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Mais dans une profane et riante peinture,
De n'oser de la fable employer la figure,
De chasser les Tritons de l'Empire des eaux,
D'oster à Pan sa flute, aux Parques leurs ciseaux,
D'empescher que Caron, dans la fatale barque,
Ainsi que le berger ne passe le Monarque:
C'est d'un scrupule vain s'allarmer sottement,
Et vouloir aux Lecteurs plaire sans agrément 1).

On demeure d'accord que ce seroit une sottise, que de vouloir bannir ces sottises d'un sujet profane, comme sont tous les ouvrages où le Poëte parle en Payen, mettant tousjours les Dieux, au lieu de parler de Dieu. Mais appellerat-il un sujet profane quand il parle à un Roy Tres-Chrestien, dont la personne est sacrée, et quand il veut celebrer une de ses grandes actions, comme est le passage du Rhin; et sera-ce s'allarmer sottement que de l'avoir blâmé pour avoir introduit le Dieu du Rhin, s'opposant au passage du Roy?2)

Il demeure donc d'accord qu'il ne faut pas parler en Payen, en un sujet Chrestien, et ainsi il justifie entierement le Poëme de Clovis; et il se condamne d'avoir parlé en Payen au Roy, en celebrant son fameux passage du Rhin, puis que ce n'estoit pas un sujet profane; la personne à qui il parloit, et dont il parloit, estant sacrée. Puis estant contraire à luy-mesme, il dit pour les sujets Heroïques, et qui parmy nous ne peuvent estre que Chrestiens.

Bien-tost il deffendront de peindre la Prudence,
De donner à Themis ny bandeau ny balance,
De figurer aux yeux la Guerre au front d'airain;
Ou le Temps qui s'enfuit une horloge en la main;
Et partout des discours, comme une idolatrie,
Dans leur faux zele, iront chasser l'Allegorie3).

Voilà de grandes pertes que font les Poëtes qui n'introduisent point de fausses Divinitez. Encore s'il eust mis Bellone et non la Guerre, dont jamais on n'a fait une Deesse; et a-t-il vu dans Homere ou dans Virgile le temps qui s'enfuit une horloge en la main

Et pourquoy accuser un Poëte Chrestien de chasser l'Allegorie, puis que leurs Poëmes sont pleins de celles qui sont raisonnables?

Laissons-les s'applaudir de leur pieuse erreur,
Mais pour nous bannissons une vaine terreur.
Et n'allons point, parmy nos ridicules songes,
Du Dieu de verité faire un Dieu de mensonges 4).

L'opinion de ceux qui bannissent les faux Dieux des Poëmes Chrestiens, n'est point fondée sur la pieté ny sur la devotion, mais sur la seule raison: de quoy mesme tout impie doit demeurer d'accord, pourveu qu'il luy reste quelque jugement . .

Et est ce Dieu qui fait les fictions, ou le Poëte? Puis il devroit avoir appris à distinguer la fiction d'avec le mensonge.

Sowohl Boileau wie sein Kritiker stehen auf einem von Niemand mehr getheilten Standpunkte, wenn man des ersteren Ausführungen gegen Boileau's eigene Meinung nicht als einfache Lobpreisung der klassischen epischen Dichtung betrachten will.

1) Art poét. III, 219–226.

2) cf. ép. IV, 39 ff.

3) Art poét. III, 227–232.

4) Ibid. 233-236.

Desmarets ist ein Anhänger Scarron's und der Burleske. Seine Bemerkungen über die Sprache des Lutrin mögen daher an dieser Stelle Platz finden, da sie den burlesken Stil betreffen. Er spricht zunächst von der Burleske überhaupt und von dem Typhon des Scarron:

L. c. p. 80, 81:

Quant à ce qu'il dit du style burlesque, qu'il condamne absolument aprés ce vers.

Quoy que vous escriviez, évitez la bassesse1).

Les esprits les plus fins ne seront pas de son avis; puis que l'on a veu en ce genre d'écrire des choses aussi délicates et aussi divertissantes qui se soient jamais veues . . .

