Par combien de femblables marques Dont on ne peut me démentir, Ai-je de quoi te garantir
Contre les outrages des Parques? Mais des injets beaucoup meilleurs Me font tourner ma route ailleurs, Et la bienféance des chofes M'avertit qu il faut qu'un Guerrier En la courone ait peu de rofes Avecques beaucoup de laurier. VIII.
Achille étoit haut de corfage. L'or éclatoit en fes cheveux Et les Femmes avec des vœux Soupiroient après fon vifage; Sa gloire à danfer & chanter Tirer de l'arc, fauter, luter A nulle autre n'étoit feconde : Mais s'il n'eût rien eu de plus beau Son nom qui vole par le monde Fût-il pas clos dans le tombeau?
C'est aux magnanimes exemples Qui deffus la fcène de Mars Sont faits au milieu des hazards Qu'il appartient d'avoir des temples; Et c'est la que je veux treuver De quoi & dignement graver Les monumens de ta mémoire, Que tous les fiècles à venir N'auront point de nuit afsés noire Pour en cacher le fouvenir. X.
En ce long tems où les manies D'un nombre infini de Mutins Poués de nos mauvais Destins Ont affouvi leurs tiranies, Qui peut fe vanter come toi, D'avoir toujours gardé fa foi Hors de foupçon come de crime; Et d'une forte paffion Hai l'efpeir illegitime De la rebelle ambition? XI.
Que d'un effort difficile
Un fleuve par deffous la mer Sans que fon flot deviène amer, Paffe de Grèce en la Sicile ; Il ne fait lui-mème coment Il peut couler fi nètement ; Et fa fugitive Aréthufe, Coûtumière à le méprifer, De ce miracle eft fi confuse Qu'elle s'accorde à le bailes. XII.
Tel entre ces Efprits tragiques, Ou plutôt Démons infenfés, Qui de nos domages paffés Tramoient les funeftes pratiques, Tu ne t'es jamais diverti De fuivre le juste parti: Mais blamant l'impure licence De nos déloïales humeurs, As toujours aimé l'innoccnee Et pris plaifir aux bones mœurs,
Si nomer en fon parentage Une longue fuite d'aieux
Que la gloire a mis dans les Cieux, Eft réputé grand avantage;
A qui peut-il être inconnu Que toujours les tiens ont tenu Les charges les plus honorables Qu'efpèrent avecque raifon Sous des Monarques favorables Ceux qui font d'illuftre Maison. XIV.
Qui ne fait de quelles tempêtes Leurs fatales mains autrefois Portant la foudre de nos Rois Des Alpes ont batu les tetes? Qui n'a vu deffous leurs combats Le Pô mètre fes cornes bas, Et les Peuples de fes deux rives Dans la fraïcur eafevelis, Laiffer leurs dépouilles captives A la merci des Fleurs de lis.
Mais de chercher aux fépultures Des témoignages de valeur, C'eft à ceux qui n'ont rien du leur Eftimable aux races futures; Non pas à toi qui, revêtu De tous les dons que la Vertu Peut recevoir de la Fortune, Connois ce qui vraiment est bien, Et ne veux pas, come la Lune, Luire d'autre feu que du tien.
Quand le monftre infâme d'Envie A qui rien de l'autrui ne plait, Tout lâche & perfide qu'il eft, Jète les ieux deffus ta vie, Et voit qu'on te done le prix Des beaux cœurs & des beaux efprits Dont aujourd'hui la France est pleines N'eft-il pas contraint d'avouer Qu'il a lui-même de la peine A s'empêcher de te louer ?
De quelle adreffe incomparable Ce que tu fais n'eft-il règlé ? Qui ne voit, s'il n'eft aveuglé Que ton difcours eft admirable? Et les charmes de tes bontés N'ont-ils pas fur les volontés Une parfaite puiffance Qu'une ame ne peut éviter D'etre fous ton obéiffance Quand tu l'en veux folliciter! XVIII.
