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fois cinq; il en est de même des autres nombres. On peut douc conclure que leur période numérative est dix et non pas cinq.

Ce qui a pu jusqu'à présent induire en erreur, c'est que les Ghiolofs, après être arrivés au nombre cinq, répètent ce nombre pour aller au nombre dix, et disent: 5 et 1 pour 6; 5 et 2 pour 7, etc., jusqu'à deux fois 5, ou 5 et 5, qu'ils expriment par un mot particulier correspondant à notre dix. Mais en poussant plus avant, on voit qu'il ne faut rien conclure de cette première observation, puisque dans les nombres qui dépassent dix, ce n'est pas le nombre cinq qui figure comme composant, mais le nombre dix.

Et ce n'est pas seulement dans la série de 10 à 20 qu'on peut faire cette remarque, elle se reproduit encore dans les séries plus élevées et plus complexes; ainsi par ces mots trente, quarante, cinquante, etc., nous exprimons trois fois, quatre fois, cinq fois dix; les Ghiolofs en font de même, et, comme on pourra le vérifier plus bas, ils disent, en pareil cas, trois dix, quatre dix, cinq dix, etc. C'est donc aussi la progression par dix qui fait le fondement de leur numération. Si c'était la progression par cinq, ils seraient obligés de s'arrêter à ce nombre multiplié par lui-même, c'est-à-dire à 25, pour recommencer une nouvelle série composée, comme nous nous arrêtons à dix, multiplié par dix, c'est-à-dire à cent (1).

On peut faire, sur le système de numération des Ghiolofs, une remarque plus intéressante et plus vraie; c'est qu'ils expriment très-souvent les nombres de la même manière que les

(1) C'est ainsi qu'était conséquent ce peuple de la Thrace, dont parle Aristote, et qui ne comptait que par la progression quaternaire. Après avoir compté 1, 2, 3, 4, il comptait autant de fois 4 qu'il le fallait pour exprimer tout nombre qui ne dépassait pas 4 fois 4, ou 16, et ainsi de suite jusqu'à 4 fois 16; de la même manière que nous en usons à l'égard des unités, des dizaines, des centaines, des mille. C'est aussi où s'était trouvé nécessairement conduit Leibnitz dans son Système de progression binaire."

Romains les écrivaient. Les Romains représentaient le nombre 6 par vi; les Nègres, pour dire six, disent cinq et un; vii, cing et deux, etc.; XXXVIII, trois-dix, cinq et trois, etc.

Noms de nombre absolus ou cardinaux.

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Vingt-six....... nitt ak ghiouròm-bèn, etc.

(1) Faisant sentir toutes les lettres, on doit prononcer comme s'il y avait baine.

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Soixante-dix.... ghiouròm-gniar i fouk.

Soixante-quinze. ghiouròm-gniar i fouk ak ghiouròm.
Soixante-seize... ghiouròm-gniar i fouk ak ghiouròm
bèn, etc.

Quatre-vingts... ghiouròm-gniètt i fouk.
Quatre-vingt-dix. ghiouròm-gnianèntt i fouk.

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Deux cents ..... gniar i témèr.

Deux cent un... gniar i témèr ak bèn, etc.

Cinq cents. ... ghiouròm i témèr.

......

Six cents.

... ...

Mille.....

ghiouròm bèn i témèr
ghiouné.

Deux mille..... gniar i ghiouné.

Le substantif, joint à un nombre, doit se placer entre les dizaines et l'unité, et non à la suite du nombre, comme en français; ainsi, onze hommes, se disent: dix hommes et un, fouk i gour ak bèn; quinze poules, fouk i ganar ak ghiouròm.

Noms de nombre ordinaux.

A chaque nom de nombre absolu, si l'on ajoute la terminaison él, on forme ainsi tous les noms de nombre ordinaux.

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(1) Généralement on supprime l'i dans la prononciation. Le nom de nombre fouk, dix, ne prendrait donc pas le signe du pluriel; il serait donc indéclinable, comme nous disons en français. Cependant je vois le mot témèr, cent, employé de la même manière, recevoir l'i, signe du pluriel; c'est ce qui m'a déterminé à le conserver devant fouk.

Ces mots sont susceptibles de recevoir les signes de position comme les autres noms ; on dit : le premier, bènèl be, bènèl bi, bènèl bou, etc.

Lorsqu'en français le premier n'est pas employé positivement comme ordinal, mais qu'il indique celui qui est, qui agit avant un autre, qui précède, non par rapport au nombre, mais eu égard au tems, au lieu, à l'état, et lorsqu'il équivaut à celui qui a été, qui a eu auparavant, on ne peut pas le traduire par bènèl; on l'exprime alors ordinairement par ghick, avant, auparavant. Exemple :

Dans les premiers tems,

Bou ghick.

(Littéralement.) Lorsque d'abord, auparavant.
Le premier qui mourut,

Kou ghiek déhon-nă.

Noms de partition.

Ils sont les mêmes que les précédens. En effet, le tiers c'est la troisième partie, c'est le troisième, gnièttèl-be, et ainsi de suite.

Il faut en excepter la moitié, qu'on rend par ghénoval, qui répond aussi à notre mot demi. Le quart se traduit par : la moitié de la moitié, ghénoval-ou-ghénoval.

On dit aussi : Deux tiers, gniar i gnièttèl.

Trois quarts, ghénoval ak ghénoval itt. (Littéralement.) La moitié et la moitié encore.

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Il existe en ouolof deux sortes de pronoms personnels ; on en fait usage non pas indifféremment, mais selon des distinctions qui seront plus longuement expliquées au chapitre du verbe. Les pronoms personnels de la re classe sont employés soit comme sujets du verbe et servant à le conjuguer, soit comme recevant l'action du verbe, ou comme conjonctifs, ainsi que les appellent quelques grammairiens. Dans ce dernier cas seulement (et voilà pourquoi je les ai distingués), ils sont déclinables, c'est-à-dire qu'ils prennent au génitif et au datif les articles, ou plutôt les prépositions ou, équivalant aux articles français de, du; et thië, tki, thiou, représentant les articles à, au. (Voyez le chap. II, § 1er.) Cependant, avec ces signes, les pronoms sont peu usités; on répète plutôt le nom, ou une désignation équivalente. Ainsi, au lieu de dire: Ce livre est à lui, on évite la locution à lui, et l'on dit: Mou mom téré bilé; littéralement, lui possédant le livre-ci; ou térẻ bilé mou ko mom, le livre-ci lui le possède.

ге

Voici quels sont les pronoms personnels de la 1re classe, qui peuvent être employés soit comme sujets, soit comme régimes. Singulier, ire personne. Je, ou moi.... Man, ma.

Pronom conjonctif.... Moi, me..... Ma, mă, me.
Pluriel, re personne.. Nous
Noun, nou.
Singulier, 2 personne. Tu, toi.... Io, la.

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...

Pronom conjonctif.... Te, toi......

Pluriel, 2 personne.. Vous..

La, le.

Ièn, lèn.

Pronom conjonctif.... Vous......... Lèn.

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