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mourut l'an 1348, 40 jours après sa consécration. Il a laissé plusieurs ouvrages de théologie et de physique; mais celui qui a fait le plus de bruit est intitulé De causa Dei contra pelagianos Londres, 1618, in-fol., où il semble approcher quelquefois des sentimens qu'ont eus depuis les calvinistes. Ce n'est néanmoins qu'un thomisme rigide.

BRADY (Nicolas ), docteur en théologie, et ministre en Angleterre, né à Bandon, dans le comté de Corck, en 1659, se distingua beaucoup dans la révolution qui détrôna Jacques II, et mourut le 20 mai 1726, après avoir exercé l'emploi de ministre dans différens endroits, et publié une Traduction de l'Enéide de Virgile, et des Sermons, en 3 vol. in-8°. Il est plus connu par une nouvelle version en vers des Psaumes, avec le docteur Tate, dont l'église anglicane se sert généralement dans le chant des offices.-Il ne faut pas le confondre avec Robert BRADY, qui a donné une Histoire d'Angleterre, Londres, 1685, in-fol., en anglais. Il y prouve que le royaume a toujours été héréditaire. Illa termine au règne de Henri III. · BRAGADIN (Marc-Antoine), noble vénitien, gouverneur de Famagouste en 1570, ne rendit cette ville à Mustapha, général des Turcs qui l'assiégeaient, qu'après s'être vu réduit à la dernière extrémité. La capitulation fut honorable, mais le musulman en viola les conditions. Après avoir fait massacrer devant lui plusieurs officiers et plusieurs chrétiens qui avaient défendu la place, il fit couper le nez et les oreilles à Bragadin, le fit traîner dans la place publique, lié par les pieds et par les mains, et écorcher tout vif, en 1571. Le barbare fit remplir sa

peau de foin, après l'avoir fait saler, et l'attacha au haut de sa capitane, pour en faire parade le long des côtes d'Egypte et de Syrie. L'Art de vérifier les dates place la mort de Bragadin en 1570; mais son épitaphe qu'on voit dans les Délices de l'Italie tome 1, p. 125, porte le 18 août 1571. De Thou dit que Mustapha ne fit mourir Bragadin et les autres capitaines chrétiens, que parce qu'ils ne purent représenter les prisonniers turcs, qu'ils avaient fait égorger quand ils virent qu'ils seraient obligés de se rendre. C'est ce qui ne paraît guère vraisemblable, et ce qui est d'ailleurs en opposition avec le récit des meilleurs auteurs contempo

rains.

BRAGANCE (don Jean de), duc de la Foëns, naquit à Lisbonne l'an 1719. Il était fils de don Michel, frère de Jean V, roi de Portugal, et de l'héritière de la grande maison d'Avranches. En qualité de frère cadet de sa famille, il fut destiné dès son enfance par le roi son oncle à l'état ecclésiastique dans lequel les plus grands honneurs lui étaient réservés. On lui fit faire avec soin toutes les études nécessaires pour suivre sa destination. Le roi Jean V lui fit cultiver particulièrement l'histoire ecclésiastique du Portugal, après quoi il fut envoyé à Coïmbre pour s'instruire dans le droit canonique. L'âge de prendre les ordres étant venu, Jean de Bragance témoigna une répugnance extrême à se lier par des voeux, et déclara qu'il n'avait point d'inclination pour l'état qu'on lui avait choisi. Le roi vit avec peine une pareille résolution dans son neveu, mais ne voulant point le contraindre il lui laissa, quoique avec répugnance, la liberté de changer de car

rière. Jean de Bragance profita de la faculté qui lui était offerte, pour rentrer dans le monde dont il fit les charmes par son esprit, ses talens et surtout par une physionomie avantageuse, qui le firent rechercher par toutes les dames de la cour, et lui occasionèrent quel quesdésagrémens. Il avait conservé de ses anciennes études un grand goût pour la littérature qui ne fut point chez lui un goût stérile. Il possédait plusieurs langues, écrivait avec grâce et facilité,et surtout faisait très-bien des vers. Quelques traits de satire répandus assez malicieusement dans ses ouvrages et échappés quelquefois au milieu des sociétés de la cour, contribuèrent beaucoup à indisposer contre lui le roi de Portugal qui n'avait peutêtre pas été toujours étranger à ses épigrammes. On lui pardonnait d'ailleurs difficilement les succès qu'il obtenait dans toutes les brillantes réunions de la capitale. Joseph I étant monté sur le trône à la place de Jean son père, donna quelques preuves de son ressentiment à Jean de Bragance, qui, ne se souciant pas d'être sans cesse en butte à la haine de son cousin, demanda la permission de voyager. Il l'obtint facilement, et dirigea ses premières courses vers l'Angleterre. Il fréquenta la société de tout ce qu'il y avait alors de savans dans cette île, s'attira leur amitié par les charmes de son caractère, et leur estime par l'étendue de ses connaissances. Le sceptre des sciences et de la littérature n'était point alors entre les mains des hommes religieux et amis des saines doctrines, de sorte que l'on peut affirmer sans crainte que ces sociétés lui furent encore plus funestes qu'utiles. Avant de partir de Londres il fut reçu membre de la Société royale, et dit à

