Essais de Montaigne, Volume 1

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Rapilly, 1827

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Popular passages

Page 269 - Son imagination ne concevoit autre plus eslevée grandeur que celle de son maistre. [Nous sommes insensiblement touts en cette erreur, erreur de grande suitte et prejudice.] Mais qui se presente, comme dans un tableau, cette grande image de nostre mere nature en son entière...
Page 313 - Mais aussi, de l'autre part, c'est une sotte presumption d'aller desdaignant et condamnant pour faux ce qui ne nous semble pas vray-semblable, qui est un vice ordinaire de ceux qui pensent avoir quelque suffisance outre la commune.
Page 126 - respondit il1. Quelle sottise de nous peiner, sur le poinct du passage à l'exemption de toute peine! Comme nostre naissance nous apporta la naissance de toutes choses ; aussi fera la mort de toutes choses , nostre mort. Parquoy c'est pareille folie de pleurer de ce que d'icy à cent ans nous ne vivrons pas , que de pleurer de ce que nous ne vivions pas il ya cent ans.
Page 325 - ... et liberté volontaire ; et nostre liberté volontaire n'a point de production qui soit plus proprement sienne que celle de l'affection et amitié.
Page 299 - Le parler que j'ayme, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque : Haec demum sapiet dictio, quœ feriet, plustost difficile qu'ennuieux, esloingné d'affectation, desreglé, descousu et hardy ; chaque lopin y face son corps ; non pedantesque, non fratesque, non pleideresque, mais plustost soldatesque...
Page 331 - Par ce que c'estoit luy ; par ce que c'estoit moy. » II ya, au delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement, ne sçay quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous estre veus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisoient en nostre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je croy par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par noz noms.
Page 221 - Sçait il du grec ou du latin? escrit il en vers ou en prose? » mais s'il est devenu meilleur ou plus advisé, c'estoit le principal, et c'est ce qui demeure derrière. Il falloit s'enquérir qui est mieulx sçavant, non qui est plus sçavant.
Page 286 - Ce n'est pas une âme, ce n'est pas un corps qu'on dresse, c'est un homme ; il n'en faut pas faire à deux.
Page 330 - Il ya , au delà de tout mon discours et de ce que i'en puis dire particulierement, ie ne sçais quelle force inexplicable et fatale, mediatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous estre veus , et par des rapports que nous oyions l'un de...
Page 324 - C'est à la vérité un beau nom et plein de dilection , que le nom de frère , et à cette cause en feismes nous luy et moy nostre alliance : mais ce meslange de biens, ces partages, et que la richesse de l'un soit la pauvreté de l'aultre , cela destrempe merveilleusement et relasche cette soudure fraternelle...

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