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fatigué, s'étant assis, avoit pousse la familiarité ou plutôt le mauque de respect jusqu'à dire à son jeune maître: «Charles, tirez-moi mes bottes... ; que le prince en effet les avoit tirées en riant; mais qu'en riant aussi, il avoit pris une des bottes, de Commines, qui étoit devenu la et en avoit frappé rudement la tête fable de la cour de Bourgogne; que le ressentiment de cet affront, quoi

+ COMMERSON (Philibert), mé decin et botaniste du roi de France, né en 1727 à Chatillon-lès-Dombes, en Bresse, fit ses études à Montpellier, et mourut à l'ile de France, où que mérité, l'avoit indisposé contre le comte, dont il avoit quitté le parti, il accompagnoit Bougainville dans dès qu'il en eut trouvé l'occasion fason voyage autour du monde. En vorable. » Quoi qu'il en soit, le 1773, il fit une très-grande collecnouveau maitre, auquel il s'étoit attion de botanique, et ses travaux furent immenses. Il a publié l'Ich-sénéchal de Poitiers, et vécut si famitaché ou vendu, le fit chambellan, thyologie en 2 vol. in-4°; un traité intitulé le Martyrologe des botanistes, ouvrage dans lequel il donne une notice de ceux qui ont péri dans les recherches de botanique. Sans doute il avoit intention que son nom y fût inscrit, et personne n'y a eu plus de droit. Sa collection étoit contenue dans trente-deux grandes caisses, qu'il a léguées au cabinet

du roi.

lièrement avec lui, qu'ils couchoient souvent ensemble. Commines gagna rendit à la guerre et dans diverses sa confiance par les services qu'il lui négociations. Il mérita également bien de son successeur Charles VIII, qu'il accompagna dan's la conquête de Naples. Sa faveur ne se soutint roi, d'avoir favorisé le parti du duc pas toujours. On l'accusa, sous ce d'Orléans, depuis Louis XII, et de + COMMINES (Philippe DE LA lui avoir vendu le secret de la cour, CLITE de), né en Flandre, d'une comme il avoit vendu, disoit-on, famille noble, qui avoit possédé la ceux du duc de Bourgogne au roi de seigneurie de Commines, passa les France. Il fut arrêté et coudnit à premières années de sa jeunesse à la Loches, où on l'enferma huit mois cour de Charles-le-Hardi, duc de dans une cage de fer. Il disoit alors Bourgogne, et quitta ce prince pour « qu'il avoit voulu voguer dans la s'attacher à Louis XI. On n'a jamais grande mer, et qu'il avoit essuye bien su le motif de ce changement, une tempête. » Après une prison de puisqu'il n'a pas cru devoir le dire. plus de deux ans, tant à Loches qu'à On pourroit sans témérité l'attri- | Paris, il fut absous de tous les crimes buer aux grandes promesses et aux qu'on lui imputoit. Ce qu'il y a d'inoffres flatteuses du roi. Jacques Mar- concevable, c'est que le duc d'Orchand, dans sa Description de la léans, pour lequel il avoit essuyé cet Flandre, livre premier, pag. 167, outrage, ne fit non seulement rien rapporte avoir ouï dire à un homme pour le soulager dans sa longue déde qualité que Commines, pendant tention, mais encore ne pensa pas à la jeunesse du comte de Charolais, lui, étant parvenu à la couronne. avoit vécu très-familièrement avec Commines avoit épousé Hélène de lui; que ce comte, qui l'aimoit, Chambes, de la maison des comtes l'admettoit à tous ses amusemens; de Montsoreau en Anjou. Il mourut qu'à un retour de chasse, Commines dans son château d'Argenton en Poi

d'accord avec lui, mon sentiment m'est devenu suspect; et je n'y ai persisté qu'après les recherches les plus exactes. Ces fautes ne sont pas ordinairement importantes, mais on peut toujours relever celles des grands hommes. » La meilleure édition des Mémoires de Commines, qui ont occupé successivement un grand nombre de savans, est celle de l'abbé Lenglet du Fresnoy, 4 vol. in-4°, en 1747, à Paris, sous le titre de Londres. Elle est revue sur le manuscrit, enrichie de notes, de figures, d'un ample recueil de pièces justificatives, et d'une longue préface très-curieuse. L'édition d'Elzevir, 1648, in-12, est d'un format plus commode et n'est pas commune. Sleidan et Gaspard Barthius ont traduit Commines en latin. Sa fille épousa René de Brosse, comte de Penthièvre, en Bretagne.

