traité focial. C'eft-là le vice inhérent et inévitable qui dès la naissance du Corps politique tend fans relâche à le détruire, de même que la vieillesse et la mort détruisent enfin le l'homme. corps f 1 de Au de Paris portoit au Parlement un C Il y a deux voies générales par les quelles un Gouvernement dégénère; favoir, quand il fe refferre, ou quand l'Etat fe diffout. Le Gouvernement fe refferre quand il paffe d'un grand nombre au petit, c'eft-à-dire, de la démocratie à l'ariftocratie, et de l'ariftocratie à la royauté. C'est là fon inclinaifon naturelle. a). Un peu d'agita. pour l'affoiblir. a) La formation lente et le progrès I S'il rétrogradoit du petit nombre au grand, on pourroit dire qu'il sé relâelie; mais ce progrès inverfe est impoffible. Quant aux anciens Ducs qu'on leur reproche, quoi qu'en puiffe dire le fquitinio della libertà veneta, il est prouve qu'ils n'ont point été leurs Souverains. On ne manquera pas de m'objecter la République Romaine qui fuivit, dira-t-on, un progrès tout contraire, paffant de la Monarchie à l'Ariftocratie, et de l'Ariftocratie à la Démocratie. Je fuis bien éloigné d'en penfer ainfi. Le premier établissement de Romulus fut un Gouvernement mixte qui dégénéra promptement en Despotisme. Par des caufes particulières, l'Etat périt avant le temps, comme on voit mourir un nouveauné avant d'avoir atteint l'âge d'homme: l'expulfion des Tarquins En effet, jamais le Gouvernement ne change de forme que quand son resfort ufé fe laiffe trop affoiblir pour pouvoir conferver la fienne. Or, s'il fo I 2 fut la véritable époque de la naiffance de la République. Mais elle ne prit pas d'abord une forme conftante, parce qu'on ne fit que la moitié de l'ouvrage en n'abolissant pas le Patriciat. Car de cette manière Ariftocratie héréditaire, qui eft la pire des adminiftrations légitimes, reftant en conflit avec la Démocratie, la forme du Gouver nement toujours incertaine et flottante ne fut fixée, comme l'a prou. vé Machiavel, qu'à l'établissement des Tribuns; alors feulement il y eut un vrai Gouvernement et une véritable Démocratie. En effet, le Peuple alors n'étoit pas feulement Souverain, mais auffi magiftrat et relâchoit encore en s'étendant, fa force deviendroit tout-à-fait nulle, et il fub-. fifteroit encore moins. Il faut donc remonter et ferrer le ressort à mesure qu'il juge; le Sénat n'étoit qu'un tribunal en fous-ordre pour tempérer et concentrer le Gouvernement, et les Confuls eux-mêmes, bien que Patriciens, bien que premiers Magis trats, bien que Généraux abfolus à la guerre, n'étoient à Rome que les préfidens du Peuple. Dès lors, on vit auffi le Gouvernement prendre fa pente naturelle et tendre fortement à l'Ariftocratie. Le Patriciat s'abolissant comme de lui-même, l'Ariftocratie n'étoit plus dans le corps des Patriciens comme elle est à Venise et à Genes, mais dans le corps du Sénat compofé de Patriciens et de Plébeïens, mènie dans le corps des Tribuns quand ils commencèrent d'uJurper une puiffance active: car les |