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loppé dans mon Traité de la vitriolifation, page 146, qui eft qu'il fe cryftallife en abondance du fel d'epfom avec l'alun dans les fabriques de Herg, pays de Liege, & que ce fel demeure diftigué en cette circonftance de l'alun. Ce fait m'a mis daus le cas d'examiner les chyftes ou ardoises qui font employées dans ces fabriques, & j'ai reconnu que tous contenoient une portion confidérable de notre terre du fel d'epfom. De retour en France, je n'ai pas trouvé une feule pierre de cette efpece qui n'ait fourni plus ou moins de notre terre; mais j'ai remarqué dans ces différens examens un obftacle que je n'avois pas d'abord prévu; c'eft que prefque toutes ces terres contiennent une matiere pyriteufe, je veux dire une combinaifon de foufre avec le fer répandue & liée intimement avec la terre qui s'effleurit & donne du vitriol qui fe combine parfaitement avec le fel d'epfom.

J'ai déjà parlé dans un Mémoire fait exprès fur cette forte de combinaifon faline (1), & j'ai reconnu depuis que c'eft cette combinaison faline qui retient l'alun & le confond avec elle au point de ne pouvoir diftinguer ni l'un ni l'autre. Le moyen de rompre cette union, je l'ai dit, eft de jetter de la leffive de bleu de Pruffe faturée dans la diffolution de ce compofé falin. La base martiale du vitriol fe précipite, mais parmi ces fels, il en résulte un peu de tartre vitriolé, autre inconvé

nient.

Nous avons indiqué plus haut un autre moyen de faire cette féparation, & dans cette circonftance, j'ai toujours eu le défagrément de voir que la terre calcaire ne précipite pas feulement la bafe martiale; il fe précipite auffi, quelques précautions que j'aie prifes, toujours un peu des terres propres des deux fels, l'alun & le fel d'epfom. Aufli j'avoue que c'eft le travail le plus faftidieux que je connoiffe; cependant cet ennui ne doit pas empêcher de découvrir la terre du fel d'epfom partout où la nature l'a employée.

Il s'agiroit actuellement de trouver cette terre pure & diftinguée des autres, & je conviens à cet égard que mes recherches ont te vaines & infructueuses. Toutes celles que j'ai examinées, m'ont en mêmetems préfenté la terre alumineufe & fouvent la terre quartzeufe. La nature femble produire ces terres en même-tems. Vous trouverez dans la cendre des plantes presque toujours notre terre du fel d'epfom avec la terre calcaire & la terre argilleufe, ainfi que je l'ai démontré dans mon Traité des eaux minérales, page 348.

C'est une queftion à décider pour les Chymiftes, favoir fi ces terres font produites dans les plantes ou fi elles y font chariées par les fucs de la terre. Mon fentiment eft que ces terres font le produit de la

(1) Traité des Eaux minérales, page 221

végétation, & il eft fondé fur ce qu'on ne fauroit démontrer dans les fucs de la terre qui abreuvent les végétaux, la moindre particule de la terre; je crois même qu'il ne peut s'y en introduire (1).

