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au Comité et à envoyer les noms de ces délégués, à partir du 1er janvier 1902, à la Société royale de Londres, qui deviendra, à cette date, l'Académie directrice de l'Association.

La Classe décide que dans l'intervalle des assemblées générales, son délégué conservera son mandat jusqu'au moment où elle devra officiellement être représentée à la session subséquente.

M. le Secrétaire perpétuel, en accusant réception à M. Darboux de cette communication, exprimera à l'éminent Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Paris les remerciements de la Classe pour l'accueil de si haute courtoisie fait, lors de la première assemblée, à son délégué, M. le directeur Paul Fredericq.

Hommages d'ouvrages :

1° Des rapports historiques entre la religion et la morale; par le comte Goblet d'Alviella;

2o Vie et lettres du R. P. Victorin Delbrouck, des FrèresMineurs; par Me G. Monchamp;

3o A. Les monnaies dans les chartes du Brabant sous les règnes de Jean III et de Wenceslas; B. Intaille romaine trouvée à Uccle; par Georges Cumont;

4° a) Éléments de droit civil espagnol, 1 et 2o parties; b) Le mariage, le divorce et la séparation de corps dans les principaux pays civilisés. Étude de droit civil comparé; c) Traité élémentaire de droit civil germanique, tomes I et II; par Ernest Lehr, associé, à Lausanne.

Remerciements.

RÉSULTATS DU CONCOURS POUR 1901.

La Classe prend connaissance des rapports de MM. Lameere, le chevalier Descamps et De Smedt sur le mémoire portant pour devise: Honneur! que de crimes on commet en ton nom, en réponse à la quatrième question de la section des sciences morales et politiques du programme du concours pour l'année actuelle: Coutumes et législation du duel.

Les trois commissaires déclarent qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix.

La Classe décide que cette question sera reportée au programme du concours pour 1903; délai pour la remise des manuscrits: le 1er novembre 1902.

RAPPORTS.

Les Gésates, à propos d'une Dédicace au Soleil Auguste trouvée à Tongres en avril 1900; par J.-P. Waltzing.

Rapport de M. P. Thomas, premier commissaire,

« Le mémoire de M. Waltzing est l'œuvre d'un épigraphiste compétent, d'un savant formé aux bonnes méthodes. L'inscription très intéressante qui fait l'objet de ce mémoire est malheureusement mutilée. Les restitutions proposées par M. Waltzing, après un examen minutieux de la pierre, me paraissent extrêmement plausibles, je dirai même certaines. Le commentaire de l'inscription témoigne d'une érudition solide et d'une

saine critique, et je ne puis qu'adhérer aux conclusions de l'auteur. Je ferai seulement une petite critique de détail: page 772, M. Waltzing traduit gaesati par «<< portepiques »; or il semble bien que le gaesum était une arme de jet (1); la traduction exacte est donc «< porte-javelots » ; elle est donnée d'ailleurs pages 776 et 780.

Je propose l'insertion au Bulletin du travail de M. Waltzing. >>

Rapport de M. Vollgrass, deuxième commissaire.

« Concernant les restitutions de M. le professeur Waltzing et son excellente interprétation de l'inscription trouvée à Tongres (Dédicace des Gésates au Soleil Auguste), je puis, sans la moindre hésitation, me rallier aux conclusions de mon honorable confrère M. Paul Thomas.

Gaesum est, comme le dit avec raison M. Thomas, une arme de jet, un javelot, et un gaesatus est un porte-javelot. FESTUS, gaesum grave iaculum. Il est cependant certain que quelques auteurs, Polybe, par exemple (VI, 39), prennent gaesum dans le sens de hasta. (Cp. l'article Gaesum dans le Dictionnaire de Saglio.)

J'ai l'honneur de proposer à la Classe l'insertion au Bulletin du travail que nous a soumis M. Waltzing. »

M. G. Kurth, troisième commissaire, déclare se rallier à l'appréciation de ses savants confrères MM. Thomas et Vollgraff.

La Classe décide l'impression au Bulletin du texte et de la planche de M. Waltzing.

(1) V. CÉSAR, De bello Gall., III, 4.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

Les origines du drame liturgique; par Maurice Wilmotte, correspondant de l'Académie.

Les origines du théâtre, au moyen âge, ont été, dans ces dernières années, l'objet de travaux nombreux, surtout en Allemagne. Les livres de MM. Milchsack et Lange (1) relatifs aux liturgies de la Résurrection méritent une mention particulière, et il serait injuste, malgré ses lacunes, de ne pas signaler l'étude de M. Köppen (2) sur les rares spécimens qui nous restent des liturgies dramatiques de la Nativité.

Est-ce à dire que tout a été révélé sur une question dont l'intérêt est d'autant plus vif que les théâtres nationaux des principaux peuples de l'Europe, au moins jusqu'en 1550, ont leur source dans ces manifestations naïves et sommaires de la pensée dramatique? Je ne le crois pas, et c'est ce qui me détermine à apporter, à mon tour, ma modeste contribution, consistant en une critique nouvelle des documents connus, et aussi en la mise au jour de textes oubliés, ou restés inédits jusqu'à ce jour.

(1) MILCHSACK, Die Oster- und Passionspiele. Wolfenbüttel, 1880; LANGE, Die lateinischen Osterfeiern. Munich, 1887.

(2) KÖPPEN, Beiträge zur Geschichte der deutschen Weihnachtspiele. Paderborn, 1893. Voyez ce que je dis de cette étude dans ma Naissance de l'élément comique dans le théâtre religieux, p. 7 du tiré à part des Annales internationales d'histoire. Paris, 1900 (p. 53 desdites Annales).

Mais avant d'aborder l'étude directe de ces textes, je voudrais présenter une ou deux observations préambulatoires.

L'érudition contemporaine a été unanime (1) pour admettre l'existence de deux grands cycles dramatiques : l'un se rattachant à la fête de Noël, l'autre à celle de Pâques. En cela elle fut bien inspirée, car la fête de la naissance de Jésus (fête toute chrétienne d'origine) et celle de sa mort et de sa résurrection (qui se greffa sur les formes séculaires de la Pâque juive) ont eu de bonne heure, dans le développement du rituel, une importance à peu près égale. Il en résulte que la division des mystères liturgiques en deux cycles principaux était conditionnée, si je puis dire, par la division même des offices. En effet, deux périodes seulement de l'année liturgique donnaient lieu à des cérémonies d'une solennité particulière : c'était le temps de Noël, de l'Avent à l'Épiphanie, et le temps de Pâques, depuis les Rameaux jusqu'à la Résurrection, ou, pour être mieux dans la vérité historique, depuis la neuvième semaine avant Pâques (en vertu de l'institution faite au VIIe siècle des messes stationales des trois dimanches in septuagesima, in sexagesima, in quadragesima) jusqu'à la Pentecôte, dont la célébration, remontant à une date très ancienne, symbolisait le terme des réjouissances pascales (2).

Chacun des jours de fête religieuse, inclus dans l'une

(1) V. CREIZENACH, Geschichte des neueren Dramas, 1893, I, p. 59. (2) Déjà le sacramentaire grégorien, envoyé par le pape Hadrien à Charlemagne, à la demande expresse du grand empereur, ne renferme, dans sa seconde partie, que le détail des cérémonies se rapportant à ces deux dates mémorables.

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