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Il me disoit que les dieux n'abandonneroient FÉNÉL. ni Ulysse ni son fils. >>

a Pierre n'abandonna pas le roi détrôné, il VOLT. >> redoubla ses secours. »

C'est Pascal qui a fait de ce mot l'emploi le plus ingénieux, lorsqu'il a dit dans ses Provinciales, en s'adressant aux jésuites:

Сов.

VOL.

« Que j'ai de douleur de voir que Dieu vous
» abandonne jusqu'à vous faire réussir si heu-
reusement dans une conduite si malheureuse! »>
Au nom de cet amour ne m'abandonnez pas.
Prince, dans son malheur, ne l'abandonnez pas. RAC.
Ne dites pas, Seigneur, que le ciel l'abandonne. RAC.
Un héros que le ciel abandonne.
Eh bien ! il est donc vrai que Titus m'abandonne. RAC.
Il est trop vrai.....
VOL.
Que je vous adorai, que je vous abandonne.
Après tant de sermens, Titus m'abandonner! RAC.
Racine emploie ce mot avec plus d'art et d'élé-
gance dans la même pièce et dans celle de Bajazet :
L'aimable Bérénice entendra de ma bouche,
Qu'on l'abandonne.....

Ainsi de toutes parts les plaisirs et la joie,
M'abandonnent. . . . .

On peut appliquer ici une observation que Voltaire fait sur un vers de Thomas Corneille, où l'hémistiche se trouve de même suspendu à la quatrième syllabe.

«Cette césure interrompue au second pied, » c'est-à-dire, au bout de quatre syllabes, fait >> un effet charmant sur l'oreille et sur le cœur. » Ces finesses de l'art furent introduites par Ra»>cine, et il n'y a que les connoisseurs qui en sentent le prix. » (Voy. le mot abhorrer.) On dit élégamment s'abandonner soi-même. « Le comte se voyant abandonné de ses pro» pres créatures, s'abandonna lui-même.» VERT.

ABANDONNER dans. --« Dieu n'abandonne ja» mais les siens, pas même dans le sépulcre. >> PASCAL.

« M. Despréaux ne m'a point abandonné dans RACINE. » les plus grands périls.»

« Il ne faut pas abandonner la république dans > ses besoins. >>

FENELON.

Prince, dans son malheur, ne l'abandonnes pas. RAC.
dans l'état où je suis.
Ne m'abandonner pas
Ne m'abandonnes pas dans l'état où je suis.

RAC.
VOL.

On trouvera dans le cours de cet ouvrage d'autres emprunts semblables faits par Voltaire à Corneille et à Racine.

Dans les exemples qu'on vient de lire, le verbe abandonner a pour sujet un nom de personne; mais les orateurs et les poëtes qui font un usage fréquent de ce verbe, à cause de son harmonie, lui donnent élégamment pour sujet un nom de chose inanimée, tel que confiance, courage, force, etc.

« Sa bonté naturelle et sa droite raison l'a» bandonnoient en un instant. - Mon cœur se >> trouble, ma confiance m'abandonne.-Ce grand >> air de confiance et d'intrépidité vous abandonne.»

FEN.

« Les Suédoisque la confiance abandonnoit,» V.

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«Alors ils paroissoient possédés par un esprit » étranger, et leur lumière naturelle les abanBossuet. » donnoit.»

« L'algèbre et la fortune n'abandonnèrent pas >> M. Dangeau dans cette nouvelle partie. » FONT. « Votre raison, votre élévation, la force de » votre esprit, votre prétendue philosophie, >> tout cela vous abandonne.»

MASS.

BOIL.

Sa fierté l'abandonne, il tremble. ...
Je ne me soutiens plus, ma force m'abandonne. RAC.
Ainsi, de toutes parts, les plaisirs et la joie
M'abandonnent.....

RAC.

Quelquefois le verbe a pour sujet et pour régime deux noms de chose inanimée, comme dans cette phrase de Bossuet:

« Voilà le fondement qui abandonne l'édifice.» ABANDONNER&, laisser en proie, exposer à, livrer une chose quelconque au pouvoir d'une autre chose. Pour éviter la confusion qui naitroit de la multiplicité des exemples, nous les raugerons sous quatre titres différens."