Et laissa la province admirer le Typhon3).

Cette piece de Typhon, est le plus agréable et le plus délicat ouvrage de son auteur, l'un des plus beaux esprits de France, à la délicatesse duquel celuy-cy n'arrivera jamais; et l'on peut dire que sa mort seule est cause que l'on ne fait plus de Burlesque, parce que nul ne peut approcher de sa perfection . .

Dorante. Un Poëte qui ne tend qu'à faire le plaisant dans les Satyres, ne parle que par envie d'un Burlesque, qui sans offenser personne, a plus finement fait rire que luy.

An anderer Stelle werden im Anschluss an den Lutrin die Anforderungen erörtert, die an eine komische Dichtung zu stellen seien: L. c. p. 106 f.:

Le Poëte a cru qu'il feroit un Poëme bien nouveau et bien merveilleux, s'il traitoit en vers magnifiques un sujet ridicule. On luy a souvent oüy dire que les autres faisoient un Heroïque ridicule, et que pour luy il faisoit un ridicule Heroïque. Mais il s'est bien trompé luy-mesme, agissant contre la regle d'Horace,

C'est à dire.

Versibus exponi tragicis res comica non vult

Nul ne doit par un vers tragique

Traiter une chose comique.

Le deffaut de n'avoir pas traité ce sujet en un style comique et burlesque, comme il devoit, estoit reparé en quelque sorte quand il le recitoit, par son ton de voix qui avoit quelque chose de ridicule: mais l'ouvrage ayant esté imprimé, et estant dénué de la prononciation, il a paru extravagant; quand on a veu dans la bouche d'une horlogere des paroles que Virgile a données à Didon, et qui ne conviennent nullement à une horlogere. Ainsi toute cette raillerie paroist fade, sans esprit, et sans jugement: et ceux qui avoient approuvé cét ouvrage dans le recit de l'Autheur, le méprisent dans la lecture; voyant ce sujet traité tout autrement qu'il ne devoit estre, malgré son titre spécieux de Poëme Heroïque, qui promet de la grandeur et de la majesté. Mais la haute diction s'accorde si mal avec le sujet bas, et la hauteur prétenduë de l'Autheur s'accorde si mal avec les regles et le bon sens qui luy sont contraires, que les meilleurs de ses amis en ont esté confus.

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L. c. p. 111:

Puis il fait parler l'horlogere en fureur, avec les mesmes paroles que Virgile donne à Didon parlant à Enée1); mais avec un si miserable rapport pour servir à une horlogere, que cela donne du dégoust. Enfin l'on ne sçait où est la raillerie en tout cela; et ne la trouvant pas, elle retombe sur le faux railleur.

Et le Rhin de ses flots ira grossir la Loire
Avant que tes faveurs sortent de ma memoire.
(Lutr. II, 41-42.)

Il veut le renvier sur Virgile, faisant parler Poëtiquement un horloger à sa femme, au lieu que Virgile fait parler simplement Enée à Didon.

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Je veux bien de Didon garder le souvenir.
Tant que j'auray de vie, etc.

C'est vouloir faire parler sans raison un horloger plus noblement que le Heros de Virgile, et ridículement, en enflant sa Poësie dans une passion.

Man kann der von Scarron in die Literatur eingeführten Burleske ein gewisses Verdienst zusprechen, wenn man sie als Versuch betrachtet, der affectirten und hohlen Sprache des Precieusenthums eine originelle, natürliche, frische und witzvolle Diction entgegenzustellen 2).

Ueber den Werth oder Unwerth der Gattung und ihre Berechtigung und Stellung innerhalb der Literatur herrscht heutzutage kaum noch Meinungsverschiedenheit. Ebenso wenig über Scarron's Typhon, die bekannte Travestie des Kampfes der Riesen und Götter 3). Die Darstellung gilt wie die des später erscheinenden Virgile travesti für platt, und der Umstand, dass beide Dichtungen viel Beifall fanden, für das schlimme Zeichen verirrten Geschmackes.

Desmarets' Einwand gegen den Titel des Lutrin ist Veranlassung, dass derselbe seit 1701 lautet:

poème heroi- comique 4).