tou, le 17 octobre 1509, à 64 ans. Il joignoit aux agrémens de la figure les talens de l'esprit. La nature lui avoit donné une mémoire et une présence d'esprit si heureuses, qu'il dictoit souvent à quatre secrétaires en même temps des lettres sur les affaires d'état les plus délicates. Il parloit diverses langues, aimoit les gens d'esprit, et les protégeoit. Ses Mémoires pour l'histoire de Louis XT et de Charles VIII, depuis 1464 | jusqu'en 1498, sont un des morceaux les plus intéressans de l'histoire de France, et lui ont mérité le surnom de Tacite français. Commines, a-t-on dit, n'a ni les graces, ni la belle ordonnance des historiens anciens, auxquels on l'a souvent comparé; mais plus naturel, plus ouvert, moins mystérieux que Tacite, plus sincère que Polybe trop attaché aux Romains, Commines, moins admiré, sera plus aimé qu'eux. On trouve en lui, selon Montaigne, avec COMMIRE (Jean), jésuite, né ce beau naturel qui lui est propre, à Amboise le 25 mars 1625, mourut le langage doux et agréable d'une à Paris le 25 décembre 1702. La nanaïve simplicité. L'historien, vieilli ture lui donna un génie heureux dans les affaires, amuse les lecteurs pour la poésie; il le perfectionna par frivoles et instruit les autres. Il est l'étude des auteurs anciens. On a de sincère en parlant d'autrui, et molui 2 volumes de Poésies latines et deste en parlant de lui-même. On d'Euvres posthumes, 1754. L'amél'accuse d'avoir écrit avec la retenue nité, l'abondance, la facilité, sont en d'un courtisan qui craignoit encore général le caractère de sa versifica→ de dire la vérité, même après la tion; mais, plus propre à embellir mort de Louis XI. « Cependant les qu'à s'élever, il n'a que rarement cette vues saines, le sens droit et profond, hardiesse, ce feu, cette énergie, cette le jugement solide qui règnent dans précision qui font de la poésie le preson ouvrage, dit Duclos, lui ont mier de tous les beaux-arts. Dans ses acquis à juste titre la réputation dont Paraphrases sacrées, il n'a pas touil jouit, et qu'il conservera toujours. jours connu la simplicité sublime des Ceux qui font de l'histoire leur étude livres saints; il se contente d'être particulière conviennent qu'il n'a élégant, et il a des tirades qui offrent écrit que des Mémoires, et non pas de très-beaux vers. Ses Idylles saune histoire. Indépendamment des crées et ses Idylles profanes offrent fautes qui sont relevées dans les notes un style plus propre à leur genre que marginales de la dernière édition, il ses Paraphrases; des images riantes, lui en est échappé plusieurs autres. une élocution pure, des pensées viJe les marquerai hardiment, parce ves, une harmonie heureuse. Il que c'est un de mes devoirs. Toutes réussissoit encore mieux dans les les fois que je ne me suis pas trouvé | Fables et dans les Odes, sur-tout

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dans celles du genre gracieux. Il y a même quelques-unes de ses Odes héroïques où il prend un ton noble et élevé, Quoique le père Commire eût un goût décidé pour les belleslettres, il ne laissa pas de professer, pendant plusieurs années, la théologie, et de se consacrer à la direction. I joignit une piété douce à beaucoup de franchise et de probité, et ne se mêla guère des affaires du monde. Il aimoit la paix. Lorsque Barbier d'Aucour publia la critique des entretiens d'Ariste et d'Eugène par le père Bouhours, le père Commire conseilla à son confrère de modérer une sensibilité que son amourpropre ne pouvoit dissimuler. Par une réponse du savant Huet, évêque d'Avranches, au père Commire, qui lui avoit proposé d'écrire sur les navigations de Salomon, on apprend que ce jésuite avoit composé une Histoire des guerres des Anglais, que l'évêque pressa l'auteur de publier; on ignore s'il l'a jamais fait. Cette lettre, datée du 8 avril 1696, est en tête du Commentaire de Huet sur les navigations de Salomon (traduit du latin par Desroches) et publié dans le tome I des Traités géographiques et historiques, pour faciliter l'intelligence de l'Ecriture, La Haye, 1730, 2 vol. in-12, dus aux soins de Bruzen de La Martinière.