ABANDONNER à ayant deux noms de personne pour régime direct et pour régime indirect. a Régus persuada au sénat d'abandonner les Boss. >> prisonniers aux Carthaginois. » «Il manda secrètement à Théodose qu'il lui » abandonnoit Firme et tous les rebelles.» FLEC. « Théodose l'abandonna aux soldats qui lui >> tranchèrent la tète. »>

PASC.

et à

« Je l'ai abandonné à lui-même. » « Je vous abandonnerai à vous-même, BossUET. » votre cruelle destinée. » « Quand la justice de Dieu nous abandonne à BOURD. >> nous-mêmes. » « Je méritois d'être privé de votre secours, et FÉN. » d'être abandonné à moi-même. » « Lorsque les grands talens sont livrés et abanD'AGUESS. » donnés à eux-mêmes.

«On aperçoit dans ce fameux Calderon la >> nature abandonnée à elle-inème, »

Mes esclaves......

Je te les abandonne.

VOL.

COR.

Et quand le ciel s'apprête à nous l'abandonner. RAC.
Porte aux Grecs cet enfant, que Pyrrhus m'abandonne.
RACINE.

RAC.

VOL.

VOL.

Dites au roi, Seigneur, de vous l'abandonner.
Abandonner Electre au fils de son bourreau.
Quand ma mort t'abandonne à cet usnrpateur.
ABANDONNER ȧ ayant pour régime direct un
nom de personne, et pour régime indirect un
nom de chose inanimée.

« Dieu n'a pas abandonné ses élus aux caprices
» du hasard.» (Voy. le mot hasard.) PASCAL,
«Lui reste-t-il autre chose que de vous aban-
Boss.
» donner à sa vengeance ? »>

« Gratien abandonna les deux plus grands ca>> pitaines de l'empire à l'oppression et à la vioFLÉCH. >>lence de leurs ennemis.»

« Dieu abandonne les hommes puissaus aux » traits envenimés de l'envie, de peur qu'ils ne

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Dieux! ne puis-je à ma joie abandonner mon ame? V. Cette expression, abandonner mon ame est commune dans les poëtes. (Voyez les rots ame, chagrin, coup, douleur, espoir, frayeur, fureur, main, proie, sort, trouble.)

ABANDONNER a ayant pour régime direct un nom de chose inanimée, et pour régime indirect un nom de personne.

« Les Romains abandonnèrent de nouveau l'em» pire de la mer aux Carthaginois. Il y a en >> lui un autre homme, à qui sa grande ame aban» donne de moindres ouvrages. » BOSSUET.

« Les dons que Dieu abandonne à ses ennemis. » Il abandonna les détroits des montagnes à FLECH. » Théodose. »

« Ils n'eurent aucune peine à nous abandonner » leurs mines d'or et d'argent. — Je n'avois pas » la force de reprendre l'autorité que je lui avois FEN. » abandonnée. »

« Ils abandonne aux amnes communes le mérite >> d'une vie suivie et uniforme. » LA BRUY.

« Il méprisoit les bruits du vulgaire, et se >> renfermant dans ses bonnes intentions, il lui » abandonnoit les apparences. » (Voyez le mot apparences.) FLÉCHIER.

«Cette cience n'étoit presque qu'une pratique » abandonnée le plus souvent à des ouvriers peu » intelligens et grossiers >>

COR.

Ne differe donc plus ce que l'honneur t'ordonne:
Il demande ma tête, et je te l'abandonne.
Ma vie est peu de chose, et je vous l'abandonne. VOL.
Abandonne à Louis la victoire et ses bords. BOIL.
Voyez les mots soin, honneur.

ABANDONNER @ayant pour régime indirect deux noms de chose inanimée.

« Il ne coûta rien aux Athéniens d'abandonner Boss. » leur ville an pillage et à l'incendie. »

« Il y a de petits défauts que nous abandonnons » volontiers à la censure. » LA BRUY.

« Une entreprise que nous abandonnons à l'in >> certitude des événemens. - Abandonner sa vie » à un extrême relâchement. >>

« Croyez-vous que votre vie soit abandonnée >> aux vents et aux flots? >> FIN.

