Page images
PDF
EPUB

térieur de la feconde cave & celui de la cour. Faites une contre ouverture dans le côté oppofé de cette cave, adaptez à l'extérieur contre le mur de la maison un fecond tuyau de plomb A, de quatre, fix ou huit pouces de diametre Pl. II, F. I. qui defcendra dans le foupirail de la premiere cave D, & fe prolongera jufques dans la feconde. Ce tuyau s'élevera jufqu'au faîte de la maifon. A l'extrêmité fupérieure de ce tuyau, on placera un entonnoir C de deux pieds de diametre; on pratiquera pardeffus un moulinet D, dont les aîles feront garnies de toile paffée dans l'huile, qui, tournantes au gré du vent, dirigeront l'air vers l'entonnoir, de-là dans le tuyau, & le contraindront de defcendre dans la cave.... Ce feul tuyau, & même fans moulinet, a fuffi pour des caves extrêmement profondes, & fi je confeille le moulinet & un fecond tuyau pour les caves de M. Léguilliers, c'est feulement pour plus grande sûreté.

[merged small][ocr errors][merged small]

Par M. D. T. Correfpondant de l'Académie Royale des Sciences (1). Sur la réflection de la lumiere opérée par les milieux qui lui font perméables: 1.EN traitant de la réfraction de la lumiere dans le troisieme Mémoire, j'ai admis que les parties propres de l'eau, de l'air, du verre, & des autres milieux qui lui font perméables, étoient pour elle des maffes qu'elle ne déplaçoit jamais, & qu'elle s'y tranfmettoit par leurs interftices occupés par un fluide, que j'ai appellé le fluide refringent difpofé à lui livrer paffage, mais fufceptible en même temps par la réfiftance qu'il lui oppofe, de la détourner de fa direction primitive, lorfqu'elle étoit oblique à la furface de ce fluide. C'eft d'après ces mêmes principes que je me propofe d'expliquer les phénomenes de la lumiere réfléchie fur & dans ces milieux qui lui font perméables. J'admetttai tout unîment que leurs parties propres réfléchiffent la lumiere immédiatement. J'admettrai de plus que le fluide réfringent, qui, conformément aux obfervations, la réfracte d'autant plus, en la détournant de fa direction primitive, qu'elle aborde fur sa surface sous une plus grande

(1) Pour éviter des répétitions faftidieuses, nous renverrons toujours à ce qui a été dit. En conféquence, voyez le premier Mémoire, tome I in-4°, page 368; tome II. page 11. 271, 349. Ces Mémoires commencent à former un corps complet de doc trine fur cet objet,

obliquité, la réfléchit enfin, quand cette obliquité s'accroît jufqu'à un certain point. Si fur le premier point, je m'écarte de l'opinion générale, je me rapproche en revanche des idées les plus fimples.

II. Dans une chambre qu'on a rendue obfcure, en n'y laiffant entrer la lumiere que par un petit trou pratiqué au volet de la fenêtre, on dif tingue de par-tout, & dans toute fa longueur le trait de lumiere qui la traverse. On ne pouvoit manquer d'en conclure que l'air répercute, & y difperfe de toutes parts la lumiere qui le frappe. On peut dire la même chofe du verre, de l'eau, & de toutes les fubftances diaphanes.

III. Quand je dirai qu'un corps repercute, ou bien qu'il réfléchit irréguliérement la lumiere, j'entendrai que fa furface raboteuse l'éparpille de toutes parts, & fous toutes fortes de directions. Quand je dirai qu'un corps réfléchit régulierement la lumiere, ou fimplement qu'il la réfléchir, j'entendrai que par une furface unie, il en fait rebrouffer une quantité fenfible dans une même direction & vers le même endroit.

IV. Les rayons réfléchis ou repercutés dans un milieu peuvent l'être par les parties propres de ce milieu, ils ne peuvent l'être par le fluide réfringent qui en occupe les interftices qu'à la fuperficie de ce milieu

& non dans fes interftices.

V. Si un trait de lumiere, dont dans tout milieu diverfes portions font ainsi repercutées de place en place, vient à paffer d'un milieu dans un autre, il y en a ordinairement une portion confidérable qui eft réfléchie fur le plan de féparation. En effet, le plan de féparation des deux milieux peut être propre à opérer la réflection, fi, comme on doit le préfumer, les orifices des interftices de l'un n'y fauroient cor- : refpondre exactement aux orifices des interftices de l'autre, parce que cel-: les de leurs parties propres qui y font contigues, s'y débordent réciproquement plus ou moins. Cette réflection de la lumiere effectuée fur ce plan, indique en même temps que les parties propres de la furface de l'un des milieux ne s'engrenent pas, dumoins toutes à beaucoup près, entre celles de la furface de l'autre, & qu'au contraire elles fe contiennent mutuellement applaties en cet endroit, & y préfentent à la lumiere d'autant plus de petites faces unies plus ou moins étendues qui coincident dans le plan commnun de contact. Autrement la lumiere n'y feroit que repercutée.

