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XXXIX. M. L'ARCHEVEQUE de Rouen ( : ) l'aiant prié d'entendre un Sermon, qu'il devoit faire en une Eglife près de fon logis; au fortir de table, il s'endormit dans une chaife; &, come Monfeigneur de Rouen voulut le reveiller pour le mener au Sermon, il le pria de l'en difpenser, difant qu'il dormiroit bien fans cela ».

XL. I parloit fort ingénument de toutes chofes (1), & avoit un grand mépris pour les fciences, particulièrement pour celles qui ne fervent qu'au plaifir des ieux & des oreilles, come la Peinture, la Mufique, & même la Poèfie. Surquoi Bordier (2) fe plaignant à lui, « qu'il n'y avoit de récom» penfes que pour ceux qui fervoient le Roi dans les Armées » & dans les Affaires, & qu'on abandonoit ceux qui excel» Ioient dans les Belles - Letres"; il répondit « que c'étoit » en ufer fort fagement, & qu'il y avoit de la fotife de faire » un métier de la Poèfie; qu'on n'en devoit point efpérer » d'autre récompenfe que fon plaifir ; & qu'un bon Poète » n'êtoit pas plus utile à l'Etat, qu'un bon Joueur de Quil»le (3)».

XLI. UN certain jour qu'il fe retiroit fort tard de chés M. de Bellegarde, avec un flambeau allumé devant lui, il

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vais Récitateur de fon tems. Nous l'appellions l'Anti-Mondori. Il gåtoit jes beaux Vers, en les récitant. Outre qu'on ne l'entendoit prefque pas à caufe de l'empêchement de fa langue & de L'obfcurité de fa voix, il crachoit au mains fix fois en récitant une Stance de quaire Vers. Et ce fut ce qui obligea le Cavalier Marin à dire de lui, qu'il n'avoit jamais vu d'home plus humide ni de Poète plus fec... Ilus bas (N. XLVIII). Racan fait entendre auffi que Malherbe récitoit mal fes Vers. Balzac parle de la prononciation de notre Poète en général, & Racan ne la confidère que dans un point particulier. Malherbe avoit la parole brufque & bégaïoit. Sa prononciation ordinaire ne devoit pas flater agréablement l'orcille: mais fes défauts méme, affaifonés du ton de la voix, des mouvemens du vifage, & du gefte, pouvoient doner une grace particulière à fes faillies.

XXXIX. (1) FRANÇOIS de Harlai, Archevêque de Rouen, mort le 22 de Mars, 1652, étoit Oncle de François de Harlai, qu'il avoit fait nomer à l'Archevêché de Rouen en fa place, & qui mourut Archevêque de Paris, le 6 d'Août 1695.

XL. (1) C'EST peut-être plutôt à l'ingénuité de Malherbe, qu'à la vânité dont on a pris plaifir a l'accufer, qu'il faut attribuer ce que SOREL rap

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porte dans fon Difcours fur l'Académie Françoife, p. 40. Lorsqu'on a dit-il, quelqu fois demande à Malherbe, pourquoi il ne donoit pas une nouvelle Grammaire, lui qui étoit le grand Critique & le Réformateur du Langage François; il difoit au mencement que l'on n'avoit qu'à ,, écrire au contraire de ce que faifoit > in certain Hiftoriographe de fon qu'il nomoit, & que l'on », écriroit bien,,. Mais auffi pour inf trudion dirette, aiant fait la traduction du XXX111e. Livre de Tite-Live, il dit que l'on n'avoit qu'à en fuivre les règles pour écrire purement en ,, notre Langue; & qu'il n'étoit pas ,, befoin de Grammaire,. Je ne fais c'eft auffi fur le comte de l'ingénuité de notre poète, qu'il faut mètre ce qu'on lit à la p. 256. du CARPENTARIA. Malherbe, voulant faire con noître combien ceux de Blaïe font gens ruftiques & groffiers, a dit « que le Bon-Sens, aiant voulu entreprendre de paffer par cette ville, y devint ,, paralitique,

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(2) Voïés ci-après Difcours fur les Obligations, que la Poèfie Françoise, &c. p. 338.

