement tout ce qui regarde le maintien, la contenance, la mine, le port, la grâce et toutes les façons d'agir. A l'air dont il marche. L'air dont il parle, dont il agit. L'air qu'il prend. On juge à son air, on voit à son air. Avoir l'air noble, l'air spirituel; l'air du monde, l'air de la cour, l'air guerrier, l'air martial. Avoir l'air d'un homme de qualité, d'un honnéte homme. Avoir l'air agréable, l'air aisé, l'air gracieux, l'air enfantin, l'air enjoué, l'air badin. Avoir l'air bas, l'air simple, l'air niais, l'air ridicule, l'air provincial, l'air bourgeois, l'air embarrassé, l'air l'air renfrogne, l'air sombre, l'air triste, chagrin, l'air méprisant, l'air hautain. Elle a DICT. DE L'AC. l'air content ou l'air contente. « Cela est éloigné du bon air qu'ils cherchent. - Vous en >> -Il me dit ensuite du même air. >> parlez maintenant d'un autre air. » PASCAL. « Auroit-il l'air important et mystérieux d'un >> homme revêtu d'une ambassade ?-II a, avec » de l'esprit, l'air d'un stupide. - La démarche » lente et modeste, l'air recueilli.- Un air libre >> et naturel.-Votre air libre et présomptueux. » Air de hauteur, de fierté et de commande>>ment. Quel air froid et sérieux il conserve >> pour ceux qui ne sont plus ses égaux!- Avec » un air froid et dédaigneux. — Un air grave, Une naissance au>> austère et majestueux. » guste, un air d'empire et d'autorité. » LA BRUYÈRE. « Le ciel n'a plus cet air serein. — La nature » porte d'elle-même à cet air simple, auquel on >> a tant de peine à revenir. (A la cour) - Qui jamais >> tout est couvert d'un air gai. » a remarqué sur son visage un air dédaigneux?» BOSSUET. « Avec un air qui n'avoit rien ni d'étranger, >> ni de contraint. Ces airs mystérieux qu'on » se donne pour, etc.- Un air doux et insi»> nuant lui attiroit l'estime et la confiance. -Un air triste et lugubre se répand sur tous FLECH. » les visages. >>> >> « Apres avoir tiré son épée avec un air intré» pide.-Il avoit un air majestueux, mais triste >> et abattu. Il écoutoit ces louanges d'un air >> "sec, distrait et dédaigneux. — Reprenant bien» tôt son air sévère et hautain. Il reprit son » air austère. Avec un air respectueux et » modeste. Il n'avoit point certain air réservé >> et mystérieux qu'ont d'ordinaire les gens se>> crets. Son air sauvage. Cet air superbe » et menaçant, que la mort même n'avoit pu >> effacer. Son air, d'abord froid et réservé » qui cachoit tant de vivacité et de graces. » Son air triste me marquoit assez qu'il me >> condamnoit. >> FEN. « Ne porte-t-il pas jusqu'à l'autel saint, jus» qu'au calme respectable du sanctuaire, cet » air militaire et guerrier dont il vient de dé» poser les marques? - Les sacremens des mou»rans n'ont pas autour de lui cet air sombre >> et lugubre qui d'ordinaire les accompagne.» Avec un air plein de douceur et de majesté. >> Je me le représente avec cet air toujours >> affable et serein. Montrant à tous cet air » simple et noble de douceur qui attiroit tous » les cœurs après lui. Né fier et orgueilleux, » on le voit, d'un air timide et soumis, essuyer Son air doux et » les caprices d'un, etc. >> humain. (Voyez rosée. ) L'extérieur de la » piété est un mauvais air dont on se cache en » votre présence. Ils regardent l'impiété » comme un hon air. Ils regardent comme - » un bon air de marcher sur vos traces. >> MASSILLON « Le ton et l'air de maître dont il parla. » VOLTAIRE. J'admirois sa douceur, son air noble et modeste. Son front cicatrisé rend son air furieux. Sait d'un air innocent bégayer sa pensée. L'air ni l'esprit françois à l'antique Italie. BOIL. AIR, apparence. Avoir un air de grandeur, de noblesse, de supériorité. Affecter un air de maître, un air de capacité. Avoir un air de malignité. Se