ce sujet que c'était là le genre d'honneur qui le flattait le plus, parce que c'était le premier qu'il ne devait qu'à lui seul. Il continua ses voyages en Allemagne, servit en qualité de volontaire dans la guerre de sept ans dans l'armée autrichienne, et se distingua à plusieurs batailles. Marie Thérèse et Joseph II admirèrent sa valeur et ses bonnes qualités et l'attirèrent à la cour de Vienne, où il séjourna quelques années. Après la mort de son frère aîné il devait prendre possession du duché de la Foëns; mais le roi Joseph Ier s'y opposa. Voyant que le ressentiment du roi n'était point apaisé, il continua ses voyages. Il parcourut deux fois la France, l'Italie et la Suisse ; il alla dans la Grèce, l'Egypte et l'Asie Mineure, interroger les ruines des anciens monumens, et visiter le tombeau des anciens peuples; la Laponie, la Suède, la Pologne et le Danemarck, le virent tour à tour promener sa fortune dans leurs climats. Il voyageait en observateur, et recueillait partout, ce qu'il rencontrait de plus intéressant. Après la mort de Joseph I", Marie I qui lui succéda, fit espérer à Jean de Bragance plus d'agrément en Portugal; il y retourna, prit possession du duché de la Foëns, et eut dans le gouvernement une influence qui ne fut pas toujours salutaire. Voué entièrement aux beaux-arts, il fonda l'académie royale des sciences de Lisbonne, et s'attacha à l'établir sur des bases solides et durables. Pendant cinq ans il fit seul les frais considérables que demandait cette entreprise, et parvint enfin à la voir sur le pied le plus brillant. Il fut successivement généralissime des armées portugaises, et grandmaître de la maison royale. Les jésuites eurent en lui un grand et

puissant ennemi, et n'eurent rien moins qu'à se louer des procédés injustes et des menées secrètes dont il usa pour consommer leur destruction. En 1801 il se retira entièrement des affaires publiques, et consacra le reste de ses jours à perfectionner son académie pour laquelle il a conservé un zèle extrême jusqu'à sa mort, arrivée le 10 novembre 1806.

BRAGELONGNE (ChristopheBernard de), issu d'une famille ancienne et noble, naquit à Paris en 1688, et fut élevé au collège de Louis-le-Grand, alors tenu par les jésuites. Il y trouva d'habiles maîtres sous lesquels il fit de rapides progrès. Les langues anciennes, la littérature,la philosophie, furent presque simultanément l'objet de ses études; mais il donna une attention particulière aux mathématiques, et avant de sortir du collége il avait déjà acquis des connaissances fort étendues dans cette science. Son caractère était grave, il se livrait peu aux divertissemens de son âge, et l'on dit qu'un de ses plus grands plaisirs, les jours de récréation, était d'aller passer quelques heures avec le père Malebranche qui, charmė de pareilles dispositions dans un jeune homme, l'accueillait avec complaisance. A l'âge de 23 ans, Bragelongne fut reçu élève de l'académie des sciences, et commença à y présenter de savans mémoires. En 1728, il y succéda au père Reyneau de l'Oratoire en qualité d'associé libre. Bragelongne ne s'était point borné à culti ver les sciences naturelles; il avait appris l'hébreu et il était versé dans l'histoire. Ayant embrassé l'état ecclésiastique et reçu la prétrise, un de ses oncles, doyen du chapitre noble de Brioude, le fit nommer chanoine-comte de cette

