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Travail manuscrit renvoyé à l'examen :

La vie et les œuvres de Jean-Noël Paquot, ancien membre de l'Académie; par Victor Chauvin.

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Commissaires MM. vander Haeghen, Gossart et Wilmotte:

La Classe procède :

ÉLECTIONS.

1° A la formation de la liste double des candidats pour le choix, par le Gouvernement, des jurys de cinq membres chargés de juger: a) la onzième période du concours quinquennal d'histoire nationale; b) la quatrième période du concours quinquennal des sciences historiques, concours comprenant tous les deux les années 1896 à 1900, et prenant fin le 31 décembre 1900. Renvoi à M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique;

20 Du jury de sept membres chargé de juger la première période du XIo concours (1899-1900) pour les prix De Keyn à décerner en mai 1901. Ont été élus : MM. Bormans, Léon Fredericq, Paul Fredericq, Kurth, Monchamp, Neuberg et Vuylsteke;

5o Du jury de sept membres chargé de juger la première période du prix fondé à la mémoire d'Émile de Laveleye, pour l'économie politique et la science sociale. - Ont été élus MM. A. Beernaert, Brants, A. Desjardins, Nys, Prins, Quack et G. Schmoller.

-

La Classe procède ensuite à l'élection de son directeur pour l'année 1902. Les suffrages se portent sur M. Kurth.

M. Mesdach de ter Kiele, en cédant le fauteuil présidentiel à M. Fredericq, remercie la Classe pour le sympathique concours qu'il a rencontré et qui l'a aidé, dit-il, à remplir son mandat.

M. Fredericq, comme organe de la Classe, remercie M. Mesdach de ter Kiele. (Applaudissements.)

M. Kurth, invité à venir prendre place au Bureau, tient à assurer ses confrères qu'il cherchera à se rendre digne de leurs suffrages.

RAPPORTS.

Sur les conclusions des rapports de MM. Pirenne, Vanderkindere et Lameere, M. V. Fris, auteur d'un travail intitulé: Les idées politiques d'Olivier Van Dixmude, sera prié de faire une revision de son manuscrit pour que la Classe puisse se prononcer sur l'impression.

Henri le Navigateur et l'Académie portugaise de Sagres; par le Dr Jules Mees.

Rapport de M. Discailles, premier commissaire.

« Le travail de M. Mees débute ainsi :

<< Les plus grands faits, les plus belles figures de l'his»toire ont bien souvent été déformés par la légende il » en est ainsi d'un homme dont le Portugal s'honore » tout particulièrement, du prince Henri le Navigateur, > dont il y a quelques semaines on a fêté avec tant » d'éclat le cinquième centenaire de sa naissance. >>

Après avoir dit le rôle que joua Henri de 1415 à 1453, soit dans les guerres du Portugal avec les Maures, soit dans les luttes intestines qui désolèrent son pays, M. Mees ajoute :

<< Mais laissons là l'homme politique pour ne nous » occuper que du navigateur : c'est comme tel que l'in» fant don Henri constitue une des plus grandes gloires » du Portugal. >>

Les expéditions en Afrique dont le prince a pris l'initiative contre les ennemis de la foi, en sa qualité de grand maître de l'Ordre du Christ, les explorations géographiques qui se firent parallèlement avec ces expéditions, les découvertes dont il peut aussi revendiquer l'honneur, sont énumérées avec une exactitude remarquable.

M. Mees n'a rien négligé pour que son tableau fût complet. Les chroniqueurs contemporains ou quasi contemporains du prince (1), les chartes publiées dans Alguno documentos do Archive Nacional da Torre do Tombo (Lisboa, 1892), les notices, les livres, les articles des revues de géographie qui se sont occupés de cette époque si glorieuse et si féconde de l'histoire du Portugal ont été, de la part de M. Mees, l'objet d'un examen consciencieux. Il a su profiter et fait profiter les autres de la bonne for

(1) La chronique d'Azurara (Chronica do descobrimento e conquista de Guiné), traduite en anglais de 1896 à 1899, va jusqu'en 1448. La chronique du Vénitien Cadamosto (La prima navigazione per l'Oceano alle terre de negri della Bassa Etiopia) fut imprimée une quarantaine d'années après la mort de Henri : elle a été traduite en latin, en allemand et en français. La chronique de Diego Gomez, qui date de la fin du XIVe siècle, est à la Bibliothèque de Munich et a été publiée par Schmeller.

tune qui lui est échue d'avoir à sa disposition des documents qui sont difficiles à trouver. Il possède à fond la bibliographie du sujet. Rien qu'à ce point de vue, nous proposons la publication du travail de M. Mees dans les Bulletins de notre Classe.

Nous allons voir, toutefois, si les conclusions qu'il tire de ses recherches sont aussi irréfutables qu'il semble le croire, et s'il ne faut faire aucun état de l'opinion des historiens qui pensent autrement que lui sur l'Académie portugaise de Sagres et le rôle que cette ville a joué dans les entreprises maritimes de l'époque.

C'est là, en effet, l'objet principal de l'étude de M. Mees. De son aveu même, l'exposé de la vie et de l'activité du prince Henri n'est qu'une introduction à l'histoire de la prétendue Académie de Sagres. Nous nous en doutions bien, nous rappelant que la première des trois thèses annexées par M. Mees au mémoire (1) sur La découverte des iles Açores et l'origine de leur dénomination d'iles flamandes, qui lui a valu le prix d'histoire au concours universitaire de cette année, est formulée (2) en ces termes: La prétendue Académie portugaise de Sagres au XVe siècle n'a pas existé et n'est qu'une légende née au cours du siècle précédent.

« A en croire la plupart des historiens, dit M. Mees, » l'Infant se serait établi, vers 1418, au promontoire de

(1) C'est son mémoire de doctorat (Université de Gand, juillet 1899). (2) Moniteur du 30 juin 1900, p. 2927.

>>

Sagres et y aurait fondé une académie ou école nau>>tique destinée à l'enseignement de la navigation et à » l'étude de la cartographie. On prétend qu'à cet endroit >> il construisit une ville nouvelle et y centralisa ses opé>>rations navales.

>> Autant d'assertions, autant d'erreurs! >>

M. Mees n'y va pas, comme on dit, par quatre chemins pour signifier à ses devanciers qu'ils n'entendent rien à la question.

La dissertation du jeune docteur n'eût rien perdu assurément à être écrite sur un ton moins tranchant et disons-le ici, pour n'y plus devoir revenir dans une langue plus châtiée (1).

M. Mees reproduit d'abord un long passage du récit d'une excursion faite par M. Germond de Lavigne au cap Saint-Vincent et aux lieux ubi Sagres fuit (2).

Il nous semble bien cependant que l'on pourrait tirer des pages de M. Germond de Lavigne une conclusion absolument différente de celle que M. Mees en a tirée. La Classe en jugera.

M. Mees invoque, pour étayer son catégorique : autant d'assertions, autant d'erreurs! le silence que gardent, sur l'établissement prétendu de Sagres, les chroniques écrites par des contemporains du prince Henri.

(1) On a pu s'en convaincre par les extraits de tantôt. En voici encore un « Le roi João Ier († 1433) appelle à son lit de mort » l'infant D. Henrique et lui fait promettre solennellement de conti>> nuer la croisade contre les infidèles. A cette promesse, l'illustre » prince n'avait pas encore manqué jusqu'alors. »

(2) Comptes rendus des séances de la Société de géographie de Paris,

1886.

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