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à sa propre réputation. (V. Lainez, IGNACE DE LOYOLA... et NEUVILLE 1.) * RICCIARDI (Antoine) de Brescia, rhétoricien et phi

fit proposer de réformer dans les jésuites de son royaume ce qui pouvoit choquer la nation. On prétend que Ricci qui avoit déjà eu l'imprudence de rendre à Rome de mauvais offices à un ambassa-losophe, mort en 1710, est auCommentaria symbolica, où il teur de deux gros vol. intitulés explique tout ce qui regarde le sens mystique des choses. RICCIARELLI, peintre. Voyez VOLTERRE.

deur de France, et dont le génie
avoit plus de hauteur que
plesse, répondit: Sint ut sunt,

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aut non sint. » Le roi laissa alors agir les parlemens, et la société fut bientôt anéantie, non seuleIment en France, mais en Espagne, à Naples, à Parme et à

Malte. Les ministres des cours de Bourbon se réunirent pour en demander l'extinction totale au

* I. RICCIO (Dominique), peintre, de Vérone, né en 1494, mort en 1517. On a de lui dans l'église de Vérone un très-beau tableau qui représente les Hébreux recevant la manne dans le désert.

II. RICCIO. Voyez Rizzo et CRINITUS.

pape Clément XIV. Ce pontife, après avoir différé pendant trois ans de terminer cette grande affaire, signa enfin le bret qui supprimoit à jamais la Compagnie de Jésus, en date du 21 juillet RICCIOLI (Jean-Baptiste), 1773. On transféra l'ex - général | jésuite, né à Ferrare eu 1598, Ricci, accompagné de ses assis-professa la théologie à Parme et tans et de plusieurs autres jésuites, au château Saint Ange, après lui avoir fait signer une lettre circulaire à tous les missionnaires de son ordre pourleur en apprendre la suppression. Ricci mourut dans sa prison le 24 novembre 1775. Il signa, peu de temps avant sa mort, un Mémoire qu'on rendit public suivant ses intentions. Il y protestoit, 1 que la Compagnie de Jésus n'avoit donné aucun lieu à sa suppression; et qu'il le déclaroit, en qualité de supérieur bien informé de ce qui se passoit dans son corps; 2o qu'en son particulier, il ne croyoit pas avoir mérité l'emprisonnement et les duretés qui avoient suivi l'extinction de son ordre : 5o enfin, qu'il pardonnoit sincèrement à tous ceux qui l'avoient tourmenté et affligé, d'abord par les affronts faits à ses confrères, et ensuite par les atteintes portées

à Bologne. Il se fit un nom par ses connoissances astronomiques et mathématiques. Ses principaux ouvrages sont, I. Geographiæ et hydrographic libri XII, Bologne, 1661, et Venise, 1672. Ce livre peut servir à ceux qui veulent travailler à fond sur la géographie: mais il faut prendre garde en le lisant aux inexactitudes dont il est rempli. 11. Chronologia reformata, Bologne, 1669, in-fol.; livre où l'on trouve beaucoup de choses communes, avec quelques-unes d'utiles. Ces doux ouvrages, sur-tout le premier, sont assez rares. III. Astronomia vetus, Bologne, 1651, 2 vol. in-folio. IV. Astronomia refor| mata, 1665, in-folio. Dans ces divers ouvrages il expose tons les travaux des astronomes qui avoient paru jusqu'à son temps, et les rectifie. Le P. Riccioli tit aussi des expériences curienses sur la chute des corps, de con

tert avec le P. Grimaldi, son confrère, qui le seconda dans tous ses travaux. Il mourut en 1671, à 75 ans.

RICCIULO (Antoine), de Rogliano en Calabre, d'abord avocat à Rome, ensuite évêque de Belcastro, de Caserte et de Cosenza en 1641, devint grand inquisiteur du royaume. Il a écrit: Tractatus de personis, quæ in statu reprobc versantur; id est, de blasphemis, meretricibus, concubinis, etc. lucubrationum ecclesiasticarum, lib. 6, de cultu et veneratione SS. reliquiarum; de jure personarum extra ecclesiæ gremium existentium, ubi agitur de judæis, infidelibus, etc. Antoine Ricciulo mourut en 1642.

