De la tragédie: pour servir de suite aux lettres a Voltaire, Part 2

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Page 130 - Quittez cette chimère, et m'aimez. POLYEUCTE Je vous aime, Beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même. PAULINE Au nom de cet amour ne m'abandonnez pas. POLYEUCTE Au nom de cet amour, daignez suivre mes pas.
Page 174 - J'ai pris soin de m'armer contre tous les poisons; J'ai su, par une longue et pénible industrie, Des plus mortels venins prévenir la furie : Ah ! qu'il eût mieux valu, plus sage et plus heureux, Et repoussant les traits d'un amour dangereux, Ne pas laisser remplir d'ardeurs empoisonnées Un cœur déjà glacé par le froid des années ! De ce trouble fatal par où dois-je sortir?
Page 206 - Ne fait qu'anéantir la force des couronnes; Le droit des rois consiste à ne rien épargner. La timide équité détruit l'art de régner : Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre ; Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre, Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd , Et voler sans scrupule au crime qui le sert.
Page 252 - II ne me laissait plus que de tristes adieux. Jugez de ma douleur, moi dont l'ardeur extrême, Je vous l'ai dit cent fois, n'aime en lui que lui-même ; Moi qui, loin des grandeurs dont il est revêtu, Aurais choisi son cœur et cherché sa vertu.
Page 324 - Athènes me montra mon fuperbe ennemi. Je le vis , je rougis , je pâlis à fa vue. Un trouble s'éleva dans mon ame éperdue. Mes yeux ne voyaient plus , je ne pouvais parler ; Je fentis tout mon corps & tranfir & brûler.
Page 322 - II n'est rien qui ne cède à l'ardeur de régner; Et, depuis qu'une fois elle nous inquiète, La nature est aveugle , et la vertu muette. Te le dirai-je, Araspe? il m'a trop bien servi; Augmentant mon pouvoir, il me l'a tout ravi : II n'est plus mon sujet qu'autant qu'il le veut être; Et qui me fait régner en effet est mon maître.
Page 325 - D'un si noble travail justement étonné, Ne bénira d'abord le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles ? Cependant, laisse ici gronder quelques censeurs Qu'aigrissent de tes vers les charmantes douceurs.
Page 168 - La nature, marâtre en ces affreux climats, Ne produit, au lieu d'or, que du fer, des soldats : Son sein tout hérissé n'offre aux désirs de l'homme Rien qui puisse tenter l'avarice de Rome.
Page 337 - Ne sais-tu pas encore, homme faible et superbe, Que l'insecte insensible, enseveli sous l'herbe, Et l'aigle impérieux qui plane au haut du ciel, Rentrent dans le néant aux yeux de l'Éternel?
Page 173 - Capitole où j'étais attendu : Détruisons ses honneurs , et faisons disparaître La honte de cent rois , et la mienne peut-être ; Et , la flamme à la main , effaçons tous ces noms Que Rome y consacrait à d'éternels affronts.

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