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envers le sujet, le célèbre professeur de Padoue continue ainsi : « Ce qui a maintenant fixé le goût de l'Europe est » bien différent; depuis quelque temps elle est accoutumée » à'exiger que les périodes aient plus de substance que » de diffusion, que la sentence soit, comme un dard, lancé >> avec une briéveté énergique que l'idée principale soit bien >> soutenue par les idées accessoires, que rien n'y manque, >> rien n'y soit superflu ou redondant; qu'on retrouve par>> tout cet à-propos, cette mesure cette convenance avec » le sujet, ce parfait accord entre l'expression et l'idée qui » montre la justesse de la pensée et du goût; que les mots » soient remplis de sens, que la diction soit débarrassée des >> tours de phrases entortillés et de toute addition vague et » inutile, que le nombre soit coulant, que tout ce qui appar» tient à la construction élégante s'y trouve réuni: couleur, » chaleur, force, vivacité, grâce, aisance, célérité, sou>> plesse de mouvement et de formes, que tout s'y présente » dans la plus juste proportion. On ne saurait nier que » cette éloquence du style n'éclate d'une manière particu» lière dans les ouvrages des grands écrivains de la France » et qu'elle ne soit ensuite devenue plus ou moins familière » à tous les autres, et presque exclusivement propre à la >> nation; et c'est à cette éloquence pleine de sens, et encore » plus à ce genre de style, aisé naturel et léger, que les >> Français doivent cette avidité universelle avec laquelle » les personnes instruites de toute l'Europe recherchent et »lisent leurs livres même les plus indifférens. »

Il carattere dell' Italiano, quello che predominava negli scritLori approvati, e in quelli che più si piccavano d'imitarli perdė già molto del suo favore, e quelle stesse qualità che dianzi si prendevano per virtù sembrano al presente partecipar del diffetto. Generalmente si rimprovera allo Stile Italiano la servile deferenza alla Crusca, i bassi idiotismi del toscanesimo, la scarsezza d'idee, la prolissità, la vuota sonorità periodica, le inversioni sforzate, il fraseggiamento ozioso, la lentezza la pesantezza, il portamento imbarazzato e soverchiamente uniforme, e una cert' aria di soggezione e per cost dire di cerimonia coll' argomento medesimo. Altro è quello che al presente ha fissato il gusto dell' Europa. Ella è da qualche tempo avvezza ad esigere che i sentimenti abbiano più sostanza che diffusione,

sura,

,

che la sentenza sia vibrata a guisa di strale da una energica brevità, che l'idea principale sia fiancheggiata utilmente dalle accessorie che nulla vi ma nchi, nulla ecceda nulla soprabbundi, che si trovi in ogni parte quell' a proposito, quella miquella convenienza, col soggetto, quel perfetto accordo fra l'espressioni e l'ide che mostra l'aggiustatezza del pensamento e del gusto; che le parole siano pregne di senso, la dicitura sia sgombra dagl' imbarazzi di frasi varie, d' aggiunti vaghi ed inutili, il numero sia scorrevole, espressivo e vario; infine che il contesto presenti per tutto nella proporzione la più giusta colore, calore, forza, vivezza, grazia, disinvoltura, celerità, pieghevolezza di movimenti e di forme. Non può negarsi che questa idea d'eloquenza e di stile non ispicchi in modo particolare nelle opere dei grandi scrittori di Francia: ella è poi divenuta più o meno familiare anche agli altri, e quasi propria della nazione; ed è a questa eloquenza comprensiva, e ancor più a questo carattere di stile agile, aggiustato e leggiadro che i Francesi debbono specialmente quella universale avidità colla quale in Europa si cercano e leggono i loro libri anche indifferenti da tutti gli ordini di persone colte

SAGGIO SULLA FILOS. DELLE LINGUE E DEL GUSTO, pag. 275.

(1) J'ai lu avec la plus scrupuleuse attention les versions Anglaise et Italienne de ce chef-d'oeuvre de la Poésie Epique, et j'ai trouvé que si la traduction de Pope est plus élégante, celle de Cesarotti est plus exacte et plus fidèle.

(m) Nous ne citons ici ni Lucain, ni le Camoëns, ni Don Alonzo Ercilla y Zuniga : nous croyons que la Henriade vaut bien la Pharsale, la Luciade et l'Araucana.

(n) J'ai de la peine à comprendre comment on a pu sérieusement comparer Goldoni avec Molière: Goldoni n'a point tracé de caractères, il n'a peint que des mœurs locales; et, malgré la variété et la touche originale de ses peintures, l'auteur du Bourru Bienfaisant ne peut pas même être comparé à nos comiques du second ordre aux auteurs de la Métromanie, da Joueur, du Glorieux, du Méchant et de Turcaret. C'est le Picard de l'Italie.