* RICCOBALDO, de Ferrare, profond érudit du 13 siècle et du commencement du suivant, écrivit une histoire universelle, à laquelle il donna le nom de Verger, voulant désigner sous ce nom un jardin délicieux, dans lequel il avoit recueilli les fruits les plus suaves. Cette histoire s'étend depuis le commencement du monde jusqu'au temps où il vivoit; Georges Echard la fit imprimer en 1723; mais il ne lafit commencer que du règne de Charlemagne, après avoir sagement retranché toutes les fables l'au

que

teur avoit débitées jusqu'à cette époque. Muratori la publia avec quelques additions, et en suivant les diverses leçons tirées de plu

sieurs manuscrits.

†I. RICCOBONI (Louis), né à Modène, se consacra au théâtre sous le nom de Lelio. Après avoir joué avec succès en Italie, il vint en France en 1716, et se distingua comme auteur et comme comédien. Il passoit pour

|

le meilleur acteur du théâtre italien de Paris, qu'il abandonna par scrupule en 1729. Il mourut en 1732, à 79 ans. Ses mœurs fession qu'il avoit embrassée, et n'étoient point celles de la pro

son caractère étoit aimable. Nous avons de lui le Recueil des comédies qu'il avoit composées pour le théâtre italien. Il y en a queltemps. L'une des plus agréables ques-unes qui réussirent dans le est les Caquets, reprise avec succès au théâtre Louvois en 1802. On peut reprocher à l'auteur d'avoir choisi ses personnages dans les classes les plus basses, et d'avoir payé le tribut à son siècle mots. Riccoboni fit d'abord impar un grand nombre de jeux de primer cette pièce sous le nom de sa seconde femme. On fait beau

coup de cas de ses Pensées sur la déclamation, in-8°, et de son Discours sur la réformation du théatre, 1743, in - 12, ouvrage rempli de réflexions judicieuses. On le trouva trop sévère. Nous‹ avons aussi de lui de justes Observations sur la comédie et sur le génie de Molière, 1736, in-12; des Réflexions historiques et critiques sur les théâtres de l'Europe, 1738, in-8°; et l'Histoire du théatre italien, publiée en 1730 et 1731, en un vol. in-8°.

* II. RICCOBONI (HelèneVirginie-Baletti), appelée aussi Flaminia, femme du précédent, née à Ferrare en 1685, morte à fit une grande réputation en ItaParis en 1771, fut actrice, et se

lie, où elle contribua avec son mari à la réformation du théâtre. En 1716 elle vint s'établir à Paris avec son mari jusqu'en 1732, où tous deux quittèrent le théâtre et vécurent dans la retraite. Hélène Riccoboni ne fut pas seulement admirée comme excellente ac

trice, elle fut estimée pour les mens aux graces du style, la vérité connoissances étendues qu'elle des caractères à la chaleur de l'inavoit dans les langues latine et térêt, la variété des tours à la fiespagnole; bientôt le français lui nesse des réflexions. La marche fut aussi familier que sa langue en est vive et dégagée de frivoles maternelle. Elle a donné, d'après circonstances; les personnages Plaute, une comédie intitulée le sont nobles, rien de bourgeois, Naufrage, qui n'eut pas de suc- rien de bas dans les détails; point cès; mais elle a composé d'au- d'images déshonnêtes ni de tres ouvrages, et adressé à Mira-peintures trop libres. Tout débeau des observations sur sa traduction de la Jérusalem délivrée, dont cet auteur a profité dans une nouvelle édition.

cèle un auteur à qui les mœurs du monde et les routes du cœur sont également connues. On a cependant trouvé que l'ouvrage avoit des défauts. Le dénouement sur-tout a éprouvé des contradictions. On est fâché de voir mourir d'une mort si tragique la marquise de Crecy. On lui trouve l'ame trop vertueuse et les passions trop douces pour la faire finir par ce genre de mort. Mais on peut justifier ce défaut, en disant qu'une personne douce et tendre se livre plus qu'une autre à cette profonde douleur qui re

+IH: RICCOBONI ( Antoine- | François), né à Mantoue en 1707, vint en France avec ses parens, et joua depuis 1726 jusqu'en 1750 sur le théâtre italien. Il fournit à ce théâtre, de concert avec Romagnesi et Dominique, diverses pièces, la plupart non imprimées. Son Art du théatre, 1750, in-8°, est un ouvrage bien pensé, nettement écrit, plein d'observations fines, et de réflexions in-jette toute consolation, et qui génienses. Riccoboni mourut le 15 mai 1772.

