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de la psychologie expérimentale, tels que Ribot, et, d'autre part, la valeur de l'observation externe dans certaines limites contre les partisans de la psychologie classique, tels que Descartes.

L'auteur possédait donc les éléments de la question. S'il n'a pas mieux réussi, c'est à cause de l'incohérence de son travail. »

Le prix n'est pas décerné.

Prix de Lavelye et Prix De Keyn.

Voir ci-après, Séance publique, pour le jugement de ces

concours.

RAPPORTS.

Compte rendu par M. Paul Fredericq de sa mission comme directeur de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques, à la première Assemblée générale de l'Association internationale des Académies, tenue à Paris, au Palais de l'Institut, du 16 au 20 avril 1901.

MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES,

J'ai hâte de vous présenter un court rapport sur la mission que vous m'avez fait l'honneur de me confier comme délégué de la Classe des lettres et des sciences

morales et politiques, à l'Assemblée générale de l'Association internationale des Académies, tenue récemment à Paris.

Notre Académie royale de Belgique n'y était représentée que par deux délégués: M. le général De Tilly et moi; tandis que celles d'Amsterdam, de Goettingue, de Leipzig, de Munich et de Rome en avaient trois, celle de Saint-Pétersbourg quatre, celles de Berlin et de Vienne six, celle de Londres neuf, et les trois classes affiliées de l'Institut de France trente. Nous avons donc été trop modestes dans la désignation de nos délégués, d'autant plus que la lettre de rappel qui nous a été adressée, le 16 février 1901, par le président du Comité organisateur, M. Gaston Darboux, portait en propres termes cette déclaration si hospitalière :

Nous espérons bien que l'Académie de Belgique n'a pas oublié cette date et nous lui demandons de vouloir bien se faire représenter de la manière la plus large, en se rappelant que le nombre des délégués à l'Assemblée générale n'est pas limité.

Ces premières assises de la Fédération des Académies ont été si brillantes et si intéressantes que je ne puis assez regretter d'avoir été seul de la Classe à jouir de ce véritable régal de gourmet littéraire et scientifique.

Le mardi 16 avril 1901 a été tenue la première assemblée générale dans la salle des séances de l'Institut de France. Après avoir écouté un discours d'ouverture d'une rare élévation prononcé par M. Gaston Darboux, élu président à l'unanimité, et réglé quelques questions administratives, on s'est divisé en deux sections: Sciences

et Lettres. Je n'ai à vous parler que de la seconde de ces sections.

Il s'agissait d'abord de trouver un terrain d'entente et d'organiser une sorte de collaboration internationale pour réaliser certaines entreprises scientifiques dépassant les forces d'un homme ou d'un pays.

Ainsi l'Académie de Munich proposait d'éditer un corpus des inscriptions grecques du moyen âge et de l'époque moderne. Les Académies de Leipzig, de Vienne et de Munich avaient formulé un projet d'encyclopédie de l'Islam. L'Académie de Vienne souhaitait l'édition du Mahabharata. L'Académie des inscriptions et belleslettres de Paris voudrait voir composer un corpus des mosaïques païennes et chrétiennes jusqu'au XIe siècle inclusivement, et, en même temps, elle voudrait voir créer un organe spécial, pour y publier, au fur et à mesure des découvertes, les inscriptions des langues peu connues, telles que l'étrusque, l'ibère, le phrygien, le lycien, le lydien, etc. Enfin l'Académie de Berlin demandait qu'on fixat les règles à observer pour la publication des catalogues de numismatique antique.

Tous ces vastes desiderata de l'érudition et de la science ont été mûrement pesés et discutés par des savants d'une compétence reconnue, et l'on est arrivé le plus souvent à des conclusions pratiques qui n'auraient vraisemblablement jamais été atteintes en dehors de la Fédération des Académies.

Il en est de même pour le projet présenté par l'Académie des sciences morales et politiques de Paris relatif à la condition civile des étrangers dans les divers pays. La même Académie avait proposé également de pré

parer et de publier une édition complète des œuvres de Leibniz, qui le premier a rêvé de voir conclure une alliance féconde entre toutes les Académies. Cette édition monumentale, accueillie avec une faveur unanime, ne tardera pas à aboutir, malgré la grandeur et les difficultés de l'entreprise.

Je ne puis m'étendre plus longuement sur tous ces travaux. Je ne m'arrêterai qu'un instant à l'excellente besogne faite par une sous-commission qui s'est réunie sous la présidence de l'illustre Théodore Mommsen et qui a eu à examiner le projet relatif au prêt mutuel des manuscrits et imprimés, proposé par l'Académie de Berlin, projet auquel notre Académie de Belgique s'est si vivement intéressée à l'avance.

Cette sous-commission comptait dans son sein plusieurs bibliothécaires des grands dépôts scientifiques de l'Europe, parmi lesquels leur doyen et leur prince, M. Léopold Delisle, de la Bibliothèque nationale de Paris.

Après de sérieuses délibérations, le projet de résolution formulé par l'Académie de Berlin a été accepté à l'unanimité, sauf de légères modifications apportées à la rédaction primitive. Voici le texte adopté :

Prêt mutuel des manuscrits, etc.

Les Académies associées. par des démarches à faire auprès de leurs gouvernements, tâcheront d'obtenir que, dans chacun de ees pays, les bibliothèques et dépôts publics, dont la liste sera dressée préala blement par les gouvernements respectifs, reçoivent directement tout imprimé, manuscrit ou document dont ces établissements feront la demande. à moins que des raisons sérieuses (valeur inestimable, dimensions. poids, état de conservation, contenu du manuscrit, défense réglementaire) ne s'opposent au prêt.

On propose provisoirement les conditions suivantes :

1. L'emprunteur, en chaque cas, s'obligera par écrit à conserver l'objet demandé, de manière à ce qu'il se trouve à l'abri du feu ou de tout autre risque ;

2. Il s'obligera de même à réparer tout dommage qui pourrait être causé à l'objet prêté et à indemniser de sa perte jusqu'à concurrence d'une somme à determiner par le dépôt préteur au moment de l'expédition, somme qui ne sera pas nécessairement identique à celle pour laquelle l'objet sera assuré;

3. Il aura soin que la restitution de l'objet prêté se fasse avec toute la diligence voulue. avec un emballage conforme à celui que l'établis sement préteur aura jugé convenable pour l'envoi, et dans le terme fixé par celui-ci; et il assurera l'envoi. soit à la poste soit à une compagnie d'assurances, pour la somme qu'aura déterminée le propriétaire Les frais d'envoi et d'assurance sont à la charge des einprun

teurs.

Si l'on pouvait obtenir des autorités des différents pays que la visite de la douane fût supprimée pour les colis provenant de bibliothèques publiques et adressés à des établissements congénères (comme le Gouvernement des Pays-Bas l'a déjà accordé), un pareil privilège ne pourrait que rendre plus aisés les envois à effectuer et leur donner une précieuse sécurité. On s'emploiera donc à amener les gouvernements à accorder cette faveur.

Des mesures exceptionnelles pourraient être prises à l'égard de certains établissements pour lesquels l'application des principes précédents présenteraient des difficultés.

Paris, 16 avril 1901.

Les impatients trouveront peut-être cette déclaration bien timide, bien pleine d'atermoiements et de concessions faites à la vieille routine. Mais ce n'est qu'un premier pas dans une voie nouvelle.

A ce propos, je suis fier de constater ici que le rapport de notre excellent confrère M. Ferdinand vander Haeghen, où il invoque l'exemple de la Bibliothèque de l'Université

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