église. Ce même oncle, peu de de temps après, lui résigna son doyenné et le prieuré de Lusignan. Ce changement d'état en amena un autre dans les habitudes de l'abbé de Bragelongne. Jusque-là il fréquentait assidûment l'académie. Ses nouveaux devoirs le fixerent à Brioude, et il ne fit à Paris que de rares voyages, pendant lesquels il reprenait ses anciennes assiduités et se chargeait volontiers de l'examen de différens mémoires que l'académie recevait. C'est à la suite d'un de ces voyages que, rappelé à Brioude pour des affaires de son chapitre, il y mourut le 20 février 1744, n'ayant que 56 ans. Ses qualités aimables, ses manieres douces et sociables, les agrémens de son esprit et de sa conversation le faisaient rechercher; il était lié avec le cardinal de Polignac, le chancelier d'Aguesseau et les hommes les plus célèbres de son temps; la duchesse du Maine l'avait admis dans sa brillante société. Son éloge fut prononcé dans l'académie par GrandJean de Fouché, et inséré dans les Mémoires de cette compagnie, année 1746. On a de lui: 1o un Mémoire sur la quadrature des courbes, 1711. 2o L'Examen des lignes du 4 ordre, ouvrage qui malheureusement n'est pas terminé. Il avait entrepris une Histoire des empereurs romains. Il en était au règne de Decius quand la mort le surprit. Il ne faut pas le confondre avec Emeric de BRAGELONGNE de la même famille. Celui-ci, après avoir été doyen de SaintMartin de Tours, devint évêque de Luçon et succéda dans ce siége au cardinal de Richelieu. Il mourut en 1645, après s'être démis de son évêché en faveur de Pierre de Nivelle, abbé de Citeaux.

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BRAHÉ. Voyez TYCHO-BRAHÉ.

BRAILLIER (Pierre), apothicaire de Lyon, dédia à Claude de Gouffier, comte de Maulevrier, grand-écuyer de France, en 1557, un livre curieux Des abus et ignorances des médecins, contre l'auteur pseudonyme d'un Traité des abus et tromperies des apothicaires, déguisé sous le nom de Liset Benancio, anagramme de Sébastien Colin, imprimé à Lyon.

BRALION (Nicolas) naquit à Chars dans le Vexin - Français et entra dans l'Oratoire en 1619. Il partit en 1625 pour Rome, voyage entrepris par dévotion, disent quelques-uns, mais qui, s'il a eu ce but, ne l'eut pas seul, puisque le père Bralion séjourna quinze ans dans cette ville, et y composa plusieurs ouvrages. On peut donc supposer qu'au motif religieux il s'en joignit un autre, et que peutêtre son dessein était de rassembler dans les bibliothèques de cette ville, des matériaux pour les travaux qu'il avait en vue. On a de lui: 1o Observations du cardinal de Berulle sur sainte Madelaine, 1640, in-12. 2° Vite de' santi, raccolte dal padre Pietro Ribadeneira e da alcuni altri autori, 1638, in-8°. Ces deux ouvrages furent composés et publiés à Rome. 3° Vie de saint Nicolas, évêque de Myre, Paris, 1646, après le retour du père Bralion. 4° Pallium archiepiscopale; accedunt et primum prodeunt ritus et forma benedictionis ipsius, ex antiquo manuscripto bibliothecæ vaticana, Paris, 1648, in-8°, dédié au cardinal François Barberin, neveu d'Urbain VIII. Dans la préface il est traité de sacris indumentis. Dom Ruinart a écrit sur le même sujet une dissertation intitulée: Disquisitio historica de pallio, pour laquelle l'ouvrage du P. Bralion ne lui a pas été inutile. 5° Les Curiosités de l'une et

l'autre Rome, chrétienne etpaïenne, Paris, 1655, 2 vol. in-8°, 1659, 3 vol. 6° Ceremoniale canonicorum, etc., où il est question des rites et cérémonies usités à Rome pour l'offfice canonial. 7° La Chapelle de Lorette, ou l'Histoire du sacré sanctuaire. 8° Histoire chrétienne, 1656, in-4o, et plusieurs autres ouvrages. En rendant justice aux laborieuses recherches de leur auteur, on lui reproche de n'y avoir pas toujours mis assez de critique.

