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Singulier, 3e personne. Il, elle.......
Pronom conjonctif.... Lui, elle, le, la.

Se, soi....

Pluriel, 3 personne.. Ils, elles....
Pronom conjonctif.... Eux, elles, les.

Mou, le (1).

Mou, le, mom, ko.
Bop (2), bop em,
Gnou.

Gnòm, gnou.

L'ouolof a une seconde classe de pronoms personnels qui sont indéclinables; ils ne s'emploient jamais comme régimes, mais seulement comme sujets du verbe, et comme servant à le conjuguer.

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Il ou elle.... Nă (3), prononcé communément

Nous........ Nanou.

Vous........ Nghèn.

presque comme ne.

Ils ou elles... Negnou, gnou.

On verra, par la suite, comment ces pronoms, combinés avec des adjectifs et des adverbes, en font des verbes extrêmement commodes et significatifs.

Notre pronom général ou indéfini on, n'a pas d'équivalent exact en ouolof; il est représenté par le pronom de la 3o personne du pluriel ils, negnou, gnou. Ainsi, on aime, se traduit par ils aiment, sop negnou. On sait que les Italiens, pour exprimer notre pronom on, emploient la forme du verbe impersonnel réfléchi. Ils traduisent on dit par si dice, il se dit.

(1) On voit qu'il n'y a pas de distinction de genres, comme je l'ai précédemment fait remarquer.

(2) Bop, dans son sens propre, signifie tête, et bop-em, sa tête; c'est la partie principale de l'individu prise pour le tout; c'est l'équivalent de notre soi-même.

(3) Ce signe sur une voyelle indique que celle-ci doit être prononcée de la manière la plus brève. Je l'appliquerai toujours au pronom de la troisième personne, pour distinguer celui-ci du pronom de la première personne, dont l'a doit se prononcer plus fort.

C'est ici le lieu d'observer que les Ghiolofs, comme tous les peuples voisins de la nature, tutoient toujours, quand ils s'adressent à une seule personne; ils ne se servent jamais alors du pluriel. L'usage de parler à une seule personne, comme si l'on s'adressait à plusieurs, doit son origine à l'accouplement monstrueux de la bassesse alambiquée de la cour du BasEmpire, avec la vanité ignorante et militaire des peuplades du nord. Quelque opprimés que soient des peuples sans civilisation, ils ne connaissent pas ce raffinement de platitude et de flatterie, qui n'est plus d'ailleurs pour les Européens qu'un vice bizarre de langage, ou tout au plus qu'un préjugé social, admis, comme tant d'autres préjugés, sans réflexion et sans conséquence.

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Il est remarquable qu'à la différence de beaucoup de langues anciennes et modernes, l'ouolof a, comme le français, deux espèces de pronoms possessifs, les uns absolus, les autres relatifs.

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1o Pronoms possessifs absolus ou conjoints.

1 personne. Mon, ma....

Mes

Notre .. .. Sounou.

Nos....

Souma.

Souma i.

Sounou i

.. Sa i.

2 personne. Ton, ta...... Sa.

Tes....

Votre....

Vos...

Sèn.

Sèn i.

Ces pronoms possessifs des deux premières personnes se placent immédiatement devant le nom; ils en prennent même l'article, comme on va le voir; quant à l'i, signe du pluriel, il conserve sa place devant le nom, et se trouve ainsi à la suite du pronom.

Exemple: Mon livre.... Souma téré.

1

De mon livre. Ou souma téré.

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Mes livres... Souma i téré.

De mes livres. Ou souma i téré, etc.

Jusqu'ici l'ordonnance des pronoms possessifs en ouolof est à peu près la même que dans notre langue. Par quels motifs les Ghiolofs ont-ils adopté une autre marche à l'égard des pronoms possessifs de la troisième personne ? C'est sur quoi pourront s'exercer les recherches des philologues. Si je hasardais une opinion, je dirais que peut-être les Ghiolofs manquent réellement de pronoms possessifs pour la troisième personne, et que le em (1), qu'ils emploient en pareil cas, n'est autre chose que l'infinitif et le participe du verbe am, avoir, qui se prononce à peu près de même. En effet, le fusil eu, ou ayant, ou qu'il a, où son fusil, expriment la même idée. Quoi qu'il en soit de cette conjecture, les pronoms son, sa, ses, se traduisent tous également par em, qui ne prend nis article ni signe du pluriel, et qu'on place à la suite du nom.

