Lettres d'Amour de Mirabeau

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Page 243 - Je le suis, ma Psyché, de toute la nature. Les rayons du soleil vous baisent trop souvent: Vos cheveux souffrent trop les caresses du vent; Dès qu'il les flatte, j'en murmure: L'air même que vous respirez, Avec trop de plaisir passe par votre bouche: Votre habit de trop près vous touche; Et sitôt que vous soupirez, Je ne sais quoi qui m'effarouche Craint parmi vos soupirs des soupirs égarés.
Page 104 - Être avec les gens qu'on aime, cela suffit : rêver, leur parler, ne leur parler point, penser à eux, penser à des choses plus indifférentes, mais auprès d'eux, tout est égal.
Page 327 - Marc-Aurèle, ô mon fils, permets ce nom à un vieillard qui t'a vu naître et qui t'a tenu enfant dans ses bras ; songe au fardeau que t'ont imposé les dieux ; songe aux devoirs de celui qui commande, aux droits de ceux qui obéissent. Destiné à régner, il faut que tu sois ou le plus juste ou le plus coupable des hommes...
Page 65 - J'ai si peu de préjugés ordinaires, je pense si peu comme tout le monde , qu'une femmelette , pétrie de petitesse et tyrannisée par les convenances , ne m'eût jamais convenu. Je t'ai trouvée forte , énergique , résolue , décidée. Ce n'était pas tout. Mon caractère est inégal, ma susceptibilité est prodigieuse, ma vivacité excessive; il fallait que je rencontrasse une femme douce et indulgente pour faire mes délices ; et je ne devais pas espérer que ces qualités précieuses se rencontrassent...
Page 234 - Orosmane est le plus malheureux ? Est-ce celui » où il se croit trahi par sa maîtresse? Est-ce » celui où , après l'avoir poignardée , il apprend
Page 56 - Mon ami, je mourrai aujourd'hui. Quand on en est là, il ne reste plus qu'une chose à faire, c'est de se parfumer, de se couronner de fleurs et de s'environner de musique, afin d'entrer agréablement dans ce sommeil dont on ne se réveille plus. » II appela son valet de chambre : « Allons, qu'on se prépare à me raser, à faire ma toilette tout entière.
Page 338 - Non, mon épouse, non, bonheur de ma vie, idole de mon cœur, je ne doute pas de ton courage, je sais qu'il ne coûte rien à ton amour ; et cette idée a soutenu le mien dans ce moment où il me faut te demander ce dont j'ai à peine la force de te donner l'exemple. Chère amie ! loin de nous les ménagements des âmes pusillanimes...
Page 145 - Voulez-vous qu'elle ait fait une imprudence? elle seule l'a expiée. Personne au monde qu'elle et son amant n'a été puni de leur erreur, si vous appelez ainsi leur démarche. Mais comment nommerez-vous le courage avec lequel elle a soutenu le plus affreux des revers; la persévérance dans ses opinions et ses sentiments; la hauteur de ses démarches au milieu de la plus cruelle détresse; la décence de sa conduite dans des circonstances si critiques; l'uniformité de ses principes; l'héroïsme...
Page 69 - ... août, samedi. J'ai été toute la nuit occupé de toi, et cependant j'ai dormi ; mais je me suis réveillé vingt fois. Ces moments-là sont bien cruels : on vient de voir tout ce qu'on adore ; on se hâte de profiter de son bonheur; et, dans l'instant où l'on croit le saisir, l'on s'aperçoit, avec une désolante surprise, qu'il a fui. Mon amie bonne, tu éprouves souvent ce . sentiment douloureux ; ainsi je n'ai que faire de t'en déceler toute l'amertume.
Page 183 - Ne cherche point à m'embarrasser par des comparaisons; tu m'affligerais, et tes réclamations, et tes plaintes , et tes tendresses , n'empêcheront pas que tu ne sois pour moi ce que je puis être pour toi... Sur le tout, je me porte bien; je veux vivre cent un ans , pourvu que ce soit avec toi , et dire, à cet âge : « Ma fille, allez dire à votre fille « que la fille de sa fille crie. » Tu m'as fait un plaisir bien vif en m'assurant de l'intérêt que prennent à toi les personnes dont tu...

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