son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes décorations; ce ne seront plus les mêmes acteurs. Tout ce qui se réjouit sur une grace reçue, ou ce qui s'attriste et se désespère sur un refus , tous auront disparu de dessus la scène. Il s'avance déjà sur le théâtre d'autres hommes qui vont jouer dans une même, piéce les mêmes rôles : ils s'évanouiront à leur tour; et ceux qui ne sont pas encore, un jour ne seront plus : de nouveaux acteurs ont pris leur place ; quel fond à faire sur un personnage de comédie ! Qui a vu la cour a vu du monde ce qui est le plus beau, le plus spécieux, et le plus orné: qui méprise la cour, après l'avoir vue, méprise le monde. La ville dégoûte de la province ; la cour détrompe de la ville, et guérit de la cour. Un esprit sain puise à la cour le goût de la solitude et de la retraite. FIN DU PREMIER VOLUME, Essai sur la personne et les écrits de La Bruyère. Pag. 5 CHAPITRE PREMIER. Des ouvrages de l'esprit. Chap. II. Du mérite personnel. Chap. V. De la société et de la conversation. 124 FIN DE LA TABLE. |