(3) La Note 1 fur le N. XXXVIII renvoie à cet Article qui fait voir que Malherbe tircit affés peu de vanité de fa fupériorité fur les autres poètes de fon tems.

rencontra

rencontra M. de Saint Paul, Gentilhome de condition, Parent de M. de Bellegarde, qui le vouloit entretenir de quelques nouvelles de peu d'importance. Il lui coupa court, en lui difant: Adieu, adieu. Vous me faites brûler ici pour cinq fols de flambeau; & tout ce que vous me dites, ne vaut pas fix bancs.

XLII. DANS fes Heures il avoit effacé des Litanies des Saints, tous les noms particuliers, difant « qu'il étoit fuperflu » de les nomer tous les uns après les autres, & qu'il fuffifoit » de les nomer en général, Omnes Sancti & Sanctæ Dei, orate pro nobis (1) ».

XLIII. (1) IL avoit auffi effacé plus de la moitié de fon Ronfard, & il en cotoit à la marge les raifons. Un jour Yvrande, Racan, Coulomby & autres de fes amis le feuilletant fur fa table, Racan lui demanda, a S'il approuvoit ce qu'il » n'avoit point effacé »; Pas plus que le refte, dit-il. Ĉela dona fujet à la compagnie, & entre autres à Coulomby, de lui dire a que, fi l'on trouvoit ce Livre après fa mort, on croiroit qu'il auroit trouvé bon ce qu'il n'avoit pas effacé ». Il lui répondit : Vous avez raifon ; & à l'heure même il acheva d'effacer le refte ( 2 ).

XLII. (1) CET endroit, & quelques autres endroits de ces Mémoires, ont fait accufer Malherbe d'avoir peu de religion mais il me paroit que c'est ales mal a propos; & que cette accufation ne feroit pas mieux fondée fur ce trait du Menagiana, T. I. M. de Racan, allant voir Malherbe, un famedi lendemain de la Chandeleur à huit heures du matin, le trouva qui mangroit du jambon."Ah Monfieur, dit-il ! La Vierge n'eft plus en couches, Oh, dit Malherbe Les Dames ne fe levent pas fi matin.

XLIII. (1) L'article entier eft d'après Ménage, p. 348.

(2) M. L'ABBE JOLY, dans l'Ouvrage cité plus haut, révoque en doute, ce que Racan dit dans cet Article & dans le précèdent. Il faut fe rappeller qu'il ne croit pas que nous aïons ces Memoires, tels que Racan les avoit faits. Je ne parlerai point, dit-il, d'un grand nombre de bizareries attribuées

Malherbe par l'Ecrivain anonime. Qui croira, par exemple, ce que cet Aurear rapporte en ces termes. Après avoir tranfcrit cet Article & le précè dent, M. l'Abbé Joly dit: Si Malherbe avoit tant de mépris pour les Ouvrages de Ronfard, n'êtoit-il pas plus prompt & plus commode d'en faire un facrifice à Vulcain? D'ailleurs on demanderait volontiers combien il emplata d'heures d'cette operation. Car ce

n'étoit pas l'affaire d'un moment. M. l'Abbé Joly prend un peu trop à la lètre les expreffions de Racan. Il fuffit qu'auffi-tôt après la remarque de Coulomby, Malherbe fe foit mis en devoir d'effacer quelques Vers dans fon Ronfard, pour que Racan ait pu s'exprimer, come il a fait. Malherbe commença fur le champ à marquer ce qui lui déplaifoit encore dans les Vers de ce Poète, & continua fans doute enfuite pendant quelques jours; enforte qu'il fe trouva qu'à la fin, il avoit effacé, c'est-à-dire marqué d'une barre, tous ou prefque tous les Vers de Ronfard. C'eft fur quoi BALZAC a pu dire, Entret. XI. Qui eft ce qui vous empêchera, pour payer le tems & pour fuir l'oifiveté, d'exercer chés vous une inquifition privée ;.... de déchirer les Auteurs, en maniant les Livres, d'ef facer tout Virgile de votre main, come fit Malherbe tout Ronfard. Ménage, Obferv. p. 348, après avoir rapporté tout ce que Racan dit dans ce n. XLIII, ajoute Je me fouviens à ce propos d'avoir oui dire & M de Gombaud, que.