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conduit à se donner la mort... >> IV. Amélie, roman traduit de Fielding, 1762, trois vol. in-12, + IV. RICCOBONI (Ma- V. Miss Jenny 1764, 4 vol. rie LABORAS DE MÉZIÈRE), née à in-12. VI. Lettres de la Comtesse Paris en 1714, femme du pré- de Sancerre, 1767, 2 vol. incédent, actrice au théâtre ita- 12 elles ont fourni le sujet de lien, qu'elle quitta en 1761, con- la comédie de l'Amant bourru. tribua par ses conseils et la pu- VII. Lettres de Sophie de Vareté de son goût aux succès lière,1772, 2 vol. in-12. VIII. des comédies de son mari: elle Ernestine, production pleine de publia elle-même plusieurs ro- sensibilité et que le lecteur trouve mans où l'intérêt des sujets se trop courte. IX. Lettres de Miréunit aux graces de la diction. lord Rivers, 1777, 2 vol. in-12. Les principaux sont, I. Lettres X. Recueil de pièces et d'hisde Fanny Buttler, 1757, in-12. toires, 1783, 2 vol. in-12. Les II. Lettres de Miladi Catesby, OEuvres de madame Riccoboni pleines d'esprit et d'une douce ont été recueillies à Neuchâtel en philosophie.III. Histoire du mar-10 vol. in-12, et à Paris en 9. En quis de Crecy, 1756, in-12. Cette histoire, écrite avec autant d'élégance que d'esprit, eut un grand succès; elle le méritoit; elle joint la délicatesse des senti

général, le style de l'auteur est quelquefois trop chargé d'exclamations et d'épithètes; mais ce léger défaut est bien racheté par la délicatesse et la vivacité des

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V. RICCOBONI (Antoine), Ricobonus, né à Rovigo en 1541, étudia les belles-lettres sous Paul Manuce, sous Sigonius et sous Muret, et les enseigna dans sa patrie avec réputation. Appelé à Padoue pour y être professeur d'éloquence, il s'en acquitta, pendant trente ans, avec honneur, et y mourut en 1599. On a de lui, 1. Des Commentaires historiques, avec des fragmens des anciens historiens. II. Des Commentaires sur les oraisons et sur quelques autres ouvrages de Cicéron. III. Une Rhétorique, 1595, in-8°. IV. Des Commentaires sur la rhétorique, sur la poétique et la morale d'Aristote, in-4°. V. L'Histoire de l'université de Padoue, Paris, 1592, in-4°; et quelques autres ouvrages. Ils sont tous écrits en latin assez pur.

70 ans.

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à la fin.) Il étoit devenu l'aîné par la mort de son frère Ilenri dit le Jeune, en 1183. La fureur épidémique des croisades agitoit alors toute l'europe. La haine des chrétiens pour les juifs en étoit augmentée. Quelques-uns de ces malheureux, odieux au peuple par leurs usures comme par leurs richesses, ayant paru au couronnement du roi, furent massacrés; et la populace étendit sa fureur sur les autres. Leurs maisons furent pillées et réduites en cendres. L'exemple de Londres fut suivi dans plusieurs villes. Cinq cents juifs se réfugièrent dans le château d'Yorck, où, réduits au désespoir, ils égorgerent leurs femmes et leurs enfans; et après avoir jeté à leurs ennemis les cadavres de ces victimes, ils mirent le feu à leurs maisons, et se précipitèrent au milieu des flammes. Richard, au lieu de s'occuper à réprimer la licence populaire, se croisa avec Philippe-Auguste en 1190. La division s'étant mise dans leurs armées, Philippe retourna en France. Richard demeurant

maître du champ d'honneur,

RICHA (Joseph), jésuite de Turin, passa la plus grande mais non de cette multitude de partie de sa vie à Florence, où croisés plus divisés entre eux que il mourut en 1761, âgé de ne l'avoient été les deux rois, déOn a de lui un ouvrage intitulé ploya vainement un courage héNotizie Istoriche delle chiese roïque. Saladin, qui revenoit Fiorentine, divise ne' suoi quar-livra bataille aux croisés près de vainqueur de la Mésopotamie, tieri; 10 vol. in-4*. fig. Florence 1754-1760. L'auteur composa cet ouvrage d'après ceux qui avoient été précédemment faits sur cette partie, et sut en tirer an parti avantageux.