Soit que l'honeur de la carrière T'appelle à monter un cheval, Soit qu'il fe préfente un rival Pour la lice ou pour la barrière, Soit que tu dones ton loisir A faire en quelque autre plaifir Luire tes graces nompareilles ; Veit-on pas que toute la Court Aux fpectacles de tes merveilles Come à des Théâtres accourt?
Quand il a falu par les armes Venir à l'effai glorieux De réduire ces Furieux Aveuglés d'appas & de charmes, Qui plus heureufement a,mis La honte au front des Ennemis ; Et par de plus dignes ouvrages Témoigné le mépris du Sort, Dont follicite les courages Le foin de vivre après la mort ? X X.
Dreux fait bien avec quelle audace Il vit au haut de fes remparts Ton glaive craint de toutes parts Se faire abandonner la place; Et fait bien que les Affiégés, En péril extrême rangés, Tenoient déja leur perte fure, Quand, demi-mort par le défaut Du fang verfé d'une blessure, Tu fus remporté de l'affaut. X X I.
La défense victorieufe D'un petit nombre de maifons, Qu'à peine avoit clos de gazons Une hate peu curieufe;
Un Camp, venant pour te forcer, Abbatu fans fe redreffer
Et le repos d'une Province Par un méme effet rétabli
Au gré des Sujets & du Prince, Sont-ce des chofes dignes d'oubli ? XXII.
Sous la Canicule enfilamée Les bleds ne font point aux fillons Si nombreux, que les bataillons Qui fourmilloient en cette Armée; Et fi la fureur des Titans Par de femblables Combatans Eut préfenté fon efcalade, Le Ciel avoit de quoi douter Qu'il n'eût vu règner Encelade En la place de Jupiter. XXIII.
Qui vers l'épaiffeur d'un bocage A vu fe retirer des Loups Qu'un Berger de cris & de coups A repouffés de fon herbage; Il a vu ces Défcfpérés
Par ta gloire deshonorés
S'en revenir en leurs tranchées, Ft ne refter de leurs efforts Que toute la terre jonchée
De leurs bleffés & de leurs morts. XXIV.
La Paix qui, neuf ans retirée Faifoit la fourde à nous ouir, Au la fin nous laissa jouir De fa préfence defirée.
A lieu du foin & des ennuis,
Par qui nos jours fembloient des nuits, L'Age d'or revint fur la terre, Les délices eurent leur tour; Et mon Roi, laffé de la guerre, Mit fon tems à faire l'amour,
Le nom de fa chafte Marie Le travailloit d'une langueur, Qu'il peafoit que pour fa longueur Jamais il ne verroit guérie ; Et bien que des fuccès heureux De fes combats avantureux Toute l'Europe fût l'histoire, Il croioit en fa roïauté N'avoir rien, s'il n'avoit la gloire De poffèder cette Beauté. XXVI.
Elle auparavant invincible Et plus dure qu'un diamant, S'apperçevoit que cet Amant La faifoit devenir fenfible. Les doutes que les Femmes font, Et la conduite qu'elles ont Plus difcrète & plus retenue, Contre fa flame combatant, Faifoit qu'elle étoit moins connue. Mais elle étoit grande pourtant.
En l'heureux fein de la Toscane, Diane aux ombres de fes bois La nourifoit deffous fes loix Qui n'enfeignent rien de prophane Tandis le tems faifoit murir Le deffein de l'aller guérir; Et ne reftoit plus que d'élire Celui qui feroit le Jafon Digne de faire a cet Empire Voir une fi belle toifon. XXVIII.
Tu vainquis en cette difpute, Auffi plein d'aife dans le cœur, Qu'à Pife jadis un Vainqneur Ou de la Courfe ou de la Lute; Et parus fur les Poursuivans, Dont les vœux trop haut s'élevans Te donoient de la jalousie, Come deffus des Arbriffeaux Un de ces Pins de Silésie Qui font les mâts de nos vaisseaux. XXIX.