donner un air de bel esprit, un air d'op. pulence, un air de magnificence. DIC. DE L'AC «Me laisserai-je éblouir par un air de capacité » ou de hauteur qui vous met au-dessus de » tout ce qui se fait, etc.; qui vous rend sec » sur les louanges. »> LA BRUY. «Elle disoit avec un air de sérénité qui sem» bloit déjà ramener le calme. Sous cet air » de jeunesse, qui sembloit ne promettre que » des jeux, elle cachoit un sens et un sérieux >> dont, etc. Qui vit jamais paroitre dans » cette grande reine ou le moindre sentiment » d'orgueil, ou le moindre air de mépris? » BOSSUET. « Avec quel air de sagesse et de dignité vous » portez les ordres du roi? - Vous qui, sous » un air de pénitence, portez encore un cœur » coupable. Un air de sagesse et de vérité, >> répandu dans toutes les actions de sa vie. >> Certains airs de discrétion qui lui attirent la » confiance. Qui couvrent leurs passions sous >> une apparence de piété et sous un air exté>> rieur de réforme. >> FLECH. (Voyez éclat, honneur.) « Et par un air d'indifférence, il arrêta bien FÉNÉLON. « Donner au mensonge tout l'air de la vérité. Cet air d'opulence au milieu duquel il » avoit toujours vécu. Un air de générosité » et de magnificence. Donner à la licence un » air de noblesse et de bon goût. L'impiété » est presque devenue un air de distinction et » de gloire. Une femme mondaine répand » sur tout son domestique un air de licence et » de mondanité. - Vous ôtez à l'impiété cet » air de confiance et d'ostentation avec lequel >> elle ose tous les jours paroître. Il voit, avec » un air de vengeance et de fureur, de foibles MASS. » mortels, etc. >> - « Cet air de fierté et de domination qui lui D'AG. » fait tant d'ennemis. » « Cet air de grandeur dont Louis XIV releVOLT. >> voit toutes ses actions. » C'est quelque air d'équité qui séduit et qui plaît. Qui sous un air d'humanité, Ne cache point un cœur farouche. BOIL. Rouss. et tou On dit à peu près dans le même sens, jours en mauvaise part: Prendre des airs, se donner des airs de savant, de bel esprit; c'est-àdire, affecter de passer pour savant, pour bel esprit. AIR se dit aussi d'une certaine ressemblance qui résulte de toute la personne, et particufièrement des traits du visage: Ils ont beaucoup d'air l'un de l'autre. Un peintre qui prend bien, qui attrape bien l'air du visage. On voit tous les traits de son visage dans ce portrait; mais l'air n'y est pas. DIC. DE L'Ac. «Selon qu'il conjecturera de l'air du visage.» PASCAL. « Ce que signifioient leurs gestes et l'air de » leur visage. » FEN. On dit, en terme de peinture, de sculpture: Un air de tete, des airs de téte; c'est-à-dire, l'attitude d'une tête, la manière dont une tête est dessinée. De beaux airs de tête. De grands airs de tête. De vilains airs de tete. AIR, en terme de musique, suite de sons qui composent un chant suivant les règles de l'art. Air gai, air triste, air nouveau, air vieux. Un bel air. Un grand air. Un petit air. Un air de ballet. Composer un air. Apprendre un air. Chanter un air. Faire un air sur des paroles. Faire des paroles sur un air. DICT. DE L'ACAD. « Ajuster ses pas à la cadence d'un air. » PASCAL. RAC. CREB. Brisez les fiers remparts, et les portes d'airain. Rouss. Mais l'airain menaçant frémit de toutes part. RAC- De cent foudres d'airain tournés contre sa tête. BOIL. Les cieux par lui fermés, et devenus d'airain. De figurer aux yeux la guerre au front d'airain. BOIL. On dit encore figurément : Les injures s'écrivent sur l'airain, et les bienfaits sur le sable, pour dire qu'on oublie aisément les bienfaits, et qu'on se souvient long-temps des injures. AIRE, s. f., place qu'on a unie et préparée pour y battre les grains. AIRE se dit aussi du nid des oiseaux