Betreffs des travestirten Dialogs zwischen Dido und Aeneas rechtfertigt Boileau 5) sich selbst: nach der üblichen Manier der Burleske würden

1) cf. Lutrin II, 41-42.

2) In demselben Sinne mag folgender Passus aus Marmontel, éléments de littérat., art. burlesque, aufzufassen sein, den man allerdings als Ausfluss des Hasses gegen Boileau bezeichnet (Saint-Surin, II 177, Note a): Quoique l'on pense de ce genre, c'est peut-être celui de tous qui demande le plus de verve, de saillie et d'originalité. Rien de plat, rien de froid, rien de forcé n'y est supportable, par la raison que de tous les personnages le plus ennuyeux est celui d'un mauvais bouffon.

Für Inhalt und das Folgende cf. Lotheissen, 1. c. 480 ff.

cf. Berriat - Saint-Prix, œuvres de Boileau, II, Paris 1830, >>> observations sur le lutrin«, p. 275.

5) Die Namen Boileau und Desmarets erscheinen künftighin abgekürzt: B., Desm.

Dido und Aeneas wie ein Heringsweib und ein Lastträger mit einander reden, hier sprächen ein Handwerker und seine Ehehälfte wie Aeneas und Dido; das Ganze sei eine Art von neuer Burleske 1). Objectiv ästhetischem Gefühle nach muss eine Nichtachtung der klassischen Dichtung in beiden Gattungen der Burleske liegen, in der letzteren noch mehr Unwahrscheinlichkeit wie in der ersteren; dort werden nur Namen, Gestalten und Gewande dem Alterthum entlehnt, hier aber wird die erhabene Sprache, welche Götter, Könige und Helden redeten, im Munde hohlköpfiger Proletarier der Lächerlichkeit preisgegeben.

II.

Auf dem Gebiete der Satire ist B., und gewähren seine satirischen Dichtungen selbst, dem Desm. gleichfalls das Object für verschiedene Ausführungen.

Nur der eine Zweck: Kampf gegen das Laster eignet der Satire; dasselbe in den Staub der Lächerlichkeit ziehen, ist das Mittel zur Erreichung jenes Zweckes. Tiefernste Dinge, wie die der Religion, sind darum dem satirischen Gedichte fernzuhalten. Von diesem Standpunkte aus lautet die Beurtheilung B.'s als Satiriker wie folgt: L. c. preface:

Celuy qui sçait bien qu'il n'a autre talent que la Satyre, doit au moins sçavoir ce que c'est que l'esprit et la fin de la Satyre, qui est de reprimer les vices en les rendant ridicules, et de faire voir aux vicieux par de peintures generales, ce qu'ils font et ce qu'ils doivent estre. Pour s'élever au raisonnable esprit de la Satyre, il ne faut pas avoir un esprit malin, qui hait les personnes, et qui respecte les vices; évitant de parler des plus dangereux, ou n'en parlant que par moquerie. Il faut avoir une grande sagesse, qui est si rare, une intention droite pour la correction des hommes, et une delicatesse de sens pour bien juger, et pour toucher solidement et finement les matieres, qu'il faut traiter en Maistre, et non pas en Escolier; et l'on ne doit pas se servir de la plume, comme un furieux se sert d'une épée, pour massacrer tout ce qu'il rencontre.

Ĉeluy qui dit qu'il a entrepris d'écrire contre les vices, et qui dit d'abbord au Roy.

Moy la plume à la main je gourmande les vices 2),

doit donc estre sage, et ne doit pas en suite faire des Satyres contre la sagesse et contre la raison, puis que ce n'est pas par la raison qu'il peut combattre les vices: Et celuy qui veut se moquer des Poëtes, et donner des preceptes pour toutes sortes de Poësie, doit estre grand Poëte, correct, avancé en âge, et en reputation, comme estoit Horace, qui estoit grand Philosophe, grand Poëte, d'un goust le plus rafiné qui fust jamais; et qui a mesme donné dans ses Satyres d'excellens preceptes de la vertu.