« Un ecclésiastique ne doit pas abandonner sa » réputation à la calomnie en matière de foi. Pas. « On abandonnoit entièrement à la fantaisie des » ouvriers la figure de ces dents, comme une FONT. » chose de nulle conséquence. »>

Quelquefois le régime direct est un infinitif. «Est-ce que vous abandonnez à la liberté des >> hommes, de croire que, etc. » (Voy. le mot » supplice.)

Pourquoi n'est, comme la toison,
Votre conquête abandonnée,
A l'effort de quelque Jason?

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Et tantôt la fortune abandonne sa vie A quelqu'autre danger.

MALHERBE.

MALH. COR.

COR.

RAC.

VOL.

A ton lâche destin j'abandonne ta vie. Je n'abandonne plus ma vie et ma puissance Au hasard de sa baine on de ton inconstance Voulez-vous que l'amour de mon frère, Abandonne aux périls une tête si chère ? L'impétueux Borée, enchainé dans les airs, Au souffle du Zephyr abandonnoit les mers. Tu vas abandonner aux flammes, au pillage, De cent rois, tes aieux, l'immortel héritage. Voyez les mots empire, jour, téte, vie. S'ABANDONNER, v. r., se laisser aller sans aucune retenue. Il s'emploie quelquefois sans régime.

VOL.

>> Des chars qu'il faut éviter, et qui s'abandon» nent au milien des rues, comme dans une >> lice. >> LA BRUY.

« Il dit aux sœurs de Psyché qu'elles n'avoient » qu'à s'abandonner dans les airs. - Elle s'aban» donne dans les airs à son ordinaire. » LA FONT. S'ABANDONNER au fig.

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« La véritable grandeur est libre, donce, fa>> milière, elle s'abandonne quelquefois.» LA BR. « Je pouvois m'abandonner avec moins de rete»> nue dans l'abondance des délices de la vie. » PASCAL.

Il s'abandonne entier et n'examine rien.

COR.

Prends garde encore un coup de trop t'abandonner.

LA FONTAINE.

Il cherchoit à mourir, et toujours invincible,
Plus il s'abandonnoit, plus il étoit terrible.
Sa familiarité jusque-là s'abandonne.

S'ABANDONNER, pris en mauvaise part.

VOL.

VOL.

« Le mauvais exemple d'une mère porte quel» quefois une fille à s'abandonner.» DIC. DE l'A. S'ABANDONNER à, suivi d'un nom de personne. «Pygmalion se défie des gens de bien, et s'abanFEN. » donne à des scélérats. »

« Valens s'abandonna tellement aux Ariens, FLÉCH. » qu'il opprima les catholiques. >>

« La justice que Dieu exercera sur nous pour >> nous être abandonnés à nous-mêmes. » BOURD. « Nous abandonner à Dieu sans réserve. -S'a» bandonner à la providence. >>

FEN.

Sachant que la fortune est ainsi qu'une louve,
Qui sans choix s'abandonne au plus laid qu'elle trouve.
REGNIER.

Fais tout ce que tu voudras, je m'abandonne à toi. RA. VOL. ..... A toi je m'aban 'onne.

Charles qui s'abandonne à d'indignes ministres. VOL. Je m'abandonne eutière à mon père qui m'aime, VOL.

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Pleine de ses attraits, mon ame s'abandonne. R. le fils. S'ABANDONNER à, suivi d'un nom de chose inauimée.

« S'abandonner à l'ambition, à l'amour, à » l'ardeur, à l'avarice.

>> Au chagrin, aux charmes de, à la clémence, và la colère, à la conduite de, aux conseils » de, au courroux, au crime.

» A la débauche, au désespoir, à ses désirs, » au désordre, au destin, à la douleur, aux dis➤ solutions.

» A l'erreur, à l'espérance, à l'espoir, à l'excès » de, aux erreurs de.

» A sa facilité naturelle, à la férocité, au feu » de, à la foi de, à sa foiblesse, à la fortune, à » la frayeur, à la fureur.

» A son génie, à son goût.

» A l'haleine des zéphyrs, à son humeur.

» A l'idolatrie, à son imagination, à l'impé» tuosité, à l'impiété, à l'incontinence, à l'in» famie, à l'irréligion, à la jalousie, à la joie. » Aux larmes, au luxe.

