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EXEMPLES:

On frappe à la porte.

Quiconque passe par là, doit payer tant. Chacun sent son mal.

Nul ne sait s'il est digne d'amour ou de haine.

Aucun n'est venu.

Pas un ne le croit.

Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Qui que ce soit qui vienne, etc.

Pronom absolu.

On appelle pronom absolu celui à la place duquel on ne peut substituer aucun nom. Tel est le pronom de la troisième personne, masculin singulier, il, devant les verbes unipersonnels. Exemples: il faut, il importe, etc. CHAPITRE V.

CINQUIÈME ESPÈCE DE MOTS.
Le Verbe.

Le verbe est un mot dont le principal usage est de signifier l'affirmation. Ainsi, quand on dit, la vertu est aimable, le mot vertu, exprime le sujet auquel on affirme que convient la qualité d'aimable, et le verbe est forme cette affirmation; et, quand on dit, le vice n'est pas aimable, on affirme que la qualité d'aimable ne convient pas au vice.

Il n'y a qu'un seul verbe, savoir, le verbe étre, parce qu'il n'y a que lui seul qui exprime l'affirmation. Sans lui, les mots ne présentent point de jugement; ils présentent seulement

› des idées décousues et détachées. Mais ce verbe unique ne se montre pas toujours sous cette forme si simple. Pour abréger le discours, on a inventé des mots qui renferment tout à la fois le verbe étre et l'attribut, c'est-à-dire, la manière d'être, la qualité, que l'on affirme du sujet dont on parle de là, ces mots, aimer, hair, raisonner, auxquels. on a donné avec raison le nom de verbes, puisqu'ils renferment le verbe. Il aime équivaut à il est aimant; tu hais est mis pour tu es haïssant; etc... Le verbe étre s'appelle verbe substantif. Les verbes qui contiennent le verbe étre et l'attribut s'appellent verbes attributifs.

Les verbes se divisent donc d'abord en verbes substantif et en verbes attributifs. Le verbe substantif est celui qui énonce la manière d'être de la substance, c'est-à-dire, de la personne ou de la chose. Il sert à attribuer une qualité à un sujet. Il n'y a qu'un seul verbe substantif, le verbe etre. Touts les autres verbes, aimer, sortir, apercevoir, entreprendre, etc., sont des verbes attri butifs.

Les verbes attributifs se subdivisent en verbes actifs, passifs, neutres, réfléchis, réciproques, pronominaux, et unipersonnels.

On appelle verbes actifs ou transitifs ceux qui expriment une action qui tombe ou qui peut tomber immédiatement sur un objet. Ainsi, dans ces exemples, aimer Dieu, servir son ami, bátir une maison, les verbes aimer,

servir, bâtir, sont des verbes actifs ou transitifs. Dieu, ami, maison, sont les objets de l'action que ces verbes expriment. L'objet de l'action que marque un verbe, s'appelle le complément de ce verbe. Dans cet exemple, j'aime Dieu», Dieu est le complément du verbe j'aime. On connaît le complément d'un verbe en mettant après ce verbe les pronoms interrogatifs qui ou quoi. J'aime, qui? Réponse, Dieu. Je bâtis, quoi? Réponse, une maison. Dieu est le complément du verbe j'aime; maison est le complément du verbe je bátis.

Le complément d'un verbe actif se place ordinairement après le verbe, quand ce n'est pas un pronom. Exemples: J'aime mon père; ma sœur sait sa leçon. Mais le complément se place avant le verbe, quand ce complément est un pronom. Exemples: Je t'aime, pour j'aime toi; il nous aime, pour il aime nous. Mais, si le verbe est à la ie ou à la 2o personne de l'impératif, le pronom complément 'se met après le verbe: Aime-nous; aimons-le,

aimez-moi.

re

e

Outre ce premier complément, qu'on appelle direct ou objectif, certains verbes transitifs peuvent avoir un second complément, qu'on appelle indirect ou terminatif. Ce second complément se marque le plus souvent par les mots à ou de; comme: Donner un prix à l'élève, enseigner la grammaire à l'enfant, écrire une lettre à son ami; à l'élèv est le complément indirect du verbe donne

à l'enfant est le complément indirect du verbe enseigner; à son ami est le complément indirect du verbe écrire: Accuser quelqu'un de mensonge, avertir quelqu'un d'une faute, délivrer quelqu'un du danger; de mensonge est le complément indirect du verbe accuser, etc. Au lieu de regarder ces compléments comine compléments indirects des verbes, il vaut mieux les regarder comme compléments de la préposition qui les précède.

Le verbe passif est celui dont le sujet reçoit ou supporte l'action marquée par le verbe. Pour former le verbe passif, il faut prendre l'objet de l'action exprimée par le verbe actif, et en faire le sujet qui reçoive l'action que marque le verbe passif. Ainsi, pour mettre au passif le verbe bruler de cette phrase, le feu brûle le bois, dites, le bois est brûlé par le feu.

On appelle neutres, ou intransitifs, les verbes qui expriment un état, ou bien une action qui ne tombe pas directement sur un objet. Ainsi, languir est un verbe neutre, parce que ce verbe exprime un état; partir est un verbe neutre; car ce verbe exprime une action qui ne sort pas du sujet qui la fait; nuire est un verbe neutre, parce qu'il marque une action qui ne peut pas tomber directement sur un objet; on ne peut pas dire, nuire quelqu'un, nuire quelque chose. Les verbes neutres sont ainsi appelés, parce qu'ils ne sont ni actifs ni passifs; on les nomme intransitifs, parce que l'action qu'ils expri

ment ne peut passer, tomber, immédiatement sur un objet. Il ne suffit point que les verbes expriment une action pour qu'ils soient réputés verbes actifs. Il faut que l'action puisse tomber directement sur l'objet. Arriver, nuire, etc., sont neutres dans la langue latine comme dans la langue française, quoiqu'ils expriment une action. Plusieurs verbes intransitifs ont un complément indirect, marqué par à ou de : Nuire à la santé ; médire de quelqu'un.

On appelle verbes réfléchis ceux qui expriment, soit l'action d'un sujet qui agit sur lui-même, comme, se conduire, se défendre; soit une action faite par le sujet, et qui aboutit seulement à lui, comme, je me fais une loi, c'est-à-dire, je fais à moi une loi. Dans le premier cas, les pronoms me, te, se, nous, vous, sont en complément direct; dans le second cas, ces pronoms sont en complément indirect ou terminatif.

On appelle verbes réciproques ceux qui expriment l'action de plusieurs sujets qui agissent respectivement les uns sur les autres de la même manière, comme : Ces deux hommes se battaient et se disaient des injures; touts les hommes doivent s'entr'aider.

On a nommé verbes pronominaux ceux qui, se conjuguant avec des pronoms de la même personne, n'expriment, ni l'action d'un sujet sur lui-même, ni une action qui aboutisse au sujet, ni même une action faite par le sujet. Si l'on dit, cette maison se loue trop

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