Jufqu'ici nous pouvons compter bien sûrement quatre fortes de terres qui ont des propriétés & des caracteres qui les diftinguent les unes des autres. Ces terres font la terre quartzeufe, l'alumineufe, la calcaire & la terre base du fel d'epfom, que nous appellerons déformais, à l'exemple de M. Black, terre de magnésie. Il eft vrai qu'un Chymifte a dit derniérement que la terre quartzeufe combinée avec l'alkali fixe, & précipitée enfuite du liquor filicum, fe trouve capable de fe diffoudre dans l'acide vitriolique, & de former un véritable alun. Ce fentiment eft fans doute fondé fur un paffage de la Lithogéognofie de M. Pott, page 174; mais nous ne craignons pas de dire que cela eft faux. J'ai répété l'expérience de M. Pott avec la plus fcrupuleufe exactitude; &, pour éviter l'erreur à laquelle ce célebre Chymifte s'eft livré, j'ai employé le quartz le plus pur, après avoir eu l'attention de dépouiller l'alkali fixe de toute fa terre étrangere. Il en eft réfulté que la terre de cailloux ou quartzeufe qui a été diffoute dans l'alkali, eft abfolument inattaquable par les acides. J'ai appris avec plaifir que MM. Roux & Rouelle ont répété la même expérience, & que l'un & l'autre ont reconnu la vérité que j'avance. Cet objet étoit affez important par lui-même pour mériter leur attention & celle des Minéralogiftes, puifque cette connoiffance, comme je le démontrerai dans une autre occafion, tire finguliérement à conféquence. D'ailleurs nous devons dire que M. Margraff démontre (2) l'impoffibilité de diffoudre dans les acides la terre quartzeufe, de même que M. Macquer, dans fon Mémoire fur les Argilles., inféré dans le volume de l'Académie des Sciences de Paris, pour l'année 1758. Ces faits, il eft vrai, n'étoient pas inconnus à M. Pott, mais il étoit perfuadé qu'en faifant paffer la terre quartzeufe par l'alkali fixe, elle y devenoit alkaline. Je le répere, & je dis qu'il y a tout lieu de croire que ce célebre Auteur avoit été induit en erreur par un fel alkali impur, & qui contenoit lui-même quelque terre foluble dans les acides.

(1) Il cft affez fingulier que nos Naturaliftes & nos Agronomes n'a ant jufqu'à préfent pu s'expliquer fur ce fujet, fi on en excepte M. Guganmus, dans le volume de l'Académie Palatine pour l'année 17; 1; & M. Rozier, dans fon Traité fur la meilleure maniere de faire le vin, foit pour l'ufage, fort pour lui faire paffer da Mer, page 211. Je fuis très-reconnoiffant de ce que M. Monnet a la bonté de dire de mon Ouvrage. Il me permettra cependant de lui repréfenter que M. Gaganmus & moi ne fommes pas les feuls de ce fentiment. Il existe un Livre trop peu connu qu'il eft important de confulter; ce font les Elémens d'Agriculture physique & chymique de M. Wallerius; Ouvrage fupérieurement fait, mais un peu trop favant pour le commun des Agronomes. Ce petit in-89. de 226 pages eft en ce genre le feul Livre élémentaire que je connoiffe.

(2) Opufcule chymique, tome II, page 102.

Nous venons de faire connoître l'exiftence de quatre terres différentes qu'admettent fans peine ceux qui ont quelque teinture d'Hiftoire natutelle: il ne reste plus qu'à récapituler les terres & les pierres dans lefquelles eft confondue notre terre de magnésie. On la trouve 1o. dans les ferpentines, 2o. dans les marnes, 3o. dans les chytes ou ardoises, 4°. dans prefque toutes les terres qui enveloppent les mines de charbon. J'invite ceux qui s'occupent de Chymie & de Minéralogie, de faire leurs efforts pour découvrir cette terre dans quelque autre substance.

ÉTAT

De la Population de Paris, pendant l'année 1773, comparée à celui

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de 1772.

5989...

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1772.

Enfans trouvés.

7676.

Baptêmes.

47..

.18713

Mariages.

4701.

Profeffions religieufes

101.

Mortuaires.

.....20374

8766518518.

ETAT des Baptêmes & des Mortuaires, fuivant les différens mois

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Août eft le mois où il eft né le plus d'enfans.

Juillet, celui où il en est né le moins.

Avril, celui où il eft mort un plus grand nombre de perfonnes.
Novembre, celui où il en est mort le moins.

Différence du nombre des Morts à celui des Baptêmes.

Celui des Baptêmes excede de 329.

Le nombre des Baptêmes n'avoit pas excédé celui des Morts depuis l'année 1770.

