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Edition des OEuvres de saint Grégoire, 1705, 4 vol. in-fol. Il avoit entrepris, à la prière de l'assemblée du clergé de 1710, une nouvelle édition du Gallia Christiana, in-fol., et il en fit paroître 3 volumes avant sa mort. Il y en a douze à présent.

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cadémie française et de celle des. inscriptions, né à Auxerre en 1697, se dévoua de bonne heure à des recherches savantes sur la lan→ gue française et sur les antiquités. Il fut secondé, dans ce pénible travail, par de La Curne, son frère. Ils étoient nés jumeaux, leur tendresse commença dès l'enfance, VII. SAINTE-MARTHE (Abel- et ne finit qu'à la mort. Une même Louis de), général des pères de demeure, un même appartement, l'oratoire, se démit de cet emploi les mêmes sociétés les réunirent en 1696, et mourut l'année sui- constamment. M. de La Curne' vante, à 77 ans, à Saint-Paul-au- mourut le premier, et M. de SainteBois près de Soissons. Il laissa Palaye ne cessa de pleurer un divers ouvrages manuscrits de frère qui veilloit tendrement sur théologie et de littérature. Il sa personne, sur ses besoins, sur étoit fils de Scévole de Saintesa santé, qui le débarrassoit de Marthe, mort en 1650. Son frère tous les soins domestiques, et qui aîné, Pierre ScÉVOLE DE SAINTE- étoit le dépositaire de tous ses MARTHE, historiographe de Fran- sentimens, de toutes ses pensées, ce mort en 1690, marcha sur de tous ses plaisirs, de toutes les traces de scs ancêtres. Le roi ses peines. Ce vertueux et savant récompensa son mérite par une académicien mourut le premier charge de conseiller et de maître- mai 1781. A 80 ans il fit de trèsd'hôtel. On a de lui, I. Un ou-jolis vers adressés à une dame vrage, intitulé Etat de l'Europe, qui lui avoit brodé une veste. en 4 vol. in-12. II. Traité histo- La Harpe les rapporte dans le rique des armes de France, in-12, tome. I de sa correspondance. dans lequel il y a des recher- On a de lui, I. Mémoires sur ches. III. Histoire de la Maison l'ancienne chevalerie, 1781, 3 v. de la Trimouille, 1688, in-12. in-12. Les mœurs et les usages des anciens chevaliers sont peints' dans ce livre avec autant de vérité que d'intérêt. L'institution' politique et militaire de la chevalerie fut formée dans des siècles de brigandage, de confusion et d'anarchie. « C'est dans ces temps orageux que des nobles oisifs et guerriers, dit Thomas, s'associerent pour réprimer les brigands, faire ce que la force pumal. » Leur objet fut de coinblique ne faisoit pas ou faisoit battre les Maures en Espagne, i les Sarrasins en Orient, les tyrans des donjons et des châteaux en Allemagne ; d'assurer la vie et les propriétés des voyageurs en France, et sur-tout de défendre

*I. SAINTE-MAURE (LouisMarie, comte de ), premier écuyer du roi, maréchal- decamp en 1740, mort le 14 septembre 1763, à 63 ans, est auteur d'un ouvrage intitulé Délassemens du cœur et de l'esprit, Paris, 1758, 2 vol. in-12.

II. SAINTE-MAURE. Voyez MONTAUSIER (duc de),

SAINTE-MESME (le marquis de). Voyez HOSPITAL, no IV. SAINTE-PAGNIN. Voy. SANTA

PAGNINO.