Quelle prudence ineftimable Ne fis-tu remarquer alors? Quels ornemens d'ame & de corps Ne te firent treuver aimable? Thétis, que ta grace ravit, Pleine de flame te fuivit Autant que dura ton paffage ; Et l'Arne ceffa de couler, Plein de honte qu'en fon rivage Il n'avoit de quoi t'égaler. XXX.
Tu menois le blond Himénée, Qui devoit folemnellement De ce fatal accouplement Célèbrer l'heureuse journée. Jamais il ne fut fi paré, Jamais en fon habit doré Tant de richelles n'éclatèrent. Toutefois les Nimphes du lieu, Non fans apparence, doutèrent Qui de vous deux étoit le Dieu.
Mais quoi! Ma barque vagabonde Est dans les Sirtes bien avant; Et le plaifir, la décevant, Toujours la pouffe au gré de l'onde. BELLEGARDE, les Matelots, Jamais ne méprifent les flots, Quelque Phare qui leur éclaire. Je ferai mieux de relâcher, Et borner le foin de te plaire, Par la crainte de te fâcher.
Toute la gloire où mon attente Croit avoir raifon d'afpirer, C'est qu'il te plaife m'aflurer Que mon offrande te contente. Done-m'en d'un clin de tes ieux Un témoignage gracieux; Et tu la treuves petite Confidère qu'une action
Ne peut avoir peu de mérite, Aiant beaucoup d'affection.
Ainfi toujours d'or & de foie Ton age devide fon cours; Ainfi te naiffent tous les jours Nouvelles matières de joie; Et les foudres accoutumés De tous les traits envenimés, Que par la Fortune contraire L'ire du Ciel fait décocher, De toi, ni de TERMES ton Frère, Ne puiffent jamais approcher ! XXXIV.
Quand la faveur a pleines voiles, Toujours compagnes de vos pas, Vous feroit devant le trépas Avoir le front dans les étoiles, Et remplir de votre grandeur Ce que la terre a de rondeur, Sans être menteur, je puis dire Que jamais vos profpérités N'iront jufques où je defire, Ni jufques où vous mérités.
XIII. 1608. SONNET à Monfieur de Flurance, fur fon Livre de l'Art d'embellir. p. 137.
LE Titre de ce Livre eft L'ART D'EMBELLIR; tiré du fens de ce facré Paradoxe, La fagefe de la Perfonne embellit fa face; étendu en toute forte de beauté & ès moyens de faire que le corps retire en effet fon embelLifement des belles qualiter de l'ame. Dédié à la Royne. Par le fieur DE FLURANCE RIVAULT. Paris, JULIEN BERTAUT. 1608. Le Sonnet de Malherbe fe lit à la tête.
On trouvera dans les OBSERVATIONS de MENAGE; Ed. de 1689 & de 1723, un affés long détail fur cet Ecrivain avec la liste de tous fes Ouvrages. Dom Liron en parle auffi très au long dans fes SINGULARITE'S Hiftoriques & Littéraires. J'y renvoie. DAVID RIVAULT fieur de Flurance. & non de Fleurance, come on lit dans les Edit. de Malherbe jufqu'en 1666, naquit à Laval ou dans les environs wers 1571. Il fit d'abord profeffion des armes. En 1603, Henri IV, le fit Gentilhome de fa Chambre. En 1605, il fuivit en Hongrie le jeune Comte de
Laval, qui fut tué près de Gomor dans une occafion où Flurance reçut plu- fieurs bleffures. Il rapporta le corps de ce jeune Seigneur en France ; & fe donna tout entier à l'étude. En 1611 il fut fait Soufprécepteur de Louis XIII, fous Defyveteaux ; & par la mè- me Brevet du 28 d'Avril, il fut nomé fon Lecteur en Mathématiques. Le 10 de Novembre de la même année, il eut une penfion de trois mille livres, Le 4 de Novembre 1612, après la mort de Nicolas le Febvre, fucceffeur de Defyveteaux, il fut fait Précepteur du Roi.Le 4 d'Août précèdent, il avoit été nomé Confeiller d'Etat. Il déplut au Roi parce qu'importuné, pendant qu'il lui donoit leçon, par un chien que ce Prince aimoit, il le chassa d'un coup de pied. Le Roi fe mit en co- lère & frapa Flurance, qui fe retira de la Cour. Le Roi l'y rappella dans la fuite, & lui deftinoit un Evêché: mais fa mort arrivée à Tours au mois de Janvier 1616, à l'âge de 45 ans, empécha l'effet des intentions du Roi,
XIV. AVANT 1609. SONNET fur l'absence de Madame la Vicomtefje d'Auchy. p. 138.
K 1609. P 1620.
