* ODE CONTRE LES ANGLOIS. Qu *Ode 3 UOI? ce Peuple aveugle en fon crime, Fit du Trône un Théatre affreux, D'un fi funefte facrifice, 6 N'a pour lui ni foudres ni feux ? Déja fa Flotte à pleines voiles, 12 Va céder l'Empire des Mers. Arme-toi, France; prends la foudre. de contre les Anglois.] Elle fut faite fur un bruit, qui courut en 1656. que Cromwel & les Anglois alloient faire la guerre à la France. L'Auteur n'étoit que dans fa vintième année, quand il fit cette Ode, mais il l'a raccommodée. VERS 7. Déja fa Flotte à pleines voiles.] En pleines voiles, Édition de 1713. VERS 18. Venger la querelle des Rois.) Après la troisième Stance, il y avoit celle-ci, que l'Auteur a retranchée : O que la Mer, dans les deux Mondes, 15 Ces fanglans Ennemis des Loix. Et va fur ce Peuple rebelle Jadis on vit ces Parricides, Et par le gain de vingt batailles Mais bien-tôt le Ciel en colere, VERS 21. Chez nous au comble de l'orgueil &c.) Ces quatre derniers Vers étoient ainfi : De fang inonder nos guérets, Mais bientôt, malgré leurs furies, VERS 26. Par la main d'une humble Bergere.) JEANNE D'ARC, ou la PUCELLE D'ORLEANS. 1 *STANCES. En A MR. MOLIERE. n vain mille jaloux Efprits, Moliere, ofent avec mépris 3 Cenfurer ton plus bel Ouvrage : S'en va pour jamais d'âge en âge Ta Mufe avec utilité Dit plaifamment la vérité. 15 Chacun profite à ton École : Tout en eft beau, tout en eft bon; Et ta plus burlesque parole 18 Eft fouvent un docte fermon. *Stances à Mr. Moliere.) Sur la Comédie de l'École des Femmes, que plufieurs gens frondoient. Mr. Despreaux lui envoya ces vers le premier jour de l'année 1663. Laiffe VERS 9. Celui qui fût vaincre Numance &c.] Scipion l'Africain. VERS 15. Chacun profite à ton Ecole.) Aйunion à l'École des Femmess Laiffe gronder tes Envieux: Ils ont beau crier en tous lieux, 21 Qu'en vain tu charmes le Vulgaire ; *SONNET SUR LA MORT D'UNE PARENTE. Pa armi les doux tranfports d'une amitié fidele, *L'Auteur avoit oublié ce Sonnet; "pas même encore aujourd'hui, mais j'en trouvai par hazard une copie, que je lui envoyai, & il me fit cette réponse le 24. de Novembre, 1701. »Pour ce qui eft du Sonnet, la »vérité eft, que je le fis prefque à la "fortie du College, pour une de mes "Nieces, qui mourut âgée de dix"huit ans.... Je ne le donnai alors "à perfonne, & je ne fais pas par »quelle fatalité il vous eff tombé entre les mains, après plus de cin"quante ans qu'il y a que je le com"pofai. Les vers en font affez bien tournés, & je ne le défavouerois Tome II. »n'étoit une certaine tendreffe tirant »à l'amour, qui y est marquée, qui ne convient point à un Oncle pour »fa Nièce, & qui y convient d'au"tant moins, que jamais amitié ne fut plus pure ni plus innocenté que la nôtre. Mais quoi? je croyois alors, que la Poëfie ne pouvoit »parler que d'amour. C'est pour ré"parer cette faute, & pour montrer, "qu'on peut parler en vers, même de l'amitié enfantine, que j'ai com"pofé il y a quinze ou feize ans, le "feul Sonnet qui eft dans mes Ou"vrages, & qui commence par Nourri dès le berceau &c. M Quand par l'ordre du Ciel une fievre cruelle Ah! qu'un fi rude coup étonna mes esprits! Que je verfai de pleurs! que je pouffai de cris! De combien de douleurs ma douleur fut fuivie ! Iris, tu fus alors moins à plaindre que moi. Et, bien qu'un trifte fort t'ait fait perdre la vie, Hélas! en te perdant, j'ai plus perdu que toi. AUTRE SONNET SUR LE MÊME SUJET. Nou ourri dès le berceau près de la jeune Orante, Et non moins par le cœur que par le fang lié, A fes jeux innocens Enfant affocié, Je goûtois les douceurs d'une amitié charmante. |