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quand Malherbe lifoit fes lers à Jes ,, amis & qu'il y rencontroit quelque ,, chofe de dur ou d'impropre, il s'ar ,,rêtoit tout court, & leur difoit enSuite Ici je ronfardifois . Ce mépris public, qu'il faifoit de Ronfard irrita contre lui Richelet le Commentateur de Ronfard; car c'eft de Malherbe qu'il ⭑b

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XLIV. IL êtoit affés mal meublé, logeant ordinairement en chambre garnie. Il n'avoit même que fept ou huit chaises de paille; &, come il êtoit fort vifité de ceux qui aimoient les Belles-Lètres quand les chaifes êtoient toutes remplies, il fermoit fa porte par dedans ; &, fi quelqu'un venoit heurter, il lui crioit: Attendés, il n'y a plus de chaifes; eftimant qu'il valoit mieux ne les point recevoir, que de leur doner l'incommodité d'être debout.

XLV. UNE fois entrant dans l'Hôtel de Sens, il trouva dans la Sale deux homes qui jouoient au Trictrac; & qui, difputant d'un coup, fe donoient tous deux au Diable, qu'ils avoient gagné. Au lieu de les faluer, il ne fit que dire : Viens, Diable, viens. Tu ne faurois faillir; il y a l'un ou l'autre à toi.

XLVI. IL y eut une grande conteftation entre ceux du pais d'Adioufias, qui êtoient tous ceux de de-là la Loire, & ceux de de-çà, qu'il appelloit du païs, Que Dieu vous conduife; favoir, «S'il faloit appeller le petit vafe, dont on fe »fert pour manger du potage, une cueiller, ou une cueillière ». La raifon de ceux du pais d'Adioufias, d'où êtoit Henri le Grand, aiant êté nourri en Bearn, êtoit que ce mot êtant féminin, il devoit avoir une terminaison feminine. Le païs de Dieu vous conduife alléguoit, outre l'ufage, qu'il n'êtoit pas fans exemple de voir des mots féminins avoir des terminaifons mafculines ; & qu'ainfi l'on difoit une perdrix & une met (1) à Boulanger. Enfin cette difpute dura fi long-tems, qu'elle obligea le Roi d'en demander à Malherbe son sentiment; & fon avis fut qu'il faloit dire cueiller. Le Roi néantmoins ne fe rendant point à ce jugement, il lui dit ces mêmes mots: Sire, vous êtes le plus abfolu Roi, qui ait jamais gouverné la France; & avec tout cela vous ne fauriés faire dire de de-çà la Loire une cueillère, à moins que de faire défense, à peine de cent livres d'amande, de la nomer autrement. M. de Bellegarde, qui êtoit Gafcon, lui envoïant demander « le» quel êtoit mieux dit, de dépensé ou dépendu » ; il répondit fur le champ « que dépensé êtoit plus François : mais que » pendu, dépendu, rependu, & tous les compofés de ce vilain êtoient plus propres »>> mot qui lui vinrent à la bouche » pour les Gafcons ( 2 ) ».

entend parler par ce mala herba dans

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ces Vers du Tombeau de Sainte-Marthe.

"Hoc tamen, hoc unum eft, fanétis quod Manibus optem,
Aggeribufque tuis; ut vernus femper inumbret

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Flos tumulum, palmæque illum diadema coronet,
Laurufque; & mala te nunquam premat herba fepultum „,.