BRAMA, dieu des Indes et du Mogol. C'est par le moyen de Brama que l'Etre-Suprême créa le monde, suivant la mythologie indienne, dans laquelle on reconnaît souvent des restes informes des vérités saintes que le christianisme avait fait connaître dans ces régions. Il partagea son peuple en 4 castes ou tribus la 1", des brachmanes, ou gens de loi; la 2o, des rageputes, ou gens de guerre; la 3, des banianes, ou des négocians; et la 4°, des artisans ou des laboureurs. Les principales lois que Brama donna à ces tribus, sont qu'une caste ne s'allierait point avec une autre ; qu'un même homme n'exercerait pas deux professions différentes, ni ne passerait pas de l'une à l'autre; qu'on doit regarder comme des crimes la fornication, l'adultère, le vol, le mensonge et l'homicide. Ils ne devaient se nourrir que d'herbes, de légumes et de fruits; s'abstenant de toucher à la vie des animaux, dans la persuasion où ils étaient, que les âmes des hommes passaient dans les corps des brutes, surtout dans ceux des boeufs de là vient leur grande vénération pour les vaches. La caste des brachmanes est la plus considérée. Ils sont regardés comme les philosophes des Indiens. Mais ces philosophes,

comme ceux des autres pays, sont souvent plus extravagans que les gens du peuple.

BRAMANTE D'URBIN (Lazzari), célèbre architecte, naquit à Castel-Duranti, au territoire d'Urbin, vers l'an 1444. Il s'appliqua d'abord à la peinture; mais ses talens et son goût étant plus marqués pour l'architecture, il s'y adonna avec un succès étonnant. Le couvent della Pace, qu'il fit bâtir à Naples, lui ayant acquis de la réputation, Alexandre VI le nomma son architecte. Jules II le fit ensuite intendant de ses bâtimens. Ce fut par l'ordre de ce pontife qu'il exécuta le magnifique projet de joindre le Belvéder au palais du Vatican: ouvrage digne d'admiration, s'il n'avait pas été gâté par divers changemens qu'on y a faits depuis. Bramante détermnina Jules, à son tour, à démolir l'église de Saint-Pierre, pour en bâtir une plus magnifique, et qui (s'il se pouvait), n'eût point son égale dans le monde. Son plan ayant été adopté, l'on commença, l'an 1506, à jeter les fondemens de cette nouvelle basilique, qui fut élevée jusqu'à l'entablement avec une diligence incroyable: mais il n'eut pas la satisfaction de voir son ouvrage entièrement exécuté, étant mort en 1514, à 70 ans. Cet édifice fut continué par différens architectes, principalement par Michel-Ange, qui réforma son plan, et y fit des changemens qui ne contribuèrent pas peu à la perfection de ce temple. (Voyez SANGALLO.) On peut consulter sur ce sujet les Temples anciens et modernes de l'abbé May, p. 221, et la Vie de MichelAnge, par l'abbé Hauchecorne. Bramante, aussi estimable par les qualités du cœur et de l'esprit que par ses talens, joignait au gé

nie de l'architecture, le goût pour la musique et la poésie. Ses OEuvres, dans ce dernier genre, ont été imprimées à Milan en 1756.

BRAMHAL (Jean), archevêque d'Armagh, primat d'Irlande, naquit en 1593, à Pontefract, dans le comté d'Yorck, d'une famille ancienne, et mourut sous le règne de Charles II, en 1663. Ses ennemis lui suscitèrent des traverses; mais il confondit leurs impostures, et déconcerta leurs projets. Ce prélat était éloquent, plein de force dans le raisonnement, habile dans la controverse et dans la politique, et avait un courage proportionné à son caractère et à ses principes. Il se rendit célèbre par sa distinction entre les articles de paix et les articles de foi: distinction vaine et sans autorité dans une communion où l'on ne reconnaît point d'autorité infaillible, où personne n'a droit de decider ce qui est de foi et ce qui ne l'est pas. Ses ouvrages ont été imprimés in-fol., avec sa Vie à la tête: les Anglais en font cas. On distingue celui qui a pour titre : Prrege et populo anglicano apologia, Anvers, 1651, in-12. Il avait été nommé à l'archevêché d'Armagh le 18 janvier 1661.

BRANCACIO (François-Marie de), d'une illustre maison originaire de Naples, successivement évêque de Capacio, de Viterbe, de Porto, ensuite cardinal sous Urbain VIII en 1674, mourut en 1675. Le meurtre du gouverneur de Capacio, exécuté par son ordre, parce que ce gouverneur entreprenait sur les franchises de l'église, l'ayant brouillé avec les Espagnols, il eut une exclusion de la part de cette nation, lorsqu'on Je proposa pour être placé sur la chaire pontificale, après la mort de Clément IX. On

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