+ SAINTE-PALAYE (JeanBaptiste DE LA CURNE de), de l'a

T. XV.

et

pour

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par

l'honneur et les droits du sexe' * II. SAINTE-SOPHIE (Marle plus foible contre le sexe sile de), d'une famille distinguée impérieux qui souvent l'outrage de Padoue, cultiva la médecine et l'opprime. Bientôt l'esprit d'une avec succès. Après avoir pargalanterie noble se mêla à cette couru les plus célèbres écoles institution héroïque. Chaque che d'Italie, il fut nommé professeur valier, en se dévouant aux périls, de médecine à l'université de se soumit aux lois d'une souve- Paris, et ensuite à Plaisance, où raine de son cœur. C'étoit pour celle de Pavie avoit été transelle qu'il attaquoit, qu'il défen- portée. Ce fut Jean Galéas, predoit, qu'il forçoit des châteaux et mier duc de Milan, qui l'attira des villes; c'étoit pour l'honorer en Lombardie, et qui l'y fixa par qu'il versoit son sang. L'Europe une forte pension. Sur la fin de entière devint une lice immense, ses jours, Marsile se retira à Booù des guerriers décorés des ru-logne, où il mourut en 1403 bans et des chiffres de leurs maî-professeur de médecine. Ce cétresses combattoient en champ-lébre docteur avoit été élevé élos, pour mériter de plaire à la son père, Nicolas, qui avoit probeauté. Alors la fidélité se mêloit fessé avec distinction dans l'uniau courage, l'amour étoit insé-versité de Padoue, depuis 1311 parable de l'honneur; les femmes, jusqu'en 1350, année de sa mort. fières de leur empire, et le te- On a de Marsile un Traité des nant des mains de la vertu, s'ho- fièvres, Venise, 1514, et Lyon, noroient des grandes actions de 1517.- Jean de SAINTE-SOPHIE leurs amans, et partageoient les son frère, enseigna à Padoue et à passions nobles qu'elles inspi- Bologne, et publia une Pratique roient. C'est sur les Mémoi- de la médecine et des Commenres de Sainte-Palaye que Mil- taires sur Avicenne. Galéas, lot a rédigé l'Histoire des Trou- fils de Jean, occupoit la chaire badours, en 3 volumes in-12. de logique, tandis que son père II. Il avoit fait le projet d'un remplissoit celle de médecine à Glossaire français universel,bien Bologne. Appelé à enseigner cette plus étendu que celui de du dernière science à Vienne en AuCange, en 40 vol. in-fol.; et il a triche, il y fit plusieurs élèves laissé en manuscrit deux ouvrages distingués. Dans sa vieillesse il intéressans; l'un est une Histoire se retira à Padoue, sa patrie, et des variations successives de la y professa la médecine jusqu'à sa langue française; l'autre un Dic-mort. On a de lui un Traité des tionnaire des Antiquités fran. çaises. Un bel esprit a dit que c'est un travail aussi ingrat que bizarre de rechercher des cailloux dans de vieilles masures, quand ou a des palais modernes : pourroit lui répondre qu'il est agréable, , pour un philosophe, de voir comment nous sommes parvenus à changer ces vieilles masures en palais.

on

`I. SAINTE-SOPHIE. V. SANTA Sofio.

fièvres, imprimé à Venise en 1514,
et à Haguenau en 1533. Le qua-
torzième et le quinzième siècles
produisirent en Italie, plus qu'en
aucun autre pays de l'Europe, de
nouvelles lumières en médecine;
et parmi les professeurs de cette
science, aucun n'eut plus de ré-
putation que les docteurs, dont
nous venons de parler.

SAINTES. Voyez SAINCTES.
SAINTONGE (Louise - Gene-

viève GILLOT de). Voyez GILLOT, de cette ville, et à Venise. On lui

n° IV.

confia les principales dignités de son ordre, dont il devint général 1777. On a de lui une Histoire en 1758. Il mourut le 28 avril de l'ordre de Saint-Jérôme, Venise, 1758, 3 vol. in-folio; et d'autres ouvrages inédits.

SAINTRAILLES (Jean POTON de), grand-sénéchal du Limousin, né d'une famille noble de Gascogne, se signala par ses services Sous Charles VI et Charles VII. Il fit prisonnier le fameux Talbot, l'an 1429, à la bataille de Patay; et le comte d'Arondel à celle de miers chimistes de son temps, *I. SALA (Ange), un des Gerberoy, en 1435. Il se distin-né à Vicenze, vers la fin du sei

pre

zième siècle, exerça la médecine nommé médecin du duc de Mecen Suisse et en Hollande, et fut

gua dans toutes les expéditions qui affranchirent la Normandie et la Guienne du joug des Anglais. Il eut en 1454 le bâton de maré-kelbourg à Gustrow, où il vivoit chal de France, qui lui fut ôté en 1461 par Louis XI, l'ennemi des plus zélés serviteurs de son père, Il mourut deux mois après au château Trompette, dont il avoit le gouvernement. Son courage étoit comme son caractere, franc, noble et décidé.

SAISSET (Bernard), premier évêque de Pamiers, fut envoyé par Boniface VIII auprès de Philippe-le-Bel, qui, ayant eu à se plaindre de sa hauteur et de ses 'intrigues, le fit emprisonner en 1500. Cette correction le rendit plus sage. Il retourna dans son diocèse, et mourut en 1314.

