STYLE PASSIONNÉ. I. (31) OROSMAN E. COURS chez elle à l'instant; va, vole, Corasmin; Montre- lui cet écrit. . . qu'elle tremble. et soudain, De cent coups de poignard que l'infidèle meure. Mais avant de frapper... Ah! cher ami, demeure, Demeure, il n'est pas temps. Je veux que ce chrétien Devant elle amené... non je ne veux plus rien... Je me meurs. ... Je succombe à l'excès de ma rage. (32) ... I I. (33) HERMIONE. U suis-je ? qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore? Quel transport me saisit? Quel chagrin me dévore? Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais. Ah! ne puis-je savoir si j'aime, ou si je hais! Le cruel! De quel œil il m'a congédiée ! Sans pitié, sans douleur, au moins étudiée. Ai-je Ai-je vu ses regards se troubler un moment? Je tremble au seul penser du coup qui le menace, Qu'il meure, puisqu'enfin il a dû le prévoir, A le vouloir! Hé quoi ! c'est donc moi qui l'ordonne! Ce prince, dont mon cœur se faisait autrefois, A qui même en secret je m'étais destinée Tome I. 3 O souvenirs de jours d'ivresse Si, pleurant noire ingratitude, N'ai pas perdu douce habitude, Par le bonheur d'un seul instant; INGENUITÉ. I. (38) FORT bien, mon enfant, dit Madame d'Armincour à Madame de Lignolle; mais à présent que nous sommes libres, parlons de choses essentielles. Es-tu contente de ton mari? Mais oui, Madame la marquise, répondit - elle. — Qu'appelles-tu Madame la marquise! crois-tu que je te saluerai d'un Madame la comtesse? Bon quand il y a du monde, mais entre nous! va, tu es l'enfant que j'ai élevé, mon enfant chéri; dis ma tante, et je dirai : ma nièce. Réponds-moi, comptes-tu bientôt me donner un petit neveu? Je ne sais pas, ma tante. C'est-à-dire, tu n'en es pas sûre? — Je ne sais pas, ma tante. Tu n'aperçois donc pas dans ta santé ces dérangemens? . . . . . Tu n'as pas heim! Plaît-il, ma tante? quelques absences? - Des absences! est-ce Non que j'étais sujette à avoir des absences? pas quand tu étais fille. Mais depuis que tu es femme ? Hé bien, les femmes deviennentelles folles? Folles! il est bien question de folie! cela ne porte pas au cerveau, dans ce cas-là, ma nièce. Que demandez-vous donc, ma tante? Je demande ... Je demande... pourquoi donc affecter?... Melle de Brumont ne doit pas te géner. Elle est ton aînée; une fille de vingt ans, quoiqu'elle soit sage, n'ignore plus certaines choses. Je ne vous comprends Ma nièce, trouvez-vous mes pas, ma tante. Non, sûrement; ... fant, si je m'en mêle c'est par intérêt pour toi. D'abord, si l'on m'avait crue, tu n'aurais pas épousé M. de Lignolle. Je le trouvais trop vieux. Un homme de cinquante ans Je sais bien qu'à cet âge-là M. d'Armincour était un pauvre sire... mais enfin on prétend qu'il y en a .. dis moi : le comte remplitil son devoir? Oh, M. de Lignolle fait tout |