Il ne faut pas qu'un Poëte Satyrique se fasse voir Escolier en sentimens, et en Poësie. Horace et Juvenal n'ont jamais rien dit qui ne fust de bon sens, n'ont jamais fait un méchant vers, n'ont rien fourré d'inutile pour achever leur mesure, n'ont jamais employé ny parole ny comparaison basse, bien que

1) cf. Berriat-Saint-Prix, II 281.
Disc. au roi, v. 70.

dans le stile bas de la Satyre; et n'ont point rebattu dix fois une mesme personne pour la mesme chose.

Mais il ne faut pas sous le titre de la Satyre exercer ses inimitiez, et répandre ses pensées libertines. La Satyre est contraire aux loix divines et humaines; et parmy_nous elle ne doit pas s'authoriser par l'exemple de ce qui s'est fait parmy les Payens. Elle a esté supportée parmy eux, quand elle n'a pris autre licence que d'accuser les vices publics, ne nommant jamais une personne pour vicieuse, si elle n'estoit bien diffamée; comme quelque scelerat, quelque fameux débauché, ou quelque signalé avare. Horace marque les bornes de la Satyre, quand il dit,

Sis quis erat dignus describi, quòd malus, aut fur,

Quòd moechus foret, aut sicarius, aut alioqui

Famosus.

Enfin la Satyre n'a jamais décrié que ceux qui se décrient eux-mesmes : mais celuy qui veut faire passer pour ridicules des hommes establis en estime, croit qu'il sera jugé plus grand d'esprit, plus il se fera hardy à médire. Il fait bien connoistre qu'il est plus ennemy du merite que du vice; puis qu'il ne nomme jamais un vicieux; mais seulement ceux dont les ouvrages sont estimés, les uns plus, les autres moins: car pour ceux qui n'ont pas la force de se soûtenir, c'est bien estre lâche que de les attaquer. Il a pretendu se mettre au dessus de tous en s'établissant le censeur de tous; mais cette humeur de censurer ne convient pas à un jeune Poëte, qui dans l'impetuosité de son âge se trouve flaté en s'exerçant à la Satyre, à cause du grand avantage qu'elle luy donne parmy des esprits disposez à aimer la médisance, et à souffrir les deffauts d'un Poëte, pourveu que quelqu'un soit nommé et mocqué... Il a beau s'y (dans la satyre) relever par fois en termes, pour faire croire qu'il est Poëte, ce n'est point là le lieu de s'élever, il faut qu'il retombe tousjours dans le bas, et il ne doit point le quitter Or la Satyre est sans doute un sujet comique.

L. c. p. 70:

Mais notre Autheur ne s'attache point aux vicieux pour les nommer, parce que le les vicieux ne lui deplaisent pas; et il s'attache aux Poëtes, et les nomme, en voulant les rendre ridicules; parce qu'il prétend s'élever par ce moyen au dessus d'eux. Et quand il est vray que ceux dont Lucilius et Horace parlent ne seroient pas de noms supposés, est-ce un exemple suffisant pour l'excuser; puis que ce qui estoit permis aux Payens par la licence de leurs mœurs, et par l'exemple de leurs Dieux, n'est pas permis aux Chrestiens par les loix et de la raison et de leur religion.

Prüfen wir den Inhalt der Satiren (I-IX) unseres Dichters auf die hervorgehobenen Punkte hin.

So weit dieselben sich nicht als directe Nachahmung einer klassischen Vorlage ergeben, sind der gegeisselten Gebrechen, Schäden und Laster auf religiösem, staatlichem und socialem Gebiete folgende:

Religion: Es wird mit Bezugnahme auf ein bestimmtes Beispiel (Sat. I) erheuchelte Frömmigkeit, Bigotterie auf der einen (Sat. IV), Gotteslästerung, Verleugnung des christlichen Glaubens auf der andern Seite gegeisselt (Sat. IV).

Staat: Auf dem Gebiete des Rechts wird das Advokatenunwesen, die Verclauselirung der Gesetze hervorgehoben (Sat. I und VIII); auf

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