(0) J'ignore qui a pu le premier comparer Swift à Rabelais; mais Swift est un des écrivains les plus cor

rects de son pays, et on n'en pourrait certainement pas dire autant du curé de Meudon.

(q) S'il était permis à un auteur qui parle de style en s'abstenant d'entrer dans les sentimens, d'aborder certaines matières sans craindre de rendre les ombres de son tableau un peu trop chargées, nous citerions ici quelques-uns de nos érotiques, que sous d'autres rapports ou gré de ne pas nommer comme ayant surpassé dans ce genre tout ce que Tibulle, Catulle, Martial et Pétrone ont de plus énergique.

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nous saura

(r) Cependant je croirais laisser une lacune impardonnable dans un ouvrage du genre de celui-ci, si j'omettais de citer ici deux morceaux des plus estimés : l'un renfermant les idées de Buffon sur le Style, l'autre les préceptes d'un de nos plus élégans écrivains sur la Manière de lire.

Voici d'abord le fragment sur le Style.

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« Deux choses forment le style : l'invention et l'expression. L'invention dépend de la patience; il faut voir, regarder longtemps son sujet, alors il se déroule, et se développe peu-àpeu vous sentez comme un petit coup d'électricité qui vous frappe la téte et en méme-temps vous saisit le cœur ; voilà le moment du génie. C'est alors qu'on éprouve le plaisir de travailler, plaisir si grand que je passais 12 heures, 14 heures à l'étude, c'était tout mon plaisir. Mais voulez-vous augmenter ce plaisir, et en méme-temps étre original? Quand Yous aurez un sujet à traiter, n'ouvrez aucun livre; tirez tout de volre téle, ne consultez les auteurs que lorsque ous sentirez que vous ne pouvez plus rien produire de Vous méme. C'est ainsi que j'en ai toujours usé, on jouit véritablement par ce moyen, quand on lit les auteurs, on se trouve à leur niveau ou au-dessous d'eux; on les juge, on les devine, on les lit plus vite. A l'égard de l'expression, il faut toujours joindre l'image à l'idée. Il faut même que l'image précède l'idée pour y préparer l'esprit. On ne doit pas toujours employer le mot propre, parce qu'il est souvent trivial; mais on doit se servir de celui qui est auprès. Je me représente le style sous l'image d'une découpure qu'il faut rogner, nettoyer dans tous les sens, afin de lui donner la forme qu'on

désire. Lorsque vous écrivez, écoutez le premier mouvement c'est en général le meilleur puis, laissez reposer quelques jours ou méme quelque temps ce que yous avez fait. La Nature ne produit pas de suite; ce n'est que peu à peu qu'elle opère, après le repos, et avec des forces rafraichies. Il faut seulement s'occuper de suite du méme objet, le suivre , ne pas se livrer à plusieurs genres. Quand je faisais un ouvrage, je ne songeais pas à autre chose.

Voici maintenant celui sur la Manière de lire.

C'est peu d'aimer les vers, il faut les savoir lire ;
Il faut avoir appris cet art mélodieux

De parler dignement le langage des Dieux;
Cet art qui, par les tons des phrases cadencées,
Donne de l'harmonie et du nombre aux pensées ;
Cet art de déclamer dont le charme vainqueur
Assujétit l'oreille et subjugue le cœur.

Il est une secrète et puissante magie;
Il est un art de lire, et de se pénétrer
Des transports qu'un auteur nous voulut inspirer;
D'entrer dans sa pensée, et, d'une voix facile,
D'assortir en tout temps son organe à son style;
D'atteindre son essor; d'éviter avec lui

Et la monotonie, et l'enflure, et l'ennui;

D'égayer à la fois, de la voix et du geste

Ces mots, ces traits piquans d'un railleur vif el leste;

De donner leur couleur aux comiques tableaux

Qu'a tracés en riant la muse des Boileaux;

De prendre un ton plus doux , que la tendresse anime,
Dans ces vers que prononce ou Zaire ou Monime;
D'emprunter le coup-d'œil et l'ame d'un héros

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Quand Coligny d'un mot fait pálir ses bourreaux ;

De s'élever enfin jusqu'au ton d'un grand homme.

FRANÇOIS DE NEUFCHATEAU.

On ne saurait trop méditer ces deux excellens morceaux: ils contiennent en peu de mots la substance de tout ce qu'on peut écrire sur ces deux différens sujets.

STYLE FRANÇAIS.

DESCRIPTION.

I. (1)

Tour annonce dans l'homme le maître de la terre;, tout marque en lui, même à l'extéricur, sa supériorité sur tous les êtres vivans; il se soutient droit et élevé, son attitude est celle du commandement, sa tête regarde le ciel et présente une face auguste sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité; l'image de l'ame y est peinte par la physionomie, l'excellence de sa nature perce à travers les organes matériels et anime d'un feu divin les traits de son visage; son port majestueux, sa démarche ferme et hardie annoncent sa noblesse et son rang. (2).

Tome I.

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