I. RICHARD Ier, roi d'Angleterre, surnommé Cœur-deLion, né à Londres, en 1156, monta sur le trône, après la mort de Henri II son père, le 6 juillet 1189. (Voyez HENRI II, n°. xv,

:

Césarée Richard le bâtit et prit plusieurs places en 1192. Mais les fatigues, les maladies, les petits combats ruinèrent bientôt les croisés. Richard s'en retourna à la vérité avec plus de gloire que Philippe-Auguste, mais d'une manière bien moins prudente It partit, cette même année 1192, avec un seul vaisseau ; et ce navire ayant fait naufrage sur les côtes de Venise, il traversa dé

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guisé la moitié de l'Allemagne. à ses principaux officiers, après Il avoit offensé au siége d'Acre, l'intercession de St. Georges, des par ses hauteurs, Léopold, duc bandes de cuir, pour se les attad'Autriche, sur les terres duque! cher à la jambe, et se il eut l'imprudence de passer. Ce moyen reconnoître dans la mêlée. duc l'arrêta (le 20 décembre ), | Mais cette origine d'un ordre céle chargea de chaînes, et le livra lèbre est contredite par le plus au barbare et lâche empereur grand nombre des écrivains. Henri VI, qui le garda en prison Voy. ÉDOUARD III, no. VI. ) Ricomme un ennemi qu'il auroit chard de retour dans son royaupris en guerre. Richard avoit la me l'an 119, le trouva déchiré voix très belle, et s'amusoit à par la faction Jean que chanter des chansons, dont il frère y avoit formée : il la dissipa, avoit composé la musique et les et tourna ensuite ses armes conparoles. I dut sa liberté à ses tre Philippe-Auguste qui avoit chansons. Blondel, maître de sa écrit au prince Jean en apprenant chapelle, lui étoit tendrement at- la liberté rendue à Richard : «Pretaché. Ennuyé de son absence, nez garde à vous, le diable est il partit en habit de pélerin, par- déchaîné. Mais les succès de - courut la Terre-Sainte, en re- cette guerre ne furent pas décivint, le cherchant par-tout. Lors-sifs. Jean obtint son pardon, à la qu'il fut arrivé au village de Lo-prière de la reine Eléonore. « Je semsten, où Henri VI avoit un lui pardonne, dit Richard, et château, il s'informa si ce chà- j'espère oublier ses injures aussi teau étoit habité, et il apprit aisément qu'il oubliera ma cléqu'on y gardoit depuis un an un mence. » En 1199 il apprit qu'il prisonnier de grande importance. y avoit un trésor renfermé dans Blondel, soupçonnant que ce cap- Chalus, place du Limousin; il alla tif étoit le roi d'Angleterre, alla l'attaquer, et y reçut une blesse promener autour du château, sure dont il mourut le 6 avril et s'arrêtant au pied d'une tour de la même année. L'archer grillée, entonna une des chan- qui lui décocha le trait qui sons composées par Richard, qui termina se fit connoître en chantant aussitôt d'autres couplets. Le fidèle Blondel, transporté d'une telle découverte, se hâta de passer en Angleterre, où l'on entama les négociations qui rendirent Rithard à son royaume. Henri VI, aussi peu généreux dans ce traité que dans la détention de son priBonnier, exigea, dit-on, 250 mille marcs d'argent pour sa raucon.... Les amateurs des vieilles chroniques prétendent que c'est Richard Ier qui est l'auteur de l'ordre de la arretière, le premier de l'Angleterre. Ce prince; disentils, déterminé à prendre d'assaut la ville d'Acre, avoit distribué

ses jours s'appeloit Gourdon. Richard le fit appeler « Que t'ai-je-fait, misérable! lui dit-il, pour que tu aies voulu me tuer? Ce que vous m'avez fait, repartit froidement Gourdon, vous avez tué de vos propres mains mon père et mes deux frères. Vous avez résolu de me faire pendre: Je suis maintenant en votre pouvoir; vengez-vous comme il vous plaira. Je souffrirai volontiers tous les tourmens, pourvu que je puisse me flatter d'avoir délivré le monde d'un si grand fléau. » Richard lui pardonna; mais le malheureux fut écorché à l'inscu du monarque. Ce prince avoit un orgueil qui

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