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DU RÉDACTEUR.

UN homme de génie a écrit en maître pen

dant soixante ans sur toutes les matières et les opinions. Des gens de lettres se sont empressés de recueillir ses œuvres, et en ont formé une des plus vastes collections qui existent; mais en l'offrant ils n'ont pas mis le lecteur à portée d'en saisir les objets jusque dans le plus petit détail, et avec l'ensemble dont ils sont susceptibles. C'est ce que j'entreprends; ainsi il n'est rien que Voltaire ait écrit ou traité, que je ne mette sous la main du lecteur. C'est un riche Dictionnaire de littérature, de poësie, d'histoire, de critique, de philosophie, de morale, etc. que je lui présente ; c'est une seconde Encyclopé die faite par le premier, comme par le plus célèbre littérateur de l'Europe, qui combattit lés préjugés avec les armes de la raison, et fut persécuté par ceux qui craignirent que ces armes ne leur devinssent funestes.

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L'ouvrage que je publie, non- seulement doit donner à l'édition pour laquelle il est fait, un prix que les autres n'ont point, mais

il doit encore contribuer à mieux faire connaître et apprécier Voltaire qu'on ne peut trop connaître et apprécier, surtout depuis que quelques pygmées qui ne l'ont ni lu ni médité, ont osé insulter à sa cendre. D'ailleurs il n'est aucun littérateur qui ne convienne qu'une foule d'articles importans par les personnages ou les choses disséminés dans les œuvres de ce grand homme, rendait indispensable le travail qui les mettrait en évidence, et en formerait un tout, but que je crois avoir atteint par la TABLE que je présente.

Il est vrai qu'à la fin de chaque volume, on a placé des tables; mais elles indiquent plutôt les chapitres que les matières, et sont bien loin de procurer les renseignemens que donne la mienne. Il y en a soixante-neuf, et je n'en offre qu'une. Elles n'ont aucun rapport entre elles, et la mienne embrasse toute la collection, en plaçant sous un même point de vue, et d'après les convenances, ce qui est traité dans les différens volumes, même les plus éloignés par leur ordre numérique. Il faut observer aussi que quelques-unes de ces tables, offertes comme tables des matières, sont très- défectueuses notamment celle qui est à la fin de l'Essai sur les mœurs et celle qui termine le Siècle de Louis XIV,

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en ce que les noms y sont souvent confondus ou pas assez distingués; par exemple: AlMamon, roi de Tolède, n'y fait qu'un seul article avec Al-Mamon-le-Grand calife abbasside; que souvent on indique des personnages dont le nom n'est cité dans l'ouvrage que comme de simples noms génériques. Par exemple, on lit, tom. 17. p. 49, que Rome se souvenait d'avoir été la ville des Scipions, et p. 434 ( même vol.), que Mahomet II paya Gentilli Bellino comme Alexandre avait payé Apelles ; et dans la table, Scipion et Apelles figurent comme s'il était directement question d'eux.

On trouve bien une table de matières à la fin de l'histoire de Charles XII, et une à la fin de celle du czar Pierre I; mais on ne leur a pas donné tout le développement dont elles étaient susceptibles; aussi ne me suis-je pas borné à les insérer telles qu'elles étaient dans ma table générale. J'ai étendu et expliqué une infinité d'articles qui, sans autre indication, ne contenaient qu'une série de chiffres.

Par exemple, on lit dans la table des matières du tome 24: Bassevitz, ses mémoires cités, p. 236, 250, 364 et 367; et dans la nouvelle table générale :

Bassevitz (comte de): ses mémoires cités au sujet du mariage de Catherine I avec le czar

Pierre, t. 24. p. 236. De l'entrée des troupes suédoises dans Touminge, p. 250. De l'infortuné Moëns, p. 364. de la mort du czar Pierre, p. 367.

Comparez dans les deux tables les articles Boyards, Gordon, Ivan, etc.

En un mot, la différence notable qui existe entre toutes les tables insérées dans cette table (même celle du tome 70) et la mienne, c'est qu'elles ne font qu'indiquer, et que j'analyse. tout, poëmes, contes, romans, commentaires, critiques, remarques, jusqu'à la moindre pensée de l'auteur, jusqu'au détail le plus minutieux dans lequel il soit entré ; que par l'ordre que j'observe, je forme sur chaque objet un article raisonné qui, autant que faire se peut, donne une idée de la manière dont Voltaire l'a traité ou envisagé, sans avoir absolument besoin de recourir au texte. Voyez les articles Henriade, Pucelle, Pauvre Diable, Candide, Ingénu, Zadig, etc.

L'analyse était nécessaire, surtout pour quelques articles du Dictionnaire philosophique, en ce que le titre n'y répond pas exactement à ce qui y est contenu, ou qu'on y a employé quelqu'emblême, tel que l'article Evêque, t. 4o. p. 156, où, par l'apologue ingénieux de Samuel Ornik, on fait allusion au célèbre cardinal de Retz; pour d'autres enfin,

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