XLVI. (1) Mait ou Mai&, Maŭre;
Huche.

(2) LORSQUE Montagne écrivoit dit BALZAC Entret. xix. l'incompa

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XLVII. QUAND on lui demandoit fon avis de quelques Vers François, il renvoïoit ordinairement aux Crocheteurs du Port-au-foin, & difoit « que c'êtoit les Maîtres pour le Lan▸gage »; ce qui, peut-être, a doné lieu à Regnier de dire (1): Coment, il faudroit donc pour faire une œuvre grande,

Qui de la calomnie & du tems fe défende,

Et qui nous done rang parmi les bons Auteurs,

Parler come à Saint Jean () parlent les Crocheteurs ( 3 ). XLVIII. COME il récitoit des Vers à Racan, qu'il avoit nouvellement faits, il lui en demanda fon avis. Racan s'en excufa, difant « qu'il ne les avoit pas bien entendus, & qu'il >> en avoit mangé la moitié ». Malherbe, qui ne pouvoit fouffrir qu'on lui reprochât le défaut qu'il avoit de bégaïer, fe fentant piqué des paroles de Racan, lui dit en colere: Mor

rable Malherbe n'étoit pas encore venu terriger & dégafconer la Cour, come il difeit. Balzac vant en plus d'un endroit les fervices que Malherbe a rendus à notre Langue, & l'on voit avec peine que c'eft de lui qu'il a voulu parler lorfqu'il a dit dans fon Socrate Chrétien, Difc. x: Vous vous Souvenés du vieux Pédagogue de la Cour, & qu'on appelloit autrefois le Tiran des Mots & des Sillabes; & qui s'appelloit lui-même, lorsqu'il étoit en belle humeur, le Grammairien à lunètes & en cheveux gris. N'avons point defein d'imiter ce que l'on conte du vidicule de ce vieux Doeur. J'ai pitié d'un home, qui fait de fi grondes différences entre pas & point; qui traite Paffaire des Gérondifs & des Participes, come fi c'étoit celle de deux Peuples voisins l'un de l'autre & jaloux de leurs frontières. Ce Dotteur en Lanque vulgaire avoit accoutumé de dire que depuis tant d'années, il travailloir à dégafconer la Cour, & qu'il n'en pouvoit venir à bout,». La mort l'attrapa fur l'arrondissement d'une Période; & l'un climatérique l'avoit furpris délibérant fi erreur & doute étoient mafculins ou féminins. Avec quelle attention vouloit-il qu'on l'écoutât, quand il dogmatifoit de l'ufage & de la vertu des Particules. BAYLE (Dia. Art. MALHERBE, Rem. I.) rapporte ces paroles de Balzac & dit enfuite: La defcription eft un peu forte, & nous peut convaincre qu'il y a des gens qui, aprés la mort, ne font guère ménagés par les perfones dont ils avoient reçu mille marques de vénération. On imagine que, pourvu qu'on ne les faffe pas connoltre par leur nom, il eft permis de les bien fronder. On ne comprend pas d'où peut venir ce trait d'humeur de Balzac contre un home, dont il

fe reconnoiffoit le Difciple, en l'appellant fon Père ; & dont les ouvra ges & les avis l'avoient éclairé sur le véritable génie de notre Langue, laquelle, felon lui-même, devoit a ce méme home toute fon élégance & fa pureté, come on le vera dans ce que j'ai traduit d'une de fes Lètres Latines à Silhon, à la fin du Difcours, fur les obligations que la Langue & ia Poefie Françoise ont à Malherbe. Ce qui doit paroître ici de plus bizare, c'eft que Balzac, pour tourner Malherbe en ridicule, aille contre fes propres fentimens. Mille endroits de fes Ouvrages font voir qu'il étoit intimement perfuadé que l'on ne peut écrire avee quelque correction, "que par le fecours de cette même attention aux minucies grammaticales, fur laquelle il lui plaît de s'égaïer.

XLVII. (1) Edit. de REGNIER 1616. Sat. IX. On y lit au V. 1. Coment il nous faut donc, &c. au V. 3. Qui trouve quelque place entre, &c. (2) La Place de Grève.

(3) Il ne faut pas regarder come une bizarerie de Malherbe, ce qu'il dif it que les Crocheteurs du Port-aufoin étoient fes Maitres pour la Langue. Le Peuple parle d'une manière très peu correcte: mais c'eft dans fon langage demi-barbare qu'il faut chercher le véritable génie de la Langue; come c'eft de lui qu'il faut apprendre le véritable langage des Paffions. Il ne faut ajouter à fes difcours que l'élégance & la pureté qui leur manquent. Malherbe réduifoit en pratique ce qu'il difoit. On lit dans le Carpentariana, p. 276. Les ieux du vulgaire voient quelquefois ce que les ieuse les plus favans n'apperçoivent pas. On dit que Malherbe avoit chés lui une vieille Servante, de qui il confultois l'oreille.

bleu ! Si vous me fâchés, je les mangerai tous. Ils font à moi, puifque je les ai faits; j'en puis faire ce que je voudrai.