V. 1. Trifte effet du befoin de la Rime. Les Aftres ne bâtient point. Ils éclairent ou président.
V. 7 & 8. Toutes les Edit. avant #666 font le V. 7 du V. 8, & le V. 8
Q 1620. R 1627.
du V. 7. La difpofition des Rimes dana le I Quatrain, & le I Terfet, qui commence par deux Rimes mafculines, exigent que les V. 7 & 8 foient dans l'ordre où je les ai mis d'après Ménage.
XV. AVANT 1609. STANCES pour Madame la Vicomteffe d'Auchy. p. 139.
H 1609. K 16c9; Titre, CHANSON. N 1615. P 1620. R 1627.
M. DE RACAN croit que Malherbe fit ces Stances pour lui-même. MEN.
P. 140. ST. I. F. 3 & 4. Ils ne font pis une répétition, une amplification des deux premiers. Le Poète parle d'abord des charmes de la converfation, enfuite des agrémens de la voix de fa Belle. C'est ce qui m'a fait croire que ces Stances avoient été faites pour fa Califte. Outre beaucoup de beauté, d'efprit & de fcience, cette Dame avoit une belle voix. J'ai vu des Vers de Lingendes & de Charles Piard, ficur de
de Touvant & d'Infrainville, dans lef quels l'un & l'autre lui donent de grandes euanges à ce fujet.
ST. III, V. 6. K 1609 & N 1615. A celui qui vole, &c.
P. 141. Sr. I. Voiés ci-deffus, Liv. I. VII: † ST. IV.
ST. II. Notre Poète fe blamoit luimême de n'avoir pas fermé le fens an quatrième Yers de cette Stance, come il avoit fait dans les autres précedentes; ce que j'ai appris de Monfieur de Racan, MEN.
XVI. AVANT 1609. SONNET pour Madame la Vicomtelle d'Auchy. p. 142.
K 1609, N 1615. P 1620. R 1627.
CE Sonnet eft affés peu de chofe, & Bertelot, qui n'aimoit pas Malherbe en fit une Parodie qui se trouve
dans de diverfes Editions du Cabizet Satirique, & qui commence par ce
DE toutes les Laideurs FRANCINE eft la plus laide. V. 5. Pétrarque, Sonnet L X X, Part. J. Non era lodar fuo cofa mortale.
L'Ariofte, Orl. Fur. Ch. XLV111, parlant d'une Belle: Celefte e non mortal cofa parea.
V. 7. Parole & voix, n'y font point de Tautologie. Il s'agit de la Vicomtelle d'Auchy.
IV. 10. Mufée V. 90 de fon Poème
dit que c'eft des raions de deux beant ieux que le flambeau de l'Amour tire ja force&fa nourriture. Tibulle. Liv. IV, Elégie II, dit de Sulpitia:
Illius ex oculis, cum vult exurere divos
Accendit geminas lampadas acer Amor.
C'eft ce que J. A. Baïf a traduit ainsi dans ses Diverses Amours, Liv. II : Quand Cupidon veut enflamer les Dieux,
Ses deux flambeaux il allume en tes ieux.
XVII. AVANT 1609. STANCES fur l'éloignement prochain de Madame la Comteffe de la Roche, ou de Madame la Vicomtesse d'Auchy. p. 143.
