Page images
PDF
EPUB

Les autres temps de l'indicatif se composent à l'aide de dut j'ai, et de nuen j'avois, ainsi qu'il suit :

Eman dut, duc, du

Eman nuen, huen, zuen
Eman izan nuen, huen, zuen
Emanen dut, duc, du
Eman izanen dut, duc, du

j'ai, tu as, il a donné

je donnai, tu donnas, il donna
j'avois, tu avois, il avoit donné
je donnerai, tu donneras, il donnera
j'aurai, tu auras, il aura donné

Ce dernier temps peut aussi s'exprimer de la manière suivante : Eman duquet, duquec, duque, duquegu, etc.

[blocks in formation]

On peut, au présent, faire une syncope, et dire : Nahi nuque, huque, luque, je voudrois, tu voudrois, il voudroit.

[blocks in formation]

Zac est pour le masculin, et zan pour le féminin. Observons de plus que, quand le verbe avoir est employé, non comme auxiliaire, mais comme verbe actif, et pour exprimer la possession, son impératif est alors uc aie, bu qu'il ait. C'est le sentiment d'Oihenart; et d'ailleurs, le verbe ukhaitea, ukhan avoir, dérive aussi visiblement de uc ou uk, que izaitea, izan être, dérive de son impératif iz sois.

[blocks in formation]

Lezan et lezaten ont rapport à un temps présent; cezan et cezaten à un temps passé. Exemples: Nahi nuque eman lezan, je voudrois qu'il donnât; nahi nuen eman cezan, je voulois qu'il donnât.

J'ai remarqué (§. III.) que le traducteur du nouveau Testament en langue basque avoit habituellement substitué cezan à zuen; ce qui me paroît une substitution égale à celle d'un Français qui remplaceroit il aima, il donna, par il aimát, il donnát.

Le parfait et le plus-que-parfait du subjonctif se composent ainsi :

[blocks in formation]

J'ai terminé le développement de l'auxiliaire Dur. On pourra remarquer qu'il ne renferme que sept temps simples, dont voici le résumé :

[blocks in formation]

Zac, zan, beza aie, qu'il ait (uc, bu aie, qu'il ait)

SUBJONCTIF.

Dezadan

que j'aie

nezan que j'eusse

N'oublions pas non plus que

les temps de l'indicatif sont

susceptibles de cinq modifications, dont je vais retracer ici les

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Rappelons encore à notre souvenir l'usage des deux auxiliaires N412 et Dur, que je regarde (ainsi que je l'ai dit au commencement de ce §.) comme les deux bases fondamentales de la conjugaison basque.

Naiz est l'auxiliaire des verbes passifs, neutres sans complément, et réfléchis ou pronominaux. Dut est celui des verbes actifs dont le complément n'est pas exprimé, ou (s'il est exprimé) a rapport à une troisième personne du nombre singulier.

Dans l'article suivant, je eonjuguerai les trois verbes maithatcea aimer, minzatcea parler, emaitea donner, avec leurs divers complémens; et je les mettrai successivement en rapport avec chacune des trois personnes, tant du nombre singulier que du nombre pluriel.

Comme on connoît déjà l'auxiliaire Dut, relatif à un complément de troisième personne singulière, et que d'ailleurs la troisième personne est d'un usage bien plus fréquent que les deux autres, c'est par elle que je commencerai; je passerai ensuite à la seconde, et de celle-ci å la première.

Ma tâche va devenir plus facile. Naiz et Dut une fois bien expliqués, les autres auxiliaires ont besoin de moins de développemens. Je serai donc plus concis, afin d'être plus clair, et dirai avec Boileau :

Souvent trop d'abondance appauvrit la matière;

ou avec Larramendi: Algunas cosas mas habia aquí que esplicar : pero no nos podemos detener en todo.

C.) MAITHATCEA, MINZATCEA, EMAITEA,
avec leurs divers complémens (*).

1.o Verbe actif avec complément direct.

MAITHATCEA, aimer.

[blocks in formation]

dire

Au lieu de dire maithatcen dut, nuen, etc., on peut par abréviation maithe dut, nuen, etc., comme on dit nahi dut, uste dut, etc.; mais j'ai dû suivre la forme régulière.

(*) Un savant, dont j'honore autant les vertus que les lumières, m'écrivoit : «< S'il est vrai que la Grammaire du P. Larramendi puisse être d'un grand secours à quiconque veut apprendre notre langue, me paroît également vrai qu'il est besoin d'autres données, pour saisir le véritable génie de notre idiôme, et pour l'apprécier en grammairien philosophe. >>

Cet illustre savant verra sans doute avec plaisir que, si j'ai lu avec attention le grammairien espagnol, je ne me suis pas traîné servilement sur ses traces. Je me contenterai d'un seul exemple, tiré de la partie la plus brillante de la langue basque, c'est-à-dire de sa conjugaison. Larramendi n'a point assez distingué les complémens directs et indirects, et a même cru que sa langue maternelle n'avoit pas de relation marquée pour la troisième personne tant singulière que plurielle. Voici ses propres paroles: La tercera persona de singular, ni la de plural no tienen conjugacion á parte (pag. 139). — Son erreur vient de ce que, ce qu'il appelle conjugaison absolue n'est autre chose que le cas où le complément, étant sous-entendu, ne peut être qu'un complément relatif à une troisième personne. Ainsi quand je dis : La lettre tue, mais l'esprit vivifie, cela veut dire la lettre tue celui qui s'y tient, mais l'esprit vivifie celui qui sait le saisir.

[blocks in formation]

L'auxiliaire Dut, joint aux diverses modifications de l'infinitif (dont je traiterai dans la syntaxe) sert à composer, ainsi qu'on vient de le voir, tous les temps des verbes actifs, dont le complément est relatif à une troisième personne du nombre singulier, soit sous-entendue, soit exprimée, comme maithatcen dut j'aime ou je l'aime. Si la troisième personne est du nombre pluriel, il faut alors changer dut, duc ou dun, du, en ditut, dituc ou ditun, ditu; et de même nuen, huen, zuen, en nituen, hituen, cituen. On dira donc maithatcen dut ene anaya, j'aime mon frère; mais il faudra dire maithatcen ditut ene anayac, j'aime mes frères. De plus, si l'on me demande : Aimez-vous votre frère? aimez-vous vos frères? je répondrai : Maithatcen dut, je l'aime; maithatcen ditut, je les aime.

[ocr errors]

Pour former les verbes passifs, il suffit de joindre l'auxiliaire Naiz au participe: Maithatua naiz, je suis aimé, ée; maithatua naincen, j'étois aimé, ée; maithatuac gare, nous sommes aimés, ées; maithatuac guinen, nous étions aimés ou aimées.

« PreviousContinue »