* SAJA (Nonnius Marcellus), de la Roche en Lucanie, vécut dans le 16 siècle. Il a écrit des Raisonnemens sur la sphère celeste, en italien; un court Traité de la sphère matérielle, et un Commentaire sur les Psaumes de la pénitence.

里 * SAJANELLI (P. D. JeanBaptiste), de l'ordre de SaintJérôme, naquit à Crémone le 5 octobre 1700. Nicolas Poli, son oncle maternel, prit soin de sa première éducation. Il fit ensuite son cours de belles-lettres chez les jésuites de Crémone, professa la philosophie dans l'université

encore en 1639. Boerhaave fait comme très-exact dans le choix un grand éloge de cet écrivain et la préparation des médicamens. Ses ouvrages ont été recueillis et publiés sous le titre d'Opera medico-chimica quæ extant omnia, Francofurti, 1647, 1680, 1712, in-4°; Rothomagi, 1650, in-4°.

*II. SALA (Jean-Dominique), médecin, et l'un des plus célèbres professeurs de l'université de Padoue, né en 1583, mort en 1644, a laissé trois 'ouvrages intitulés : Ars medica, in qua methodus et tricis et conservatricis explicanpræcepta omnia medicina curatur, Patavii, 1614, 1641, 1659, in-4; Venetiis, 1620, in-4°. Patavii, 1628, in-4°. De natura medicinæ libellus De ali

mentis et eorum recta adminis trationé liber, ibid.,1628,in-4°.

* III. SALA (Bornéo de), né à Bologne, et mort dans cette ville le 13 août 1469, professa le droit dans sa patrie. Il fut intimement lié avec Ambroise de Camaldoli, le cardinal Piccolomini et autres savans de son siècle. Le pape Pie II étant venu à Bologne en 1459, Sala fut choisi pour le com

plimenter, et s'en acquitta avec honneur. On a de lui plusieurs ouvrages pleins de goût et d'érudition. On estime sur-tout son traité De patientiá.

s'attendoit qu'à la mort, fut surpris de se voir traité avec la plus grande humanité. Le vainqueur lui présenta une coupe de liqueur rafraichie dans de la neige. Le roi, après avoir bu, voulut donner sa coupe à Renaud de Châtillon; mais Saladin, fidèle à son serment, lui abattit la tête d'un coup de sabre. Il marcha quelques jours après vers Jérusalem, qui se rendit par capitulation le 2 octobre de la même année. Sa générosité y éclata de diverses manières : il permit à la femme de Lusignan de se retirer où elle voudroit, et n'exigea aucune rançon des Grecs qui demeuroient dans la

+ I. SALADIN ou SALAHEDDIN, sultan d'Egypte et de Syrie, étoit Curde d'origine. Il se mit avec son frère au service de Noradin, souverain de la Syrie et de la Mésopotamie. Ils montrèrent tant de talent et de courage, qu'Adad, calife des Fatimites en Egypte, ayant demandé du secours à Noradin, ce prince crut ne pouvoir mettre à la tête de l'armée qu'il envoyoit en Egypte de plus habiles généraux que ces deux capi-ville. Lorsqu'il fit son entrée dans taines Curdes. Saladin obtint, en arrivant, les charges de visir et de général de ses armées. Adad étant mort quelque temps après, il se fit déclarer souverain de l'Egypte; et Noradin ne lui ayant pas longtemps survécu, il se déclara tuteur de son fils. Le commencement de son règne fut marqué par des établissemens utiles; il réprima la rapacité des juifs et des chrétiens employés dans les fermes des revenus publics et dans les fonctions de notaires. Après avoir donné des lois sages, il conquit la Syrie, l'Arabie, la Perse et la Mésopotamie, et marcha vers Jérusalem, qu'il vouloit enlever aux Chrétiens. Renaud de Châtillon ayant traité avec le dernier mépris les ambassadeurs que le prince musulman lui avoit envoyés pour redemander quelques prisonniers, Saladin jura de venger cette insulte, et livra bataille aux Chrétiens, en 1187, auprès de Tibériade, avec une armée de plus de 50,000 hommes. Il fut vainqueur et fit plusieurs illustres prisonniers, parmi lesquels étoit Gui de Lusignan, roi de Jérusale. Le monarque captif, qui ne