>> A la mollesse, aux mouvemens de. » A son naturel.

» A l'opprobre, à l'orage, à l'orgueil.

» A la paresse, aux passions, à ses pensées, au plaisir, aux pleurs, à la présomption. » A la rage, à ses réflexions, au ressentiment, à son ressentiment, à la sécurité, à la sensi»bilité de, au sentiment de, au soin de, au » sommeil, au sort de, aux soupirs.

» A sa tendresse, au tourment, aux transports a de, à la tristesse.

» Aux vents, au vice, aux vices, à la volonté, » aux volontés de, à l'ivrognerie. (Voyez chacun » de ces noms à son rang alphabétique.)

BOURD.

« Ou s'abandonne à tout. >>> S'abandonner en proie à, etc. (Voy.proie.) S'abandonner aux mers sur la foi de leurs voiles. R.. f. (Voyez le mot foi.)

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» demeuroit abandonné, négligé dans l'église de >> Sainte-Pétronne. >> FONT.

Pourriez-vous demeurer errante, abandonnée ? VOL.

Voltaire paroit affectionner cette expression :
Errant, abandonné, proscrit dans l'univers."
Errant, abandonné, je suis né moins à plaindre.
J'appris, sous une mère abandonnée, errante,
A supporter l'exil.

J'ai préféré Pompée, errant, abandonné,
A César tout-puissant.

Il a même transporté cette expression dans la prose:

«Depuis les beaux jours d'Athènes, la tra»gédie errante, abandonnée, cherche de con>>trée en contrée quelqu'un qui lui donne la

>> main. >>

ABANDONNÉ, c'est-à-dire, qui n'est retenu par aucune loi, par aucune considération, par aucune pudeur.

« Il faut que vous passiez pour les plus aban» donnés calomniateurs qui furent jamais. » PAS. «Le pécheur le plus dissolu, le plus foible, le » plus abandonné. » MASS.

Nulle loi ne retient mon ame abandonnée. RÉGN. ABANDONNÉ de, ABANDONNÉ par. Quand abandonner signifie, laisser sans secours, se séparer de, on dit: abandonne de.

« Trahi par l'un, renié par l'autre,abandonné de tous. » PASCAL.

Tryphon se vit tout à coup abandonné des

>> siens. >>>

BOSSUET.

« Le malheureux Arbogaste, abandonné de » Dieu et des hommes. Il se vit tout à coup » abandonné des deux partis.-Ils se virent bien» tôt abandonnés de la meilleure partie de leurs >> sectateurs. >>> FLÉCH.

«Au moment que je me vis abandonné de tous les >> Grecs, par les conseils d'Ulysse.-L'homme for» tuné fut abandonné de la fortune.» FÉNÉL. « Rome abandonnée de tous les peuples d'Italie. -Le peuple romain presque toujours aban» donné de ses souverains.»> MONT.

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« Trahie par sa sœur, abandonnée par son Reconnu d'une partie de l'armée, » abandonné par l'autre. » VOTL. L'auteur a mis reconnu d'une, et non reconnu par une, afin d'éviter la mauvaise consonnance : par une partie.,

Quand abandonner signifie livrer, quitter, renoncer, on dit toujours: abandonné par.

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sens, à leur propre esprit, à leur lumière naturelle. » PASC. «Virginius tua sa fille pour ne pas la laisser » abandonnée à la passion d'Appius. » Boss. « Abandonné à sa propre conduite. » FONT. Et la peride Troie, abandonnée aux flammes. RAC. Et la voile flottoit aux vents abandonnée. Les drapeaux de la ligue aux vents abandonnés. VOL. A leur sauvage instinct vivoient abandonnés, Rous. Qu'à cet espoir trompeur il reste abandonné.

RAC.

ABANDONNÉ à, se construit d'ailleurs avec les mêmes noms que abandonner à, et s'abandonnerà. ABATARDIR, v. a., faire déchoir une chose de son état naturel, la faire dégénérer, l'altérer; il ne se dit qu'au figuré.

«La longue servitude abátardit le courage.» DICT. DE L'ACAD. « L'excellence du naturel qui n'avoit point » été abatardi par la solitude. LA FONT. S'ABATARDIR, v. r., se dit au propre et au figuré.

