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Il n'est point, sans l'amour, de plaisirs dans la vie.

TOUS DEUX ENSEMBLE.

Soyons toujours amoureux,
C'est le moyen d'être heureux.

CHOEUR.

Sus, sus, chantons tous ensemble;
Dansons, sautons, jouons-nous.
UN MASQUE, en pantalon.
Lorsque pour rire on s'assemble,
Les plus sages, ce me semble,
Sont ceux qui sont les plus fous.

TOUS ENSEMBLE.

Ne songeons qu'à nous réjouir :
La grande affaire est le plaisir.
PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

Danse de Sauvages.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Danse de Biscayens.

FIN DE M. De pourceauGNAČ.

LES

AMANTS MAGNIFIQUES,

COMÉDIE-BALLET EN CINQ ACTES.

-

1670.

AVANT-PROPOS.

Le roi, qui ne veut que des choses extraordinaires dans tout ce qu'il entreprend, s'est proposé de donner à sa cour un divertissement qui fût composé de tous ceux que le théâtre peut fournir; et pour embrasser cette vaste idée, et enchaîner ensemble tant de choses diverses, sa majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux, qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l'on doit célébrer la fête des jeux pythiens, régalent à l'envi une jeune princesse et sa mère de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser.

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SIX MINISTRES DU SACRIFICE, portant des | QUATRE FEMMES armées à la grecque. haches, dansants.

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UN HÉRAUT.

SIX TROMPETTES.

UN TIMBALIER.

APOLLON.

SUIVANTS D'APOLLON dansants.

La scène est en Thessalie, dans la vallée de Tempé.

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PREMIER INTERMÈDE.

Le théâtre s'ouvre à l'agréable bruit de quantité d'instruments; et d'abord il offre aux yeux une vaste mer bordée de chaque côté de quatre grands rochers, dont le sommet porte chacun un Fleuve accoudé sur les marques de ces sortes de déités. Au pied de ces rochers sont douze Tritons de chaque côté ; et dans le milieu de la mer, quatre Amours montés sur des dauphins, et derrière eux le dieu Éole, élevé au-dessus des ondes sur un petit nuage. Éole commande aux vents de se retirer; et tandis que quatre Amours, douze Tritons et huit Fleuves lui répondent, la mer se calme, et, du milieu des ondes, on voit s'élever une île. Huit Pêcheurs sortent du fond de la mer, avec des nacres de perles et des branches de corail, et, après une danse agréable, vont se placer chacun sur un rocher au-dessus d'un Fleuve. Le chœur de la musique annonce la venue de Neptune; et tandis que ce dieu danse avec sa suite, les Pêcheurs, les Tritons, et les Fleuves, accompagnent ses pas de gestes différents et de bruit de conques de perles. Tout ce spectacle est une magnifique galanterie, dont l'un des princes régale sur la mer la promenade des princesses.

PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET.

NEPTUNE, ET SIX DIEUX MARINS.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

HUIT PÊCHEURS DE CORAIL.

Vers chantés.

RÉCIT D'ÉOLE.

Vents, qui troublez les plus beaux jours,
Rentrez dans vos grottes profondes ;
Et laissez régner sur les ondes

Les Zéphyrs et les Amours.

UN TRITON.

Quels beaux yeux ont percé nos demeures humides?

Venez, venez,

Tritons; cachez-vous, Néréides.

TOUS LES TRITONS.

Allons tous au devant de ces divinités ;

Et rendons par nos chants hommage à leurs beautés,

UN AMOUR.

Ah! que ces princesses sont belles!

UN AUTRE AMOUR.

Quels sont les cœurs qui ne s'y rendroient pas?

UN AUTRE AMOUR.

La plus belle des immortelles,
Notre mère, a bien moins d'appas.

CHOEUR.

Allons tous au devant de ces divinités;

Et rendons par nos chants hommage à leurs beautés.

UN TRITON.

Quel noble spectacle s'avance?
Neptune, le grand dieu Neptune, avec sa cour,
Vient honorer ce beau séjour
De son auguste présence.

CHOEUR.

Redoublons nos concerts,

Et faisons retentir dans le vague des airs
Notre réjouissance.

Vers pour LE ROI, représentant Neptune.
Le ciel, entre les dieux les plus considérés,
Me donne pour partage un rang considérable,
Et, me faisant régner sur les flots azurés,
Rend à tout l'univers mon pouvoir redoutable.
Il n'est aucune terre, à me bien regarder,
Qui ne doive trembler que je ne m'y répande;
Point d'états qu'à l'instant je ne pusse inonder
Des flots impétueux que mon pouvoir commande.
Rien n'en peut arrêter le fier débordement :
Et d'une triple digue à leur force opposée
On les verroit forcer le ferme empêchement,
Et se faire en tous lieux une ouverture aisée.
Mais je sais retenir la fureur de ces flots
Par la sage équité du pouvoir que j'exerce,
Et laisser en tous lieux, au gré des matelots,
La douce liberté d'un paisible commerce.

On trouve des écueils parfois dans mes états;
On voit quelques vaisseaux y périr par l'orage;
Mais contre ma puissance on n'en murmure pas,
Et chez moi la vertu ne fait jamais naufrage.

Pour M. LE GRAND', représentant un dieu marin.
L'empire où nous vivons est fertile en trésors,
Tous les mortels en foule accourent sur ses bords;
Et, pour faire bientôt une haute fortune,

Il ne faut rien qu'avoir la faveur de NEPTUNE.

Pour le marquis DE VILLEROI, représentant un dieu marin.
Sur la foi de ce dieu de l'empire flottant,
On peut bien s'embarquer avec toute assurance:
Les flots ont de l'inconstance,

Mais le NEPTUNE est constant.

Pour le marquis de RASSENT, représentant un dieu marin.
Voguez sur cette mer d'un zèle inébranlable:
C'est le moyen d'avoir NEPTUNE favorable.

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SCÈNE PREMIÈRE.

SOSTRATE, CLITIDAS.

CLITIDAS, à part. Il est attaché à ses pensées.

SOSTRATE, se croyant seul. Non, Sostrate, je ne vois rien où tu puisses avoir recours; et tes maux sont d'une nature à ne te laisser nulle espérance d'en sortir.

CLITIDAS, à part. Il raisonne tout seul.

SOSTRATE, se croyant seul. Hélas!

CLITIDAS, à part. Voilà des soupirs qui veulent dire quelque chose, et ma conjecture se trouvera véritable.

SOSTRATE, se croyant seul. Sur quelles chimères, dis-moi, pourrois-tu bâtir quelque espoir? et que peux-tu envisager, que l'affreuse longueur d'une vie malheureuse, et des ennuis à ne finir que par la mort?

CLITIDAS, à part. Cette tête-là est plus embarrassée que la mienne. SOSTRATE, se croyant seul. Ah! mon cœur! ah! mon cœur! où m'avez-vous jeté?

CLITIDAS. Serviteur, seigneur Sostrate.

SOSTRATE. Où vas-tu, Clitidas?

'On appeloit, par abréviation, le grand écuyer, M. le Grand; et le premier écuyer, M. le Premier. (A. M.)

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