de proie, parcequ'ils font ordinairement leur nid sur un terrain plat et découvert. Les aigles font toujours leur aire en même lieu. DICT. DE L'AC. Tel que d'une ardeur sanguinaire, Un jeune aiglon, loin de son aire, Emporté plus prompt que l'éclair. AIS, s. m., planche de bois. Ais de chêne, AISANCE, s. f., facilité, liberté d'esprit et de corps dans l'action, dans les manières, dans le commerce de la vie. Faire toutes choses avec une grande aisance, avec beaucoup d'aisance. L'aisance avec laquelle il se déméle des choses les plus difficiles. L'aisance qu'il a dans ses manières. DICT. DE L'AC. (Voyez reconnoître.) AISANCE, Commodités de la vie. Avoir de l'aisance. Vivre avec aisance, dans l'aisance. « Mettre plus d'aisance dans l'intérieur des >> maisons.. A voir l'aisance des particuliers, >> on croiroit que, etc. » VOLT. AISE, s. f., contentement, sentiment de joie, de plaisir, émotion douce et agréable, cansée par la présence, par la possession d'un bien. Etre ravi d'aise. Tressaillir d'aise. Etre transDIC. DE L'ACAD. porté d'aise. L'aise de voir la terre à son pouvoir soumise. D'aise on entend sauter les pesantes baleines 15 Сов. BOIL. d'agir où il n'y a rien de contraint, rien de genant; avoir une conversation facile et agréable, avoir l'esprit aisé; c'est-à-dire, imaginer, concevoir, s'expliquer facilement. Avoir un style aisé; c'est-à-dire, écrire d'une manière natu AISF, commodité, état commode et agréable. Etre à son aise. Se mettre à son aise. Mettre les autres à l'aise, à leur aise. Travailler à son aise. Nous pourrons rire à l'aise, et prendre du bon temps. B. On dit aussi d'un homme qui est dans l'abon-relle, claire, intelligible, et qui paroit n'avoir dance selon sa condition: Il est à son aise; il vit à son aise. « Il n'y a guère, dans l'univers, de royaume » où le cultivateur, le fermier, soit plus à son » aise que dans quelques provinces de France.»> VOLTAIRE.. : On dit Aimer ses aises, chercher ses aises, prendre ses aises. « Les aises de la vie, l'abondance, etc., font » que les princes ont de la joie de reste pour » rire d'un nain, etc. Les petites regles » qu'il s'est prescrites, et qui tendent toutes » aux aises de sa personne. » LA BBUY. « Il remplit les emplois pénibles, prend non>> seulement sur ses aises, mais encore sur son » sommeil, de quoi y fournir. - Vous donner >> les mêmes aises, les mêmes superfluités, etc. » (Voyez superfluité.) — Ménager à des ministres » d'un Dieu crucifié les cises et les superfluités » dont, etc. (Voyez superfluité.) — Sacrifier le » repos au devoir, les aises et les commodités MASS. >> aux bienséances. >> À L'AISE, commodément, sans être gêné, sans peine. On est assis à l'aise aux sermons de Cotin. BOIL. « On est bien aise de pouvoir se rendre ce » témoignage d'humanité. Que vous êtes »aises, mes pères, de savoir, etc. » PASC. « Je suis bien aise de vous faire voir la suc» cession de la mème doctrine dans un même Boss. >>trone. >>> « C'est mon ami, je suis fort aise de sou » élévation. » LA BRUY. «Le monde, tout monde qu'il est, est pour» tant bien aise d'avoir des gens de bien pour » défenseurs et pour juges. » MASS. « Les lecteurs seront peut-être bien aises de » trouver ici quel fut cet immense et inutile VOLT. >> appareil. >> AISÉ, ÉE, adj., facile. Il n'y a rien de si aisé. Voilà le chemin le plus aisé. DICT. DE L'AC. « Le mal est aisé, il y en a une infinité; le >> bien presque unique. » PASC. « Annibal crut la prise de Rome trop aisée. - La réponse des Juifs était aisée. Ce chanBoss. «gement étoit aisé. » - (( « Une obéissance aisée et volontaire. - Dans >> des conversations aisées et familières. » « Une entreprise très-aisée. » aisé. » FLÉCHIER. donné aucune peine. Des vers aisés ; c'est-à-dire, Voyons qui de nous deux, plas aisé dans ses vers, Me dit d'un tou aisé, doux, simple, harmonieux. B. « Ces plaies seront plus aisées à guérir. » MASSILLON. COR. BOIL. L. RAC. Un homme.... « Tant il est aisé de démonter un jugement. « Qu'il seroit aisé de les confondre! BOSSUET. « Il est aisé de reconnoître l'injustice de ce >> sentiment. Il étoit aisé de juger que, etc. Pour son cœur, il n'est pas si aisé de le >> connoitre. Quand on voit tant de corrup» tion dans les mœurs, etc., qu'il est aisé de >> conclure que, etc. Les lettres étant peu >> cultivées, il étoit aisé de se distinguer. » FLÉCHIER. .... Il m'est aisé de croire Que de la liberté vous feriez votre gloire. AISÉMENT, adv., facilement. Travailler aisément. J'en viendrai aisément à bout. « On peut aisément être très-habile homme >> et mauvais géomètre. On prète uisément Concevoir aisément. PASC. » l'oreille à ce discours. ་ - Entendre aisément. » PASCAL. « Ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs » ajoutent aux grandes vertus. Un homme a la dignité duquel j'ose dire que la pourpre romaine n'a rien ajouté. - Y ajouter ou en » retrancher un seul article, étoit un attentat que le peuple eût regardé avec horreur. ( Il s'agit de la loi de Moise.) - La Frise, que la > France venoit d'ajouter à ses conquètes. >> BOSSUET. « Le plus fort et le plus pénible est de donner; que coûte-t-il d'y ajouter un sourire? - Une > jalousie sterile qui ne fait qu'ajouter à notre "propre misere le poids insupportable du bon» heur d'autrui. La fourberie ajoute la malice au mensonge ». LA BRUYERE. Le malheur ajoute un nouveau >> lustre à la gloire des grands hommes. - Gar» dez-vous bien d'ajouter à la faute de votre » promesse, celle de l'accomplir contre les lois » de la nature. » FEN. « Vous ajouteriez de nouvelles couronnes à » celles des rois vos ancètres. On ajoute en>> core cette vaine décoration à celle de leur » pompe funèbre. Ils ajoutèrent à l'éclat de » la couronne que vous portez, l'éclat immor»tel de la justice et de la piété. Votre gloire »> ne sera plus qu'un poids ajouté à votre afflic» tion. -Le scandale est toujours le triste pri» vilége que votre rang ajoute à vos fautes. » Grand Dieu, ajoutez à toutes les qualités qui » le rendent déjà les délices de son peuple, tou»tes celles qui peuvent le rendre agréable à vos » yeux. L'éclat que nous avons ajouté à leur » nom. -L'humeur et la fierté, qui n'ajoutent >> rien à la grandeur, et qui ôtent beaucoup aux » grands. » MASS. «La prospérité n'ajoute rien à son bonheur, » parce qu'elle n'ajoute rien à son mérite. » Heureux, s'il peut chaque jour ajouter un nou»veau trait à cette auguste ressemblance. » Des qualités qui ajoutent toujours ou plus de » force ou plus de grace aux termes qui les ac»compagnent. » D'AG. « Ajoutant à ses états la Franche-Comté, Dun>> kerque, etc. Tout ce que l'art avoit pu » ajouter à sa beauté male et héroïque. II » ajouta à cette perfidie la méchanceté de faire » croire que, etc. » VOLT. Quelquefois le régime indirect se met plus élégamment avant le verbe. A ces saintes institutions il ajouta les céré» monies majestueuses. >> Boss. « A ces reproches ils ajoutoient les plus af» freuses malédictions. >> FEN. « A tout cela ajoutez ces momens cruels, etc. A la lecture des anciens, et sur-tout des » Commentaires de César, il ajouta la recherche » et la conversation des hommes. » MASS. « A ce nombre prodigieux d'intelligences ré» pandues par-tout, il en ajoute qui président >> aux mouvemens célestes. >> FONT. Quand, à ce grand pouvoir que la valeur vous donne, Qu'ajoute encore aux rois l'amitié des Romains. Le public, enrichi du tribut de nos veilles, «Ils n'ont nul besoin de ces grandeurs char |