L'ordre fatal d'aller voir ses aïeux, Ce que d'abord j'ai voulu vous céler; A mon cher fils je ne veux plus rien taire. Elle renferme une liqueur vermeille, Le fils touché promit ce qu'on voulut, Si, par hasard, je suis encor vivant. Quelques remords cependant le troublèrent ; A s'appliquer l'effet de l'élixir. "Mon cher Azor, ô mon très digne fils! Je vous connais; aussi je vous choisis Hors en un point qu'il eut soin d'altérer: doit opérer Cette liqueur? Mon cher fils peut m'en croire, Oui, d'or, mon fils, et de plus pur encor. Embrassez-moi; recueillez, cher Azor, Le père mort, Azor de supputer Mais à l'instant où, pour lever ses doutes, Dans ce tableau j'ai peint en raccourci Vous le direz; oui, je n'en doute pas; ANDRIEUX.-Né en 1759; mort en 1833. LE GRONDEUR. M. GRICHARD, vieux médecin; LOLIVE, son valet; ARISTE, frère de Grichard. M. Grichard. Bourreau, me feras-tu toujours frapper deux heures à la porte? Lol. Monsieur, je travaillais au jardin ; au premier coup de marteau j'ai couru si vite que je suis tombé en chemin. M. Gri. Je voudrais que tu te fusses rompu le cou, double chien; que ne laisses-tu la porte ouverte ? Lol. Eh! monsieur, vous me grondâtes hier à cause qu'elle l'était: quand elle est ouverte vous vous fâchez ; quand elle est fermée, vous vous fâchez aussi : je ne sais plus comment faire. M. Gri. Comment faire ! Ar. Mon frère, voulez-vous bien.... coquin! Comment faire, Ar. Eh! mon frère, laissez là ce valet, et souffrez que je vous parle de.... M. Gri. Monsieur mon frère, quand vous grondez vos valets, on vous les laisse gronder en repos. Ar. (à part.) Il faut lui laisser passer sa fougue. M. Gri. Comment faire, infâme! Lol. Oh ça, monsieur, quand vous serez sorti, voulez-vous que je laisse la porte ouverte ? M. Gri. Non. Lol. Voulez-vous que je la tienne fermée ? Lol. Monsieur.... M. Gri. Encore? tu raisonneras, ivrogne? Ar. Il me semble après tout, mon frère, qu'il ne raisonne pas mal; et l'on doit être bien aise d'avoir un valet raisonnable. M. Gri. Et il me semble à moi, monsieur mon frère, que vous raisonnez fort mal. Oui, l'on doit être bien aise d'avoir un valet raisonnable, mais non pas un valet raisonneur. Lol. Morbleu! j'enrage d'avoir raison. M. Gri. Te tairas-tu? Lol. Monsieur, il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée : cnoisissez; comment la voulez-vous? M. Gri. Je te l'ai dit mille fois, coquin. Je la veux... je....Mais voyez ce maraud-là, est-ce à un valet à me venir faire des questions? Si je te prends, traitre, je te montrerai bien comment je la veux. Vous riez, je pense, monsieur le jurisconsulte? Ar. Moi? point. Je sais que les valets ne font jamais les choses comme on leur dit. M. Gri. Vous m'avez pourtant donné ce coquin-là. M. Gri. Oh! je croyais. Sachez, monsieur le rieur, que je croyais n'est pas le langage d'un homme bien sensé. Ar. Eh! laissons cela, mon frère, et permettez que je vous parle d'une affaire plus importante.... M. Gri. Non, je veux auparavant vous faire voir à vousmême comment je suis servi par ce pendard-là, afin que vous ne veniez pas après me dire que je me fâche sans sujet. Vous allez voir, vous allez voir. As-tu balayé l'escalier ? Lol. Oui, monsieur, depuis le haut jusqu'en bas. M. Gri. Et la cour? Lol. Si vous y trouvez une ordure comme cela, je veux perdre mes gages. M. Gri. Tu n'as pas fait boire la mule ? Lol. Ah! monsieur, demandez-le aux voisins qui m'ont vu passer. M. Gri. Lui as-tu donné l'avoine ? Lol. Oui, monsieur, Guillaume y était présent. M. Gri. Mais tu n'as point porté ces bouteilles de quinquina où je t'ai dit? Lol. Pardonnez-moi, monsieur, et j'ai rapporté les vides. M. Gri. Et mes lettres, les as-tu portées à la poste ? Hem.... Lol. Peste, monsieur, je n'ai eu garde d'y manquer. M. Gri. Je t'ai défendu cent fois de racler ton maudit violon; cependant j'ai entendu ce matin. . . . Lol. Ce matin? ne vous souvient-il pas que vous me le mites hier en mille pièces ? M. Gri. Je gagerais que ces deux voies de bois sont en core.... Lol. Elles sont logées, monsieur. Vraiment depuis cela j'ai aidé à Guillaume à mettre dans le grenier une charretée de foin; j'ai arrosé tous les arbres du jardin, j'ai nettoyé les allées, j'ai bêché trois planches, et j'achevais l'autre quand vous avez frappé. M. Gri. Oh! il faut que je chasse ce coquin-là: jamais |