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RECAP) 5732 266

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INTRODUCTION.

Cet ouvrage est une exposition du christianisme, au point de vue de la raison et de la foi, de la science et de la révélation; il contient, si l'œuvre répond à l'intention, toute une philosophie et une religion, la religion chrétienne, telle que je la comprends, telle que je la crois.

C'est le travail de ma vie entière, le résultat des études de trente ans de ministère.

OEuvre de conscience, ce livre est une œuvre de franchise, au point que le système est complet; toutes les questions que soulève le christianisme reçoivent dans ce traité une solution; j'ai dit tout ce que je crois; je n'ai tenu en réserve aucun sentiment de mon cœur, aucun secret de mon entendement, aucune certitude de ma foi; j'ai affirmé avec cette paisible sécurité que donne la foi seule, et si en écrivant

je me suis toujours trouvé tranquille devant le risque de l'erreur, c'est que je me sentais soutenu par le calme de la sincérité; je me redisais sans cesse dans le langage de Montaigne : « Ma conscience ne falsifie pas un iota; mon inscience, je ne sçay.

Tout est lié dans ce travail : les pensées se tiennent et se touchent; elles font office tour à tour de principes et de déductions; il est de l'essence des vérités religieuses de se fondre en un alliage compact, de se former en un système suivi. Détacher quelques fragments, évaluer des assertions isolées, combattre, non le fond et l'ensemble, mais des théories éparses dont on aurait brisé le faisceau, serait faire de ce livre une lecture ou stérile, ou injuste.

Il n'existe aucun ouvrage moderne de ce genre dans la littérature religieuse de notre pays. Nos dogmatiques protestantes ont été presque toutes écrites sous l'empire de la confession de foi exclusive de nos pères, sous la pression étouffante d'une théologie officielle qui régnait, au moins tacitement, sur les églises, et qui réduisait au silence, quand elle ne réduisait pas à des évasions; la vérité ne se faisait jour qu'en parlant à mots couverts; le progrès n'obtenait permission de s'exprimer franchement qu'à condition de pousser la discrétion jusqu'à sa limite la plus méticuleuse; on émondait les erreurs une à une, en amortissant le bruit de leur chute; on ne laissait point la vérité croître dans sa force et présenter à toutes les mains ses fruits salutaires. Depuis que la liberté politique s'est assise au seuil de nos foyers et de nos églises, accompagnée, sans qu'au premier jour elle s'en dou

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