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servi. Tout le monde se lève et passe dans la salle à manger.)

l'auteur de cet ouvrage devrait bien renoncer à ses déclamations contre la philosophie et les philosophes; que dans un siècle aussi avancé que celuici, de semblables critiques ne sont plus admissibles, etc. Je ne déclame ni contre la philosophie, ni contre les philosophes; je respecte même les philosophes païens, tels que Socrate, Cicéron, Épictète, etc. Je reconnais quelques erreurs qui se trouvent dans leurs ouvrages, qu'on doit attribuer à leur fausse religion; mais j'admire en général leur morale et leurs grands sentimens. Aussi j'ai toujours désigné les écrivains que j'attaque sous leur véritable nom, celui de philosophistes; et je cite d'eux des choses si honteusement méprisables, que leurs amis les plus ardens ne pourraient entreprendre de les justifier. Je crois les avoir tout-à-fait dévoilés par la force des citations (la seule réelle), dans les Diners du baron d'Holbach, et j'en juge surtout par la co、lère de leurs partisans, et par le redoublement de leur haine contre moi. J'étais à Tivoli, et tous les témoins de ces étranges fureurs existent. Si les critiques sont fondées, si elles sont faites non-seulemant

l'intérêt de la littérature, mais pour celui de la pour morale et des mœurs, tous les honnêtes doivent

gens

y applaudir. Si elles ne le sont pas, pourquoi se borner à persécuter l'auteur, surtout lorsqu'il est dans un âge respectable aux yeux de toutes les personnes qui pensent bien? Si l'on croit avoir raison, il faut soutenir cette prétention par une réfutation des articles qu'on désapprouve; il faut démontrer clairement, en citant les passages, que le critique est pointilleux, partial, injuste, et que ce qu'il censure est de bon goût et n'a rien de dangereux. Mais si, au lieu de cela, on se borne à intriguer pour empêcher les journalistes (de tous les partis) d'annoncer l'ouvrage, si l'on se contente de dire et de répéter que la critique est surannée, gothique, et ne vaut rien, et sans citer un seul mot qui puisse justifier ce jugement, les moins clairvoyans connaîtront sans peine que cet arrêt, dépouillé de toutes les formes usitées et légales, est uniquement dicté par l'animosité, le dépit, et que la justice et la raison n'y entrent pour rien. Autrefois, du moins, les mauvais critiques concevaient que tout jugement exige nécessairement des citations : ils en faisaient de fausses, ce qui était moins extravagant que ce qui se pratique aujourd'hui; car beaucoup de

gens nc lisaient pas les réponses qui prouvaient leur mauvaise foi...... Les amis des philosophistes évitent, il est vrai, la honte d'être convaincus de mensonges; mais leurs lecteurs ne les en estiment pas davantage sur ce point.

TROISIÈME SOUPER.

La maréchale, l'abbé de Mably, la marquise de Lutzbourg, la comtesse d'Egmont (fille du maréchal de Richelieu), le chevalier de Boufflers, le comte de Sérent. La scène est après souper.

LA MARECHALE.

A présent que nos philosophes sont partis, nous pouvons reprendre l'entretien qui a été interrompu, avant le souper, par leur arrivée..................

LA COMTESSE.

Monsieur l'abbé de Mably nous parlait de monsieur Clément.

L'ABBÉ.

J'exprimais à madame la maréchale le désir qu'il a de lui être présenté avant le jour fixé la lecture....

pour

LA MARECHALE.

J'en serais charmée.

LA MARQUIse.

La lecture sera toujours samedi pro

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L'ABBÉ.

Assurément et monsieur Clément l'a préparée d'une manière charmante.

LE COMTE.

Comment donc ?

ΙΟ

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