Le malaise de la démocratie

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A. Colin, 1899 - France - 363 pages

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Popular passages

Page 38 - Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs, Tout petit Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages.
Page 5 - Je voyais de mon banc cette foule ondulante; j'apercevais la surprise, la colère, la peur, la cupidité, troublées avant d'être repues, mêler leurs différents traits sur ces physionomies effarées; je comparais à part moi tous ces législateurs à une meute de chiens qu'on arrache, la gueule encore à moitié pleine, à la curée.
Page 37 - II est impossible de penser que personne dans l'Assemblée ait conçu le ridicule projet de convertir le royaume en république. Personne n'ignore que le gouvernement républicain est à peine convenable à un petit État, et l'expérience nous a appris que toute république finit par être soumise à l'aristocratie ou au despotisme.
Page 216 - ... d'arrière-garde. L'exagération, je dirai plus, le mensonge, sont à l'ordre du jour : chacun cherche à se faire passer pour un grand vainqueur, et on dirait que le but de la guerre n'est pas de forcer les Arabes à demander la paix, mais bien de faire gagner, à quelques protégés, des croix et de nouveaux grades. Dans les bivouacs, chaque corps se garde comme il veut : les uns avec...
Page 216 - Le soldat est toujours aussi mal qu'en 1835, les prétendus colons ne sont que des cabaretiers, et c'est à rougir quand on voit les journaux, ou trompés ou menteurs, présenter la colonisation comme marchant à grands pas. De la tête à la queue, l'on court après le bâton de maréchal, après les étoiles ou après les épaulettes, et l'on cache son ambition sous un semblant de sentiment du devoir. Combien il y aurait à dire contre cette ambition démesurée de quelques intrigants...
Page 216 - ... plusieurs fois dans nos razzias. La manière d'opérer une retraite dans les montagnes et en terrain accidenté doit être presque toujours la même, dans un pays où les habitants ne changent jamais leur manière de combattre. J'ai vu des officiers supérieurs, ayant dix ans d'Afrique, agir en novices et faire tuer ou blesser des hommes là où, avec la moindre prudence, on pouvait éviter le combat et faire ensuite une retraite sans danger. . Quelquefois ce sont les célébrités de l'armée...
Page 23 - Voilà, il n'est personne qui l'ignore, la situation à laquelle la France est arrivée aujourd'hui : le comité local nommant et gouvernant le député, le député faisant dépendre le concours qu'il prête au gouvernement de la satisfaction qu'il en reçoit pour ses fins personnelles, les intérêts électoraux, enfin, entendus au sens le plus étroit, le plus matériel, et devenus les arbitres de la politique du pays. Mal profond et grande honte!
Page 5 - La vérité est, vérité déplorable, que le goût des fonctions publiques et le désir de vivre de l'impôt ne sont point chez nous une maladie particulière à un parti, c'est la grande et permanente infirmité de la nation ellemême; c'est le produit combiné de la constitution démocratique de...
Page 216 - ... on ne suit aucune des règles prescrites pour la grande comme pour la petite guerre. La discipline est très relâchée, l'instruction militaire est presque nulle ; on sait à peine marcher, et, en voyant comment certains chefs agissent, on ne peut pas même leur accorder le talent de guérillas. On part du bivouac sans savoir ce que l'on doit faire ; chaque chef de •corps, en cas d'attaque, peut agir comme bon lui semble, car le général et les chefs de colonne se tiennent à la tête et...

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