HARVARD Continge « Je sais qu'il n'est pas d'usage de publier ses Mémoires, de son vivant, et cependant il est peut-être plus loyal de ne pas mettre ses pensées, ses opinions et ses actes à l'abri d'une tombe. » (Vicomte S. de LA ROCHEFOUCAULd.) « Que la joie soit avec l'âme du bienfaisant auteur qui imagina de faire des Mélanges. » « Il faut à chacun son amusoir. >, (Lord SHAFTESBURY.) (MONTAIGNE.) AVANT-PROPOS. Dieu fit du repentir la vertu des mortels. (VOLTAIRE.) Il faut que je l'avoue j'ai fléchi devant le préjugé. Tel qu'un esclave pusillanime, j'ai courbé ma tête libre et fière sous le joug d'une crainte qui ne m'est pas habituelle. Lorsqu'en 1843, j'annonçai mes Souvenirs, un homme sévère et franc (1) me tint cet austère langage: « Qu'allez-vous faire? Vous entreprenez » de publier un ouvrage sérieux! Mais ne savez-vous >> pas que le sourire de l'ironie accueillera d'abord vos >> Mémoires? On ne pourra jamais voir le grave histo>> rien dans le chantre naïf de l'amour conjugal. Vous le >> savez: depuis long-temps vous vous trouvez stigma» tisé par le ridicule, et ce ridicule vous condamne >> désormais au plus absolu silence. Vous êtes mort pour (1) M. Pernet-Froissard, mort naguère, estimé, aimé et regretté de tous les gens de bien. - (1845.) |