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+ COMMODE (Lucius Ælius Aurélius) naquit à Rome l'an 161 de J. C., d'Antonin le philosophe et de Faustine. Quelques jours après la mort du père, le fils fut proclamé empereur, l'an 180. Des philosophes également sages et savans cultivè rent son cœur et son esprit ; mais la nature l'emporta sur l'éducation. On vit en lui un second Néron. Comme lui il fit périr les plus célèbres personnages de Rome, et persécuta les chrétiens. Ses parens ne furent pas à l'abri de sa fureur. Commode avoit abandonné le soin des affaires à Pé

et

rennis, devenu, à force de crimes, préfet du prétoire. La foiblesse de l'empereur augmenta l'insolence du ministre, sans que personne osât se plaindre de sa tyrannie. Un jour que le prince assistoit, avec tout le peuple, aux jeux capitolins, un inconnu, qui portoit le manteau de philosophe, s'avança au milieu du théatre, et lui dit : « Prince mou et efféminé, tandis que tu te prêtes à ces vains divertissemens, Pérennis se prépare à te ravir l'empire. » Cet avis courageux fut le commencement de la disgrace de Pérennis, massacré peu de temps après par les soldats. Cléandre, Phrygien d'origine, en favorisant les débauches de l'empereur, obtint à son tour la confiance du tyran, seconda sa cruauté, subit le sort de Pérennis. Commode n'en fut pas plus humain. Un jeune homme de distinction lui présenta un jour un poignard, lorsqu'il entroit par un endroit obscur, et lui dit : « Voilà ce que le sénat t'envoie. » Mais il ne put accomplir le meurtre qu'il méditoit. (Voy. l'art. LUCILLE.) Depuis, l'empereur conçut une haine implacable contre les sénateurs. Rome fut un théâtre de carnage et d'abominations. Lorsqu'il manquoit de prétextes pour immoler des victimes, il feignoit des conjurations imaginaires. Aussi débauché que cruel, il corrompit ses sœurs, destina trois cents feinmes et autant de jeunes garçons à sa lubricité. Au lieu de continuer à porter le nom de Commòde, fils d'Antonin, il prit celui d'Hercule, fils de Jupiter. Le nouvel Alcide se promenoit dans les rues de Rome, vêtu d'une peau de lion, une grosse massue à la main, voulant détruire les monstres à l'exemple de l'ancien. Il faisoit assembler tous ceux de la lie du peuple qu'on trouvoit malades ou estropiés, et, après leur avoir fait lier les jambes, il tomboit sur ces infortunés et les assommoit à coups de

massue. Ne rougissant point de se montrer sur le théâtre, et de se donner en spectacle; il voulut paroitre tout nu en public comme un gladiateur. Martia, sa concubine, Lætus, préfet du prétoire, et Electe, son chambellan, tàchèrent de le détourner de cette extravagance. Commode, dont le plaisir étoit, non pas de gouverner ses états, ou de conduire ses armées, mais de se battre contre les lions, les tigres, les léopards et ses sujets, alla dans sa chambre écrire un arrêt de mort contre ceux qui avoient osé lui donuer des avis. Martia, ayant découvert sou projet, lui présenta un breuvage empoisonné au sortir du bain. Commode s'assoupit, se réveilla, vomit beaucoup on craignit qu'il ne rejetât le poison, et on le fit étrangler, l'an 192o de J. C. Il avoit la lâcheté ordinaire aux tyrans ; n'osant se fier à personne pour se raser, il se brûloit lui-même la barbe, comme Denys de Syracuse.

Florence en 1560, mort en 1658, étoit élève du Civoli. Il alla trèsjeune à Rome, où il peignit assez bien le portrait. Il étoit unique pour copier les tableaux des grands maitres les plus fins connoisseurs y étoient trompés. Malgré ses occupations à copier les beaux onvrages antiques et modernes, il publia quelques Mémoires sur son art. Etant retourné dans sa patrie, il y fit plusieurs tableaux, entre lesquels on cite un Jugement universel comme son meilleur ouvrage.

Voyez LOUIS-LE-GROS, vers la fin. COMMUNES (de l'origine des ).

+ COMNÈNE. Voyez les articles des princes de cette famille illustre, sous leurs noms de baptême : ALEXIS, ANNE, JEAN, ANDRONIC, DAVID, etc.

+ COMO (Ignace-Marie), mort à Naples en 1750, s'est fait un nom par ses poésies latines, par ses connoissances dans l'antiquité. Nous *COMMODI (André), peintre avons de lui, I. Inscriptiones stylo d'histoire, né à Florence en 1565, lapidario vitas exhibentes summomort en 1638, a fait pour le pape rum pontificum et cardinalium Paul V un très beau tableau, re-regni Neapolitani. II. Histoire présentant Les anges rebelles précipités du ciel.

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+ COMMODIANUS GAZEUS, espèce de versificateur chrétien du 4 siècle, auteur d'Instructions ouvrage en forme de vers sans mesure et sans cadence. Chaque ligue comprend un sens achevé, et les premières lettres en sont disposées en forme d'acrostiche. L'auteur prêche la pauvreté dans un style fort dur, et prend la qualité de Mendiant de Jésus-Christ. Son ouvrage a été long-temps dans l'obscurité. Rigaud le publia pour la première fois en 1650, in-4; et Davis l'a donné en 1711, à la fin de son MinutiusFélix.