Exemple: Son cheval... Fass-em.

Sa mère..... Ndei-em.

Ses fusils...... I fetal-em.

Cependant, leur, sougnou, ét leurs, saognou i suivent les mêmes règles que les pronoms de la première et de la se

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(1) Em doit être prononcé à peu près comme heum en français, et presque comme ăm.

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Le tien, la tienne ..... Sa boss.
Les tiens, les tiennes... Sa ïoss.
Le vôtre, la vôtre..... Sèn boss.
Les vôtres..
Sen ïoss.

Le sien, la sienne..... Boss em.

Les siens, les siennes... I boss, ou ïoss em.

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Ces pronoms se déclinent; on dit :

Du mien, de la mienne, ou souma boss, etc.
Des tiens, des tiennes, ou sa ïoss, etc.

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Une des choses les plus curieuses dans la langue des Ghiolofs, est assurément le soin qu'ils mettent à désigner la position relative de la personne ou de la chose dont ils parlent; c'est un caractère essentiel de cette langue; on en trouve des traces dans toutes les parties du discours, mais il se fait sentir principalement dans les pronoms démonstratifs.es

"

Ce, cet, cette, ces, ne s'expriment ordinairement pas par des pronoms correspondans. On les supprime comme les articles le, la, les; ou plutôt, l'emploi constant du signe de position en est l'équivalent. En effet, quand je dis : ce livre, c'est comme si je disais ce livre-ci, ou ce livre-LA; ce que j'exprime très-bien par téré-31 (1) pour le premier cas, et téréOU BOU, pour le second.

BE,

::

t

En ajoutant au signe de position la terminaison lé, on exprime les autres pronoms démonstratifs, appelés substantifs, celui-ci, celle-là, ceux-là, celles-ci, etc., d'après les distinctions suivantes :

Ce, cet, cette, celui-ci, celle-ci. Bilé, ghilé, milé, etc.

(1) Sur la nature et l'emploi des particules bi, bou, be, etc., voir les explications données au ch. II, § 2.

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Ces, ceux-ci, celles-ci..

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Tilé.

Ce, cet, cette, celui-là, celle-là. (Belé, ghelé, melé (1).

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Boulé, goulé, moulé (1).

STélé.

Ioulé.

Bilé, belé, boulé, etc., se déclinent; ainsi, l'on dit :

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De celui-ci, etc., ou bilé, de ceux-ci, etc., ou iilé.
A celui-ci, etc., TKI bilé, à ceux-ci, etc., TKI ülé.

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Jor rou boulé, Stkie belé,

,:

pluriel, fou iëlé.

ou ioulé.

A celui-là, etc., thiou boule, plurielkie iele.

thiou ioulé.

Mais, avec ces prépositions, les pronoms démonstratifs sont peu usités.

1

Les citations qui précèdent montrent l'exact emploi et l'accord raisonné des signes et des terminaisons qui servent à indiquer les rapports de position des personnes et des choses. Ainsi, l'on ne dira pas tki boulé, ni tkiou bilé, il y aurait contre-sens ; ce serait mettre ensemble des signes qui indiqueraient les idées, entièrement opposées, de la présence et de l'absence. Je n'ai pas entendu de Nègres faire cette faute, à laquelle sont très-sujets les Européens qui parlent l'ouolof sans avoir approfondi la langue. 1.5.2. T

Ces distinctions tiennent un peu de celles que nous avons en français, notamment dans les mots ceci, cela, voici, voilà. Mais, parmi les gens illétrés, combien peu les observent chez nous ! Le sens, ou l'habitude des Ghiolofs ne s'y trompe pas. Ceci s'exprime par kilé...

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Cela

par kelé ou koulé, suivant le plus ou le moins d'éloignement, et quelquefois par kekelé, koukoulé.

......On dit aussi lilé, telé, loulé ou loloulé (2).

(1) Suivant que la personne ou l'objet est plus ou moins éloigné.

(2) C'est d'après les mêmes principes qu'on exprime ici, par fi, file; là, par fe, felé; fou, foulé.

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