« Ce plant de vigne s'est abatardi.- Les jeunes » gens s'abatardissent dans l'oisiveté, dans les >> délices. >> DICT. DE L'ACAD.

ABATARDI, IE. participe. «Le cœur abatardi.

Le courage abátardi. » DICT. DE L'ACAD.

« Jamais on n'a vu votre empire si lache, si » efféminé, si abatardı, si indigne des anciens >> Romains,» FEN. ABATARDISSEMENT, s. m., altération d'une chose, déchet, dégénération; il se dit au propre et au figuré.

« L'abatardissement d'un plant de vigne. » L'abatardissement du courage.» DICT. DE L'Ac. On ne trouve aucun exemple d'abatardir et d'abatardissement dans Pascal, Bossuet, Flehier, La Bruyere, Massillon, ni dans Corneille, Racine, Boileau, Racine le fils, Rousseau.

ABATTEMENT, s, m., diminution de forces ou de courage. Ce malade est bien mal, je l'ai trouvé dans un grand abattement. Cette mauvaise nouvelle l'a mis dans un étrange abattement. DICT. DE L'ACAD.

Le Dictionnaire de l'Académie n'en dit pas davantage au mot abattement; il auroit dû citer au moins les deux expressions si communes : jeter dans l'abattement, tomber dans l'abattement, et de plus avertir que ce mot se dit au pluriel. «Cette pensée doit me jeter dans un abattement » pareil à celui, etc.- - Cela peut me causer de la >> surprise, mais non pas me jeter dans l'abattement. - Sa làcheté qui le jette dans l'abatteBOURD.

ment. »

-

« Cette médecine m'a jeté dans un abattement >> dont les plus agréables nouvelles ne sauroient » me relever. >> BOIL.

<< Il tombe dans un abattement qui paroit sur son visage, Il tombe dans un secret abatte

ment de cœur.-Sans cette espérance je tomberois dans l'abattement.» BOURD.

« Il lui représenta que s'il avoit cette délica>> tesse de conscience, il pourroit satisfaire sa >> piété sans tomber dans l'abattement. » FLÉCH. «Ils tombent dans un abattement affreux, à la >> moindre fumée du Vésuve.»> MONT.

« Le public effrayé, tombe dans une espèce d'a>> batlement » D'AGUESSEAU.

« Le passage d'une présomption démésurée à » un horrible abattement de cœur. » PAS.

« Nous croyons souvent avoir la constance dans >>> les malheurs, lorsque nous n'avons que de l'a» battement. » LAROCHEF.

«Naïs et Cymodocé la tenoient entre leurs » bras, tandis que d'abattement et de lassitude, » elle se laissoit aller la tète languissamment. >> LA FONT. « L'inquiétude, la crainte, l'abattement n'é» loignent pas la mort. » LA BRUY. « Nulle parole ne sortoit de sa bouche, c'étoit » un silence de désespoir et d'abattement. » FEN. « Son cœur ne se ressentit jamais de l'abatte»ment de son corps.-Leur abattement vient de » la foiblesse de la nature. Se réjouir sans dissipation, s'attrister sans abattement. - Rufin >> étant entré dans sa chambre le trouva dans cet » abattement. - Ces graces sombres et sans at>> trait, qui la laissent dans l'abattement.» FLÉ. « Qui laisse notre cœur dans une espèce d'a» battement et de sécheresse.-Passer en un clin » d'œil d'un abattement excessif à une joie » vaine et puérile. - Autrefois les tyrans ne re>> connoissoient les chrétiens qu'à l'abattement du >>> visage. Au milieu de la tristesse et de l'abat»tement de la cour. Le jeûne fait sur votre » corps des impressions de langueur et d'abatteMASS.

» ment.»

-

« Il y a des occasions où l'abattement d'esprit >> l'emporte sur le courage. On ne remarquoit » point d'abattement sur son visage. » VOLT. « Jamais la colère n'a troublé la sérénité de » son visage. Jamais l'orgueil n'y a imprimé sa » fierté; jamais l'abattement n'y a peint sa foi>> blesse. >> D'AGUESS.

COR.

Et cet abattement que lui cause la peste. C'est le seul exemple de ce mot qu'on trouve dans Corneille.

