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Une chaire de géographie historique de la France vient d'être instituée à l'Ecole pratique des Hautes-Etudes; notre compatriote, M. Auguste Longnon a été chargé de cet enseignement; il traitera, cette année : 1o des noms des lieux, de leur origine, leur signification et leur transformation; 2o les divisions territoriales de la Gaule franque, du vie au Xe siècle.

LA FAMILLE PARCHAPPE. - Nous croyons curieux de donner, d'après les papiers de Bertin de Rocheret, auxquels nous ferons encore plus d'un emprunt, une notice sur une des plus honorables familles d'Epernay, dont les derniers représentants sont morts dans ces dernières années, l'un général de division, grand officier de la Légion-d'Honneur, député de la Marne; l'autre inspecteur général des services administratifs du ministère de l'intérieur.

Jean Parchappe était échevin d'Epernay et conseiller du roi au grenier à sel lors du siége d'Epernay; profondément dévoué au roi, il fit tous ses efforts pour maintenir la ville en son obéissance, puis, après l'investissement, il s'exposa souvent pour faire parvenir d'utiles renseignements au camp royal. La position cependant, devenant intenable pour lui, il s'échappa un jour avec ses cinq fils; la garnison les ayant aperçus tira sur eux, Jean eut son cheval tué sous lui. Ils arrivèrent au camp le jour même de la mort de Biron. Lui et ses enfants se joignirent aux troupes d'Henri IV, qui signa à Châlons, au mois d'août 1592, des lettres d'annoblissement constatant ses brillants services, notant que Jean Parchappe eut pendant la suite du siége un second cheval tué sous lui et perdit son fils aîné, Pierre, d'un coup de fauconneau reçu auprès du roi.

Jean Parchappe qui devint seigneur d'Aulnay-aux-Planches et de Fresnes avait épousé Olive de Champy: quatre de ses fils firent branches le cinquième, sieur des Fossés, n'eut qu'un fils Louis, président du grenier à sel d'Honfleur, sans postérité.

I.

:

Nicolas Parchappe aîné, lieutenant en la prévôté d'Epernay, marié depuis 1586 avec Marie Vauchelet, eut César dont le descendant s'éteignit à la fin du xviie siècle, et François Parchappe, lieutenant en l'élection d'Epernay, marié à Madeleine Cocquart; Robert, greffier en chef de l'élection d'Epernay, qui avait pour descendants au milieu du xvIIe siècle : Nicolas, marié en 1748, à une fille de M. de Villemer, baron de Saint-Cyr; Pierre, chevalier de Saint-Louis, mousquetaire, tué à Fontenay; Jean-Baptiste, marié en 1745, à Mlle de Lattre d'Aubigny; Suzanne, femme de M. Mopinot, élu à Reims; Memnon qui forme aussi un rameau.

II. François Parchappe, fut seigneur de Noyers; il eut un fils, seigneur de Noyers et de Vinay, né en 1645, commissaire des guerres au département de Champagne, lieutenant du roi, commandant à Epernay,

bailli d'épée au présidial de Châlons, dont les fils furent, l'un lieutenant du roi à Châlons, un autre prévot et sénéchal du chapitre à Reims; un autre procureur général de Prémontré; un autre, abbé de Villers-Cotterêts; un cinquième, fut tué à l'armée d'Allemagne en 1733; le dernier, M. de Vinay, se trouva aux batailles de Parme et de Plaisance et succéda aux charges paternelles. De lui descendait le général.

III. François Parchappe, seigneur de Broussy, eut de Mlle de Soufflier quatre enfants: Jean, capitaine au régiment Picardie ; Scipion, capitaine au même corps, tué à la bataille de Parme; Benjamin, capitaine encore dans ce régiment, tué en Bavière en 1743; et une fille mariée à M. de Villemer, baron de Saint-Cyr.

:

Armes D'azur aux chevrons d'or, accompagnés de trois colombes d'argent, becquées et membrées de gueules.

M. Legay, officier d'infanterie, épouse Mile de Gestas, fille du comte de Gestas, d'une famille de vieille noblesse béarnaise, dont une branche vint s'établir en Champagne sous le règne de Louis XIII. Son aïeul, marquis de Lesperoux, brigadier des armées de Louis XIV et gouverneur de Thionville eut un fils auquel pour ses services, Philippe V, roi d'Espagne, donna le droit de semer son écusson de fleurs de lys d'or sans nombre: son fils et son petit-fils, tous deux maréchaux de camp, furent guillotinés à Bordeaux en 1794. Un des fils de ce dernier fut souspréfet de Reims pendant toute la Restauration. Armes: d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la tour ouverte, ajourée et crénelée d'argent, maçonnée de sable.

On vient de vendre à Châlons un tableau dû au pinceau d'un artiste rémois, M. Liénard père, mort en 1857 Jeanne Grey, qui a été reçue dans le temps à l'exposition; plus une toile de son cabinet représentant l'intérieur de l'école de dessin à Châlons en 1775, aux armes de M. Gargam de Chevigny, maire royal de la ville à cette époque.

L'Académie de Reims vient de recevoir: membre titulaire M. DurandDesaulnois, notaire; honoraires: MM. Dr Aubrion, colonel Chabert, Gandelet, de Namur; Mieusset, de Besançon; Dr Vincent, de Vouziers

M. Hustin a publié dans l'Estafette du 16 février courant, la biographie du sculpteur rémois, R. de Saint-Marceaux, avec un portrait autographe.

Le Secrétaire Gérant,

LEON FREMONT,

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LES SEIGNEVRIE ET FÉAVLTEZ

DE

BOVRBONNE

ENSEMBLE LES DÉDUICTZ ET DESNOMBREMENS D'ICELLES

Etude historique sur les documents existant aux archives
612-1780

Le terrible incendie qui, le premier mai 1717, dévora la presque totalité de Bourbonne, n'a laissé que fort peu de documents sur l'état de la seigneurie de cette ville.

De l'ancien château féodal on ne connaît que le plan, ses dernières tours ont disparu, ensevelies en 1821 sous les terrasses de l'habitation moderne, et le souvenir en serait déjà perdu si un donjon et des communs, récemment restaurés par le propriétaire, n'étaient encore debout pour témoigner de son importance d'autrefois.

Quelques pans de murailles, c'est tout ce qui reste aujourd'hui de cette demeure des Choiseul, des Vergy, des Livron : puis viendra le jour où

L'âge qui toutes choses efface,

aura accompli son œuvre sur ces derniers vestiges, alors tout sera dit, rien ne rappellera plus le passé.

Cependant, il existe dans les archives des actes qui concernent le domaine seigneurial, et qui sont d'un grand intérêt historique; mais il n'a fallu rien moins qu'un procès considérable intenté à la ville, pour que ces pièces, ignorées jusque-là, fussent exhumées des cartons où elles étaient enfouies et où elles seraient encore sans cette circonstance.

Pourtant, le hasard, un accident, un incendie eût pu les anéantir, les faire disparaître !

A cette heure même, il est peu de personnes qui aient lu ces documents ou en connaissent l'existence.

Dès lors, il devenait utile, nécessaire de les mettre au jour, c'est ce qui nous a décidé à en faire le sujet de cette étude.

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