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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 1er août 1901.

M. F.-A. GEVAERT, doyen d'ancienneté, occupe le fauteuil.

M. le chevalier EDM. MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. Th. Radoux, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Jos. Stallaert, Alex. Markelbach, Max. Rooses, J. Robie, G. Huberti, A. Hennebicq, Éd. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, le comte Jacques de Lalaing, J. Winders, Ém. Janlet et C. Meunier, membres; G. Bordiau, correspondant.

MM. Éd. Fétis, directeur de la Classe et président de l'Académie, H. Maquet, vice-directeur, Ém. Mathieu, membre, et L. Lenain, correspondant, s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

En ouvrant la séance, M. Gevaert adresse les félicitations de la Classe à M. C. Meunier au sujet de son élection de correspondant de l'Académie des beaux-arts de Paris. (Applaudissements.)

CORRESPONDANCE.

La Classe prend notification de la mort du doyen d'ancienneté de sa Section de peinture, M. GodefroidÉgide Guffens, né à Hasselt le 22 juillet 1823, décédé à Schaerbeek le 11 juillet dernier.

M. Gevaert rend hommage à la mémoire du défunt par quelques paroles qui sont vivement applaudies.

La Classe décide l'impression au Bulletin du discours prononcé aux funérailles par M. le Secrétaire perpétuel. M. Marchal écrira pour le prochain Annuaire la notice nécrologique de G.-É. Guffens.

Une lettre de condoléance sera adressée à la famille. La Classe prend ensuite notification de la mort de M. Antoine-Henri Revoil, né à Aix-en-Provence le 19 juin 1822, associé de la Section d'architecture depuis le 10 janvier 1889, décédé le 13 décembre 1900, au château de Saint-Servane par Mouriès (Bouches-duRhône, France).

M. le Ministre de l'Agriculture envoie à la Classe, avec demande d'appréciation, le premier rapport semestriel de M. Nocquet, boursier de la Fondation Godecharle pour la sculpture en 1900. Renvoi à MM. Tardieu, Rooses et De Groot.

-M. Th. Radoux, membre du jury chargé de juger le grand concours de composition musicale, est remplacé sur sa demande par M. Émile Mathieu.

- M. Edw. Van Even offre à la Classe sa brochure intitulée De krijgsman en dichter Jacob Duym uit Leuven, keizer der Rederijkerskamer de Oranje-Lelie, te Leiden, in 4595. Gand, 1901; in-8°. Remerciements.

Discours prononcé aux funérailles de Godfried Guffens, membre de la Classe des beaux-arts (1); par M. le chevalier Marchal, secrétaire perpétuel de l'Académie.

MESSIEURS,

La Classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique, déjà si profondément éprouvée cette année par la mort de Paul de Vigne, de Peter Benoit et de Jules Van Ysendyck, vient d'enregistrer un nouveau décès, celui de Godfried Guffens, le doyen d'ancienneté de la Section de peinture.

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Le bien-aimé confrère qui vient de nous être enlevé son état de santé n'était pas presque inopinément, encore de nature à faire craindre un dénouement fatal aussi soudain, ne saurait disparaître sans laisser parmi nous le plus profond et le plus inoubliable souvenir de ce qu'il fut autant comme homme que comme personnalité dans l'art qu'il cultiva avec tant de supériorité.

Guffens est un des derniers membres de cette pléiade d'artistes qui s'honorent d'avoir été les élèves et les émules de Nicaise De Keyser, d'illustre mémoire : Van Lerius, Ooms, Swerts, Hamman, Verlat, Adolf Dillens, et tant d'autres qui ont laissé des traces profondes de leur beau talent.

Godfried Guffens -il avait conservé l'orthographe flamande de son prénom (il était né à Hasselt en 1823)suivit à l'Académie d'Anvers tous les cours que com

(1) Les funérailles ont eu lieu à Schaerbeek le lundi 15 juillet 1901.

1901.

LETTRES, ETC.

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portait la profession vers laquelle il se sentait instinctivement entraîné. Il y remporta tous les succès.

Doué d'une de ces organisations qui recherchent dans la peinture religieuse et historique la réalisation des grandes et sublimes pensées qui forment l'humanité et son passé, il s'initia à cet effet aux études de haute érudition, ce bagage intellectuel qui constitue un élément si précieux pour ceux qui se destinent à la grande peinture. Il fut toujours profondément convaincu de l'utilité de la connaissance des grandes choses du passé, de ce qui s'appelle l'histoire du monde moral et politique que tant de jeunes artistes semblent délaisser, la jugeant inutile: ils estiment qu'il suffit de se trouver devant la nature pour la rendre par le pinceau. Or, on ne saurait le nier, cette grande peinture a fait pendant tant de siècles la gloire de la Belgique; c'est elle qui a valu à notre pays une place si honorée dans l'ensemble des nations.

Guffens donna des preuves de son érudition par la publication de ses souvenirs d'un voyage artistique, fait avec son ami Swerts, en Allemagne en 1855, et adressé au Gouvernement à propos de l'Exposition universelle de Paris, de la même année; puis, par un Rapport, avec ce même ami Swerts, sur l'Exposition historique de Munich en 1858, si sensationnelle entre autres par ses cartons de Cornélius, d'Overbeck, de W. Kaulbach, et enfin par d'intéressantes lettres, également imprimées, sur Naples et sur l'île de Capri.

A l'époque où Guffens abandonnait son éducation faite les bancs de l'école ainsi que l'atelier du maître, un grand mouvement s'était déjà produit pour la restauration et l'ornementation des anciens édifices du

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