La colère est superbe et veut des mots altiers;
L'abattement s'exprime en des termes moins fiers. Bor

La honte, la pitié, l'abattement, la crainte
Etouffent leurs sanglots. . .

...... Un noir abattement

A cette fermeté succède à tout moment.

VOL.

VOL.

On ne trouve aucun exemple de ce mot dan▾ les vers de Racine, de Rousseau, de Racine le fils. On dit au pluriel les abattemens.

« Cette idée les jette dans des abattemens d'es>> prit. » BOURD. »Ces langueurs, ces abattemens que Tertullien >> a si bien appelés des portions de la mort.» MAS. « Cette langueur, ces abattemens, ces dimi¬ »nutions que Tertullien appelle des portions » de la mort. » FLECH.

«Ma santé est assez bonue; mais les chaleurs » m'ont jeté dans de grands abattemens.» BoIL, ABATTRE, v. act., mettre à bas, renverser par terre, faire tomber,

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«<< Comme on voit la foudre, conçue presque >> en un moment dans le sein de la nue, briller, » éclater, frapper, abattre. » MASS.

-

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ABATTRE, suivi d'un régime indirect. « Je couperai cet arbre par la racine, je l'a» battrui d'un seul coup. · · Abattre d'un même » coup tout l'ouvrage de tant d'années. » Boss. « Le temps n'avoit osé l'abattre de sa tranchante faux. >> FÉNÉL. J'abattrai d'un seul coup sa tête et ton orgueil. COR. ABATTRE, au figuré, ayant pour régime un nom de chose animée, et signifiant détruire la grandeur, la puissance, la force politique d'un peuple ou d'un homme.

« Gentius, roi d'Illyrie, abattu en trente »jours par le prêteur Anicius. - Abattre un » ennemi orgueilleux. Pendant qu'ils abat» toient les Goths et les Germains par des vic»toires signalées. Dans cette funeste conjonc»ture, le triumvirat abattit tout ce que Rome » nourrissoit de plus courageux et de plus op»posé à la tyrannie.»

Boss.

« Ces esprits vains et remuans qu'il est égale»ment dangereux d'abattre ou d'élever. Il ré»solut d'abattre les Ariens, que ses prédéces»seurs avoient élévés. >> FLEC. « Vous avez relevé les protestans et abattu les catholiques en Allemagne. L'invincible

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Il a de votre sceptre abattu le soutien.
Ses malheurs n'avoient point abattu sa fierté.
Il est temps

D'abattre pour jamais l'orgueil de ses enfans. ABATTRE, au fig., c'est-à-dire, détruire les forces du corps ou de l'ame, ayant pour régime uu nom de personne.

« Quelle force le pourroit abattre, étant sou» tenu par une si belle espérance?· Le roi, la » reine, toute la cour, tout le peuple, tout est abaitu, tout est désespéré. » BOSSUET. «Elle fut touchée de ce malheur, mais elle n'en » fut pas abattue. La prospérité ne l'avoit » point enflée, l'adversité ne l'abattit pas. - Ce » coup l'étonna, mais ne l'abattit pas. » FLECH. « Quoique le poids des années l'ait abattu. » Ces craintes lâches qui nous troublent, qui FENEL.

» nous abattent. »

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«En mille occasions cette censure des hommes >> m'alarme, me déconcerte, m'humilie, m'a» bat. »> BOURD.

« Vous avouerez que peu de chose vous enfle » et peu de chose vous abat. La prospérité » nous élève, l'affliction nous abat.- Cette tris>> tesse du crime qui nous mine et qui nous abat. >> - Un jeûne seul vous abat et vous rebute. » MASS.

« Il voulut essayer combien de temps il pour»roit supporter la faim, sansen être abattu.»VOL. Làches, où fuyez-vous? quelle peur vous abat? BOIL. Magistrats, princes et ministres

Que le malheur abat, que le malheur corrompt. LA F. ABATTRE ayant pour régime un nom de chose inanimée dans le sens qu'on vient d'exposer. «Ni les maux qu'elle a prévus, ni ceux qui » l'ont surprise n'ont abattu son courage. » Boss. « On tâcha de lui faire entendre que sa fuite » abattroit le courage des citoyens. » FLÉCH

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