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VOYAGE

DANS LES

DEUX AMÉRIQUES

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Bright Lund,

PRÉFACE

Il y a vingt-sept ans, un jeune voyageur quittait la France et s'embarquait pour l'Amérique. Ce n'étaient point les villes du jeune Continent qui sollicitaient son ardente curiosité : il cherchait des terres inconnues, des régions que n'eussent pas foulées les pas de l'Européen et où la nature s'offrît à lui puissante et sauvage comme au premier jour. BuenosAyres fut son point de départ, de là il parcourut la Plata, l'Uruguay, dessina le cours du Parana, traversa au milieu des peuplades errantes les longues plaines des Pampas, parcourut les solitudes qui s'étendent du Colorado au Rio-Negro, et entrevit la terre aride et mystérieuse de la Patagonie. C'était là un immense parcours : M. d'Orbigny ne s'y borna pas; il étendit ses excursions au Chili, à toutes les parties de la République bolivienne et au bas Pérou, en sorte que son voyage se trouva le plus considérable de tous ceux qui eussent jamais eu pour théâtre l'Amérique méridionale. Ce ne serait pas le lieu de donner des éloges au voyageur dans un livre qui porte son nom, mais nous pouvons rappeler que la Société de Géographie jugea les services qu'il avait rendus à la science dignes de sa plus haute faveur, et lui décerna, par l'organe de MM. Eyriès, Jomard, d'Urville, Daussy et Roux de Rochelle, sa médaille d'or dans la séance solennelle de 1835.

A cette noble récompense du mérite, s'ajoutait une jouissance qui ne dut pas moins charmer le voyageur: sans doute, il était parti plein d'enthousiasme et riche d'espérances; devant lui s'étaient ouvertes, comme un immense horizon, les régions des forêts, des déserts et des grands fleuves; à ces régions sauvages il avait demandé leurs mystères, et, mœurs bizarres, œuvres de la nature, débris des âges disparus et des civilisations éteintes, elles avaient tout révélé. Certes, ce ne fut pas sans de longues fatigues que s'accomplit ce pèlerinage de la science; mais quelle compensation pour le voyageur, quand vainqueur de tous les obstacles et jetant un regard sur les vicissitudes de sa vie errante, de retour au foyer domestique, il voit accomplies les généreuses ambitions de son départ !

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