XLIX. Il ne vouloit pas que l'on fit autrement des Vers qu'en fa Langue ordinaire. Il foutenoit « que l'on ne fauroit »entendre la fineffe des Langues, que l'on n'a apprifes que » par art »; & à ce propos, pour fe moquer de ceux qui faifoient des Vers Latins, il difoit « que fi Virgile & Horace » venoient au monde, ils doneroient le fouet à Bourbon (1) » & à Sirmond » ( 2 ).

L. IL difoit fouvent, & principalement quand on le reprenoit de ne pas bien fuivre les fens des Auteurs qu'il traduisoit ou qu'il paraphrafoit, « qu'il n'apprêtoit pas les viandes pour » les Cuifiniers »; come s'il eût voulu dire « qu'il fe foucioit » fort peu d'être loué des Gens de Lètres qui entendoient les » Livres qu'il avoit traduits (1), pourvu qu'il le fût des Gens » de la Cour » (2). Et c'êtoit de la même forte que Racan fe défendoit de fes cenfures, en avouant « qu'elles étoient » juftes mais que les fautes dont il le reprenoit n'êtoient » connues que de trois ou quatre perfonnes qui le hantoient; » & qu'il faifoit fes Vers pour être lus dans le Cabinet du Roi » & dans les Ruèles, pluftôt que dans fa chambre ou dans celle » des autres Savans en Poèfie.

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LI. It avouoit pour fes Ecoliers les fieurs de Touvant, Coulomby, Maynard & Racan. Il jugeoit d'eux fort diverfement. Il difoit en termes généraux « que Touvant faifoit fort >> bien des Vers, fans dire en quoi il excelloit; que Coulomby >> avoit bon efprit: mais qu'il n'avoit point le génie à la Poèfie; » que Maynard êtoit celui de tous qui faifoit les meilleurs >> Vers: mais qu'il n'avoit point de force; qu'il s'êtoit adoné » à un genre de Poèfie auquel il n'êtoit pas propre, voulant

XLIX. (1) NICOLAS BOURBON, natif ou du moins originaire de Van deuvre, étoit Fils d'un Médecin de Bar-fur-Aube, & Difciple de Pafferat. Il enfeigna la Rhétorique dans plufieurs Colléges de l'Univerfité de Paris; & fut fait en 1611 Profeffeur Roïal d'Eloquence. 11 quitta cette Chaire en 1620, pour entrer a l'Oratoire. En 1623 il eut un Canonicat de Langres; & fut de l'Académie Françoife en 1637. Il mourut à Paris chés les Pères de l'Oratoire de la Rue S. Honoré, le 6 d'Août 1644, âgé d'environ 70 ans. (2) JEAN SIRMOND, de l'Académie Françoife, Hiftoriographe de France, Neveu du favant & fameux Jésuite Jaques Sirmond, etoit, ainsi que fon oncle, de Riom en Auvergne. Îl mourut en 1649. Il a fait fur des matières

hiftoriques & politiques beaucoup d'Ouvrages François que l'on ne connoit plus. Ses Poèfies Latines ont été raffemblées par fon Fils dans un Volume in-4°.

L. (1) Outre le XXXIIIe Livre de Tite-Live, Malherbe a traduit le Traité des Bienfaits de Sénèque; avec une partie des Epitres du meme à Lucilius.

(2) Malherbe a pris bien des libertés & peut-être trop en traduifant ; ce qui n'empêche pas que fes Traductions ne foient eftimables. Il n'etoit point efclave de la Lètre; & faifoit heureufement ufage des équivalens. Je n'en veux pour preuve que ce mot de BALZAC, Entr. XVI. Feu M. de Malherbe traduifoit ainfi ie Dii te perdant fugitive; le Diable t'emporta. » fuginf.

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