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AVERTISSEMENT

Les leçons qui composent cet ouvrage ont été faites pendant l'année 1864: elles ont été rédigées et publiées en partie par M. Ernest Brémond dans la Revue des cours scientifiques. L'auteur, cédant à de pressantes sollicitations de la part de ses auditeurs et des lecteurs de la Revue, s'est décidé à les réunir en un volume, en y ajoutant des développements qui n'avaient pas pu prendre place dans la publication primitive et qui ont presque doublé la quantité des matières.

Ainsi modifié, cet ouvrage contient, comme le lecteur pourra s'en convaincre, un grand nombre de recherches personnelles, et qui, sur beaucoup de points, sont tout

à fait inédites: il ne peut manquer de fournir d'utiles données à la physiologie du système nerveux. L'étude consciencieuse, faite par l'auteur, de cette partie si élevée et si importante de la science, attirera, nous n'en doutons pas, l'attention de tous ceux qui s'intéressent aux progrès des connaissances humaines.

L'ÉDITEUR.

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M. Flourens, désirant terminer des travaux importants dont il s'occupe en ce moment, m'a chargé de faire cette année le cours de physiologie comparée. C'est une marque d'estime qui me touche profondément. C'est à lui, je ne l'oublierai pas, que je dois l'honneur de prendre la parole dans ce Muséum célèbre où se sont fait entendre et où se font encore entendre chaque jour tant de professeurs éminents. Je devais, avant tout, l'en remercier publiquement. Je dois aussi des remercîments à M. Philipeaux, son aide

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naturaliste, auquel revenait de droit cette suppléance, et que sa vive amitié pour moi a poussé à s'effacer pour me laisser asseoir à cette place qu'il eût pourtant si bien tenue.

L'objet du cours de cette année est la physiologie comparée du système nerveux. Or, avant tout, il nous faut bien déterminer quelles sont les parties du corps des animaux que l'on réunit sous le nom de système nerveux, et quelles sont, d'une façon très-générale, les attributs physiologiques et les fonctions de ce système.

Lorsqu'on étudie les êtres placés dans les rangs inférieurs du règne animal, on voit que les plus simples d'entre eux ne consistent qu'en une masse limitée d'une substance homogène, ne contenant aucun élément anatomique figuré. Toutes les fonctions s'exécutent chez eux au moyen de cette substance homogène, uniforme, de ce sarcode, pour employer le nom que lui a donné Dujardin. Ces animaux se nourrissent sans tube digestif, respirent sans organes respiratoires, ont une sorte de circulation sans organes circulatoires, se meuvent et sentent sans système nerveux, sans muscles et sans organes des sens. Parmi ces Protozoaires, il en est cependant quelques-uns chez lesquels commencent à se dessiner, sous la forme la plus rudimentaire, des organes particuliers, soit pour la locomotion, soit pour la circulation. Mais ce n'est là qu'une ébauche de ce qu'on trouve en gravissant quelques degrés de l'échelle animale. Bientôt on rencontre des animaux dont le corps est entièrement composé par des éléments anatomiques distincts. Ici apparaissent des cellules accolées les unes aux autres; ce n'est plus une matière amorphe.

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