-VI. Au refte, une telle difpofition refpective des orifices des pores de deux milieux contigus fur le plan de féparation, où on les fuppofe ainfi en partie mafqués, & recouverts par les parties propres de ces milieux qui s'entre-débordent ; cette difpofition, dis-je, fur laquelle une efpece.

d'évidence nous autorife à ne pas craindre que l'imagination qui nous le fait envisager nous en impole, fe manifefte très-fenfiblement fur le plan du contact immédiat de deux lames de glace réunies & difpofées à être décorées des anneaux colorés, lorfque dans la chambre obfcure on y dirige un trait de lumiere affez menu; de façon qu'il tombe fur la portion du plan qu'occupe la tache noire. On diftingue alors fur le carton qu'on oppofe aux rayons réfléchis, entre l'image lumineufe produite par les rayons de ce trait de lumiere réfléchis fur la furface antérieure des glaces, & l'image produite par ceux qui font réfléchis fur la couche d'air contigue à leur furface poftérieure, toutes deux très-vives, une troisieme image fort terne & très- foible produite sûrement par des rayons réfléchis fur le plan de féparation des deux glaces, lequel on avoit préfumé ne devoir pas en réfléchir en cet endroit, parce que les deux glaces y étant immédiatement contigues l'une à l'autre, n'y forment qu'une maffe homogêne, & qui en effet ne procure aucune image qu'on puiffe appercevoir, lorfque l'expérience fe fait dans un endroit librement acceffible à la lumiere, où l'impreffion de cette image eft effacée par la multitude des rayons réfléchis des furfaces extérieures des glaces ; & qui même dans la chambre obscure n'en procure qu'une très-difficile à diftinguer, quand on n'employe qu'un trait de lumiere réfléchi fur l'air extérieur, & qui ne vient pas directement du foleil.

.

On ne fauroit méconnoître dans celle dont il s'agit ici, que les points ou petits plans qui réfléchiffent les rayons, auxquels eft due cette troifieme image bien plus foible que les deux autres, ne foient des portions des parties propres de la furface antérieure de la feconde glace qui débordent celles de la furface poftérieure de la premiere glace, & fe rencontrent vis-à-vis des orifices des pores de celle-ci. Or la même chofe doit conféquemment avoir lieu auffi fur le plan de féparation de deux milieux différens. Les rayons tranfmis par les interftices ou pores da premier, doivent de même à leur débouché, en trouver les orifices ob- › ftrués en partie par les parties propres du fecond milieu; enforte qu'il y en ait une portion qui foit réfléchie, tandis que le refte continue à fe tranfmettre en-avant dans les interftices de celui-ci.

VII. La portion des rayons réfléchis fur le plan de féparation eft plus confidérable, quand ils fe dirigent du verre dans l'air, que quand ils fe dirigent du verre dans l'eau.

Dans certaines circonstances; par exemple, lorfque la direction de la lumiere est perpendiculaire, ou n'eft pas trop inclinée au plan de féparation, ce ne peut être que par les parties propres, foit de l'air, foit de l'eau que la lumiere eft réfléchie; & cependant toutes chofes égales d'ailleurs les parties propres de l'eau font difpofées à représenter plus de rayons que les parties propres de l'air; puifqu'un rayon de lumiere,

qui dans une chambre obfcure paffe de l'air dans une masse d'eau, paroir bien plus brillant dans fa portion qui fe tranfmet par l'eau, que dans celle qui fe tranfmet par l'air, parce que les parties propres de l'eau qui ont un plus grand nombre de faces difpofées dans des plans différens forment une maffe plus compacte que ne font les parties propres de l'air. Mais en même temps celles-ci, lorfqu'elles font appliquées à la furface du verre, ont celles de leurs faces qui coincident dans le plan de féparation des deux milieux, plus étendues que ne le font celles des parties propres de l'eau qui font coincidentes dans leur plan de féparation d'avec le verre. Les premieres s'y applatiffent, les fecondes Y confervent leur fphéricité, & il eft aifé de concevoir que les parties propres de l'air qui font très-compreffibles, ont par-là bien de l'avantage fur celles de l'eau pour s'appliquer à une lame de verre par des faces d'une plus grande étendue. Dès-lors la lumiere parvenue aux confins d'une maffe de verre qu'elle a traversée, fera réfléchie en plus grande quantité, fi la masse de verre eft terminée par l'air, que fi elle l'eft par l'eau, quoiqu'elle doive être repréfentée en plus grande quantité dans le fein de l'eau que dans le fein de l'air qui eft celui de ces deux derniers milieux où elle est le moins interceptée.

