Je renonce à Tancrède, au reste des mortels; II. (75) MONIM E. Je n'ai point oublié quelle reconnaissance, Vous Vous seul, seigneur, vous seul, vous m'avez arrachée A cette obéissance où j'étais attachée, Et ce fatal amour dont j'avais triomphé VOLUPT É. I. (77) HEUREUX qui, près de toi, pour toi seule soupire ; Qui jouit du plaisir de t'entendre parler: Tome I. 8 Qui te voit quelquefois doucement lui sourire! Les Dieux dans son bonheur peuvent-ils l'égaler ? Je sens de veine en veine une subtile flamme Courir par tout mon corps, sitôt que je te vois; Et dans les doux transports où s'égare mon ame, Je ne saurais trouver de langue ni de voix. Un nuage confus se répand sur ma vue, Je n'entends plus, je tombe en de douces langueurs; Et pâle, sans haleine, interdite, éperdue, Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs. (78) I I. (79) O VOLUPTÉ, mère de la nature, Que dans la Grèce invoquait Épicure, A cette foule innombrable, agissante, Qui d'un sourire écartes le tonnerre, Viens; qu'à ta voix les soupçons, les querelles, Que tout s'enflamme et s'unisse à ta voix, N'en suivons qu'une, et que ce soit la tienne. (80) III. (81) J'ARRIVE ARRIVE plein d'une émotion qui s'accroît en entrant dans cet asyle. Julie! me voici dans ton cabinet, me voici dans le sanctuaire de tout ce que mon cœur adore. Le flambeau de l'amour guidait mes pas, et j'ai passé sans être aperçu. Lieu charmant, lieu fortuné, qui jadis vis tant réprimer de regards tendres, tant étouffer de soupirs brûlans! toi qui vis naître et nourrir nos premiers feux, pour la seconde fois tu les verras couronner: témoin de ma constance éternelle, sois le témoin de mon bonheur, et voile à jamais les plaisirs du plus fidèle et du plus heureux des hommes. Que ce séjour mystérieux est charmant ! Tout y flatte et nourrit l'ardeur qui me dévore. O Julie ! il est plein de toi, et la flamme de mes désirs s'y répand sur tous tes vestiges. Oui, tous mes sens y sont enivrés à la fois. Je ne sais quel parfum presque insensible, plus doux que la rose, et plus léger que l'iris, s'exhale ici de toutes parts. J'y crois entendre le son flatteur de ta voix. Toutes les parties de ton habillement éparses présentent à mon ardente imagination celles de toi-même qu'elles recèlent, cette coiffure légère que parent de grands cheveux blonds qu'elle feint de couvrir; cet heureux fichu contre lequel une fois au moins je n'aurai point à murmurer; ce déshabillé élégant et simple qui marque si bien le goût de celle qui le porte; ces mules mignonnes qu'un pied souple remplit sans peine; ce corps si délié qui touche |