PLACET Présenté par un officier de marine à M. le comte de Que j'aurai de vous la Badine. (1) L'officier demandait le commandement d'une frégate. En se jouant prendre un Anglais, EPIGRAMME Contre Despréaux. QUAND Despréaux fut sifflé sur son ode (1), pas sa Il va draper le sexe féminin ; méthode. A son grand nom vous verrez s'il déroge: Pis ne vaudrait, quand ce serait éloge. REPONSE A une lettre de M. de Voltaire, écrite de Villars le premier septembre 1720, sur ce que le soleil avait un jour paru couleur de sang, et avait perdu de sa lumière et de sa grandeur, sans que l'air fút obscurci d'aucun nuage. Vous ous dites donc, gens de village, Que le soleil à l'horizon Avait assez mauvais visage. Hé bien, quelque subtil nuage De défigurer son image. (1) L'ode sur la prise de Namur. Et voici ma péroraison. Adieu; votre jeune saison A tout autre soin vous engage; L'ignorance est son apanage, Avec les plaisirs à foison, Convenable et doux assemblage. J'avourai bien, et j'en enrage, Que le savoir et la raison Ne sont aussi qu'un badinage, Mais badinage de grison; Il est des hochets pour tout âge. Que dans son brillant équipage, Toujours de maison en maison L'inquiet Phébus déménage, Laissez-le en paix faire voyage Rabattez-vous sur le gazon. Un gazon, canapé sauvage, Des soucis de l'humain lignage Est un puissant contre-poison. Pour en avoir bien su l'usage, On chante encore en vieux langage Martin et l'adroite Alison. Ce n'est pourtant pas que je doute Qu'un beau jour qui sera bien noir, Le pauvre soleil ne s'encroûte, En nous disant : Messieurs, bon soir; Cherchez dans la céleste voûte Quelqu'autre qui vous fasse voir. Pour moi j'en ai fait mon devoir, Et moi-même ne vois plus goutte; Encore un coup, messieurs, bon soir. Et peut-être en son désespoir Osera-t-il rimer en oute, Si quelque déesse n'écoute. Mais sur notre triste manoir, Combien de maux fera pleuvoir Cette céleste banqueroute? On allumera maint bougeoir, Mais qui n'aura pas grand pouvoir: Tout sera pêle-mêle, et toute Société sera dissoute, Sans qu'on dise, jusqu'au revoir. Chacun de l'éternel dortoir Enfilera bientôt la route, DE E rares talens pour la guerre En lui furent unis au cœur le plus humain. D'u AUTRES VERS A l'occasion des précédens. UN assez bon cerveau ces vers-là sont éclos, Je suis flatté de ces propos; Mais un scrupule m'inquiète. LE ROSSIGNOL, LA FAUVETTE ET LE MOINEAU. FABLE. LE tendre rossignol et le galant moineau, L'un et l'autre amoureux de la jeune fauvette, Lui parlaient un jour d'amourette. Le petit chantre ailé, par des airs doucereux, De mes douces chansons yous savez l'harmonie, Désormais je les sacrifie A chanter vos beautés, votre nom en tous lieux; De voir l'excès de ma tendresse. Et moi, dit le moineau, je vous baiserai tant..... Voilà la fin de mon histoire. En voici la morale, et qu'il faut retenir. Beautés, qui tous les jours voyez dans vos ruelles Que de leurs vains soupirs, de leurs peines cruelles, Songez à préférer le solide au brillant. On se passe fort bien de vers, de chansonnette; A moins qu'il ne se trouve un tiers oiseau donnant : Que ce dernier gagne sur l'étiquette. L'AMOUR NOYÉ (1). 1677. PHILIS plongeait l'Amour dans l'eau, L'Amour se sauvait à la nage; Il revenait sur le rivage, Philis le plongeait de nouveau. Cruelle, disait-il, vous qui m'avez fait naître, Je ne paraîtrai point, c'est une affaire faite ; Un petit coin de votre cœur. ́(1) On avait joué au jeu de noyer, où de deux personnes proposées à une troisième, celle-ci en noie une. L'auteur avait été noyé douze fois par une jolie personne qu'il aimait. Note de l'auteur. |