H 1609. K 1609. N 1615. P 1620. R 1627:
M. DE RACAN croit que ces Stances ont été faites par Malherbe pour la Vicomte d'Auchy... Mais Madame la Marquise de Rambouillet m'a affuré qu'il les avoit faites pour une "cer
taine Madame la Comteffe de la Ro- che, au nom de laquelle il avoit vi- fé en cet endroit de ces mêmes Stan ces, (pag. 144. STANCE III, V. s & 3).
Avec quelle raison me puis-je figurer Que cette ame de roche une grace oâroie.
Parmi les Lètres de Théophile. il en a une à cette Madame la Comtele de la Roche. MEN.
P. 144. ST. IT, V. 3.J'ai appris de M. de Racan que Malherbe fe blamoit luimême d'avoir mis en cet endroit defions, au lieu de fous. MEN.
1. 5 & 6. Imitation de cette Maxime connue : Extrema gaudii luctus occupat.
* P. 145 ST. II. V. 4. H 1609,
K 1609, N 1615. Et quand de mes travaux je n'aurois &c. Peut-être cette Leçon vaut-elle mieux que celle de toutes les autres Editions, que j'ai fuivics.
ST. III. J'ai appris de M. de Racan que cette Stance & celle qui commence par Voilà come je vis (p. 171 Sг. II.) étoient les deux de toutes les Poèfies de Malherbe, que Malherbe estimois d'avantage. MEN.
XVIII. AVANT 1609. SONNET à Madame la Vicomtelle d'Auchy. p. 146.
K 1609. N 1615. P 1620. R 1627.
V. t. Le Poète veut dire que la Nature, en voiant la grace dont elle a pourvu Califte, eft elle-même étonée
de fon propre ouvrage. J'ai peine à croire que le Vers rende tout à fait cette Penfée.
XIX. AVANT 1609. SONNET fait à Fontaine- bleau fur l'absence de Madame la Vicomtesse d'Auchy.
K 1609. N 1615. P 1620. R 1627.
CE Sonnet a été fait à Fontainebleau. MEN.
On apprend du XXXIIe. Entretien de Balzac que notre Poète eftimoit ce Sonnet plus que tous fes autres Sonnets ; & Balzac dit qu'il ne Je peut rien voir de pis pur, de plus harmonieux, ni de plus François. On y peut reprendre à fon avis, V. 7. Non fans quelque Démon. Il eût été micux de dire, fi la mesure du Vers l'ent permis Non fans quelque Divinité. Mais on peut excufer Malherbe fur ce que nos Poètes ont été longtems dans J'ufage d'emploier le mot Lémon en bone part.
V. 2. Les Editions des Poèfies de Malherbe de 1630, 1631, 1666, 1689 & 1723 ne mètent point de Virgule dans ce Vers après matière mais
les Edit. de 1658 & de 1660 & lex Recueils en mètent une. P 1620 a du me décider. De forte que, contre l'avis de Ménage, Malherbe a voulu dire que les Batimens de Fontainebleau font divers d'ouvrages, c'eft-à-dire, un afiemblage de morceaux de différente Architecture. La leçon que j'ai suivic, a pour elle la vérité du fait.
V. 12. Après avoir nomé tous les appas de Fontainebleau en détail, il devoit dire, Mais avec tous ces appas, vous n'avés point Califte. Ce n'eft point qu'en effet vous n'aïés des appas, ne peut être dit après une énumération particulière d'un grand nombre d'appas. MEN.
Tout ce Sonnet eft une belle Am- plification d'un Diftique de l'Antho logie, traduit par ces Vers Latins. THERONA cum video, videor mihi cuncta videre ; Hoc fine fi videam cuneta, videre nihil.
C'est ce que Chevreau n'a pas mal rendu par ce Quatrafa. SOUS un teint de lis & de rofes
Théron découvre mille appas.
Quand je le vois, je crois voir toutes chofes ; Et ne rien voir, quand je ne le vois pas.
La méme Pensée se trouve dans ces quatre Vers de Marot. Mes ieux font bons, GRELIERE, & ne vois rien,
Car je n'ai plus la préfence de celle
Voiant laquelle au monde vois tout bien;
Et voïant tout, je ne vois rien fans elle.
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