RÉPONSES

Aux Questions phyfiques relatives à la Ville de Beaune ; Inférées dans le Cahier du mois de Février 1774, page 126;

LE

Par M. G. P. Habitant les bords du Lac de Geneve

E Phyficien, Auteur des Queftions, obferve 1°. «Que l'on n'apperçoit point de Beaune les montagnes du Jura & des Alpes, dans les » temps fereins; mais qu'on les voit diftinctement, immédiatement » avant qu'il pleuve; & que leur plus ou moins grande vifibilité annonce » une pluie plus ou moins longue ». Voilà, je penfe, le précis de fes Obfervations. Or, voici comment je conçois cet effet. On convient généralement qu'il s'éleve prefque continuellement de la terre des vapeurs & des exhalaisons qui, lorsqu'elles ont acquis un certain volume,

retombent enfuite en neige, pluie, grêle, rofée, &c. On convient auffi, je pense que ces vapeurs, & ces exhalaifons font opaques jufqu'à un certain point, & interceptent par conféquent, en s'élevant, les rayons de lumière qui tranfmettent les images des objets. Or, dans le beau temps, ces vapeurs & ces exhalaifons, attirées par le foleil, s'élevent en abondance, produifent cette interception, & dérobent la vue des montagnes, ou des autres objets éloignés ; mais quand elles font épuifées, qu'elles fe font à peu près toutes élevées dans l'athmofphere, & à une hauteur fupérieure à celle des montagnes, telle que l'eft celle des nuages ordinaires, alors l'air dégagé de ces particules intermédiaires permet de voir diftinctement ces montagnes, de même que les autres objets plus ou moins éloignés & élevés; mais en même-temps l'amas des vapeurs & des exhalaifons étant autant confidérable qu'il peut l'être, eft alors difpofé à fe réfoudre en pluie, neige, &c. Et voilà pourquoi elles tombent immédiatement après que l'on a apperçu plus nettement les montagnes, & durent plus ou moins long-temps, fuivant que la vifibilité proportionnelle à la quantité de vapeurs élevées eft plus ou moins grande. Une autre obfervation que j'ai fouvent faite, vient à l'appui de cette explication. L'air n'eft jamais plus favorable à la vifion des objets prochains ou éloignés; que d'abord après qu'il a plu, neigé ou grêlé, fans doute, parce que les particules de ces météores ont entraîné leur chûte les vapeurs & les exhalaifons qui s'élevoient fur la terre; mais cette netteté ne dure que quelques heures & même quelques minutes, file foleil brille auffi-tôt après; ce qui me paroît prouver que la tranfparence ou l'opacité de l'air eft caufée par le moins ou par le plus de vapeurs ou d'exhalaisons qui s'y élevent.

par

Si l'Auteur des Questions avoit obfervé que ce qu'il appelle un phénomene, eft particulier à la ville de Beaune, c'en feroit un véritablement; mais il eft vraisemblable qu'il eft commun à toutes les pofitions pareilles, c'est-à-dire, aux Pays environnés de montagnes, du moins nous l'obfervons conftamment dans le nôtre, au bord du Lac de Geneve. Nous avons au fud-eft les Alpes de Savoie & de Vallars, de quatre á douze lieues de diftance, & au nord-oueft le Jura à trois lieues. Or, quand il fait beau temps, l'air eft farineux, comme dit notre vulgaire ; les montagnes ci-deffus nous paroiffent dans un grand éloignement & très-confufément à peine apperçoit-on le Mont Blanc dans les Glacieres de Savoie, qui eft à la diftance de feize à dix-huit lieues de nous; mais dès qu'on les voit diftinctement, ou qu'elles paroiffent plus rapprochées, ce qui revient au même, c'eft un indice très-sûr de pluie prochaine, ou bien cet effet a lieu, comme je l'ai dit ci-deffus, immédiatement après qu'elle est tombée. Voilà donc, je penfe, la caufe toute fimple de ce phé

pomene.

:

Le fecond ne me paroît pas plus difficile à expliquer. Les fleuves, les

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