Jérusalem, plusieurs femmes vinrent se jeter à ses pieds, en lui redemandant les unes leurs maris, les autres leurs enfans ou leurs pères, qui étoient captifs. Il les leur rendit avec une générosité qui n'avoit pas encore eu d'exemple dans cette partie du monde. Saladin fit laver avec de l'eau-rose, par les mains même des Chrétiens, la mosquée qui avoit été changée en église. Il y plaça une chaire magnifique, à laquelle Noradin, soudan d'Alep, avoit travaillé lui-même, et fit graver sur la porte ces paroles : « Le roi Saladin serviteur de Dien mit cette inscription, après que Dieu eut pris Jérusalem par ses mains. » Il établit des écoles musulmanes. Malgré son attachement à sa religion, il rendit aux chrétiens orientaux l'église du Saint-Sépulcre; mais il voulut en même temps que les pélérins y armes et qu'ils vinssent sans payassent certains droits. Il déchargea plusieurs milliers de pauvres de la taxe portée par la capitulation, fournit de ses trésors aux besoins des malades, et paya à ses troupes la rançon de

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d'un esclave dont il réclamoit la succession que le sultan avoit recueillie. Le juge étonné avertit Saladin des prétentions de cet

s'étoit

tous les soldats chrétiens. Cependant le bruit de ses victoires avoit répandu l'épouvante en Europe. Le pape Clément III excitoit la France, l'Angleterre et l'Alle-homme, et lui demanda ce qu'on magne à s'armer contre lui. Les devoit faire. « Ce qui est juste, chrétiens qui s'étoient retirés à répondit le sultan. » Il comparut Tyr, ayant reçu de grands se- an jour nommé, défendit luicours, allèrent assiéger la ville même sa cause, la gagna; et de Saint-Jean d'Acre, battirent loin de punir la témérité de ce les Musulmans, et s'emparèrent marchand, il lui fit donner une de cette ville, de Césarée et de grosse somme, le récompensant Jafa, à la vue de Saladin, d'avoir eu assez bonne opinion 1191. Ils se disposoient à tenter de son intégrité, pour oser réle siége de Jérusalem; mais la clamer la justice contre lui, sans dissension s'étant mise entre eux, craindre qu'elle fût violée. Ses Richard, roi d'Angleterre, fut sujets connoissoient sa bonté ; ils contraint de conclure, en 1192, ne craignoient pas de l'importuavec le sultan, une trève de trois ner, à quelqu'heure que ce fût, ans et trois mois, par laquelle de leurs querelles particulières. Saladin laissa jouir les Chrétiens Un jour ce prince, après avoir des côtes de la mer depuis Tyr travaillé tout le matin avec ses jusqu'à Joppé. Le sultan ne sur- émirs et son ministre vécut pas long-temps à ce traité, écarté de la foule pour prendre étant mort un an après, en 1193, quelque repos. Un esclave vint à Damas, àgé de 57 ans, après dans cet instant lui demander en avoir régné 24 en Egypte, audience: Saladin lui dit de reet environ 19 en Syrie. Il laissa venir le lendemain. « Mon affaire, 17 fils qui partagèrent entre eux répondit l'esclave, ne souffre ses états. Ce prince étoit encore aucun délai; » et il lui jeta son plus estimable par son humanité mémoire presqu'au visage. Le et par sa probité que par sa bra- sultan ramassa ce papier sans voure. Assisté de ses cadis, il te- s'émouvoir, le lut, trouva la noit lui-même son divan tous demande équitable, et accorda les jeudis, soit à la ville, soit à ce qu'on sollicitoit.. l'armée. Les autres jours de la autre fois, tandis qu'il délibéroit semaine il recevoit les placets, avec ses généraux sur les opérales mémoires, les requêtes, et tions de la guerre, une femme jugeoit les affaires pressées. Tou- lui présenta un placet. Saladin tes les personnes, sans distinc- lui fit dire d'attendre. « Et pourtion de rang, d'âge, de pays, de quor, s'écria-t-elle, êtes-vous religion, trouvoient un libre accès notre roi, si vous ne voulez pas auprès de lui. Son neveu, Teki-être notre juge? Elle a raison, Eddin, ayant été cité en jugement répondit le sultan ; » il quitta par un particulier, il le força de l'assemblée, s'approcha de cette comparoître. Un certain Omar, femme, écouta ses plaintes, et marchand d'Ackhlat, ville indé- la renvoya satisfaite. pendante de Saladin, eut même modération de ce prince a fourni la hardiesse de présenter une re- à l'histoire un de ces petits faits quête coutre ce monarque devant que Plutarque n'auroit pas néle cadi de Jérusalem, àl'occasion | gligé de recueillir. Deux Mame

.. Une

La

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