* COMMODO ( André) né à

de la célèbre confrérie de la trèssainte Trinité de Naples, en italien, un grand nombre de Poésies et des Epigrammes.

* COMPAAN (Nicolas), fameux écumeur de mer du 17° siècle, né à Oostzaanen, dans la Nord-Hollande, pendant long-temps le fléau du commerce de toutes les nations, sans excepter ses compatriotes, quitta enfin cet odieux métier. Ayant obtenn des lettres de pardon des Etats de Hollande, il retourna dans sa patrie, où, malgré l'énormité de ses vols, il a trainé sa vieillesse dans la misère, jointe aux remords et à l'opprobre. Il vivoit encore eu 1655, âgé alors de 68 ans, et se vantoit d'avoir pris et pillé plus de 350 navires.

Pontanus. Il mourut à Naples pendant l'exil de Sannazar en France, et celui-ci a consacré à sa mémoire une pièce de vers hendécasyllabes, la 16 de son second livre d'Epigr. L'épitaphe qu'il se fit à lui-même ne respire point cette gaieté qu'on lui attribue; mais il a jugé à propos

* COMPAGNO (Scipion), bon | peintre de paysages, né à Naples en 1624, enrichissoit ses tableaux de petites figures représentant divers sujets. Dans la galerie de Vienne, on voit de ce peintre deux beaux Paysages ornés d'une quantité de figures. L'un offre la vue de Naples avec son port pendant une éruption du Vé-d'y transmettre à la postérité son suve; sur le devant est un pont couvert d'une foule de personnes que des soldats forcent de rentrer dans les maisons l'autre représente une vue de Pouzzole : le peintre y a représenté le martyre de S. Janvier, au pied d'une colline, sur le sommet de laquelle on aperçoit les débris d'un temple antique. Compagno vivoit encore en 1680.

* COMPAGNONI (Pompée), un des plus savans et des plus illustres prélats du 18e siècle, né à Macerata en 1693, alla à Rome en 1712, où il étudia les sciences et les

aversion pour le mariage. La voici : Quid agam, quæris? Quiesco. Qui sum scire cupis? Fui. Vitæ quæ fuerint condimenta rogas? Dolor, labor, luctus; servire superbis dominis; patriæ videre excidium; quos caros habes sepelire : nam uxoris quidem molestias nunquam sensi.

* I. COMPTON (Spencer), comte rendu célèbre, né en 1601, mort le de Northampton, que sa valeur a 19 mars 1643, à la bataille contre les rebelles, donnée à Hopton-Head, belles-lettres. Il cultiva aussi la poé-ment, lorsqu'on lui offrit quartier, au comté de Stafford, répondit noble

* II. COMPTON (Henri), prélat anglais, fils du précédent, né en 1652,

sie avec succès, comme on peut s'en qu'il ne se rendoit pas à de vils reconvaincre par quelques Elégies qu'il adressa au jésuite Jules-César d'une hallebarde. Ce seigneur a laissé belles, et il fut lachement percé Cordora. Il eut des relations d'ami-six fils et deux filles. tié avec Gravina, Métastase et Crescimbéni. Il embrassa l'état ecclésiastique, et Benoît XIII le nomma archidiacre de Macerata. Bientôt après mort en 1713, élève du collège de la il fut pourvu, par Benoît XIV, de l'évêché d'Osimo et de Cingoli. Com-servit dans la cavalerie, où il fut corReine à Oxford. A la restauration il pagnoni mourut à Osimo en 1774. Ses Mémoires historiques et criti-nette; mais il quitta bientôt le service ques de l'Eglise et des évéques d'Osimo ont été publiés à Rome en 1782, 5 vol. in-4°. Plusieurs personnes d'Osimo et de Macerata s'em

pressèrent d'éterniser la mémoire de
cet illustre prélat par
oraisons funèbres, etc.

des éloges, des

* COMPATEC (Réné), Napolitain, distingué dans le 15 siècle pår son savoir, son goût pour les lettres et la jovialité de son caractère, est fréquemment cité dans les écrits de Sannazar et de J. Jov.

et prit les ordres. Il obtint un canonicat dans l'église du Christ à Oxham au comté de Cambridge. En ford, puis fut recteur de Cotten1674 il fut nommé à l'évêché d'Oxford, et l'année suivante à celui de Londres. Dans le même temps il prêta serment au conseil privé, et fut chargé de l'éducation des princesses Anne et Marie, depuis reines d'Angleterre. Sous le règne de Jacques II, ce prélat s'opposa au papisme avec un grand courage. Le monarque lui ayant enjoint de sus

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