VIII. La lumiere répercutée & difperfée en tous fens dans le fein de l'air, ou de tout autre milieu, l'eft ainfi, parce que les furfaces des parties propres ou élémens de ces milieux fe préfentent par-tout à fa direc tion fous toutes fortes d'inclinaifons. Elle paroît fenfiblement être réfléchie fur le plan de féparation de deux milieux différens, parce qu'une certaine étendue de ce plan se préfentant à elle fous une inclinaifon uniforme, il y a une certaine quantité de rayons qui font renvoyés enfemble dans la même direction. Dans l'un & l'autre cas, l'angle de réflection ne peut manquer d'être égal à l'angle d'incidence fur la portion de la face réfléchiffante.

IX. Le fluide refringent, ce fluide auquel nous avons attribué la fonction d'opérer la réfraction de la lumiere, & qui occupe les interftices de toute forte de milieux, peut auffi par lui-même occafionner la réflection d'un rayon de lumiere en tout ou en partie, lequel alors eft repouffé par la même raifon qu'une pierre qu'on lance obliquement fur la furface de l'eau y fait des ricochets, c'est-à-dire, à cause du défavan, tage que la trop grande obliquité de fa direction lui donne vis-à-vis de la réfiftance que le fluide oppofe à fe laiffer pénétrer. Le réfultat de l'expérience de M. Newton que je vais rapporter, en eft un exemple (1).

(1) Opt. lib. I, expér. 9, 10,

Pl. II, fig.II, ABC eft un prifme au fortir duquel un trait de lumiere FM, qui eft tombé avec une certaine obliquité fur fa face BC, va former par ceux de fes rayons qui ont rencontré les interstices des parties propres de la couche d'air contigue à cette face BC du prifme, un fpectre compler GHI fur un carton qu'on leur oppofe; tandis que ceux qui fe font réfléchis fur les parties propres de cette couche d'air, & n'ont pas trouvé enfuite d'autre obstacle, vont auffi former, après avoir traversé un fecond prifme VXY difpofé convenablement, un autre spectre complet PST fur un autre carton.

Si alors on fait tourner le premier prifme dans le fens marqué par la fuite des lettres A, B, C, lorfque la direction du rayon FM eft devenue oblique à un certain point par rapport à la face BC; & à mefure que cette obliquité augmente enfuite, les rayons MG, MH, MI différemment réfrangibles & auparavant réfractés, viennent à être réfléchis les uns après les autres, en commençant par les plus réfrangibles. Enforte que, lorfqu'en premier lieu les rayons MG difparoiffent fur le premier carton, ils vont groffir fenfiblement le nombre des rayons de même réfrangibilité NP, qui fur le fecond peignent la bande violette du fpectre, & ainfi des autres divifions de rayons différemment réfrangibles qui ceffent les uns après les autres, de fe porter fur le premier carton pour aller concourir à renforcer le fpectre étalé fur le fecond.

X. Les rayons MG, MH, MI qui formoient dabord le spectre GHI, & qui ne font réfléchis fur le plan BC, que lorsqu'on procure une plus grande obliquité au rayon incident FM, le font, non par les parties propres de la couche d'air contiguë à la face BC du premier prifme, comme les rayons MNP, MNS, MNT, qui en premier lieu formoient l'autre fpectre PST, mais par le fluide refringent logé dans les interstices des parties propres de cette couche d'air.

En effet, ce font d'abord tous les rayons du plus grand dégré de réfrangibilité, les violets, qui difparoiffent à la fois, enfuire tous ceux d'un autre dégré de réfrangibilité, les indigo, qui difparoissent aussi tous à la fois de deffus le premier carton GHI. La bande verte; par exemple, ne commence à y être altérée que lorfque les bandes violette, indigo & bleue y font totalement effacées, & la rouge n'eft non plus entamée qu'après l'extinction totale de toutes les autres.

Si c'étoit les parties propres de la couche d'air contiguë à la face BC de ce prifme qui fiffent rebrouffer ici les rayons, qui au moyen de la rotation du prifme fur fon axe font interceptés au carton GI, & dirigés vers le carton PT, elles en feroient toujours rebrouffer en même temps de toutes les efpeces, des plus & des moins réfrangibles; les diverfes bandes colorées du fpectre GHI s'affoibliroient à peu-près également en même temps, & non l'une avant l'autre ou à l'exclufion de

« PreviousContinue »