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TABLE DES MATIÈRES.

Notice biographique et littéraire sur La Harpe
Introduction.-Acception des mots goût et génie .

Poètes tragiques avant Corneille

ix

xi

H

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Notices biographiques et littéraires sur les princi-

paux écrivains français cités par La Harpe

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LA HARPE.

NOTICE BIOGRAPHIQUE ET LITTÉRAIRE.

LA

A HARPE (Jean-François DELHARPE OU DELAHARPE, dit DE), écrivain, né à Paris en 1739, mort en 1803. Dès vingt ans, il débuta par un assez 5 mauvais recueil d'Héroïdes, précédé d'un essai sur ce genre, où il disait hardiment sa pensée sur Fontenelle : c'était son premier pas dans la critique littéraire, où il devait se faire tant d'ennemis. Ses Héroïdes ne firent

pas grand bruit. Il essaya une tragédie, Warwick 10 (1764), qui eut un grand succès. Froide imitation des tragédies de Voltaire, écrite avec bon sens, avec goût, mais absolument dépourvue de feu et d'invention, cette œuvre est tombée dans l'oubli. Il ne fut pas heureux dans ses autres tentatives au théâtre. Philoctète, imitation 15 de Sophocle, n'a que les mérites du modèle. Cette pièce eut un succès qui honore à la fois le poète grec et le public qui était capable de l'apprécier. Enfin, en 1786, La Harpe trouva sa véritable voie. Il ouvrit au Lycée de la rue St.-Honoré un cours de littérature 20 qui fut extrêmement suivi, et qui méritait de l'être. La Harpe avait toutes les qualités nécessaires alors pour réussir dans ce genre de professorat, qu'il a inauguré. Certes, ce n'était pas, à beaucoup près, un professeur parfait. Sa critique peut paraître banale. Mais il a le 25 goût sûr, le style coulant, et par-dessus tout la connaissance approfondie, le sentiment complet de la littérature du XVIIe siècle. Il comprend Corneille et Racine comme les ont compris leurs contemporains, ce qui est

peut-être la vraie manière et la seule juste de les juger. La critique moderne, en transportant Racine au milieu de nos idées, en le soumettant aux règles, plus justes si l'on veut, que nous avons pris l'habitude d'appliquer 5 aux œuvres de l'esprit, ne tient peut-être pas un compte assez exact de la différence des temps et des variations du goût. Pour comprendre et juger Racine, il faut se transporter au milieu de la cour de Louis XIV; il faut surtout parcourir par la pensée la voie suivie par le 10 goût public, depuis la Renaissance jusqu'à Louis XV. La Harpe a lu et médité dans cet esprit les œuvres du grand siècle, et si notre façon de juger est préférable, nous ne pensons pas que la sienne soit mauvaise. La Harpe était membre de l'Académie française. (Pour 15 plus de détails et la liste des ouvrages de La Harpe, voyez le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.)

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